la campagne sur les salaires

[kalim]

Dans le communiqué cité

Certains clament « des Prix Pouvoir d'Achat », d'autres « luttons contre la vie chère ».

était quand même assez méprisant, il ne manquait que les manifestations traine-savates... :whistling_notes: :whistling_notes:

bon, l'action et le tract en question, c'est rigolo mais ce n'est pas ma vision d'une campagne politique, plutôt d'une bonne blague de potache.

Cela dit, les citations ne renvoient pas aux manifs, traine-savates ou pas, mais aux slogans publicitaires de Leclerc et Cie, non ?

Alors je ne comprends pas en quoi elles sont méprisantes (ou peut-être je ne comprends pas l'ironie de Com 71)
ooops !

on a repondu avant moi

[Faber]

Il n'y a ici ni "de nulle part" ni "spontanéité" aucune : l'"appel et la pioche", qui signe le communiqué, est un groupement de gens qui se sont rencontrés dans des luttes précédentes qui avaient la précarité comme trait d'union (ex : les stagiaires avec des masques blancs, si vous vous souvenez), et qui ont rejoint en tant que groupe le NPA (comme indiqué dans le communiqué).

Pour compléter la description, la présidente n' a t elle pas proclamé lors de la réunion des comités de fin juin : "nous on est l'appel et la pioche, pour enterrer la faucille et le marteau" ou quelque chose d'approchant ?

Sur le fond, cette initiative ne me semble pas relever de ce que devrait être une campagne politique nationale sur les salaires et le pouvoir d'achat. Si cette campagne de rentrée devait être une collection d'action coups de pub / coups de poing de ce type, et ben ce serait sans moi (et quelque autres).

[interluttant]

En attendant, le PS, lui, est lancé dans une petite campagne. Leur affiche est à cette adresse. Je lai vu collée dans la rue aujourd'hui (mais je n'ai pas réussi à la coller ici, si quelqu'un veut bien le faire...).
Du côté des révolutionnaires, y aurait-il quelquechose de semblable de possible ? Je parle d'une campagne, Groza (qui a été le premier à répondre en haut de ce fil), qui soit autre chose que la dénonciation de l'inflation et l'exposé habituel, dans nos tracts et notre presse, de nos revendications (300€ d'augmentations de tous les salaires et pensions, pas de salaire en dessous de 1500€, échelle mobile des salaires).
Serait-il opportun, possible et souhaitable, l'espace de quelques semaines, en dehors des élections et de tout intérêt de boutique, de mettre ponctuellement toutes nos forces dans une telle campagne ?

[com_71]

Serait-il opportun, possible et souhaitable, l'espace de quelques semaines, en dehors des élections et de tout intérêt de boutique, de mettre ponctuellement toutes nos forces dans une telle campagne ?
Par exemple une affiche non signée (à bas l'esprit de boutique) :
"Une augmentation des salaires, c'est opportun, possible et souhaitable".

[Apfelstrudel]

En ce moment, vu le moral des classes populaires, coller des affiches pour dire qu'il faudrait des meilleurs salaires, non seulement ça serait ridicule mais ça aurait l'air de prendre les travailleurs pour des abrutis (genre : vous n'y auriez peut-être pas pensé).

[Zappa]

J'adore quand vous faîtes semblant de pas comprendre les mecs... Bien sûr on irait pas expliquer aux gens qu'il faut des meilleurs salaires. On irait leur dire que la solution pour avoir de meilleurs salaires, plus de pouvoir d'achat, c'est que les travailleurs luttent collectivement, que c'est possible de le faire et qui a de toutes manières pas d'autres issues.

Apfelstrudel, ça doit faire des dizaines d'années que LO dit qu'il faut que les travailleurs luttent collectivement pour des augmentations de salaires dans ces tracts, dans ces journaux, au moment des diverses élections, mais en faire à l'heure actuelle une campagne politique avec le plus de monde possible, ça serait insulter les travailleurs... J'ai du mal à saisir la logique.
Tu dis " les classes populaires sont démoralisées", j'ai envie de te répondre que c'est une vue de l'esprit. Dans une classe sociale ou un milieu social, tout le monde n'éprouve pas les mêmes sentiments, les mêmes envies exactement en même temps. Tu peux dire y a beaucoup de travailleurs démotivés, ou encore y en a une majorité, mais dire " les classes populaires sont démoralisés" ça veut un peu tout dire et son contraire. Même si c'est évident qu'il n'y a pour l'instant qu'une minorité de travailleurs révoltée et combative, rien ne nous empêche de tenter de nous appuyer sur cette minorité, de nous adresser à elle, de l'organiser politiquement.
Honnêtement j'ai jamais très bien compris pourquoi la majorité fait un blocage là dessus alors qu'elle fournit pour d'autres activités comme les bulletins de boîtes, les campagnes électorales, les caravanes, le boulot local... une énergie considérable. Energie considérable pour des résultats pas toujours folichons, donc je me demande vraiment ce qui aurait à perdre à tenter le coup...

