toujours la nature de l'urss

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par charpital » 13 Juin 2008, 17:51

Personne, à ma connaissance, n'a défendu le point de vue selon lequel l'Etat de l'URSS aurait été détruit en 1990-91.

Jusqu'a preuve du contraire, la ligue pense que le capitalisme a été restauré en russie. Puisque la ligne majo était "état ouvrier bureaucratiquement dégénéré", ça veux bien dire que ce qui reste de l'état ouvrier a été détruit.

Sinon, effectivement, sur cette question je ne défend pas "la ligne de la lcr", je me contente d'avoir quelques interrogations..

a écrit : (Gaby a évoqué quelques affrontements violents, mais ceux-ci ont tout de meme été très limités.) Ni la Fraction, ni semble-t-il la LCR, ne disent que l'Etat a été détruit à cette époque. (Sur la LCR, tu peux peut-être nous éclairer : existe-t-il un texte de référence sur le sujet ?)

C'est clait qu'il n'y a pas eu une "vraie" révolution renversant la bureaucratie et mettant un état capitaliste a sa place. La bureaucratie s'est effondrée...


a écrit :
Restauration du capitalisme

À partir de 1992, entourés de conseillers du FMI, de la Banque mondiale ou de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd), Eltsine et son gouvernement entreprirent de libéraliser l’économie : fermetures ou privatisations d’écoles, d’hôpitaux ou d’entreprises ; fin des subventions aux produits de consommation ; retard dans le paiement des salaires. Ce fut une catastrophe pour des millions de Russes.

Face à la colère de la population, les députés craignant des explosions sociales tentèrent de s’opposer à Eltsine. Mais le « champion de la démocratie » envoya l’armée bombarder le Parlement et rétablir l’ordre, dans un putsch sanglant qui fit plus de 150 morts. Mais cela, pas plus que la guerre déclenchée contre la Tchétchénie en 1994, ne lui aliéna aucunement le soutien des grandes puissances, qui voyaient en lui, au contraire, l’homme fort capable d’imposer à la population les conséquences de la restauration du capitalisme.

En 1994 et 1995, les privatisations, qui avaient déjà commencé sous Gorbatchev, s’accélérèrent sous la forme d’un véritable hold-up. Les nouveaux riches, entrepreneurs mafieux, dépecèrent les secteurs les plus rentables de l’économie, matières premières et sources d’énergie en premier lieu. Il ne restait alors rien de la popularité d’Eltsine. Aux élections législatives de décembre 1995, son parti n’obtint que 10 % des voix. Il ne fut réélu président, en 1996, que grâce à une intense campagne orchestrée par les nouveaux riches et les puissances occidentales. En quelques années, l’économie russe avait été ramenée au niveau d’un pays sous-développé, toute la richesse produite servant au financement de la dette extérieure et à l’enrichissement d’une infime couche de capitalistes mafieux. La Russie était devenue un des seuls pays où la population diminuait.

Le deuxième mandat d’Eltsine fut marqué par une aggravation de la crise sociale et politique entraînée par la régression catastrophique du niveau de vie, sur fond de corruption généralisée et, en 1998, du krach boursier et bancaire. Le régime d’Eltsine chercha une issue dans une fuite en avant xénophobe et nationaliste, une deuxième guerre en Tchétchénie, sans réussir pour autant à juguler la crise et la montée de la contestation sociale.

Fin 1999, à la suite d’élections législatives où le parti gouvernemental fut devancé par le Parti « communiste », une passation de pouvoir fut organisée entre Eltsine et Poutine, en échange d’une amnistie pour l’ancien président et sa « famille ». La fin sans gloire de ce « champion de la démocratie » coïncide avec la fin d’une décennie de transition, au terme de laquelle le capitalisme, en URSS comme dans le reste du monde, révèle son vrai visage


Bref, si on prend l'hypothése de la restauration du capitalisme, il faut expliquer pourquoi il n'y a pas eu plus de révoltes de la part de la population. Il me semble (mais ma mémoire peut me jouer des tours) que Trotsky avait envisagé comme possible une restauration par les bureaucrates, mais qu'il pensait que cela entrainerait des explosions sociales et un risque de révolution "d'en bas". On peut également nier qu'il y ait eu boulversement, soit en développant l'idée qu'on est passé du capitalisme d'état a un capitalisme d'état bis, soit en niant, tout simplement, le passage au capitalisme.

