Editorial des bulletins d'entreprises (16/06/08)

Réunions publiques, fêtes et autre...

Message par pelon » 18 Juin 2008, 22:24

(Zimer @ mercredi 18 juin 2008 à 20:42 a écrit :
a écrit :Leur société

Après le 17 juin

Reconnaissant que la journée du 17 juin n'avait pas été un réel succès, Bernard Thibault et François Chérèque ont trouvé une explication : « La division syndicale a manifestement pesé ». Sans doute. Mais la « division syndicale », ce n'était pas seulement le fait que FO, l'UNSA, la CFTC et la CGC, opposées à l'accord remettant de fait en cause leur représentativité que la CGT et la CFDT ont signé avec le Medef, soient restées sur la touche. C'est aussi et surtout le savant éparpillement des luttes opéré depuis des mois, pour ne pas dire des années, par la CGT, la CFDT et la FSU qui appelaient à manifester le 17 juin. Pour ne prendre que ces dernières semaines, la Fonction publique a été appelée seule à la grève le 15 mai, les enseignants à manifester le 18 mai, l'ensemble des salariés à une journée d'action le 22 mai, la Fonction publique de nouveau seule à la grève le 10 juin. Et tout cela, sans que jamais les directions syndicales n'expliquent dans le cadre de quel plan de mobilisation s'inscrivent ces actions... pour la simple raison qu'elles n'en ont pas, et ne veulent pas en avoir.

Autre explication fournie par les organisateurs des manifestations du 17 juin : les travailleurs n'auraient pas compris l'enjeu. « S'agissant du temps de travail, écrit l'Humanité du 18 juin, mais la remarque vaut aussi pour la retraite, beaucoup reste à faire pour qu'apparaisse, aux yeux du plus grand nombre, le bouleversement que représente, pour le droit du travail et pour les conditions de vie des salariés, le projet gouvernemental de déréglementation. » Et l'Humanité de citer Chérèque : « Il faut du temps pour expliquer aux salariés qu'on est en train de les tromper. » Mais de qui le dirigeant de la CFDT se moque-t-il ? La grande majorité des salariés sont parfaitement conscients que patronat et gouvernement s'en prennent à leurs conditions de travail et à leur niveau de vie. Seulement, ils ne croientt pas, et à juste titre, que les actions proposées par les directions confédérales puissent imposer un changement de politique. Quand les travailleurs répondent à leurs appels, c'est dans leur immense majorité pour signifier qu'ils en ont « ras le bol », pas dans l'espoir de faire reculer le patronat et le gouvernement.

Après avoir signé avec le Medef un accord sur l'organisation du temps de travail qui donnait toute satisfaction au patronat, les dirigeants de la CGT et de la CFDT se sont vexés de voir le gouvernement en rajouter une couche sans même les consulter. Ils veulent se voir reconnus par celui-ci comme des interlocuteurs incontournables. Et ce n'est que pour cela qu'ils mobilisent de temps en temps les travailleurs, en faisant tout pour que cette mobilisation ne débouche pas sur une lutte d'ensemble, susceptible d'ébranler le patronat et son État. Bernard Thibault a eu beau dire, le 17 juin : « Nous allons travailler à une rentrée en fanfare », cette rodomontade risque de se traduire par du pipeau, s'il ne tient qu'à lui et aux autres dirigeants des confédérations syndicales.

Mais l'histoire est riche d'exemples où les travailleurs ont contraint les directions syndicales à aller bien plus loin que ce qu'elles souhaitaient.

François DUBURG
:wavey: :wavey: ce que dit la LO " Du bilan " du 17 ; voilà mais bon c-est probable que cela ne va guère faciliter les discussions sur la possibilités de se battre , sur la nécessité d'une lutte générale etc ...

Tu ne veux pas que l'on bluffe ?
pelon
 
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Message par Zimer » 19 Juin 2008, 01:18

a écrit :Tu ne veux pas que l'on bluffe ? PELON : :
:x :x franchement il faudrait un moment arrêter de prêter des intentions sans fondement ma remarques n'était en rien une critique , l'article me semble tout a fait convaincant ce n'est pas de l'article qu'il est question mais de la situation . Certes c'est une tautologie , mais quand même lorsque une journée d'action est un échec cela rend plus difficile l'argumentation sur la possibilité des luttes , sur le tous ensemble etc ...J'entend déjà des CGTiste tendance dans la ligne des PCF ultra réformard et même mes voisins rien de tous ça me dire " tu vois bien les gens veulent pas " alors oui l'article répond bien à ça mais la situation elle non ....pour l'instant car ouais je suis ok cela changera
Zimer
 
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Message par pelon » 19 Juin 2008, 09:30

(Zimer @ jeudi 19 juin 2008 à 01:18 a écrit :
a écrit :Tu ne veux pas que l'on bluffe ? PELON : :
:x :x franchement il faudrait un moment arrêter de prêter des intentions sans fondement ma remarques n'était en rien une critique , l'article me semble tout a fait convaincant ce n'est pas de l'article qu'il est question mais de la situation . Certes c'est une tautologie , mais quand même lorsque une journée d'action est un échec cela rend plus difficile l'argumentation sur la possibilité des luttes , sur le tous ensemble etc ...J'entend déjà des CGTiste tendance dans la ligne des PCF ultra réformard et même mes voisins rien de tous ça me dire " tu vois bien les gens veulent pas " alors oui l'article répond bien à ça mais la situation elle non ....pour l'instant car ouais je suis ok cela changera

Je ne te prète a priori aucune mauvaise intention. Je te demandais juste de préciser. J'ai quand même souvent cotoyé des camarades syndicalistes qui n'aimaient pas que l'on décrive la réalité telle quelle et préféraient "l'améliorer". D'où ma question ... qui n'était qu'une question.
pelon
 
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Message par Vérié » 19 Juin 2008, 10:22

Ces deux éditos - celui de LO et celui de la Fraction - me semblent globalement corrects. On ne peut pas tricher et embellir la réalité. Cette journée a été un demi (au moins) échec, et on le savait d'avance.

