Haïti, manifestations violentes

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Message par com_71 » 05 Avr 2008, 21:22

(Clarens RENOIS AFP a écrit :Haïti: quatre morts et des blessés dans des manifestations contre la pauvreté

AFP  - Samedi 5 avril

PORT-AU-PRINCE (AFP) - Quatre personnes ont été tuées par balles vendredi dans le sud d'Haïti au cours des violentes manifestations qui secouent depuis deux jours le pays pour dénoncer la pauvreté et le coût de la vie.

"Quatre personnes au moins ont été tuées par balles et une vingtaine blessées" dans la ville des Cayes, à 190 km au sud de la capitale Port-au-Prince, a indiqué à l'AFP le sénateur haïtien Gabriel Fortuné.

Le parlementaire qui se trouve sur place a décrit une situation qui "dégénère et semble prendre une autre tournure". "Il y a des gens armés qui seraient venus de Port-au-Prince, la capitale, pour renforcer les manifestants", a-t-il rapporté.

Une télévision locale, Télé Caramel, a montré à l'écran le corps d'une personne apparemment décédée, non loin d'installations de la mission des Nations unies aux Cayes.

Selon des témoins contactés par téléphone, plusieurs dizaines de manifestants circulaient dans les rues des Cayes, troisième ville d'Haïti, dont l'activité était paralysée.

Ces mêmes témoins ont dit avoir entendu des tirs et décrit des rues encombrées de barricades de pneus enflammés et de carcasses de véhicules.

Jeudi, des manifestations dans trois villes du pays (Les Cayes, Gonaïves et Port-au-Prince) avaient fait plus d'une trentaine de blessés.

Aux Cayes, quelque 3.000 manifestants avaient protesté violemment contre le coût de la vie. Une quinzaine de personnes avaient été blessées, dont 9 par balles, tandis que des installations de la Mission de stabilisation des Nations unies en Haïti (Minustah) avaient été endommagées par des manifestants.

"La police nationale haïtienne et des Casques bleus ont été déployés dans la ville pour contrôler la situation", a déclaré vendredi à Port-au-Prince Frantz Lerebours, porte-parole de la police.

Etat le plus peuplé de la Caraïbe avec quelque 8,5 millions d'habitants et frappé par un fort taux de chômage, Haïti est le pays le plus pauvre des Amériques et 80% de sa population vit avec moins de 2 dollars par jour, soit en dessous du seuil de pauvreté.

Le gouvernement a condamné les scènes de pillage et les actes de violence survenus lors des manifestations et a lancé un appel au calme.

Le porte-parole du gouvernement, Abel Descollines, avait assuré jeudi que des mesures seraient "annoncées pour venir en aide à la population", ajoutant que le Premier ministre Jacques-Edouard Alexis allait lancer sous peu un Programme d'actions solidaires de l'ordre de 42 millions de dollars.

L'ONU a également condamné les incidents et les actes de pillage dans la ville des Cayes.

"Les actes de violence quels qu'ils soient ne peuvent qu'entraver les efforts des autorités haïtiennes dans le but d'apporter une amélioration aux conditions de vie de la population", selon un communiqué de l'ONU publié jeudi.

Le Premier ministre haïtien a effectué fin mars une visite aux Etats-Unis où il a notamment rencontré des responsables d'institutions internationales dans le but d'obtenir des aides pour son pays. Une Conférence internationale des bailleurs d'Haïti doit se tenir le 26 avril à Port-au-Prince.

Le pays, qui a réintégré le marché commun de la Caraïbe en 2006, compte aussi sur l'investissement étranger pour relancer l'économie mais cette dernière demeure pour l'instant moribonde.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 08 Avr 2008, 18:45

(VOIX DES TRAVAILLEURS journal de l'OTR @ n° de mars a écrit :UNE AUGMENTATION DE 7 GOURDES (15 CENTIMES D'EUROS) SERAIT PROPOSÉE AUX OUVRIERS

En déposant le projet de loi sur le salaire minimum devant le bureau de la Chambre des députés, cela fait plus de six mois, le député Steven Benoit, annonçait qu'il voulait créer un choc dans l'opinion en dénonçant l'extrême exploitation sur la zone industrielle plus particulièrement dans le secteur de la sous-traitance. Il pensait que son document allait donner lieu à des rencontres tripartites entre le gouvernement, des syndicats des travailleurs et le patronat en vue d'une réelle valorisation du salaire minimum des travailleurs fixé à 70 gourdes (1,5 euro) par jour depuis 2003.

