Albert Demazière

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par artza » 03 Juin 2008, 07:28

Albert Demazière militant trostkyste de 1936 à 1948 est décédé le mois dernier agé de 94 ans.

Il fut le seul survivant des cinq militants trotskystes du maquis FTP Wodli en Haute-Loire.

A.D condamné à perpétuité en 1942, fut interné à la prison du Puy-en-Velay où il retrouva quatre autres trotskystes dont Pietro Tresso ancien dirigeant du PC italien.

Après une évasion grâce à la complicité d'un maton socialiste ils sont accueillis par ce maquis FTP.

Ils disparurent sans laisser de traces, à l'exception de A.D. par chance absent du camp au moment de leur assassinat.

Les staliniens nièrent toujours.

Mieux L'Huma se permit il y a quelques années d'ouvrir ses colonnes à l'ancien dirigeant stalinien Vial-Massat qui ne pouvait être étranger à ces faits, pour injurier ceux défendaient la mémoire des victimes et dénonçaient ce crime.
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Message par com_71 » 03 Juin 2008, 08:03

(Humanité 11 05 96 a écrit : Les précisions de Théo Vial-Massat

THEO VIAL-MASSAT, mis en cause par « le Monde » dans la disparition de quatre résistants trotskistes (voir « l’Humanité » d’hier) - dont l’un de leurs camarades, Albert Demazière, affirme qu’ils ont été assassinés le 26 ou le 27 octobre 1943, au maquis de Wodli (Haute-Loire), sur ordre du PCF - a apporté les précisions suivantes :

« Prenant connaissance de l’article du « Monde » dans lequel je suis mis en cause à propos d’un échange de courrier entre certaines personnalités et Robert Hue, secrétaire national du Parti communiste français, je tiens pour réfuter certaines allégations et à préciser :

Que je n’étais pas communiste en 1943 ni engagé politiquement. Je ne connaissais rien des tensions entre le PCF et le mouvement trotskiste. J’étais un patriote engagé volontaire pour la durée de la guerre,.

écoeuré par la défaite de 1940, qui voulait participer à la libération de la France.

.

Je n’étais pas chef du « Wodli » en octobre 1943. Je le suis devenu en juin 1944 après mon évasion des griffes de la Gestapo. Je précise, dans un souci de clarification historique, qu’après notre évasion de la prison du Puy, la nuit du 1er au 2 octobre 1943, j’ai, avec des dizaines d’autres évadés, rejoint le maquis Wodli déjà riche de dizaines de combattants et basé dans la forêt du Meygal. A plusieurs reprises, suite à des alertes, certains, dont je fus, ont perdu le contact avec le maquis. Pour ma part, j’ai vécu, fin octobre début novembre, plusieurs semaines au Chambon-sur-Lignon avec deux autres camarades chez des paysans. A ma reprise de contact, début novembre 1943 j’ai été désigné responsable dans le Puy-de-Dôme que j’ai dû quitter précipitamment, ayant par hasard croisé dans les rues de Clermont-Ferrand les policiers qui m’avaient arrêté en mai 1943. Affecté à Avignon je ne devais retrouver le maquis Wodli qu’en juin 1944 pour en prendre le commandement et le mener à la victoire contre une colonne allemande forte de 800 unités. J’ajoute que, la prison du Puy étant cellulaire, je n’ai jamais rencontré les disparus ni M. Demazière que ce soit en prison ou au maquis. Je n’ai toujours pas rencontré M. Demazière alors que j’ai reçu à plusieurs reprises des responsables trotskistes au sujet de ces disparitions.

Ayant adhéré au Parti communiste français au lendemain de la Libération, je ne pouvais en être membre du Comité central à la Libération. J’ai été élu membre du Comité central en avril 1950.