Moi je trouve qu'il n'y a pas de solutions avancées vraiment satisfaisante....
charpital
 
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Message par Vérié » 13 Juin 2008, 18:29

Réponse à Charpital.

Sinon :
- Le texte que tu as mis en ligne n'est pas signé. C'est quoi ? Un texte de congrès ? Un article ?
- Ce texte est une descriptions "journalistique" - comme a tendance aussi à en publier LO dans la LDC. Il décrit les événements, certes correctement. Mais il ne procède pas à une analyse précise en reprenant l'analyse de TRotsky, ses fondements, à savoir ses pronostics et hypothèses etc et en la confrontant aux faits nouveaux.
a écrit :
C'est clair qu'il n'y a pas eu une "vraie" révolution renversant la bureaucratie et mettant un état capitaliste a sa place. La bureaucratie s'est effondrée...

Ca me parait excessif de dire que la bureaucratie s'est effondrée. Puisque tout son appareil d'Etat est resté en place, comme tu sembles en convenir. Il y a eu une période de flottement, d'affaiblissement de l'Etat, comme cela arrive aussi dans des Etats capitalistes "traditionnels" en période de crise : Portugal 74, Argentine 2003 etc. Mais pas, j'insiste lourdement, de destruction de l'Etat, au sens marxiste-léniniste du terme, c'est à dire destruction-dissolution des bandes armées etc.
a écrit :
Bref, si on prend l'hypothése de la restauration du capitalisme, il faut expliquer pourquoi il n'y a pas eu plus de révoltes de la part de la population. Il me semble (mais ma mémoire peut me jouer des tours) que Trotsky avait envisagé comme possible une restauration par les bureaucrates, mais qu'il pensait que cela entrainerait des explosions sociales et un risque de révolution "d'en bas". On peut également nier qu'il y ait eu boulversement, soit en développant l'idée qu'on est passé du capitalisme d'état a un capitalisme d'état bis, soit en niant, tout simplement, le passage au capitalisme.

Moi je trouve qu'il n'y a pas de solutions avancées vraiment satisfaisante


Trotsky avait en effet envisagé que les bureaucrates se partagent les biens de l'Etat, sous une forme ou une autre. Mais tout de meme pas que ça dure encore 50 ans. Toute son analyse reposait sur la notion d'équilibre instable entre prolétariat et bourgeoisie, en URSS, comme à l'échelle mondiale. Dans cette situation d'intense affrontement, où le capitalisme était à bout de souffle (crise de 29) et où seule manquait "une bonne direction", la bureaucratie se maintenant par un jeu d'équilibre très instable entre prolétariat et bourgeoisie "comme une bille au sommet d'une pyramide".

Pour une "bille au sommet d'une pyramide" qui reçoit les coups de boutoir de la seconde guerre mondiale, 50 ans, ça fait beaucoup ! On n'est pas dans l'erreur de délai, comme le dit la Fraction.

Mais surtout, dans le cadre de ce jeu d'équilibre, Trotsky pensait que la bureaucratie ne restaurait pas la propriété privée "par crainte du prolétariat".
Or il apparait très clairement que, ni Brejnev, ni Gorbatchev, et encore moins Poutine, n'agissent si peu que ce soit par crainte du prolétariat. Sinon, il ne prendrait pas le risque d'imposer autant de mesures anti-ouvrières et les nouveaux riches seraient un peu plus discrets.

Donc, si le prolétariat n'a pas bougé, c'est parce qu'il était vaincu depuis les années trente, atomisé, dégouté, dépolitisé, et ne voyait pas ce qu'il aurait pu avoir à défendre. Ensuite, il en a pris encore plein la gueule, comme dans
toutes les périodes de crise d'ailleurs. Mais il ne semble pas du tout que ça ait suscité une nostalgie d'ampleur. Les seuls nostalgiques sont les petits bureaucrates assez agés qui forment la base du parti "communiste" hyper nationaliste de Ziouganov - infect politicard nationaliste et antisémite.

