par charpital » 02 Juin 2008, 08:30
Je ne crois pas qu'on discute du fait de rendre le port du voile obligatoire (ou alors, c'est un drole d'endroit pour défendre cette "obligation") Le probléme c'est de constater qu'il y a différentes situations : des filles qui revendiquent le droit de le porter, des filles qui y sont obligées d'une façon comme d'une autre (par pression "culturelle", voir par des pressions plus physiques), des filles qui font ça "par provocation"... Ces trois situations sont différentes, et appellent, à mon avis, une réponse différente. C'est pourquoi la position de mon organisation (jusqu'a la fin de l'année) la ligue m'agrée : "ni loi, ni voile".
Je travaille dans le secteur de l'éducation populaire. Secteur ou il n'est pas question d'interdire "a priori" le voile. Déja, parce que contrairement à l'école, la présence dans un centre social n'a rien d'obligatoire. Mais personnelement, je réagis (sans agressivité, mais fermement) si je vois un prosélytisme un peu trop outrancier pour le port du voile, pour l'islam, etc. En tout cas, pour les trois situations que j'ai décrite, j'arrive en général a réduire la troisiéme catégorie (celles qui font ça "par provoc") et a donner quelques grains a moudre pour la seconde catégorie (celles qui sont "obligées") J'arrive même a discuter avec certaines de celles qui font ça "par convictions (pas à toute, pour certaines, "je suis le diable")
Evidemment, l'école est un terrain différent. Mais je crois qu'il y aurait quand même intéret a ce que les profs et le personnel scolaire discute un peu plus avec les éléves dans le sens laique. Par exemple, me rendant assez souvent à l'école qui jouxte le centre social ou je travaille (parce que j'organise pas mal d'actions communes) j'ai bien remarqué un certain nombres de filles qui enlévent leur voile avant d'arriver au lycée, et qui le remettent en sortant. Au début, je croyait qu'il s'agissait de "prosélytes". Or en rencontrant un peu ces femmes, je me suis rendu compte que c'étais plus compliqué que ça...
Et je me suis rendu compte en discutant avec certains profs que ceux ci ne connaissaient pas du tout leurs éleves. Evidemment, c'est en partie la culture "éducation nationale" qui veut ça : ils se concentrent sur la partie "scolaire", et c'est assez de boulot. Mais je persiste que l'insistance sur l'éducation (populaire) a aussi du bon.
La aussi, je ne veux pas ouvrir de polémiques... Je trouve que les noms d'oiseaux (genre "islamo gauchistes" contre "partisan de la république coloniale") ne font pas vraiment avancer la discussion. L'objectif (que j'éspére que nous partageons tous) c'est bien la libération des etres humains, homme ou femmes, quelque soit leur religions, origines, etc.