Je crois que ceux qui ont pu regarder la cérémonie sur RFO ne l'ont pas regretté.
L'évêque (ou archevêque) en uniforme mais obligé de se la fermer.
Sarkozy compassé, lui aussi, n'ayant que le droit d'initier... la minute de silence, avant d'aller s'asseoir juste à côté de P. Aliker.
Le visage fermé de Michèle Alliot Marie aussi joyeuse qu'un soir de débâcle électorale.
P. Aliker, 101 ans, prédecesseur de Césaire à la mairie de Fort de France, a eu lui, droit à un discours, debout, d'abord lecture hésitante de ses notes, puis improvisation ferme sur le ton d'un discours électoral du PPM. Réformiste le vieux, mais pas muet. Il a par exemple rappelé les eaux fétides et pathogènes que buvait la population à son arrivée à la mairie. Il a aussi cité Marx, citation inventée je crois, mais c'est représentatif du personnage.
Délégation nombreuse du PS français, reléguée un peu à l'arrière plan. Dépit visible de S. Royal, qui s'était fait brocardée localement par tout le monde, à propos de sa proposition de panthéonisation, largement considérée comme "incongrue¨, et contraire aux volontés du défunt.
Et une belle prestation littéraire et poétique de quelques acteurs et poètes caribéens et africains, où il était bien sur question de sang, de fouets, de tortures en même temps que de négritude. En tout cas pas du tout dans le ton du "rôle positif de la colonisation". Masque de Sarkozy.
Pas question bien sûr de la bourgeoisie locale, des aspirations et revendications actuelles de la population. La cérémonie était voulue consensuelle sur le terrain de la caraïbe noire. On a vu quelques "drapeaux martiniquais" (c'est aussi celui du PPM ?)
Défilé festif des assistants. Vu l'heure de la cérémonie (16h) et le nombre (20000), ce qui n'est quand-même pas un déferlement, il devait s'agir surtout de la petite bourgeoisie. Hommage à un homme populaire disparu, mais pas expression d'une quelconque combativité.
Sarkozy, tout seul dans son coin, avait dit quelques mots à l'aéroport, et l'évêque avait dédié sa messe du matin à A.Césaire, rappelant un peu piteusement que celui-ci avait quand-même été baptisé...