Pour ma part, je trouve tout de même que les changements les plus profonds, en particulier dans l'Etat, sont intervenus dans la période 1920-40, avec en particlulier la répression sanglante de masse et l'extermination des bolcheviks. Ce qui ne signifie pas qu'il ne s'est rien passé en 1991. Je pense que, sous la contrainte de la stagnation économique, l'URSS a été obligée de s'adapter et de passer du cpaitalisme d'Etat bureaucratique au capitalisme actuel, qui est toujours un capitalisme d'Etat, mais partiel.
__
PS Tu n'as pas répondu à mes questions sur la Chine...
Vérié
 
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Message par charpital » 13 Juin 2008, 20:42

Bon, c'est vrai que l'article de rouge était assez "journalistique" -mais il était court. Pour avoir un truc de plus consistant, un article intéressant de Antoine Artous, paru dans critique co

Je ne vais pas le mettre en entier (c'est BEAUCOUP moins anecdotique) mais juste le lien et le préambule

a écrit :L’analyse de l’URSS produite par Trotsky dans La Révolution trahie (De la révolution, Minuit, 1963) a donné lieu à tellement de commentaires que mieux vaut indiquer d’emblée, même sous forme lapidaire, la double appréciation guidant l’article qui suit.

La force de l’approche de Trotsky est de saisir l’évolution de l’État soviétique comme réalité sui generis, à partir des contradictions qui lui sont propres. Et des distorsions pouvant exister entre différents niveaux de la réalité sociale dans une formation sociale ne s’appuyant pas sur un mode de production stabilisé. Il n’est pas mauvais de rappeler que la seule caractérisation générale de l’URSS qu’il donne est celle “d’une société intermédiaire entre le capitalisme et le socialisme. (...) Qualifier de transitoire ou d’intermédiaire le régime soviétique, c’est écarter les catégories achevées comme le capitalisme (y compris le “capitalisme d’État”) et le socialisme” (p. 606).

Ce faisant, Trotsky mobilise l’ensemble des acquis de la tradition marxiste de l’époque afin de traiter deux problème totalement absents de l’horizon théorique légué par Marx. Le premier réside dans le fait qu’une révolution prolétarienne puisse déboucher sur la (re)construction d’un État qu’il faut bien appeler “ouvrier” ; ce que d’ailleurs les dirigeants de la jeune révolution russe feront rapidement. De plus - et c’est le second problème-, cet État va non seulement connaître des déformations bureaucratiques, mais un processus de dégénérescence débouchant sur l’État stalinien dans lequel - Trotsky ne cesse de le répéter - la classe ouvrière a perdu toute forme de contrôle du pouvoir politique.

La Révolution trahie comporte de longues pages (sans équivalent d’ailleurs à l’époque) d’analyse de l’évolution économique de l’URSS. Toutefois son propos n’est pas de produire une théorie économique du système soviétique, mais bien plus d’éclairer ce qui est l’objet central du livre : traiter des contradictions spécifiques traversant l’État soviétique, en tant qu’il est un État de la période de transition. Sous cet angle, les analyses de la bureaucratie, de la dégénérescence de l’État ouvrier, etc., réalisées par Trotsky sont entièrement politiques - c’est d’ailleurs, j’y reviendrais, ce qui a fait leur force. Mais en même temps, l’approche fait apparaître toute une série de faiblesses ou de véritables point aveugle de la théorie marxiste de l’État (et de la bureaucratie). C’est essentiellement sous cet aspect des choses que je vais traiter des analyses de Trotsky.

Dans le passé, ce genre de discussion aurait pu paraître académique, d’autant que, selon la formule consacrée, elle ne mettait pas en jeu des désaccords sur les tâches (en tout cas, il était difficile d’établir un lien mécanique entre les deux). Aujourd’hui la situation s’est inversée. Si, concernant l’analyse de l’URSS, nous sommes redevables de quelque chose, c’est de rendre compte des problèmes théoriques auquel s’est heurtée la tradition marxiste dans cette analyse. Et en premier lieu, pour ce qui nous concerne, celle qui faisait référence à Trotsky.


le reste Se trouve ici !

a écrit : La LCR définissait la Chine de Mao comme un Etat ouvrier (mal formé). Considères-tu que la Chine a changé de nature ? Que son Etat a été détruit ?


La chine pose toute une série de problémes. Tout d'abord, il faut expliquer pourquoi formellement ils continuent de se revendiquer du communisme. Contrairement a d'autres pays (genre cuba ou la corée du nord) dont le régime ne tient que par l'oposition radicale vis a vis de l'impérialisme menaçant, les chinois n'ont pas "franchis le rubicon" contrairement aux russes. Et il faut aussi expliquer cela ! Les chinois "culturellement" ont une tradition de savoir concilier les contraires qui explique sans doute bien des choses (ils arrivent plus facilement a faire ce genre de grand écard) mais la culture n'explique pas tout...
charpital
 
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Message par Vérié » 14 Juin 2008, 10:26

A Charpital
Je viens de lire, ou plus exactement de relire le texte de Artous dont tu as fourni le lien.
1)Ce n'est pas un texte "officiel" de la LCR, mais un texte purement "individuel".