Quelques réserves tout de même :

Les motivations des directions syndicales sont clairement exposées dans l'édito de LO. Mais je préférerais une conclusion qui aille davantage dans le sens de l'auto-organisation des travailleurs que de pousser les directions à aller plus loin... Car, meme quand elles vont plus loin, bon nous savons tous cela...

Quant à l'édito de la Fraction, il est tout de meme bien optimiste en disant qu'on pouvait marquer des points le 17. Qu'on y participe par solidarité de classe, d'accord. Mais inutile d'embellir la réalité comme on l'a dit.

Alors, il ne suffit pas de mots un peu différents pour changer la réalité, mais, pour ceux que ce que nous écrivons touche, autant dire les choses comme elles sont et comment on peut en sortir, meme si n'a pas d'effet immédiat.
Vérié
 
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Message par pelon » 19 Juin 2008, 12:53

(Vérié @ jeudi 19 juin 2008 à 10:22 a écrit :

Les motivations des directions syndicales sont clairement exposées dans l'édito de LO. Mais je préférerais une conclusion qui aille davantage dans le sens de l'auto-organisation des travailleurs que de pousser les directions à aller plus loin... Car, meme quand elles vont plus loin, bon nous savons tous cela...


C'est une question de dosage, de moment. Il va falloir déjà apprécier dans quelle mesure ce que nous reprochons aux directions syndicales est bien compris puis repris par les travailleurs, les syndiqués de base.
Car quand nous écrivons :
a écrit :Mais l'histoire est riche d'exemples où les travailleurs ont contraint les directions syndicales à aller bien plus loin que ce qu'elles souhaitaient.
, cela ne veut pas dire qu'il faudra laisser faire Thibault et Chérèque.
La propagande à froid pour les comités de grève en direction des travailleurs risque de les laisser ... froids. Rien ne vaut les travaux pratiques comme l'ont expérimenté par exemple quelques centaines d'ouvriers de Citroën Aulnay.
pelon
 
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Message par Vérié » 19 Juin 2008, 13:03

(pelon @ jeudi 19 juin 2008 à 13:53 a écrit : Rien ne vaut les travaux pratiques comme l'ont expérimenté par exemple quelques centaines d'ouvriers de Citroën Aulnay.

100 % OK là-dessus. =D> Mais c'est peut-être sur le "dosage" que nous ne sommes pas d'accord. C'est vrai qu'il faut mesurer la réaction des travailleurs. Cette fois, il me semble tout de même que beaucoup de travailleurs ont vu que les directions syndicales se foutaient de leurs gueules.

Alors, c'est toujours le même problème : s'adresse-t-on à tout le monde ? A la minorité importante qui a tout compris ? Entre les deux ? Je conviens que l'exercice n'est pas évident. Mais je reste sur mes réserves, sans en faire une divergence, une trahison etc. Soyons tout de même clairs là-dessus.
Vérié
 
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Message par pelon » 19 Juin 2008, 14:42

(Vérié @ jeudi 19 juin 2008 à 13:03 a écrit :


(Vérié a écrit :
(pelon @ jeudi 19 juin 2008 à 13:53 a écrit : Rien ne vaut les travaux pratiques comme l'ont expérimenté par exemple quelques centaines d'ouvriers de Citroën Aulnay.

100 % OK là-dessus. =D> Mais c'est peut-être sur le "dosage" que nous ne sommes pas d'accord. C'est vrai qu'il faut mesurer la réaction des travailleurs. Cette fois, il me semble tout de même que beaucoup de travailleurs ont vu que les directions syndicales se foutaient de leurs gueules.

Oui, c'est pour cela que nous en parlons dans le bulletin. Si une partie des travailleurs a compris cela, il faut le dire aux autres.

(Vérié a écrit :
Alors, c'est toujours le même problème : s'adresse-t-on à tout le monde ? A la minorité importante qui a tout compris ? Entre les deux ? Je conviens que l'exercice n'est pas évident. Mais je reste sur mes réserves, sans en faire une divergence, une trahison etc. Soyons tout de même clairs là-dessus.

A priori, dans notre presse, on s'adresse à tous les travailleurs, ce qui ne veux pas dire que nous touchons tout le monde, loin s'en faut. A quelle moment faire de la propagande pour les comités de grève ? Je ne sais pas mais attendons au moins qu'ils renouent avec les grèves. Pour le moment, dans le privé, autant le dire, personne (à epsilon près) ne se met en grève. Lors des journées d'action, comme hier, le très petit nombre venu du privé étaient à 95% des syndicalistes, la plupart délégués. A ceux là, qui ne réussissent pas à entrainer leurs camarades de travail, il faut déjà expliquer qu'il faudrait un plan de mobilisation. Si nous avançons là-dessus, ce sera déjà pas mal pour l'heure.
pelon
 
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