Elle porte la burqa, la nationalité française lui est refusé

Message par com_71 » 12 Juil 2008, 18:27

(AFP a écrit :La nationalité française refusée à une Marocaine pour "pratique radicale de la religion"

Par Matthieu DEMEESTERE  Vendredi 11 juillet, 20h29

Le Conseil d'Etat a confirmé fin juin le refus d'octroyer la nationalité française à une Marocaine musulmane portant la burqa, en fustigeant "une pratique radicale de la religion incompatible avec les valeurs essentielles de la communauté française".


La plus haute juridiction administrative, qui était saisie d'une demande d'annulation d'un décret pris en 2005 par le gouvernement, a estimé que "si Mme M. possède une bonne maîtrise de la langue française, elle a cependant adopté une pratique radicale de la religion incompatible avec les valeurs essentielles de la communauté française, et notamment avec le principe d'égalité des sexes".

"Par conséquent le gouvernement a pu légalement fonder sur ce motif une opposition à l'acquisition par mariage de la nationalité française par Mme M.", ajoute l'arrêt daté du 27 juin, révélé par Le Monde de samedi et que l'AFP a pu consulter.

Selon Le Monde, cette Marocaine, mariée à un Français et mère de trois enfants nés en France, se serait présentée en burqa --vêtement couvrant le corps entier de la femme et masquant le visage-- lors de plusieurs entretiens avec les services sociaux et la police pour sa demande de nationalité.

Le couple a admis "spontanément" son appartenance au salafisme, un courant rigoriste de l'Islam fondé sur une interprétation stricte et littérale du Coran, et Mme M., voilée "à la demande de son mari", ne conteste pas cette "soumission", précise le quotidien.

Un décret du 16 mai 2005 avait refusé l'acquisition de la nationalité à cette habitante des Yvelines "pour défaut d'assimilation".

Saisi du recours en annulation, le Conseil d'Etat a jugé la demande infondée, précisant notamment que le décret "ne méconnai(ssai)t pas le principe constitutionnel de la liberté d'expression religieuse".

La confirmation du refus de la nationalité "n'est pas liée à un problème de religion mais de comportement traduisant un défaut d'assimilation à la société française", a commenté à l'AFP une source proche du dossier.

"Ca n'est pas la première fois que cet argument du défaut d'assimilation conduit à refuser l'octroi de la nationalité française", a ajouté cette source tout en relevant que c'était "peut-être la première fois concernant le port d'une burqa".

L'association Ni putes ni soumises (NPNS) s'est dite dans un communiqué "soulagée" par la décision du Conseil d'Etat, estimant qu'elle devait servir d'"exemple pour tous ceux qui se revendiquent des valeurs de la République".

"La République ne peut en aucun cas cautionner un tel outil de soumission et d'oppression envers les femmes", a soutenu NPNS dans une allusion à la burqa. L'association a qualifié le salafisme de "secte radicale".

Sollicité par l'AFP, le Conseil français du culte musulman ne souhaitait pas réagir dans l'immédiat.


Ce matin le recteur de la mosquée de Paris disait sur France-Info "comprendre cette décision".
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Zimer » 12 Juil 2008, 19:52

a écrit :Byrrh  : Autre question : ce refus de naturalisation d'une femme portant la burqa pourra-t-il servir de point d'appui aux femmes qui veulent s'émanciper des interdits religieux et du machisme ? A la différence de l'interdiction du voile à l'école, je ne le pense pas.
:33: :33: :33: Bah il me semble que l'on peut quand même faire le même raisonnement que pour l'interdiction du voile à l'Ecole ; il me semble probable que cette décision réconforte les filles ( celles notamment qui aspirent à la naturalisation ) , qui luttent contre les pressions religieuses , qui refusent les Voiles... que cela leur donne un petit appui potentiel pou le refus de ces obscurantismes.
Zimer
 
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Message par Valiere » 13 Juil 2008, 07:27

Il n'y a pas de discrimination mais un cadre qui de fait peut et doit protéger les femmes !
Peut-on accepter que des femmes soient enfermées dans une burka?
Valiere
 
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Message par artza » 13 Juil 2008, 07:33

(Valiere @ dimanche 13 juillet 2008 à 08:27 a écrit :
Peut-on accepter que des femmes soient enfermées dans une burka?
Ou dans une cage dorée?
artza
 
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Message par Vérié » 13 Juil 2008, 09:01

Ni putes ni soumises vient d'approuver bruyamment la décision du Conseil d'Etat.