2) Il n'aborde pas du tout la question de l'effondrement de l'URSS de 1991.

3) C'est un texte "brillant", certes, qui montre que l'auteur a lu et compris pour l'essentiel tous les classiques, mais ce n'est pas un texte militant. C'est un texte très "universitaire/monde diplomatique" : regardez comme je suis cultivé, j'ai tout lu et tout compris, y compris les fameux textes sur le "despotisme oriental" etc, je distingue les faiblesses des uns et des autres. etc. Une sorte de dissertation d'agrégation ou de doctorat. C'est d'ailleurs un des défauts constants des membres et compagnons de route de la LCR : on ignore s'ils écrivent pour leurs pairs ou pour les militants.

4) Sur le fond. L'auteur a tout de même le mérite de se pencher sans tabou dogmatique sur ces questions. Mais son texte est lui-même très insuffisant et plein de contradictions. Je m'explique :
-Il pointe les faiblesses de l'analyse de Trotsky. En particulier sur l'origine et le role de la bureaucratie que Trotsky voit dans la distribution et non dans l'organisation du travail, l'appropriation du surproduit social.
-Il explique bien que les rapports de production sont capitalistes.
-Il souligne l'erreur de Trotsky (reprise par Mandel) sur la "supériorité à long terme" (sic pour Mandel) de l'économie soviétique.
-Il affirme que parler de "capitalisme d'Etat" serait selon lui plus conforme à la tradition de la théorie marxiste. (Bien que cela ne l'ait pas convaincu.) ??
-Mais il en arrive au final à conclure (si l'on peut parler de conclusion, car ce sont davantage des réflexions perso et des commentaires de textes qu'un raisonnement structuré destiné à aboutir à des positions politiques claires.), il en arrive à conclure, tout en soulignant à nouveau les faiblesses de l'analyse trotskyste et les erreurs de pronostics de Trotsky, que cette analyse serait la plus opérante. Comprenne qui pourra.
Au passage, il évoque les nouveaux Etats ouvriers : Chine, Yougoslavie, Cuba etc sans s'interroger une seconde sur cette caractérisation.

Enfin, et sur ce point, je pense qu'il a tout faux, il nous balance qu'une "discussion pour chercher à périodiser le processus n'a pas grand sens"
Or, la nature de l'URSS ne peut se comprendre que dans le cadre d'un examen de ce processus, de ses étapes et sauts qualitatifs. Sinon, on tombe dans une démarche a-historique. Par exemple justement comme celles de certains capitalistes d'Etat qui consistent à se contenter de dire : "il y a salariat, donc capitalisme, donc Etat bourgeois (ou bureaucratique capitaliste) etc"

Je trouve donc que ce texte pour "intelligent" et "brillant" qu'il soit (d'un point de vue universitaire), d'un point de vue marxiste militant obscurcit davantage le sujet qu'il ne l'éclaire. Tout au plus annonce-t-il des pistes de réflexion.
a écrit : Charpital
La chine pose toute une série de problémes. Tout d'abord, il faut expliquer pourquoi formellement ils continuent de se revendiquer du communisme. Contrairement a d'autres pays (genre cuba ou la corée du nord) dont le régime ne tient que par l'oposition radicale vis a vis de l'impérialisme menaçant, les chinois n'ont pas "franchis le rubicon" contrairement aux russes. Et il faut aussi expliquer cela ! Les chinois "culturellement" ont une tradition de savoir concilier les contraires qui explique sans doute bien des choses (ils arrivent plus facilement a faire ce genre de grand écard) mais la culture n'explique pas tout...

Ce que tu nous dis là, c'est "la Chine, c'est compliqué". Certes...
Pourquoi la Chine continue-t-elle à se revendiquer du communisme ? Et pourquoi la dynastie héréditaire de dictateurs de Corée du Nord s'en réclame-t-elle aussi ? Tout comme Pol Pot s'en réclamait ?
Ca ne prouve nullement que ces pays soient plus "communistes" que la Russie de Pooutine qui a, elle, renié le communisme officiellement. Ca montre seulement que des formes d'exploitation et d'organisation sociale assez voisines peuvent s'exercer dans des cadres idéologiques différents. "Celui qui juge sur les étiquettes est perdu", disait Trotsky. Le PRI mexicain - un des régimes de parti unique les plus pourris du monde - se revendiquait de la révolution de Villa et Zapata... que ses prédécesseurs avaient pourtant assassinés, et faisait peindre des fresques à leur gloire par des artistes staliniens comme Siqueiros.

