(Gaby @ mardi 17 juin 2008 à 01:38 a écrit : il faut faire fermer à peu près toutes les sciences sociales qui ne font pas l'histoire du temps et du lieu présent... On a des indices essentiels. Des élections, des publications, des mouvements, des grands évènements politiques, etc.![]()
a écrit : Jedi
Bah, pourtant l'état ouvrier et paysans à défaut de prouver sa supériorité totale dans tous les domaines, à prouvé qu'il savait satisfaire les besoins vitaux de la majorité des travailleuses, travailleurs, et ça même du vivant de Lénine. C'est la domination et l'héritage de l'organisation soviétique et bolchévik et des autres organisations des travailleuses, travailleurs qui sont supérieurs à n'importe quel organisation bourgeoise.a écrit :Même quand ils empruntent, pour une période donnée, au mode de travail capitaliste, ils les dominent, ça permet aux forces productives, aux prolétaires de se libérer.
C'est sûr que le drame arrive quand la bureaucratie détourne tout de plus en plus à son profit.(...)
20 ans c'est court, mais pour un état ouvrier, ça libère quand même pas mal les forces productives malgré les entraves, les obstacles, les chaines que fabriquent la bureaucratie ... malgré les destructions que leur fait subir le 2ème conflit impérialiste.
(Vérié @ mercredi 18 juin 2008 à 08:24 a écrit :a écrit : Jedi
Bah, pourtant l'état ouvrier et paysans à défaut de prouver sa supériorité totale dans tous les domaines, à prouvé qu'il savait satisfaire les besoins vitaux de la majorité des travailleuses, travailleurs, et ça même du vivant de Lénine. C'est la domination et l'héritage de l'organisation soviétique et bolchévik et des autres organisations des travailleuses, travailleurs qui sont supérieurs à n'importe quel organisation bourgeoise.a écrit :Même quand ils empruntent, pour une période donnée, au mode de travail capitaliste, ils les dominent, ça permet aux forces productives, aux prolétaires de se libérer.
C'est sûr que le drame arrive quand la bureaucratie détourne tout de plus en plus à son profit.(...)
20 ans c'est court, mais pour un état ouvrier, ça libère quand même pas mal les forces productives malgré les entraves, les obstacles, les chaines que fabriquent la bureaucratie ... malgré les destructions que leur fait subir le 2ème conflit impérialiste.
Même si tu nuances un peu tes propos, Jedi. On y trouve toujours cette idée de "supériorité naturelle" de l'économie soviétique.
(Vérié @ mercredi 18 juin 2008 à 08:24 a écrit :
-"Les drame arrive quand la bureaucratie détourne de plus en plus à son profit", dis-tu. D'une part, je te ferai remarquer que la bureaucratie ne "détournait" pas davantage sous Brejnev que sous Staline, où ses privilèges étaient déjà énormes.
Mais surtout la bureaucratie ne détourne pas. Cette idée de "détournement" signifie que nous aurions une économie saine ("socialiste" ?) mais avec une bureaucratie parasitaire qui piquerait dans la caisse. Or la bureaucratie ne se contentait pas de se servir, elle orientait l'économie, de la même façon que les capitalistes, en fonction de ses intérêts de classe. Elle joue, face au prolétariat, le même rôle que la bourgeoisie. Elle exploite le prolétariat.
(Vérié @ mercredi 18 juin 2008 à 08:24 a écrit :
-Les emprunts au mode de travail capitaliste ne sont pas des techniques "neutres".
Ils déterminent les conditions de vie des travailleurs, les rapports sociaux etc.
(Vérié @ mercredi 18 juin 2008 à 08:24 a écrit :
LES VERTUS MAGIQUES DE L'ÉCONOMIE SOVIÉTIQUE : MYTHE ET RÉALITÉ
Mais c'est surtout cette idée de "libération des forces productives" dont je souhaiterais discuter.
Quels sont donc les avantages de l'économie soviétique qui permettraient de "libérer" les forces productives ?
Ces avantages essentiels de l'économie soviétique sont :
-La centralisation de tous les moyens aux mains de l'Etat. Ce qui permet de répartir ces moyens, non en fonction du profit immédiat de chaque unité de production, mais en fonction de l'interet général... de la bureaucratie.
-La capacité de centraliser la quasi-totalité du suproduit social en éliminant par la violence sur une période historique brève les petits producteurs - paysans pour l'essentiel -, alors que le capitalisme libéral a mis des siècles pour les éliminer par le jeu du marché.
-La capacité d'imposer par la terreur des déplacements de population, des conditions de travail très dures avec des salaires très bas, en raison de l'impossibilité de se défendre et de s'organiser collectivement.
Mais ces avantages ont leurs limites et leurs contreparties :
-La déresponsabilisation générale de la population, donc l'absence de motivation en dépit de techniques d'intéressement et de bourrage de cranes comme le stackhanovisme.
-L'échec à passer de critères quantitatifs aux critères qualitatifs, qui exigent justement une motivation. Les résultats qualitatifs sont difficiles à obtenir par la terreur.
-La tricherie, le bluff et la corruption généralisée dans une société où il n'y a pas de controle social, ni de transparence.
Bref, l'aiguillon du profit individuel qui caractérise le capitalisme n'est pas remplacé par une autre motivation. Car aucun travailleur n'est dupe du discours officiel, chacun cherche seulement à combiner et se couvrir.
Et bien entendu, l'isolement du marché mondial (meme s'il n'est pas total) reste un facteur déterminant. Je ne reviens pas là-dessus.