Soucieux de ne pas déplaire aux patrons dont il est un fidèle allié, René Préval s'était subtilement détourné de cette question en prétextant qu'il voulait donner du temps aux chefs d'entreprise qui, ajouta-t-il, doivent faire face à la concurrence de leurs homologues étrangers. Ainsi le président se soucie-t-il plus des bénéfices des patrons que de la faim qui tenaille les travailleurs en raison du salaire dérisoire pratiqué sur la zone industrielle, moins de 2 euros par jour, et surtout de la baisse du pouvoir d'achat des ouvriers occasionné par la décote de la gourde, l'augmentation des prix des produits de consommation courante.

Rejetant toute législation en la matière, des patrons se sont dépêchés d'annoncer sur la presse qu'ils avaient déjà pris des dispositions dans leurs usines d'ajuster substantiellement le salaire des ouvriers et leurs sous-fifres économistes invitaient les ouvriers à donner le meilleur d'eux-mêmes pour mériter cette augmentation. Mais tout ce verbiage était surtout destiné à faire passer le temps, à duper l'opinion qui découvrait à l'occasion l'horreur, l'exploitation dans l'enfer des entreprises de sous-traitance. Près d'un an après le dépôt du projet de loi, c'est le silence complet. Plus personne n'en parle. Plus préoccupés par leurs magouilles politiques, les députés se préparent à interpeller le gouvernement, les sénateurs planchent sur la double nationalité de certains des leurs et des ministres du gouvernement pendant que les patrons continuent d'accroître leurs richesses en imposant des conditions de travail chaque jour plus pénibles.

Contrainte de donner un résultat, le bruit court qu'une commission tripartite s'apprête à proposer aux parlementaires une augmentation de 10% du salaire des ouvriers, soit une augmentation de 7 gourdes (0,15 euros), ce qui ramènerait le salaire minimum journalier à 77 gourdes (1,70 euros). Cette valeur est très loin des 250 gourdes (50 euros) proposées par le député Benoit il y a un an.

Alors que les salaires dans l'administration publique ont été réajustés en trois fois depuis 2003, au niveau des entreprises de la sous-traitance le salaire minimum n'a pas bougé d'un iota depuis 5 ans.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par abounouwas » 09 Avr 2008, 19:06

Sur le site de RFI,

a écrit :
RFI : Les manifestations contre la vie chère en Haïti ont déjà fait cinq morts et plusieurs dizaines de blessés. Et les émeutes qui avaient commencé à Cayes ont maintenant gagné Port-au-Prince, la capitale…

Christophe Wargny : Oui, c’est vrai que ça a commencé dans le sud avant de gagner la capitale. Mais ça ne constitue pas vraiment une surprise dans la mesure où les Haïtiens, comme d’autres d’ailleurs dans le monde, sont frappés de plein fouet par l’augmentation des transports et le doublement du prix du riz. Ceci, quand on sait que le budget d’un Haïtien moyen, c’est-à-dire pauvre, est essentiellement un budget alimentaire, rend la situation absolument intenable.

RFI : Pourquoi est-ce que le prix des produits de base a ainsi explosé ?

Christophe Wargny : C’est la répercussion de l’augmentation du prix des matières premières agricoles à l’échelle mondiale. Et c’est aussi la conséquence pour un pays qui est presque entièrement dépendant de l’extérieur pour son alimentation.

RFI : Des manifestations contre la vie chère, il y en a  un peu partout. Au Burkina Faso aujourd’hui, en Egypte hier, en Côte d’Ivoire et au Sénégal il y a quelques jours. Est-ce que la situation politique d’Haïti fait que les choses y sont encore plus difficiles ?

Christophe Wargny : On ne peut peut-être pas dire ça dans la mesure où depuis quelques mois, les Haïtiens bénéficient d’une certaine stabilité (et d’un retour à la sécurité) qui n’est pas parfaite mais qui est en nette amélioration. Non, je pense que ce sont des raisons essentiellement économiques et tout à fait insupportables pour les trois quarts des Haïtiens.