Les idéologies religieuses ont été utilisées par toutes sortes de régime différents pour justifier toutes sortes de politiques. Elles ont servir aussi à des révoltes populaires etc. Eh bien, le marxisme rabaissé au rang d'idéologie (dans le sens où l'entendait justement Marx) peut aussi dégénérer et servir à n'importe quel pouvoir. Ca ne condamne pas le marxisme.

Donc, pour comprendre ces différences (Chine, Corée, Russie), il faut se référer à leur histoire, les traditions qui les marquent encore profondément (par exemple en Corée les liens sont évidents entre le culte des monarques d'hier et d'aujourd'hui), aux divers péripéties de leur histoire plus récente etc. Mais il n'y a aucun mystère théorique insoluble là-dessous.
Vérié
 
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Message par jedi69 » 14 Juin 2008, 21:29

Wesh les amis !!!

bien ou bien ?


Ephéméride du jour :

(Voix Ouvrière @ éditorial politique du 20 octobre 1964 a écrit :

14 juin 1964 : Brejnev succède à Khrouchtchev au poste de premier secrétaire du PCUS


Voix Ouvrière, éditorial politique du 20 octobre 1964 :

A BAS STALINE
A BAS KHROUCHTCHEV
A BAS BREJNEV
VIVE LE COMMUNISME



A nouveau un coin du voile se relève et, l'espace d'un instant, on peut voir le véritable visage de la camarilla qui présida aux destinées de ce qui fut le premier... - et le seul - Etat ouvrier du monde.

Qui peut croire encore qu'une quelconque démocratie règne en Union Soviétique ? Qui oserait réellement penser que les travailleurs ont, là-bas plus qu'ici, la possibilité de décider de ce que fera l'Etat ou même de ce qui pourra prétendre les représenter à sa tête.

Les « nouveaux » et peut-être provisoires « Premiers » soviétiques déclarent que c'est pour raisons de santé que Khrouchtchev a démissionné. Mais alors pourquoi, dans les communiqués, n'y a-t-il pas un mot de remerciement pour le dévouement qu'il était sensé avoir déployé précédemment.

Plusieurs partis communistes, ceux d'Italie, d'Allemagne de l'Est, de la Hongrie, de Pologne, de Suède ont, dans leurs déclarations, plus ou moins protesté. Le P.C. italien a demandé que soient publiés les comptes-rendus intégraux des réunions qui ont entraîné la chute de Khrouchtchev. Bien que ce soit de l'hypocrisie - parce que le P.C. italien sait bien que rien de tel ne sera fait car, pratiquement depuis la mort de Lénine, les dirigeants de l'Union Soviétique ont renoncé à informer qui que ce soit de leurs intentions et de leurs actes - on ne peut manquer cependant de comparer l'attitude du P.C. italien et celle du Parti Communiste Français.

Dans l'Humanité pas un mot, pas un commentaire, pas une question, pas un regret, à défaut de remords.

Nous avons toujours considéré Khrouchtchev comme un digne continuateur de Staline bien que, pour des raisons semblables à celles qui ont entraîné se chute aujourd'hui, il en ait dénoncé les crimes. Mais, vraiment, le P.C.F. dépasse les bornes de la servilité et de la platitude. Il adorait Staline, il le désadore. Il réadora Khrouchtchev, il le désadore ! A plat ventre ! Debout ! A plat ventre ! Debout... On se croirait devant une recrue on train de faire l'exercice.

Et ces gens-là prétendent représenter la classe ouvrière française, inspirer ses luttes et les organiser ! Ils osent calomnier, injurier, déshonorer ou même rouer de coups les militants qui veulent discuter, comparer, juger les ordres qui viennent d'en haut. Non, ces gens-là, les dirigeants du parti communiste français ne représentent pas la classe ouvrière, ils ne défendent pas ses intérêts. Il est grand temps que tous les militants communistes honnêtes s'en rendent compte.

Le visage des dirigeants russes n'est pas celui du socialisme. Ils oppriment le classe ouvrière russe, après lui avoir volé sa révolution. Et leurs valets français ne sont que des serviteurs dociles et intéressés.