(Vérié @ mercredi 18 juin 2008 à 08:24 a écrit :
Dans de telles conditions, sur lesquelles je pense que nous serons tous d'accord, par quel miracle les forces productives seraient-elles "libérées" ? Elles sont bien au contraire bloquées à partir d'un certain stade, comme l'a montré la stagnation des années 70, qui devait aboutir à la crise et à l'effondrement du système. La croyance dans cette vertu intrinsèque de l'économie soviétique n'est donc rien d'autre qu'un mythe qui ne correspond pas si peu que ce soit à la réalité.
(Vérié @ mercredi 18 juin 2008 à 08:24 a écrit :
Si le profit individuel est le moteur du capitalisme, quel est donc le moteur de l'économie soviétique ? Certainement pas l'enthousiasme, l'énergie et l'initiative des masses en dépit des films de propagande staliniens ! Le moteur est avant tout la pression qui s'exerce sur la bureaucratie par le jeu de la concurrence mondiale et de la course aux armements. Pour survivre, la bureaucratie doit construire une économie lourde et militaire à laquelle tout sera subordonné, en particulier les besoins de la population et même la production de produits de luxe ou simplement de qualité. (Pour sa propre consommation, la haute bureaucratie les importe discrètement de l'étranger.)
(Vérié @ mercredi 18 juin 2008 à 08:24 a écrit :
Il est d'ailleurs significatif que les armements (le pétrole mis à part) sont les seuls produits que l'URSS a réussi à vendre massivement à l'étranger, ce qui en faisait le 2ème marchand de canons du monde. Et pourtant, même ces produits militaires souffraient de retards technologiques par rapport aux produits occidentaux. Néanmoins l'URSS réussissait à les placer, notamment en Inde, Egypte, Algérie, pour des raisons politiques, soit parce que les Etats occidentaux refusaient de fournir ces pays, soit qu'ils étaient en situation d'affrontement avec eux, comme l'Egypte au moment de la guerre contre Israël.
(Vérié @ mercredi 18 juin 2008 à 08:24 a écrit :
En dépit de cette course aux armements et de la pression qui s'exerçait ainsi sur la bureaucratie, celle-ci n'a même pas réussi, dans les années 70-80, à prendre à temps le virage vers des nouvelles technologies indispensables pour les engins militaires comme l'électronique et l'informatique. Ce retard a lourdement handicapé son industrie et certainement contribué à la stagnation, à la nécessité de s'ouvrir. Les domaines "de pointe" de l'industrie de l'URSS étaient les domaines de pointe de l'époque précédente : acier, charbon etc. Quant au nucléaire, que tu cites, ses technologies sont très retardataires : CF Tchernobyl. En y mettant les moyens, des pays plus sous développés encore que l'URSS, comme l'Inde et la Chine, sont parvenus à se doter de la bombe H.
(Vérié @ mercredi 18 juin 2008 à 08:24 a écrit :
L'étatisation de l'économie aux mains d'une bureaucratie "totalitaire" (le mot a été employé par Trotsky, au cas où il pourrait choquer) n'a donc rien de miraculeux qui suffise à "libérer" les forces productives...
a écrit : Jedi
La dictature de la bureaucratie n'a pas pu arrêter net le développement des forces productives en URSS. L'état ouvrier dégénéré, par l'héritage révolutionnaire, avait plus d'atout que les états capitalistes européens.
a écrit : Jedi
Détourner, orienter l'économie ? Tu définis les mots à ta façon, tu les interprètes.
La bureaucratie détournait, orientait l'économie non seulement en fonction de ses intérêts, mais elle était aussi coincé par l'héritage révolutionnaire, bolchévik et soviétique, l'existence du prolétariat ... et l'inévitable, développer les forces productives, le prolétariat des villes, des campagnes, l'éduquer, satisfaire quand même quelques besoins vitaux, essentiels, puis d'autres en direction vers le socialisme ... les vacances, les loisirs, les services publics.
(Vérié @ jeudi 19 juin 2008 à 08:36 a écrit :
L'idée de détournement laisse entendre que nous aurions une excroissance parasitaire sur un corps économique sain, ce qui est totalement faux.
(Vérié @ jeudi 19 juin 2008 à 08:36 a écrit :
En ce qui concerne les conditions de vie des travailleurs, ta remarque laisse entendre qu'elles auraient tout de même été meilleures en URSS que dans les autres pays (toutes proportions de niveau de développement gardées évidemment). Mais Trotsky n'a jamais prétendu une chose pareille !
(Vérié @ jeudi 19 juin 2008 à 08:36 a écrit :
Seules quelques catégories privilégiées de travailleurs méritants, stackhanovistes etc profitaient de quelques avantages. Que penses-tu du travail forcé des millions de gens du goulag, qui avait une fonction économique, pas seulement répressive ? Il ne faut pas confondre la réalité de l'URSS avec les films de propagande des années 30-50...
(Vérié @ jeudi 19 juin 2008 à 08:36 a écrit :
En ce qui concerne l'éducation et la santé, oui il y a eu des progrés. Dont il conviendrait de mesurer les limites d'ailleurs : dans les Républiques allogènes, et au goulag, ça ne devait pas être terrible. Sais-tu que, dans les camps de travaux forcés, on calculait la rentabilité/durée de vie des travailleurs en utilisant des méthodes élaborées par les esclavagistes américains ?
(Vérié @ jeudi 19 juin 2008 à 08:36 a écrit :
Mais il y a eu des progrés, des acquis, à commencer par la destruction du système féodal. Mais ces acquis d'une révolution populaire bourgeoise, on les retrouve en Chine et à Cuba par exemple. Ils n'ont pas un caractère prolétarien. Une éducation minimum de base était nécessaire pour tenter de sortir l'économie du pré-capitalisme.
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