Sinon, pas d'accord sur le parralèle avec l'école. La loi interdisant le foulard à l'école présente des avantages et des inconvénients, mais elle peut en effet servir de point d'appuià celles qui veulent refuser le foulard. Le refus d'accorder la nationalité à cette malheureuse ne fournit aucun point d'appui à qui que ce soit.
Le résultat sera que, soit elle sera refoulée dans son pays d'origine où la pression est encore plus forte. Soit elle vivra dans en France dans des conditions plus difficiles qui n'amélioreront pas sa situation.

Dire, comme Valière, "on ne peut pas accepter la burka", donc on lui refuse la nationalité, c'est une très grande hypocrisie.

_
Sur l'islamophobie, pas tout à fait d'accord non plus avec Byhrr. Certes, c'est un terme utilisé un peu à toutes les sauces par certains islamistes. Néanmoins, c'est un courant idéologico-politique qui existe pour de bon, et qui va de l'extrême-droite à une partie d ela gauche nationaliste dite "républicaine". Voir la discussion que nous avons déjà eu sur Caroline Fourest. C'est un courant qui défend l'idée selon laquelle le grand péril pour le "monde libre", après "la mort du communisme", est désormais l'islam. Ca confine au racisme, surtout à droite, et ça trouve des justifications dans la laicité, la lutte contre l'antisémitisme et le féminisme à gauche.

C'est un peu comme l'anticommunisme. Les staliniens hurlaient à l'anticommisme à la moindre critique, néanmoins l'anticommunisme existait bel et bien.
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Message par com_71 » 13 Juil 2008, 09:38

[quote=" (Byrrh @ samedi 12 juillet 2008 à 20:57"]
l'argument du "défaut d'assimilation à la société française" qui apparaît dans le dernier article cité par Com
C'est un argument, certes, mais c'est aussi textuellement, dans les textes réglementaires (je n'ai pas revu les détails), avec un certain niveau dans la langue française, etc.

Maintenant, sur le fond, mon sentiment n'est pas qu'on a pas à prendre une position "oui ou non". Bien sûr dans la société que l'on souhaite, il n'y aura pas de frontière. Mais pour l'actualité on condamne et combat surtout les divisions dans la classe ouvrière. Je ne crois pas que ça soit cela qui soit en cause.

Si une femme (ou un homme) avait proclamé devant la commission ad-hoc, sa volonté de promouvoir l'excision, la priorité ne serait pas de dénoncer pas le refus de la nationalité comme un déni de droit.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Vérié » 13 Juil 2008, 09:53

(com_71 @ dimanche 13 juillet 2008 à 10:38 a écrit : Si une femme (ou un homme) avait proclamé devant la commission ad-hoc, sa volonté de promouvoir l'excision, la priorité ne serait pas de dénoncer pas le refus de la nationalité comme un déni de droit.
Cet argument ne me convainc pas. Car, dans l'exemple que tu cites, il s'agirait de refuser la nationalité à un partisan de la mutilation, c'est à dire un boureau en puissance. Dans le cas de cette femme, c'est la victime qui se retrouve doublement victime (meme si elle est "consentante").

De plus, ce refus s'inscrit dans le cadre de toute une idéologie néo colonialiste et nationaliste ! "il faut se montrer digne de la nationalité française" etc. On ne refuse pas la nationalité à un capitaliste étranger qui se propose d'importer des méthodes de surexploitation etc. Mais on la refuse à une malheureuse victime des préjugés de son mari et de ses propres préjugés.

