(Vérié @ jeudi 14 août 2008 à 16:38 a écrit :A propos de l'entrée de l'URSS dans l'OMC
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a écrit :
Russie-Georgie: la vraie raison de cette guerreBernard Guetta, ancien correspondant du Monde à Moscou, chroniqueur à France Inter et à Libération, membre du conseil de surveillance de Libération.
QUOTIDIEN : jeudi 14 août 2008
Mikhaïl Saakachvili n’est pas le seul coupable. Ses responsabilités sont immenses. Il s’est lancé à la reconquête de l’Ossétie sécessionniste sans penser le coup d’après, sur un coup de dés,sans être certain que l’Occident l’appuierait face à l’inéluctable réaction russe. Il a créé une crise internationale de première ampleur et mené son peuple à une défaite assurée, mais la profondeur même de cette aberration dit qu’elle ne peut pas relever de sa seule erreur.
Ces trois jours de guerre, ces destructions, ces morts inutiles sont aussi le fruit de l’incohérence de l’Europe et des Etats-Unis face à la Russie, de leur constante volonté de la contrer sans en avoir les moyens ni, surtout, de vraies raisons de le faire. Dans ce conflit, le problème de fond est que, depuis qu’elle a rebâti un Etat, repris le contrôle de ses matières premières et rompu avec l’alignement diplomatique d’Eltsine sur les Etats-Unis, la Russie inquiète Washington et l’Europe centrale.
L’Amérique craint que son ancien adversaire de la guerre froide ne redevienne un rival, fort de son immensité, de son pétrole, de son réarmement et, donc, de sa capacité à peser sur les affaires du monde. Malgré leur entrée dans l’Union européenne, les Etats baltes et les anciens satellites soviétiques vivent, eux, dans l’angoisse d’un retour de l’impérialisme russe et, surtout, d’une alliance entre la «vieille Europe» et le Kremlin dont ils se voient déjà victimes, sacrifiés sur l’autel énergétique par Paris, Rome et Berlin. Nourries par la brutalité avec laquelle Poutine a brisé la rébellion tchétchène et imposé une régression autoritaire à son pays, ces peurs ont conduit l’Alliance atlantique à vouloir s’étendre jusqu’aux frontières russes en intégrant l’Ukraine et la Géorgie.
L’Allemagne et la France ont freiné le mouvement au printemps, au sommet de l’Otan, mais ce projet reste sur la table et c’est dans ce contexte que Mikhaïl Saakachvili a cru pouvoir forcer le destin. Il voyait déjà les Occidentaux voler à son secours, en brandissant la menace d’une intervention militaire ou de représailles économiques, mais ils l’ont laissé seul face aux Russes. Les Américains n’ont pas bougé. La France s’est posée en médiateur, au nom de l’Union dont elle assure la présidence, et l’on peut maintenant tirer deux conclusions opposées de cette crise.
La première consisterait à voir dans la foudroyante efficacité avec laquelle la Russie a mis la Géorgie à genoux la preuve qu’il faut bel et bien encercler le plus grand pays du monde en élargissant l’Otan au plus vite. C’est le sentiment dominant en Europe centrale. Il s’exprime également aux Etats-Unis malgré la prudence observée par Bush mais peut-on s’étonner, et s’indigner, que l’ours sorte ses griffes lorsqu’on lui mord les mollets ? La Russie savait que si elle se retirait d’Ossétie du Sud sans réagir, elle ouvrirait immédiatement les portes de l’Otan à ses voisins ukrainien et géorgien, ce dont elle ne veut pas plus que les Etats-Unis ne voudraient d’une adhésion du Mexique et du Canada à un pacte militaire dominé par Moscou. La riposte russe a été d’autant plus immédiate que la Tchétchénie et les républiques russes du Caucase du Nord auraient vite posé des problèmes au Kremlin s’il n’avait pas montré sa force. C’est l’embrasement d’une région charnière qui menaçait non seulement la Russie, mais aussi l’Europe et le monde.
Ensuite, si cette crise a prouvé une chose, c’est que la politique russe de l’Alliance atlantique n’est ni tenable ni justifiée. Elle n’est pas tenable car les Occidentaux - on vient de le voir - ont trop besoin de la Russie pour se l’aliéner, beaucoup moins en raison de son pétrole que des défis géopolitiques posés par le monde arabo-musulman et, bientôt, la Chine. En ce début de siècle, l’Occident a besoin du soutien russe, d’un front commun sur la scène internationale qui ne sera pas facile à articuler mais auquel la Russie aspire car ses élites se sentent européennes et qu’elle est au contact direct des troubles de l’Islam et de l’affirmation chinoise.
