a écrit :Les analyses contemporaines des composants structurels du statut des femmes montrent le rôle critique joué par leur degré de contrôle sur les marchandises et les ressources. Dans un article comparant la situation des femmes dans douze sociétés, Peggy Sanday écrivait que « l’origine de l’autorité politique des femmes est à un certain degré le pouvoir économique, c'est-à-dire la possession ou le contrôle des ressources stratégiques.31 L’importance du contrôle sur les ressources est illustrée par la comparaison de Judith Brown entre la société Iroquoise ancienne et les Bemba de Zambie au dix-neuvième siècle. Chez ces derniers, les femmes ne contrôlaient plus leur production et n’avaient donc qu’un statut relativement inférieur. Chez les Iroquois, écrit Brown, la distribution de la nourriture par les femmes renforçait leur propre prestige. Chez les Bemba, cela renforçait le prestige de l’homme chef de la maison. Dans la société Bemba, l’inégalité et les familles individuelles ont remplacé les groupes communautaires et le droit de l’homme au travail était « sujet au revendications supérieures de certains parents plus âgés et en dernière analyse au chef lui-même. »32. Les chefs détenaient et distribuaient la nourriture pour renforcer leur propre pouvoir social et économique. Karen Sacks compare quatre sociétés africaines, les chasseurs-cueilleurs Mbuti du Zaïre, les Lovedu jardiniers, les Pondo pasteurs et agriculteurs d’Afrique du Sud et la société stratifiée des Ganda de l’Ouganda Elle montre le déclin relatif du statut des femmes lorsque les sociétés passent de « la production sociale collective par les femmes, en référence à celle des hommes: égalité chez les Mbuti et les Lovedu, inégalité chez les Pondo, absence chez les Ganda Les différences persistent en dépit des effets, directs et indirects, du colonialisme. Là où les femmes étaient commerçantes et sur les marchés, comme dans de nombreuses suscités ouest-africaines, elle avaient en résultat, un statut plus important en matière d’autonomie économique que lorsque le commerce était tenu par les hommes. Les Ibo du Nigeria fournissent un exemple inhabituellement bien documenté de marchandes Quand leur statut se trouva menacé par les relations économiques extérieures négociées par les hommes, surtout après la première guerre mondiale, elles protestèrent publiquement, se livrèrent à des émeutes et manifestèrent d’abord en 1919, puis en 1925 et en 1929. Par conséquent, les organisations de femmes chez les Ibo furent étudiées en détail alors qu’ailleurs nous n’avons que des indices de leur existence. Les femmes siégeaient dans les réunions publiques et par leurs organisations elles faisaient « leurs propres lois pour les femmes de la ville, sans référence aux hommes », régulaient les marchés, protégeaient les intérêts des femmes, et négociaient les affaires dans lesquelles hommes et femmes étaient impliqués. Leurs protestations soulignent la relation étroite entre leur position économique et leurs droits personnels vis-à-vis des hommes. Les cas exaùminés incluent en même temps les nouvelles taxes proposées par les Britanniques et la menace contre les droits traditionnels des femmes d’avoir des relations sexuelles avec d’autres hommes que leurs maris.
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