(Byrrh @ vendredi 18 juillet 2008 à 14:12 a écrit : les prisonniers des camps d'extermination n'avaient aucun espoir de survie possible (qu'il y ait eu des survivants ne change rien à cette réalité), et ils le savaient.
Non, ce n'était pas si clair que ça. Les déportés qui n'étaient pas immédiatement envoyés à la chambre à gaz (faibles, malades, vieillards, enfants) étaient employés à des travaux divers utiles à la machine de guerre allemande. Tant qu'ils produisaient, ils étaient utiles. Et, plus la guerre avançait, plus cette main d'oeuvre était indispensable. Autrement dit, les nécessités économico-militaires prenaient le pas sur l'idéologie - la volonté d'extermination.
Les détenus avaient donc une chance de s'en sortir. Certes cette chance était statistiquement faible, mais l'homme vit d'espoir et espère toujours jusqu'au moment ultime.
De plus, l'Allemagne reculait sur tous les fronts, les chances de s'en sortir augmentaient donc un petit peu - meme si les nazis ont essayé d'exterminer les survivants avant d'abandonner les camps, ce qu'ils n'ont pas réussi à faire.
L'attitude et la psychologie des déportés étaient donc pour ne bonne part les produits de cette situation, sans compter l'espoir de s'en sortir au dépens des autres, car la solidarité ne régnait pas et la compétition pour s'en sortir était féroce. Dans cette enfer, quelques poignées de militants avaient certes des attitudes un peu différentes, quelques-uns ont meme créé des réseaux de résistance, préparé des insurrections, mais ces objectifs ne concernaient qu'un infime minorité des déportés.
a écrit : Croquette
si vous lisez le haut de mon sujet, les services secrets anglais étaient très bien renseignés des moindres déplacements d'hitler alors pourquoi n'auraient ils pas su que les camps d'extermination existaient ?? j'y crois pas.
Personne, sur ce fil, n'a dit que les Anglo-américains ignoraient l'existence des camps d'extermination. Ils en avaient connaissance par des évadés et ont meme fait des reconnaissances aériennes au dessus d'Auchwitz et d'autres camps, envisagé de larguer des commandos parachutistes etc. Mais ne l'ont pas fait.
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Sur l'évolution de la discussion, qui intrigue GW. Il s'agissait au départ de la possibilité de réécrire l'histoire. "Si Hitler avait été assassiné, la guerre aurait-elle été abrégée". Et je comparais cette hypothèse, avec celle-ci :"Si les alliés avaient bombardé les camps d'extermination, le génocide aurait-il été endigué".
Encore une fois, on ne refait pas l'histoire. Il faut laisser cela aux romanciers : il y a d'excellents romans d'uchronie comme ceux de PK Dick et de Philip Kerr, qui reposent... sur une victoire du nazisme en Europe.