C’est cette entente qu’il faut aujourd’hui bâtir, en commençant par réunir les quatre conditions d’un règlement de la crise actuelle : l’ouverture d’une perspective d’adhésion de l’Ukraine et de la Géorgie à l’Union européenne ; l’abandon de l’élargissement de l’Otan ; le retrait des troupes russes de tout le territoire géorgien et l’octroi à l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud d’une pleine souveraineté dans le cadre d’une Géorgie fédérale. Le reste n’est que course à l’abîme.
a écrit :James Howard Kunstler, Russia's Return Bites the Neocons' Grand Energy Scheme in the Ass
Paru le 19 août 2008 dans Alternet
C'est à se demander ce qu'ils avaient fumé là-bas au Pentagone et à la CIA quand ils se sont imaginé pouvoir avoir la mainmise sur le plus proche voisin de la Russie.
La faible riposte américaine à l'affirmation de la puissance russe au Caucase était ce qu'il convenait de faire, dans la mesure où nos revendications d'influence dans cette partie du monde sont risibles. Les Etats-Unis avaient profité de la confusion temporaire qui régnait en Russie au cours des 10 années qui ont suivi l'effondrement de l'Union Soviétique pour placer à la tête de la Géorgie un gouvernement client, avec, dans la corbeille, les conseillers militaires, la vente d'armes, et même la promesse d'adhésion au club select de l'alliance occidentale connu sous le nom d'OTAN.
Ces cajoleries étaient toutes au service de l'oléoduc Bakou-Ceyhan (NDLT: le BTC), qui a été spécialement conçu pour acheminer le pétrole de la mer Caspienne jusqu'à la Méditerranée en évitant sur son parcours les états hostiles.
A l'époque où le stratagème avait été imaginé, au début des années 90, il y avait l'idée (ou du moins le souhait) chez les soi-disant puissances occidentales que la Caspienne permettrait de contourner l'OPEP et les Arabes ainsi que les Iraniens et d'acheminer tout le pétrole dont auraient besoin les Etats-Unis – souhait stupide et stratégie débile, vu la tournure que tout cela a pris.
D'abord, les études récentes réalisées sur cette très ancienne région pétrolière (qui était déjà exploitée au XIX° siècle) se sont avérées plutôt décevantes. Les autorités américaines l'avaient présentée comme "une nouvelle Arabie Saoudite" mais le pétrole extrait des nouvelles zones de forage du Kazakhstan, du Turkménistan et des autres "Stans" s'est avéré être du pétrole brut et acide, et en bien moindres quantités que celles qui avaient été fantasmées, et plus difficile à transporter sur le terrain extrêmement difficile, ne serait-ce que pour atteindre le terminal pétrolier de Bakou.
Entretemps, la Russie avait fait le ménage sous la présidence du non sénile et non alcoolique Wladimir Poutine, et a ouvert les yeux vers 2007 pour découvrir qu'elle se retrouvait en tête de la production mondiale de pétrole et de gaz naturel. Avec pour résultat, entre autres, la réémergence de la Russie en tant que nouvelle forme de puissance mondiale – une puissance de ressources énergétiques qui avait la mainmise sur une partie importante des approvisionnements en hydrocarbures de l'Europe. Egalement, parallèlement, les Etats-Unis s'étaient constitué d'autres états clients dans le cercle des anciennes républiques soviétiques au sud de la Russie, le long de sa partie vulnérable, les bases militaires américaines étant fournies dans le package, tout en étant engagés dans les guerres en Irak et en Afghanistan. Alors, si ça, ça n'était pas le coup le plus stupide et le plus vain de l'histoire de la géopolitique moderne!
C'est une chose que les grosses têtes aux affaires étrangères US aient imaginé que la Russie serait plongé dans le coma indéfiniment, mais l'idée que nous pourrions encercler stratégiquement la Russie avec des bases défendables dans des pays montagneux et enclavés dans une autre partie du monde …? On est en droit de se demander ce qu'ils fumaient au Pentagone et à la CIA et au Conseil de Sécurité Nationale, non?