RFI : Mais le quotidien Le Matin par exemple a été visé par des jets de pierre. C’est l’expression d’une colère, tout de même…

Christophe Wargny : Oui, il n’est pas impossible qu’aux manifestants par exemple se joignent des partisans d’Aristide. Et que les gens s’en prennent petit à petit aux institutions, qu’elles soient le premier pouvoir exécutif ou le quatrième, la presse.

RFI : Le Premier ministre qui dit que les trafiquants de drogue ou les contrebandiers manipulent les manifestants. Ce serait une autre possibilité ?

Christophe Wargny : Non, ça ne me paraît pas une explication valable. Je crois que l’explication est extrêmement primaire. Aujourd’hui, les Haïtiens ne tiennent que par le Programme alimentaire mondial, l’aide des ONG et le soutien de la diaspora, mais manifestement quand les prix se renchérissent à une telle vitesse, ça n’est pas suffisant.

RFI : Il y a une certaine stabilité qui revient, disiez-vous. Mais, là l’ONU a mis en place des blindés devant le palais présidentiel. On sent qu’il y a une véritable inquiétude ?

Christophe Wargny : Oui, la police haïtienne qui est en cours de reconstitution n’est pas du tout en état de faire face à des événements de ce genre. Et c’est vrai que la Minustah, la mission de stabilisation d’Haïti, va se trouver en première ligne. Elle a envoyé également des renforts en province et sorti le matériel lourd. C’est vrai que les Haïtiens ne peuvent pas aujourd’hui, ou plutôt leur gouvernement, faire la police entièrement lui-même.

RFI : Est-ce qu’à côté de ces réponses d’ordre sécuritaire ou militaire, il y a une réponse de la part du gouvernement pour faire quelque chose, pour lutter contre la hausse des prix ?

Christophe Wargny : Cette réponse paraît tarder. Les observateurs, depuis plusieurs mois, s’attendaient à ce type de réaction populaire. En Haïti, il est toujours très difficile de mesurer à quel moment aura lieu la réaction populaire. Les choses fonctionnent un peu comme les émotions sous l’Ancien régime, c’est-à-dire les gens acceptent, acceptent, acceptent…et puis à un moment donné, il y a une étincelle qui jette les gens dans la rue. Et le gouvernement effectivement aurait pu l’imaginer. Il a donné la priorité, semble-t-il, aux infrastructures et à la sécurité dans la rue, mais la plus grande insécurité en Haïti depuis longtemps, c’est l’insécurité alimentaire.

RFI : Le gouvernement a notamment dit qu’il allait débloquer un milliard six cents millions de gourdes, vingt-sept millions d’euros environ, pour des créations d’emplois ou l’ouverture de restaurants communautaires, par exemple. Ce sont des choses qui n’auront pas de conséquences avant longtemps…

Christophe Wargny : Oui, tous les projets du gouvernement sont des projets de ce type. C’est vrai qu’il a jusque-là refusé les aides d’urgences, et notamment l’aide alimentaire, privilégiant les infrastructures ou les travaux à long terme. Le problème est que ces travaux ne sont pas générateurs d’un très grand nombre d’emplois. Et autant la classe moyenne trouve aujourd’hui à s’employer avec les différents projets de construction ou de reconstruction, autant la masse des Haïtiens non qualifiés et illettrés n’a pas beaucoup de perspective.

RFI : Est-ce qu’il y a un risque qu’on bascule à nouveau dans une sorte de - si ce n’est de chaos - en tout cas dans une situation à nouveau très difficile ?

Christophe Wargny : De chaos, je ne le pense pas. La Minustah paraît avoir les choses relativement en main. Mais le problème est que, dès qu’on entre dans ce type de situation, la machine productive, si faible soit-elle en Haïti, s’arrête, le peu d’Etat qui existe aussi. Et ça amène immédiatement une régression généralisée dans les projets et les réalisations en cours.

