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Le mardi 12 février 2008
Poursuite contre le fils de Sarkozy: le plaignant se dit victime de menaces
Marc Thibodeau (ma rc.t hib odeau (aa) lapr es se.ca)
La Presse
Paris
M'Hamed Bellouti se sent traqué. Cet homme qui a intenté une poursuite contre le fils de Nicolas Sarkozy à la suite d'une collision survenue à Paris, en octobre 2005, se plaint maintenant de recevoir des menaces téléphoniques.
Le premier appel anonyme a eu lieu en septembre, quelques jours après une première audition, très médiatisée, de la cause contre Jean Sarkozy. Le jeune homme de 21 ans est accusé d'avoir pris la fuite après avoir percuté avec son scooter la voiture de M. Bellouti, place de la Concorde. «Un individu, qui a refusé de s'identifier, m'a dit qu'il m'avait vu à la télé quelques jours plus tôt. Et qu'il avait un dossier sur moi», dit M. Bellouti.
À une autre occasion, l'auteur de l'appel a évoqué la rencontre que M.Bellouti devait avoir avec son avocat. «Il m'a dit que ce serait une bonne occasion pour nous voir. Ce qui suggérait que mon portable était sur écoute. Il n'aurait pas pu savoir autrement que j'allais rencontrer l'avocat», s'étonne-t-il.
Lors d'un autre appel, un homme a évoqué des détails de la vie privée de M. Bellouti. «Là, ça m'a vraiment refroidi. Peu de gens peuvent avoir ce type de renseignements sur moi.»
Par la suite, le ton est monté, passant carrément aux menaces. La voix au bout du fil citait les trois enfants de M. Bellouti, et le nom de leur école, ajoutant qu'on «s'occuperait d'eux avec des chiens».
La famille du principal témoin dans la cause engagée contre Jean Sarkozy - un ami qui accompagnait M. Bellouti dans sa voiture au moment de l'accrochage - a également été menacée. «Sa femme, qui habite en Suède, a reçu un appel d'une personne qui lui a parlé de sa fille. Il semble qu'ils ont les numéros de portable de tout le monde», relate-t-il.
Le témoin en question n'a pas donné suite aux demandes d'entrevue de La Presse. «Il n'est pas très à l'aise avec tout ça», dit M. Bellouti, qui s'est rendu dans un commissariat, début décembre, pour signaler les appels dont il est la cible.
Hier, un porte-parole policier a indiqué que le signalement en question ne donnerait lieu à aucune enquête puisque aucune plainte formelle n'avait été enregistrée par M. Bellouti.
«À quoi bon porter plainte? Un policier m'a dit qu'ils remonteraient la piste jusqu'à des téléphones publics et qu'ils ne pourraient rien faire de plus», souligne l'homme de 37 ans, qui affirme n'avoir aucune idée de l'identité des auteurs des menaces.
«Je n'ai pas de preuve contre qui que ce soit. Mais les responsables des coups de fil doivent avoir d'énormes moyens pour avoir autant d'informations sur moi», dit-il.
Abandonner les procédures?
Épuisé par ces rebondissements, il affirme avoir songé à la fin de l'année dernière à abandonner les procédures contre le fils de Nicolas Sarkozy. «J'en ai marre... D'un autre côté, je n'ai pas envie de lâcher le morceau», souligne M. Bellouti, qui doit retourner devant le tribunal en juin.
Lors de l'audience de décembre, l'avocat de Jean Sarkozy, Thierry Herzog, a présenté une expertise judiciaire suggérant que le scooter de son client n'avait pas pu produire les dommages allégués par M. Bellouti. Le président du tribunal a décidé du même coup de reporter la cause en juin en ordonnant une contre-expertise.
Le fils du président français a précisé à la même occasion qu'il ne «reconnaissait pas les faits qui lui sont reprochés».
Ces reports n'ont rien de surprenant puisque «personne ne veut toucher au fils de l'empereur», déclare M. Bellouti, qui réclame 400 pour les dommages causés à la voiture et 6000 de dommages et intérêts.
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