[Apfelstrudel]

Tu dis " les classes populaires sont démoralisées", j'ai envie de te répondre que c'est une vue de l'esprit.

Honnêtement j'ai jamais très bien compris pourquoi la majorité fait un blocage là dessus alors qu'elle fournit pour d'autres activités comme les bulletins de boîtes, les campagnes électorales, les caravanes, le boulot local... une énergie considérable.

Parce que ça permet de sortir...

[Zappa]

Libre à toi de croire que je vis dans ma bulle.

Libre à toi aussi de croire que dire que les classes populaires n'ont pas le moral constitue une fine analyse politique ou sociologique de la situation. Comme toutes les généralités, ça tient pas la route très longtemps et surtout ça permet pas de balayer d'un revers de main la proposition d'une grande campagne politique sur les salaires, le pouvoir d'achat, telle que la propose la Fraction.
Je n'ai pas forcément ni le temps, ni les compétences pour me lancer dans une étude détaillée de la situation et de l'impact qu'elle a sur le moral des classes populaires, mais y a quand même des luttes, des grèves dans ce pays, bien trop dispersées certes mais elles existent quand même. Je me rappelle plus exactement si c'était y a trois ou quatre ans mais les syndicats avaient appelé à la grève pour une seule journée, sûrement sur les salaires : y avait eu près de 1 million de travailleurs dans les rues. Le CPE c'était pas rien. Là on sera peut-être pas d'accord, mais les émeutes en banlieues reflétaient de la rage, de la colère, qui sait pas comment sortir, comment déboucher sur quelque chose de constructif et efficace.
Au delà du moral ( et je te concède qu'il est bas chez bien des travailleurs, ceci dit sur toute l'histoire du capitalisme, rares doivent être les moments où le prolétariat rayonne de joie ), on est confronté à deux problèmes, sans parler de toute les organisations politiques ou syndicales qui freinent les luttes ou font tout pour qu'elles n'aient pas lieu : l'individualisme, on continue à chercher des solutions individuelles aux problèmes alors que les réponses sont collectives, et le fait que parmi les gens qui ont participé à des luttes récemment, très rare sont ceux qui se sont engagés politiquement à nos côtés...
Au dernier congrès, LO a proposé des caravanes, des activités militantes plus régulières dans les quartiers durant l'année, très bien : je pourrais tout aussi bien dire à ce propos que de toutes manières ça va servir à rien parce que les gens ont pas le moral. Si tu pars défaitiste comme ça ou que t'arrives à penser que les activités militantes ne servent qu'à savoir ce que les travailleurs et les jeunes ont dans la tête, ou alors à faire plaisir aux gens, on va pas aller très loin.

[interluttant]

En tout cas, ça y est : Olivier Besancenot de la LCR-NPA s'adresse au Parti Communiste dans une lettre ouverte en ces termes :

Pourquoi mener séparément des campagnes de soutien alors que l’on serait plus forts à le faire d’une même voix ? Après avoir organisé avec succès des ventes de fruits et légumes à prix coûtant cet été, et au moment où vous organisez, sous votre propre drapeau, une manifestation le 26 septembre sur le pouvoir d’achat, pourquoi ne pas envisager ensemble, et avec d’autres, une campagne axée sur l’augmentation des salaires, des retraites et des minima sociaux ?

Les amis de LO vont-ils se tenir en dehors de cela en expliquant que la campagne envisagée n'est pas exactement celle que nous LO tout seul aurions aimé faire ?
Ou alors même, en disant que même si nous ne participons pas, nous souhaitons le meilleur succès à cette campagne :rofl: ?

[titi]

je ne comprends pas la critique faite par interluttant

perso, entre les minis caravanes, les ventes et les prospections, j'ai l'impression de passer énormément de temps à discuter de la crise économique (pas aux travailleurs de la payer), de l'indexation des salaires sur les prix, des surprofits non réinvestis dans la production et qui partent dans la spéculation, etc.

il me semble que la quasi totalité des unes du canard depuis quelques semaines est sur cet axe


faire une campagne de collage d'affiche ?
faire un communiqué de presse invitant les autres partis à une action commune ?

le problème que je rencontre, c'est d'avoir des interlocuteurs (pas ici, dans la vraie vie) qui sont à mille lieux de comprendre la société, et même d'avoir un minimum de raisonnement politique ; un "instinct" lutte de classe, oui pour certains

discuter politique avec le plus de personnes possible, je me sens plus utile et efficace en faisant cela, mais je peux me tromper
etre visible avec le chapiteau, les drapeaux, les affiches (et des ballons gonflables... ça serait chouette !), ça me parait aussi une bonne idée : quand on se pointe avec ce matos dans mon quartier, là on est remarqué !