Propos recueillis par Frédérique Genot
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Message par jeug » 10 Avr 2008, 08:25

(com_71 @ mardi 8 avril 2008 à 19:45 a écrit :
(VOIX DES TRAVAILLEURS journal de l'OTR @  n° de mars a écrit :UNE AUGMENTATION DE 7 GOURDES (15 CENTIMES D'EUROS) SERAIT PROPOSÉE AUX OUVRIERS

En déposant le projet de loi sur le salaire minimum devant le bureau de la Chambre des députés, cela fait plus de six mois, le député Steven Benoit, annonçait qu'il voulait créer un choc dans l'opinion en dénonçant l'extrême exploitation sur la zone industrielle plus particulièrement dans le secteur de la sous-traitance. Il pensait que son document allait donner lieu à des rencontres tripartites entre le gouvernement, des syndicats des travailleurs et le patronat en vue d'une réelle valorisation du salaire minimum des travailleurs fixé à 70 gourdes (1,5 euro) par jour depuis 2003.

Soucieux de ne pas déplaire aux patrons dont il est un fidèle allié, René Préval s'était subtilement détourné de cette question en prétextant qu'il voulait donner du temps aux chefs d'entreprise qui, ajouta-t-il, doivent faire face à la concurrence de leurs homologues étrangers. Ainsi le président se soucie-t-il plus des bénéfices des patrons que de la faim qui tenaille les travailleurs en raison du salaire dérisoire pratiqué sur la zone industrielle, moins de 2 euros par jour, et surtout de la baisse du pouvoir d'achat des ouvriers occasionné par la décote de la gourde, l'augmentation des prix des produits de consommation courante.

Rejetant toute législation en la matière, des patrons se sont dépêchés d'annoncer sur la presse qu'ils avaient déjà pris des dispositions dans leurs usines d'ajuster substantiellement le salaire des ouvriers et leurs sous-fifres économistes invitaient les ouvriers à donner le meilleur d'eux-mêmes pour mériter cette augmentation. Mais tout ce verbiage était surtout destiné à faire passer le temps, à duper l'opinion qui découvrait à l'occasion l'horreur, l'exploitation dans l'enfer des entreprises de sous-traitance. Près d'un an après le dépôt du projet de loi, c'est le silence complet. Plus personne n'en parle. Plus préoccupés par leurs magouilles politiques, les députés se préparent à interpeller le gouvernement, les sénateurs planchent sur la double nationalité de certains des leurs et des ministres du gouvernement pendant que les patrons continuent d'accroître leurs richesses en imposant des conditions de travail chaque jour plus pénibles.

Contrainte de donner un résultat, le bruit court qu'une commission tripartite s'apprête à proposer aux parlementaires une augmentation de 10% du salaire des ouvriers, soit une augmentation de 7 gourdes (0,15 euros), ce qui ramènerait le salaire minimum journalier à 77 gourdes (1,70 euros). Cette valeur est très loin des 250 gourdes (50 euros) proposées par le député Benoit il y a un an.

Alors que les salaires dans l'administration publique ont été réajustés en trois fois depuis 2003, au niveau des entreprises de la sous-traitance le salaire minimum n'a pas bougé d'un iota depuis 5 ans.

250 gourdes est-ce que ce n'est pas plutôt 5 euros (plutôt que 50) ?
Par ailleurs, la proposition de loi datant de 6 mois est-elle la même que celle datant d'un an ?
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Message par Bertrand » 10 Avr 2008, 09:37

(jeug @ jeudi 10 avril 2008 à 09:25 a écrit :250 gourdes est-ce que ce n'est pas plutôt 5 euros (plutôt que 50) ?

Je crois oui.
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Message par pelon » 10 Avr 2008, 09:40

(Bertrand @ jeudi 10 avril 2008 à 09:37 a écrit :
(jeug @ jeudi 10 avril 2008 à 09:25 a écrit :250 gourdes est-ce que ce n'est pas plutôt 5 euros (plutôt que 50) ?

Je crois oui.
Si c'est le minimum journalier, sans aucun doute.
pelon
 
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Message par com_71 » 10 Avr 2008, 11:18

(AFP % Mercredi 9 avril a écrit :Haïti en proie à des émeutes, le président Préval appelle au calme

Par Clarens RENOIS , 23h05

PORT-AU-PRINCE (AFP) - Haïti a été secoué mercredi par de nouvelles émeutes provoquées par une brusque augmentation des prix des denrées de base, qui ont conduit le président René Préval à lancer un appel au calme.

Les Casques bleus de l'ONU, qui protègent depuis mardi le Palais national, siège de la présidence à Port-au-Prince, ont à nouveau tiré des gaz lacrymogène pour refouler des manifestants, selon des témoins.