Je précise en outre qu’aucun dirigeant communiste ne m’a donné de consignes de silence, que je n’ai pas rencontré Robert Hue au sujet de cette affaire. N’ayant pris part ni de près ni de loin à cette affaire de toute façon douloureuse, puisqu’il y a quatre disparus, je ne peux ni confirmer ni contester les affirmations de M. Demazière qui a attendu plus de cinquante ans pour mettre sur la place publique sa version. A sa place, je me sentirais mal dans ma peau car j’aurais remué ciel et terre dès 1944 pour connaître le sort de mes camarades. »

Commandant honoraire de l’armée de l’air, ancien chef du bataillon Wodli de juin 1944 à la Libération, officier de la Légion d’honneur, croix de guerre, médaille de la Résistance, député-maire honoraire de Firminy.

THEO VIAL-MASSAT


Notons la nette hostilité envers Demazière qui tranche avec avec le ton général choisi par Vial-Massat
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 03 Juin 2008, 08:15

(lutte ouvrière a écrit :
(...)Tresso était un des fondateurs du PC italien. Sous le pseudonyme de « Blasco », il représentait la direction de la Quatrième Internationale au sein de la section française et esayait de maintenir la liaison avec la direction à New York. Il fut arrêté à Marseille en avril 1941 avec Albert Demazière et Jean Reboul, Abraham Sadek, lui, avait été condamné à Lyon dans une autre affaire et envoyé à la prison du Puy. Quant à Maurice Sieglmann, il s'y trouvait déjà. Demazière s'évada du Puy avec ses quatre camarades mais il parvint, par chance, à échapper à la mort en perdant par hasard le contact avec ce maquis. (...)

A partir de 1935-1936, la bureaucratie russe mena une guerre à mort, dans tout le mouvement communiste international, contre tous ceux qui, comme Trotsky, Blasco et ses camarades, étaient restés fidèles au vrai communisme, celui de Marx, Engels et Lénine, celui qui avait permis la victoire de la révolution prolétarienne en Russie en 1917. Les staliniens les combattaient parce qu'ils craignaient plus que tout qu'existent, sur leur gauche, des militants défendant des idées révolutionnaires authentiques. En empêchant ainsi que se constitue une direction révolutionnaire du prolétariat, ils espéraient consolider le pouvoir de la bureaucratie russe. Cette lutte, commencée en Russie, s'étendit en Espagne, en Pologne, au Mexique, en France, au Vietnam, en Grèce, en Albanie, etc. La bureaucratie stalinienne, née elle-même de l'échec de la révolution mondiale, impulsa ainsi l'une des plus formidables périodes de recul du mouvement ouvrier qui, au lieu de consolider l'Etat ouvrier russe, allait conduire au résultat inverse : son éclatement.

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, à travers la résistance, le PCF, qui cherchait à se faire reconnaître par la bourgeoisie française comme un parti responsable, choisit de placer le mouvement ouvrier français à la remorque d'un des représentants de celle-ci, le général de Gaulle. En même temps que les staliniens faisaient taire, y compris par le meurtre, les trotskystes qui représentaient les intérêts indépendants du prolétariat, le PCF cautionna en 1944-45 la remise en place des institutions bourgeoises et de la plupart des hommes de Vichy (type Papon). Le PCF désarma les siens, remit la classe ouvrière au travail, l'obligeant par sa présence dans les entreprises du pays à supporter l'immense effort de remise en route de l'économie capitaliste entre 1944 et 1947.

Les crimes du maquis du Wodli ne sont donc pas un simple épisode scandaleux de l'histoire de la Résistance, mais un révélateur du contenu de la politique réactionnaire menée alors par les staliniens : en essayant d'écarter les idées révolutionnaires de la classe ouvrière, le stalinisme, succédant à la social-démocratie, a contribué pour toute une époque à faire douter le prolétariat de ses capacités à changer le monde. Les effets néfastes de cette orientation, véritable crime politique, pèsent encore sur notre sort aujourd'hui. (..)

Jacques FONTENOY (extraits d'un article de Lutte Ouvrière n° 1500)
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Message par com_71 » 03 Juin 2008, 08:33

Il a été rapporté, je ne retrouve pas la source, qu'à l'époque Demazière s'est opposé à la direction du PCI trotskyste, à laquelle il reprochait sa timidité dans la dénonciation de l'assassinat de Blasco et de ses camarades.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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