le communisme vivra

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Message par com_71 » 10 Sep 2008, 23:01

(lutte ouvrière 10.09.2008 a écrit :PCF - Discussions sur l'abandon de l'étiquette communiste : de toute façon, le communisme vivra !

À quatre mois du 34e congrès du Parti Communiste Français, les « contributions » fleurissent dans les pages du journal l'Humanité sur l'avenir du parti : la question de la transformation du PCF y est largement débattue, et en particulier celle de la référence au communisme. Nombreux sont ceux, parmi les militants et sympathisants du PCF, qui craignent que leur parti cesse de se réclamer du communisme.

Ils ont raison de s'inquiéter. L'abandon de la référence au communisme serait effectivement un recul. Le simple fait qu'il existe des dizaines de milliers de militants se réclamant du communisme était jusque-là porteur de l'idée que le capitalisme n'est pas le seul avenir pour l'humanité, qu'une autre société est possible.

Aujourd'hui le Parti Communiste Français regroupe encore des milliers de militants dans les quartiers et dans les entreprises. N'en déplaise aux journalistes qui le présentent comme enterré, ce parti n'est pas mort, comme en témoigne l'affluence habituelle à la fête de l'Humanité. Mais bien des militants sont démoralisés, ne voient pas où va leur parti ni quoi faire à l'avenir, et se détournent de la politique. Cet abandon et ce découragement constituent un recul car, dans les cités populaires, ceux qui défendent les idées de classe se font rares, et la place est libre pour les partisans d'idées réactionnaires, militants d'extrême droite, militants religieux intégristes et autres.

Aussi est-il bon que de nombreux militants du PCF s'opposent à ce que leur parti abandonne toute référence au communisme. Mais tout le problème est de savoir ce qu'on met derrière le mot communisme, de savoir aussi ce qu'on critique dans la politique actuelle du PCF. Critique-t-on la politique menée sous la direction de Marie-George Buffet ? Critique-t-on la participation au gouvernement de Jospin en 1997 ? Ou la précédente participation à celui de Mitterrand en 1981, alors que le PCF, sous la direction de Marchais, enregistrait déjà une baisse, non seulement de son influence électorale mais aussi de son audience dans les milieux populaires ?

En fait, cela fait bien longtemps que le Parti Communiste Français a abandonné les idées véritablement communistes. On pourrait remonter ainsi bien plus loin en arrière pour trouver des illustrations d'une politique qui, à part l'étiquette, n'avait pas grand-chose de commun avec ce que voulaient les fondateurs du Parti Communiste. Celui-ci à sa naissance, en 1920, ne se fixait pas seulement comme objectif d'être un parti de lutte de classe, comme une bonne partie de ses militants voudraient qu'il le redevienne. Il voulait devenir un instrument de la révolution socialiste et, pour parvenir à cet avenir socialiste, il ne comptait pas sur les voies parlementaires.

Le Parti Communiste d'alors faisait sien le programme de Marx, qui proclamait la nécessité pour la classe ouvrière de « s'ériger par une révolution en classe dominante ».

« Le pouvoir politique, à proprement parler, est le pouvoir organisé d'une classe pour l'oppression d'une autre. Si le prolétariat, dans sa lutte contre la bourgeoisie, se constitue forcément en classe, s'il s'érige par une révolution en classe dominante et, comme classe dominante, détruit par la violence l'ancien régime de production, il détruit, en même temps que ce régime de production, les conditions de l'antagonisme des classes, il détruit les classes en général et, par là même, sa propre domination comme classe. À la place de l'ancienne société bourgeoise, avec ses classes et ses antagonismes de classes, surgit une association où le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous. » Voilà ce qu'écrivait Marx dans son programme, le Manifeste du Parti Communiste. Serait-ce dépassé, comme l'affirment aujourd'hui nombre de membres du PCF ?

Nous pensons que la condamnation du capitalisme que formulaient Marx et Engels, tout comme les tâches qu'ils fixaient à la classe ouvrière, sont au contraire toujours d'actualité.

L'organisation capitaliste de la société ne peut amener l'humanité qu'à plus de barbarie ; elle doit être remplacée par une organisation où l'économie sera mise au service de l'ensemble de l'humanité. C'est l'évolution capitaliste elle-même qui fait surgir la nécessité d'une transformation profonde, révolutionnaire, de la société, et qui donne toute leur actualité aux perspectives communistes. C'est pourquoi les idées vraiment communistes ne disparaîtraient pas, même si le PCF abandonnait cette étiquette. C'est le capitalisme qui amènera inéluctablement de nouvelles générations de jeunes et de travailleurs à s'en emparer.

Mais, dans le combat pour que renaisse un authentique mouvement communiste se donnant pour but cette transformation sociale, les militants communistes actuels du PCF peuvent jouer un rôle important. Ils le peuvent en renouant avec les idées qui étaient celles de leur parti à sa naissance.

Et ce que nous pouvons souhaiter, c'est que tous ceux, parmi ces militants, qui ne perdent pas courage, qui savent que le mouvement ouvrier a eu des hauts et des bas, et qui sont convaincus que le capitalisme ne peut pas être l'avenir de l'humanité, se fixent, comme nous, l'objectif de construire un parti véritablement communiste.