Et donc cette politique stupide a échoué. Non seulement la Russie est en position de prendre le contrôle de l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (le BTC), mais nous avons maintenant toutes les raisons de penser qu'elle va ramener les états de la frontière sud dans une sphère d'influence active, et il n'y a vraiment rien que les Etats-Unis puissent prétendre faire.
Nous aurions mieux fait de passer ces dix dernières années à faire le ménage chez nous – ouvrir les yeux devant l'obsolescence de notre mode de vie dans les banlieues, reconsidérer les "plaisirs de l'automobile", relier à nouveau nos villes avec des lignes de chemin de fer convenables, créer de la richesse en produisant des choses qui comptent (au lieu d'avoir recours au racket financier), protéger nos frontières, et prendre les mesures nécessaires pour défendre et moderniser nos propres industries.
Au lieu de cela, nous avons méchamment gaspillé notre temps et nos ressources. Les états font bel et bien des erreurs dramatiques sur la volonté collective. L'ignorance crasse de George Bush n'est rien moins que le parfait symbole de l'échec de toute une génération. Et on se souviendra des baby-boomers comme étant la génération qui a ruiné l'Amérique.
Aussi, alors que se terminent les vacances d'été, ce pays se retrouve avec une nouvelle donne. Nous avons fait un mauvais calcul en Asie occidentale et Centrale. La Russie "possède" encore cette partie du monde. Allons-nous étendre nos guerres de territoire actuelles aux "Stans" encore plus éloignés et enclavés? A un moment ou à un autre, face à l'épuisement des ressources militaires et financières, il faut bien se demander si nous allons même pouvoir arriver à évacuer nos soldats des bases éloignées d’Ouzbékistan et du Kirghizstan.
L'heure doit être également grave pour l'Europe, qui va connaître une nouvelle chute de la valeur relative de l'euro, car l'Europe est aujourd'hui à la merci de la Russie pour le chauffage, les repas et la lumière. Et la Russie peut faire trembler le système bancaire américain comme elle veut en menaçant de liquider les dollars qu'elle détient.
Le système bancaire américain n'a peut être pas besoin d'un coup de main de la part de la Russie pour se casser la figure. De fait, il est déjà mort, il se déplace simplement comme un zombie d'un guichet de prêt à l'autre faisant semblant d'"emprunter" du capital - tout en faisant passer ses guenilles moisies pour des "dégâts collatéraux" à la Réserve Fédérale.
L'ensemble des Etats-Unis, outre les banques, devient un pays de morts vivants. Le commerce se meurt, la propriété immobilière s'est transformée en danse macabre, des régions entières sont devenues des déserts constitués de panneaux à vendre, de parkings vides, d'immeubles abandonnés, et d'espoirs anéantis. Tout ceci mène directement à l'effondrement d'un imaginaire national collectif. On ne comprend vraiment pas ce qui se passe.
L'illusion que nous pouvons encore avoir de l'influence à 15000 Kms de distance quand nous sommes incapables de trouver des solutions pour l'Ohio, n'est qu'une sombre plaisanterie.
On peut affirmer sans se tromper qu'il serait temps que l'Amérique mette fin à ce "rêve" tant glorifié et qu'elle ouvre enfin les yeux, bordel!
a écrit :Une guerre de plus pour le pétrole
Suite aux combats en Géorgie et en Ossétie, les grandes puissances ne cessent de parler de prétendues solutions de paix et de venir en aide aux populations. Mais cet étalage de valeurs morales dissimule des calculs nauséabonds.
Habitant à proximité des réserves de pétrole et de gaz ou des ports par lesquels ils transitent, ces populations sont victimes des bandits du capitalisme mondial.
(interluttant @ lundi 25 août 2008 à 16:56 a écrit : Un écho à parraître dans les bulletins d'entreprise publiés cette semaine par la Fraction de LO :a écrit :Une guerre de plus pour le pétrole
Suite aux combats en Géorgie et en Ossétie, les grandes puissances ne cessent de parler de prétendues solutions de paix et de venir en aide aux populations. Mais cet étalage de valeurs morales dissimule des calculs nauséabonds.
Habitant à proximité des réserves de pétrole et de gaz ou des ports par lesquels ils transitent, ces populations sont victimes des bandits du capitalisme mondial.
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