Qu'on n'en fasse ni un étandard ni un axe de mobilisation, c'est autre chose.
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Message par Valiere » 15 Juil 2008, 07:44

il existe un cadre, une loi qui doit être respectée.
Si un coup d'arrêt n'est pas donné à l'emprisonnement dans la rue des femmes derrière une burka, l'offensive se poursuivra et ce sont les femmes qui en seront les premières victimes

a écrit :LE CONSEIL D’ETAT, DEFENSEUR DE LA LAICITE ET DU PRINCIPE DE L’EGALITE DES SEXES .

Le 27 juin 2008, le conseil d’état  a rendu un jugement historique. Son refus d’accorder la nationalité française à une femme marocaine s’appuie sur le fait qu'elle porte la burqa et que cela constituerait un "défaut d'assimilation".
Le Conseil d'Etat justifie sa décision : cette femme "a adopté, au nom d'une pratique radicale de sa religion, un comportement en société incompatible avec les valeurs essentielles de la communauté française et notamment le principe d'égalité des sexes".
Ce jugement a été largement répandu dans la presse depuis  le 11 juillet (article du MONDE).
Les laïques s’en réjouissent, il suffit de parcourir les divers articles du net consacrés à ce sujet.
Mais pourquoi tant de réactions ?
Revenons un peu en arrière.
Qu’est ce que la burqa et que représente-t-elle ?
La burqa est un voile qui cache entièrement la femme musulmane qui le porte. Ce morceau de tissu est  un symbole religieux mais avant tout politique.
Pour les personnes qui le portent , le voile est un signe de ralliement .Il signifie : « je suis musulmane et je  vous le fait savoir ».
La burqa est l'un des moyens de manifestation publique et de propagande d’un courant rigoriste de l’islam, plus exactement le salafisme.
Le salafisme est un courant  de l'Islam fondé sur une interprétation stricte et littérale du Coran. Le couple qui avait fait appel auprès du Conseil d’Etat se revendique de cette mouvance.
« Ceux qui se définissent comme salafistes ne sont pas tous membres de groupes organisés. Influencés par les wahhabites saoudiens, ils se préoccupent d’abord de ce que l’islam autorise ou interdit. Les wahhabites interprètent le mot ijtihad (examen personnel des sources religieuses fondé sur le Coran et la Sunna) de manière restrictive. Conservateurs par leur comportement et leur pratique de l’ijtihad, les salafistes sont socialement actifs, avec pour objectif d’islamiser la société.
Les premiers membres des réseaux d’Al-Qaida venaient de la sphère d’influence salafiste, au Proche-Orient comme en Europe. A leur tête figuraient des hommes ayant combattu avec les moudjahidins afghans contre les Soviétiques : leur hostilité à l’Occident leur fait adopter une position sans complaisance dans les pays où ils vivent. »
Wendy Kristianasen , journaliste anglais.(Février 2008 le Monde Diplomatique)
Maintenant, nous allons regarder de plus près les termes employés par les sages du conseil d’Etat.
Elle "a adopté, au nom d'une pratique radicale de sa religion, un comportement en société incompatible avec les valeurs essentielles de la communauté française, et notamment le principe d'égalité des sexes".
-Pratique radicale de sa religion, un comportement en société incompatible avec les valeurs essentielles de la communauté française: les Sages reconnaissent par là que nos valeurs laiques ne sont pas reconnues par cette personne.
Ce n’est pas l’appartenance à une religion qui est visée, mais le coté extrême de l’islam radical  qui est mis en cause.
Jusqu'à présent, dans la communauté musulmane, seules des personnes jugées proches de mouvements fondamentalistes ou ayant publiquement tenu des propos relevant de l'islam radical se sont vu refuser la nationalité française. Désormais on pourra dire que le port d’une tenue ostentatoire, imposée par une religion, est une contradiction flagrante avec le terme laïcité.
Le principe d'égalité des sexes : cette femme reconnait être entièrement soumise à son mari et aux hommes de sa famille, et vit totalement recluse à son domicile. Elle trouve cela normal et l'idée même de contester cette soumission ne l'effleure même pas. Ces déclarations sont "révélatrices de l'absence d'adhésion à certaines valeurs fondamentales de la société française".
La décision du Conseil d’Etat  serait en fait fondée sur une circulaire, datant du 24 février 2005, qui autorise une enquête pour "vérifier l’intégration" en se basant sur "le comportement, les propos, les loisirs ou les relations sociales" de la personne.
L’actualité récente nous rapporte une décision judiciaire où intervient à nouveau le problème de l’islam radical. Un mari de confession musulmane avait refusé qu’un homme intervienne durant l’accouchement de sa femme. L’enfant est né handicapé à 100 % à la suite de complications neurologiques lors de sa naissance. Cet homme a été condamné par la justice française. Des obstétriciens avaient révélé comment certains musulmans imposaient une véritable ségrégation sexuelle, parfois très violemment.
Les hôpitaux se dotent désormais d’une charte qui rappelle que l'on ne peut choisir son praticien en cas d'urgence.
Nous prenons peu à peu conscience qu’il faut à chaque fois réaffirmer les principes qui régissent notre société laïque. Chaque coup de boutoir porté par la Charia doit entrainer une réaction immédiate.
Nous ne devons pas reculer devant toute tentative d’islamisation sans craindre pour autant d’être traités d’islamophobes.
« Le terme d’ “islamophobie” fut inventé  par des mollahs iraniens juste après la révolution islamique. L’islamophobie fut l’anathème jeté sur les quelques centaines de milliers d’opposants que le régime islamiste a exécutés. Tous ceux qui n’adhérèrent pas au régime islamiste furent considérés comme islamophobes, ennemis de l’islam, et furent mis à mort sans avoir droit au un procès.
L’islamophobie résume l’idéal totalitaire d’un régime islamiste pour qui tout opposition est considérée comme une atteinte à l’islam et à ce titre justiciable de la peine de mort. Parler d’islamophobie, à propos de ceux qui critiquent les dogmes de l’islam, c’est évidemment entrer dans le jeu des islamistes. On peut s’étonner qu’un certain nombre d’intellectuels et de politiques, et à leur tête le MRAP, aient entériné sans sourciller, en France et en Europe, l’usage d’un terme qui a tout d’une machine de guerre idéologique. »