Ce qui se passe aujourd'hui est la vérification de ce qu'écrivait dès 1920 un homme comme Léon Trotsky qui jusqu'à ce qu'il tombe en 1940 sous les coups d'un assassin aux ordres de Staline, ne cessa de défendre les conquêtes de la révolution russe d'octobre 1917 contre ses ennemis les plus perfides : les usurpateurs qui ont là-bas accaparé le pouvoir.

Les organisations trotskystes, dont nous sommes, n'ont peut-être pas toujours été à la hauteur des idées qu'elles défendaient. Nous le savons bien ! Mais à notre décharge il faut dire que les agents staliniens ont fait régner dans le mouvement ouvrier international, pendant des décades, une véritable terreur physique où l'assassinat fut la règle, la calomnie et la corruption faisant le reste. Mais nous revendiquons fièrement nos idées car, pour nous, le socialisme, le communisme restent les idéaux les plus nobles de l'humanité.

Et ce n'est pas parce que les actuels dirigeants de l'URSS en offrent une image déformée et hideuse que nous pouvons y renoncer, car la société bourgeoise qui nous entoure et qui domine le monde est encore plus hideuse et, qui plus est, c’est elle qui est finalement responsable de la dégénérescence réactionnaire de la révolution russe.


Travailleurs, camarades communistes, ce n'est pas sous la direction des oligarques de Moscou ou de leurs valets français que nous détruirons la société capitaliste et que nous construirons de Londres à Paris, de Budapest à Moscou et de New York à Pékin, une société du travailleurs, humaine et fraternelle, une société socialiste dont l'Union Soviétique n'est qu'une caricature monstrueuse.



=D>

Sinon, Ça se trouve tous les articles relatifs à l'URSS, l'ex-URSS de Lutte Ouvrière(et de Voix Ouvrière) en tapant sur leur moteur de recherches :

http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act...desc&interv=all

Il y en a un paquet. :whistling_notes:



(Lutte ouvrière n°2067 du 14 mars 2008 a écrit :

Dans les entreprises

Maternité des Bluets (Paris) La santé n'est pas une marchandise

Samedi 8 mars, plusieurs centaines de personnes ont manifesté à la maternité des Bluets, à Paris dans le 12e arrondissement, pour dire non à un plan de restructuration signé mi-février entre la direction et l'Agence régionale d'hospitalisation de l'Ile-de-France. Ce plan prévoit la suppression de 10 à 20 postes sur un effectif total de 170 personnes et une augmentation du nombre des accouchements, de 2 300 actuellement à 3 000.

Les manifestants criaient « On ne veut pas d'une usine à bébés » ou « Non aux bébés à la chaîne ». En effet la maternité des Bluets est reconnue pour la qualité des soins apportés aux mamans et aux enfants. La disponibilité du personnel et la prise en charge de l'accouchement : cours de préparation, rendez-vous réguliers avec la sage-femme, etc. ont fait la réputation de cet établissement, pionnier dans le domaine du suivi des femmes enceintes.

Ainsi c'est aux Bluets qu'a été introduite, en France, la méthode de l'accouchement sans douleur - grâce au financement des syndicats CGT de la métallurgie - par un médecin qui l'avait découverte en URSS. Comme l'explique une infirmière : « Aux Bluets, on a toujours accompagné les femmes, 90 % de nos patientes allaitent au sein. On évite les césariennes. Des psys, des ostéopathes, des puéricultrices assurent un suivi. Maintenant, on va devoir faire partir les mamans au bout de trois jours au lieu de cinq. Faudra-t-il déclencher l'accouchement pour économiser les équipes de nuit ?  »

Économiser, c'est en effet le seul objectif du plan de restructuration de la maternité, dont le déficit est estimé à 3,8 millions d'euros. Mais le personnel dénonce « la rentabilité au détriment de la santé » et la mise en place de la tarification à l'activité (T2A) qui prévoit pour chaque acte médical un tarif, une facture que l'hôpital présente à la Sécurité sociale pour assurer son financement. Et, dans ce cadre, une intervention technique comme un accouchement suivi d'une hospitalisation courte rapportera bien plus. Alors en avant vers les 3 000 accouchements par an avec trois jours d'hospitalisation au lieu de cinq !

Pour le personnel de la maternité des Bluets, le slogan « La santé n'est pas une marchandise » reste d'actualité.