Les manifestations mardi avaient fait une quinzaine de blessés. Depuis le début de la crise il y a une semaine, au moins cinq personnes ont été tuées et une quarantaine blessées.

"La vie chère frappe les pays riches commes les pays pauvres. Nous payons les conséquences de mauvaises politiques appliquées depuis 20 ans en Haïti", a déclaré le chef de l'Etat, René Préval, 65 ans, au pouvoir depuis deux ans et qui a déjà exercé un premier mandat présidentiel entre 1996 et 2001.

"Les manifestations et les destructions ne vont pas faire baisser les prix ni résoudre les problèmes du pays. Au contraire, cela peut faire augmenter la misère et empêcher les investissements dans le pays", a-t-il mis en garde dans un message diffusé par la télévision nationale d'Haïti, alors que retentissaient de fortes détonations dans la capitale.

"J'ai ordonné à la police haïtienne et aux (quelque 7.000) soldats de l'ONU de mettre fin aux pillages", a-t-il ajouté.

Très tôt dans la matinée, des jeunes avaient pris possession de plusieurs rues de la capitale, jonchées de barricades faites de pneus et de grosses pierres, paralysant l'ensemble des activités.

De nombreux commerces ont été mis à sac par des manifestants dotés de gourdins et d'armes à feu, selon des témoins. La station radio Vision 2000 a été la cible de jets de pierres, ont déclaré sur les ondes des présentateurs en appelant la police à l'aide.

Plusieurs parlementaires ont demandé un changement de gouvernement. Il faut "des mesures économiques urgentes à moyen et long terme ainsi que des décisions politiques courageuses", a déclaré le président de l'Assemblée nationale, Kelly Bastien.

"Ces journées de violences ont ruiné deux ans de constructions", a déploré un diplomate s'exprimant sous anonymat.

Au lendemain du soutien apporté par le Conseil de sécurité au gouvernement haïtien, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exhorté "tous les manifestants à renoncer à tout acte de violence". Compréhensif "pour la souffrance du peuple haïtien", M. Ban "encourage les bailleurs de fonds internationaux à apporter de manière urgente leur assistance à Haïti".

Comme il y a une semaine, des manifestations se sont aussi produites en province. Aux Gonaïves (ouest) et à Saint-Marc (nord), des centaines de manifestants sont descendus dans les rues, selon des radios haïtiennes.

Les prix des produits alimentaires ont flambé en une semaine en Haïti où un sac de 120 livres de riz est passé de 35 à 70 dollars tandis que le prix de l'essence connaissait une troisième hausse en moins de deux mois.

Le président haïtien a indiqué qu'il allait rencontrer des importateurs de produits alimentaires pour tenter de faire baisser les prix. "Il faut produire quatre fois plus et ne pas dépenser 270 millions de dollars annuellement dans l'achat du riz à l'étranger", a-t-il estimé.

"Nous appelons les fonctionnaires de l'administration qui gagnent un salaire mensuel de plus de 30.000 gourdes (environ 750 dollars) à donner 10% pour aider les plus pauvres", a-t-il ajouté.

Avec 8,5 millions d'habitants, Haïti est le pays le plus pauvre du continent américain, dont 80% de la population vit avec moins de 2 dollars par jour, soit en dessous de seuil de pauvreté.
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Message par com_71 » 10 Avr 2008, 11:27

(jeug @ jeudi 10 avril 2008 à 09:25 a écrit : Par ailleurs, la proposition de loi datant de 6 mois est-elle la même que celle datant d'un an ?
"Il y a un an" et "plus de six mois", ça doit être la même.
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Message par com_71 » 10 Avr 2008, 19:16

(Clarens RENOIS AFP a écrit :Haïti: pressions pour changer l'exécutif, calme précaire à Port-au-Prince


PORT-AU-PRINCE (AFP) - La pression s'est accentuée jeudi en Haïti pour un changement de gouvernement après une semaine d'émeutes de la faim qui ont fait au moins cinq morts et une soixantaine de blessés dont trois Casques bleus sri-lankais.
(Publicité)

Jeudi, la situation semblait moins chaotique que les jours précédents à Port-au-Prince.