Chadortt Djavann, extrait de “Que pense Allah de l’Europe ? “, Gallimard, 2004
Plus proche de nous encore, la vie d’un journaliste, qui dénonce les dérives de l’islam radical, est mise en jeu. Mohamed Sifaoui se terre chez lui, sous la menace permanente.
Robert Redeker, professeur de philosophie, est obligé de se cacher à cause d’un article sur l’islam.
Ayaan Hirsi Ali a reçu de nombreuses menaces de mort pour les critiques des relations homme/femme dans la religion musulmane qu'elle a formulées.
Canal Plus  a reçu des menaces à cause de son film X qui est diffusé, via le satellite, dans les pays du Magrehb.
La liste est longue et loin d’être exhaustive.
Combien d’autres victimes faudra-t-il pour que les Pouvoirs Publics réagissent face à ces extrémistes qui prônent le communautarisme et en cela menacent la cohésion sociale des Pays Démocratiques ?
Faut-il se poser la question quant à l’interdiction ces courants radicaux intégristes  qui salissent et dénaturent  la religion musulmane ?
Le terme de démocratie ne doit pas être  dévoyé.
Certains se servent du mot démocratie pour imposer leur vision du monde pas du tout démocratique.
La tolérance ne doit pas être à sens unique.
Nous avons mis des siècles à nous défaire de l’influence des religieux chrétiens, nous ne devons pas retomber entre les mains d’autres religieux d’où qu’ils viennent.
Marie-José LETAILLEUR
présidente de l'UFAL de Champs sur Marne
Le 13 Juillet 2008
Valiere
 
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