Cédric DUVAL



Voilà l'influence des sciences, des techniques "made in URSS" :roll: Malgré la bureaucratie réactionnaire qui pourrit l'état ouvrier de plus en plus ...

A+
jedi69
 
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Message par artza » 14 Juin 2008, 21:58

a écrit :
(jedi69 @ samedi 14 juin 2008 à 22:29 a écrit :

Voix Ouvrière, éditorial politique du 20 octobre 1964 :

A BAS STALINE
A BAS KHROUCHTCHEV
A BAS BREJNEV
VIVE LE COMMUNISME



A nouveau un coin du voile se relève et, l'espace d'un instant, on peut voir le véritable visage de la camarilla qui présida aux destinées de ce qui fut le premier... - et le seul - Etat ouvrier du monde.

Qui peut croire encore qu'une quelconque démocratie règne en Union Soviétique ? Qui oserait réellement penser que les travailleurs ont, là-bas plus qu'ici, la possibilité de décider de ce que fera l'Etat ou même de ce qui pourra prétendre les représenter à sa tête.

Les « nouveaux » et peut-être provisoires « Premiers » soviétiques déclarent que c'est pour raisons de santé que Khrouchtchev a démissionné. Mais alors pourquoi, dans les communiqués, n'y a-t-il pas un mot de remerciement pour le dévouement qu'il était sensé avoir déployé précédemment.

Plusieurs partis communistes, ceux d'Italie, d'Allemagne de l'Est, de la Hongrie, de Pologne, de Suède ont, dans leurs déclarations, plus ou moins protesté. Le P.C. italien a demandé que soient publiés les comptes-rendus intégraux des réunions qui ont entraîné la chute de Khrouchtchev. Bien que ce soit de l'hypocrisie - parce que le P.C. italien sait bien que rien de tel ne sera fait car, pratiquement depuis la mort de Lénine, les dirigeants de l'Union Soviétique ont renoncé à informer qui que ce soit de leurs intentions et de leurs actes - on ne peut manquer cependant de comparer l'attitude du P.C. italien et celle du Parti Communiste Français.

Dans l'Humanité pas un mot, pas un commentaire, pas une question, pas un regret, à défaut de remords.

Nous avons toujours considéré Khrouchtchev comme un digne continuateur de Staline bien que, pour des raisons semblables à celles qui ont entraîné se chute aujourd'hui, il en ait dénoncé les crimes. Mais, vraiment, le P.C.F. dépasse les bornes de la servilité et de la platitude. Il adorait Staline, il le désadore. Il réadora Khrouchtchev, il le désadore ! A plat ventre ! Debout ! A plat ventre ! Debout... On se croirait devant une recrue on train de faire l'exercice.

Et ces gens-là prétendent représenter la classe ouvrière française, inspirer ses luttes et les organiser ! Ils osent calomnier, injurier, déshonorer ou même rouer de coups les militants qui veulent discuter, comparer, juger les ordres qui viennent d'en haut. Non, ces gens-là, les dirigeants du parti communiste français ne représentent pas la classe ouvrière, ils ne défendent pas ses intérêts. Il est grand temps que tous les militants communistes honnêtes s'en rendent compte.

Le visage des dirigeants russes n'est pas celui du socialisme. Ils oppriment le classe ouvrière russe, après lui avoir volé sa révolution. Et leurs valets français ne sont que des serviteurs dociles et intéressés.

Ce qui se passe aujourd'hui est la vérification de ce qu'écrivait dès 1920 un homme comme Léon Trotsky qui jusqu'à ce qu'il tombe en 1940 sous les coups d'un assassin aux ordres de Staline, ne cessa de défendre les conquêtes de la révolution russe d'octobre 1917 contre ses ennemis les plus perfides : les usurpateurs qui ont là-bas accaparé le pouvoir.

Les organisations trotskystes, dont nous sommes, n'ont peut-être pas toujours été à la hauteur des idées qu'elles défendaient. Nous le savons bien ! Mais à notre décharge il faut dire que les agents staliniens ont fait régner dans le mouvement ouvrier international, pendant des décades, une véritable terreur physique où l'assassinat fut la règle, la calomnie et la corruption faisant le reste. Mais nous revendiquons fièrement nos idées car, pour nous, le socialisme, le communisme restent les idéaux les plus nobles de l'humanité.