Aline RETESSE
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Gaby » 10 Sep 2008, 23:38

(com_71 @ jeudi 11 septembre 2008 à 00:01 a écrit : Celui-ci à sa naissance, en 1920, ne se fixait pas seulement comme objectif d'être un parti de lutte de classe, comme une bonne partie de ses militants voudraient qu'il le redevienne. Il voulait devenir un instrument de la révolution socialiste et, pour parvenir à cet avenir socialiste, il ne comptait pas sur les voies parlementaires.
Je suis surpris à chaque fois que LO fait ce raccourci. Plutôt une partie de celui-ci, et pas forcément la plus importante, non ? Le début est marqué par l'importance du "centre" de Frossard et Cachin et leurs importants torts dénoncés par l'IC, puis quand Frossard part, la gauche de Souvarine et Rosmer est de toute façon renvoyée par les staliniens...
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Message par Zappa » 11 Sep 2008, 00:00

Et moi je postule au poste de "Best Pinailleur All of Times" en signalant dans l'article cette phrase : "L'organisation capitaliste de la société ne peut amener l'humanité qu'à plus de barbarie" qui peut quand même être comprise dans un sens où on verrait le capitalisme comme un système aggravant une nature humaine qui tend déjà vers la barbarie... Peut-être qu'en disant " L'organisation capitaliste de la société ne peut amener l'humanité qu'à la barbarie", ça aurait été plus clair.
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Message par Matrok » 11 Sep 2008, 00:06

N'empêche, imaginez que la LCR/NPA abandonne le mot "communisme" et que le PC aussi, ce sera le moment pour LO de changer de nom :w00t:
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Message par Zappa » 11 Sep 2008, 00:11

Ou pour la Fraction de s'en trouver un...
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Message par NazimH » 11 Sep 2008, 07:16

Je rappelle que Lo c'est le nom du journal. L'organisation s'appelle Union Communiste. C'est sur tous les bulletins d'entreprise et LO , euh non l'UC le précise autant que faire se peut...

C'est vrai qu'on ne peut pas dire que ce soit trop su ...
NazimH
 
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Message par luc marchauciel » 11 Sep 2008, 08:14

Oui d'ailleurs, lors des élections, sur les tracts et les affiches, il y a toujours marqué en gros "Votez Union Communiste Internationaliste", et jamais "Votez Lutte Ouvrière" (parce que ça voudrait rien dire de voter pour un journal).
Ah non, y a pas, en fait.... :whistling_notes:
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Message par com_71 » 11 Sep 2008, 08:31

On dérive vers le hors-sujet, là ?
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par artza » 11 Sep 2008, 09:24

(Gaby @ jeudi 11 septembre 2008 à 00:38 a écrit :
(com_71 @ jeudi 11 septembre 2008 à 00:01 a écrit : Celui-ci à sa naissance, en 1920, ne se fixait pas seulement comme objectif d'être un parti de lutte de classe, comme une bonne partie de ses militants voudraient qu'il le redevienne. Il voulait devenir un instrument de la révolution socialiste et, pour parvenir à cet avenir socialiste, il ne comptait pas sur les voies parlementaires.

Je suis surpris à chaque fois que LO fait ce raccourci. Plutôt une partie de celui-ci, et pas forcément la plus importante, non ? Le début est marqué par l'importance du "centre" de Frossard et Cachin et leurs importants torts dénoncés par l'IC, puis quand Frossard part, la gauche de Souvarine et Rosmer est de toute façon renvoyée par les staliniens...

Certes, on ne raconte pas tous les aléas qui précédèrent et suivirent la proclamation du Parti communiste.

Peut-on pour autant faire un raccourci encore plus rapide comme tu le proposes au bout du compte.

De Parti communiste à l'exemple du Parti bolchevik, il n'y en a jamais eu en France.

Seulement une tentative à l'initiative du parti bolchevik justement et de la nouvelle Internationale communiste.

Les éléments qui rallièrent cette politique en France d'origine syndicaliste, anarchiste, socialiste voir simplement pacifiste était loin d'être des militants "professionnels" bolcheviks.

La plupart n'en avaient aucune idée et certains y étaient complètement opposés.

Néanmoins Lénine et Trotsky tentèrent le coup comptant sur la bonne volonté et la sincérité du plus grand nombre et surtout sur l'évolution des événements qui contribueraient à aider à tremper et sélectionner les militants et les dirigeants.

Le reflux de la vague révolutionnaire, puis la montée d'une couche dirigeante privilégiée et conservatrice en URSS en décidèrent autrement...
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Message par piter » 11 Sep 2008, 11:22

(Artza a écrit :Les éléments qui rallièrent cette politique en France d'origine syndicaliste, anarchiste, socialiste voir simplement pacifiste était loin d'être des militants "professionnels" bolcheviks.


en 1920 le parti bolchévique est un parti de masse, la plupart de ses membres ne sont pas non plus des militants "professionels". seulement la différence, et de taille, c'était plutot qu'ils avaient participé à une révolution.

d'ailleurs, à part peut etre dans les périodes de graves reflux, le parti bolchévik n'a jamais été composé en majorité de révolutionnaires professionels, d'ailleurs ceux ci ne devaient etre pour Lénine qu'un noyau permettant l'existence et le développement d'un parti de masse composé surtout de militants ouvriers (en étant formé à maintenir contre la police politique des structures illégales, un journal illégal, etc...pour Lénine révolutionnaire professionel c'était cela, etre un "activiste" capable et formé pour cela, de faire vivre les structures du parti dans l'illégalité, cela n'inclut pas l'ensemble des membres du parti qui doit pour Lénine etre le plus large possible, sur des bases révolutionnaires s'entend).
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