"Nous avons le contrôle globalement de la situation", a assuré à l'AFP le porte-parole de la police haïtienne (PNH), Frantz Lerebours. "Chaque début d'attroupement est pris en charge par la PNH. Nous n'avons pas constaté de pillages et les barricades montées par des jeunes sont tout de suite enlevées par la police", a-t-il ajouté.

"En revanche, la situation reste tendue à Carrefour (banlieue sud de la capitale) où des jeunes s'attaquent à des patrouilles de la Minustah en réaction à de fausses rumeurs selon lesquelles les soldats de l'ONU auraient désarmé des policiers haïtiens", a précisé le porte-parole.

Trois Casques bleus du Sri-lanka ont été blessés par balles mercredi par des inconnus dans ce quartier de Carrefour, a appris jeudi l'AFP de sources onusiennes. Il s'agit des premiers Casques bleus blessés par balles depuis le début des troubles en Haïti début avril.

"Les militaires ont essuyé des tirs alors qu'ils étaient en patrouille. Ils n'ont pas riposté aux tirs et n'ont pas pu identifier leurs agresseurs", a indiqué la porte-parole de la Minustah, Sophie Boutaud de la Combe. Leur vie n'est pas en danger, selon l'ONU.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs parlementaires ont appelé le Premier ministre Jacques-Edouard Alexis à démissionner.

"Nous avons écrit à M. Alexis et lui avons conseillé de démissionner dans les prochaines 48 heures", a déclaré à l'AFP le sénateur Andris Riché, vice-président du Sénat haïtien. "Ce n'est pas un ultimatum, c'est un conseil", a-t-il précisé, indiquant qu'une majorité de sénateurs soutenait cette démarche.

A la suite d'une brusque hausse des prix des denrées de base, des manifestations émaillées de violences ont secoué pendant une semaine Haïti, le pays le plus pauvre du continent américain qui se remet difficilement, avec l'aide de l'ONU, de vingt ans de crises et de coups d'Etat meurtriers.

La lettre des sénateurs, écrite dans la nuit de mercredi à jeudi, est intervenue quelques heures après une allocution du président haïtien René Préval, élu en 2006 et candidat de la majorité pauvre du pays, qui a souhaité un élargissement et une évaluation du gouvernement dirigé par M. Alexis.

"Après les élections, nous avions formé un gouvernement qui a apporté la stabilité. Aujourd'hui, nous pouvons réfléchir sur comment ouvrir la participation politique au gouvernement dans l'Etat en général. C'est aussi le moment d'évaluer le travail du gouvernement actuel", a dit le président Préval.

"Nous avons entendu le président, mais il ne nous pas convaincus", a réagi le sénateur Hyppolite Mélius qui fait partie des signataires de la lettre demandant la démission de M. Alexis.

Le Premier ministre "doit partir pour mettre un terme aux manifestations et aux pillages qui découragent l'investissement", a précisé M. Mélius, menaçant d'engager une procédure de destitution à son encontre.

Aucune réaction n'a pu être obtenue dans l'immédiat auprès des services du Premier ministre.

L'ONU, qui compte quelque 7.000 Casques bleus en Haïti dont certains protègent depuis mardi le Palais national, siège de la présidence, a appelé mercredi les bailleurs de fonds internationaux à apporter de manière urgente une assistance à Haïti.
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Message par com_71 » 11 Avr 2008, 19:57

(LO a écrit :Haïti - Manifestations contre la pauvreté

En Haïti, au moins quatre personnes ont été tuées et plusieurs dizaines d'autres ont été blessées par balles au cours des violentes manifestations qui ont secoué le pays pour dénoncer la pauvreté et le coût de la vie. Ces manifestations ont touché les villes de Cayes, Gonaïves et la capitale Port-au-Prince.

Aux Cayes, ville située à 190 km au sud de la capitale et où 3 000 personnes sont descendues dans la rue, les manifestations ont tourné à l'émeute. Des commerces ont été incendiés et, malgré les tirs des soldats, un entrepôt de la mission des Nations unies en Haïti (Minustah) a été pillé.

Ce pays, situé à quelques encablures des États-Unis, est l'un des plus pauvres du monde et la majorité de la population souffre de la faim. Comme l'a crié un manifestant : « Cette faim est insupportable et le gouvernement doit agir maintenant, sans quoi nous incendierons et nous détruirons tout ».

Roger MEYNIER
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