Et ce n'est pas parce que les actuels dirigeants de l'URSS en offrent une image déformée et hideuse que nous pouvons y renoncer, car la société bourgeoise qui nous entoure et qui domine le monde est encore plus hideuse et, qui plus est, c’est elle qui est finalement responsable de la dégénérescence réactionnaire de la révolution russe.


Travailleurs, camarades communistes, ce n'est pas sous la direction des oligarques de Moscou ou de leurs valets français que nous détruirons la société capitaliste et que nous construirons de Londres à Paris, de Budapest à Moscou et de New York à Pékin, une société du travailleurs, humaine et fraternelle, une société socialiste dont l'Union Soviétique n'est qu'une caricature monstrueuse.





Une version condensée de cet éditorial fut éditée en affiche.

Une affiche rouge qui fut collée sur les murs de Paris et de quelques villes de province.

Nombre de staliniens y laissèrent leurs ongles.
artza
 
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Message par com_71 » 15 Juin 2008, 06:11

(artza @ samedi 14 juin 2008 à 22:58 a écrit :

Une affiche rouge qui fut collée sur les murs de Paris et de quelques villes de province.
Ca serait un faux que j'ai vu, une affiche jaune ! ?

Une affiche trotskyste comme ça, la première, quand on est un petit JC en culotte courte, comme dirait Artza, ça marque !
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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com_71
 
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Message par artza » 15 Juin 2008, 06:47

(com_71 @ dimanche 15 juin 2008 à 07:11 a écrit :
(artza @ samedi 14 juin 2008 à 22:58 a écrit :

Une affiche rouge qui fut collée sur les murs de Paris et de quelques villes de province.

Ca serait un faux que j'ai vu, une affiche jaune ! ?

Une affiche trotskyste comme ça, la première, quand on est un petit JC en culotte courte, comme dirait Artza, ça marque !

Tu as peut-être raison.

Cette affiche n'était pas la première :D

Ce dont je suis sur, c'est que la première, dont je ne me souviens plus du thème était rouge.

Un rouge sombre, des petits caractères noirs, un texte dense.
C'était assez difficile à lire, sauf pour les anciens abonnés de l'Iskra.

Ensuite, ça c'est quand même amélioré.
artza
 
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Message par Vérié » 15 Juin 2008, 08:54

a écrit : Jedi
Ainsi c'est aux Bluets qu'a été introduite, en France, la méthode de l'accouchement sans douleur - grâce au financement des syndicats CGT de la métallurgie - par un médecin qui l'avait découverte en URSS. 

___

Voilà l'influence des sciences, des techniques "made in URSS"  Malgré la bureaucratie réactionnaire qui pourrit l'état ouvrier de plus en plus ...


Oui, c'est grace à la pensée de Staline et au matérialisme dialectique qui rendait les vaches plus grosses, les épis plus fournis etc. ("Génial Staline, toi qui fais murir les blés")

Et en Chine, grace à la pensée mao-tse-toung, ils ont découvert plein de trucs aussi. Des paysans du Yunan avaient meme découvert... le cirage sans faire appel aux techniques de fabrication impérialistes.

On se demande pourquoi l'URSS n'a pas dépassé les Etats unis comme le promettait Khroutchev. ;)
Vérié
 
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Message par artza » 15 Juin 2008, 11:56

(Vérié @ dimanche 15 juin 2008 à 09:54 a écrit :
a écrit : Jedi
Ainsi c'est aux Bluets qu'a été introduite, en France, la méthode de l'accouchement sans douleur - grâce au financement des syndicats CGT de la métallurgie - par un médecin qui l'avait découverte en URSS. 

___

Voilà l'influence des sciences, des techniques "made in URSS"  Malgré la bureaucratie réactionnaire qui pourrit l'état ouvrier de plus en plus ...


Oui, c'est grace à la pensée de Staline et au matérialisme dialectique qui rendait les vaches plus grosses, les épis plus fournis etc. ("Génial Staline, toi qui fais murir les blés")

Et en Chine, grace à la pensée mao-tse-toung, ils ont découvert plein de trucs aussi. Des paysans du Yunan avaient meme découvert... le cirage sans faire appel aux techniques de fabrication impérialistes.

On se demande pourquoi l'URSS n'a pas dépassé les Etats unis comme le promettait Khroutchev. :33:

:w00t:

Et voilà!

Emballé, pesé, percutant comme une brêve du Reader digest's des années 50.

Grattez, le "cap. d'Et." vous découvrirez un petit bourgeois réac, tout nu!

ITE MISSA EST.
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