La Logan, une voiture pas si populaire que ça !

Dans le monde...

Message par abounouwas » 26 Mars 2008, 12:05

LCB raisonnerait-il à l'envers ? "on" veut bien que le patron existe, j'ai pas souvenir qu' "on" ait signé un quelconque "contrat social". C'est pourtant bien l'offre qui a les moyens de conditionner sa propre demande, où a-t-on vu que les travailleurs, les seuls vrais producteurs, déterminent ce qu'ils vont fabriquer...
Encore la faute aux pauvres, qui ne savent que consommer... Ils n'ont qu'à faire comme les riches, après tout! Donnons-nous la main, serrons-nous la ceinture, l'ascèse (de tous ces boulimiques, le pauvre est non seulement idiot mais aussi gros) voilà de quoi renverser le système d'exploitation...
abounouwas
 
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Message par quentin » 31 Mars 2008, 01:24

Bonsoir,
Justement je viens de recevoir une Logan que j'avais commandé il y a quelques temps : visiblement ils ne la vendent pas en masse car son bas prix la fait effectivement concurrencer d'autres modèles de Renault.
Je l'ai achetée car c'est la moins chère, et le modèle avec le minimum d'équipement ("une voiture des années 80" dixit un pote qui y est monté).
Quelque soit la voiture qu'on achète de toutes les façons elle est produite pas des ouvriers exploités, ce qui n'empêche pas que le patronat fait plein de fric sur ces voitures. Je ne pense pas mes intérêts contradictoires avec les ouvriers roumains : en s'attaquant aux profits on peut à la fois baisser le prix des produits de consommation, et mieux payer les travailleurs qui les produisent.
Après effectivement c'est encore mieux de se passer de voiture, mais dans la société actuelle c'est pas simple surtout dans les zones où les transports en commun sont peu nombreux : comment on fait quand on habite à 20-30 bornes de son lieu de travail, et qu'il n'y a pas de ligne de train ou de bus ? S'il y en avait, je les utiliserais volontiers plutôt que la voiture.
quentin
 
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Message par Matrok » 10 Avr 2008, 19:51

(Libération @ jeudi 10 avril 2008 a écrit :Une grève sans fin chez Dacia
De notre correspondant à Bucarest LUCA NICULESCU

Alors que mardi soir on semblait se diriger vers une issue du conflit chez Dacia, filiale roumaine de Renault produisant la Logan (voiture à bas coûts), hier matin, celui-ci a repris de plus belle. Pour la première fois depuis le début de la grève, la direction avait fait une offre que des responsables syndicaux avaient jugée plus «consistante». Il s’agit d’une augmentation de 210 lei (environ 57 euros) du salaire mensuel brut dès le 1er janvier et encore 24 euros à partir du 1er septembre. En plus, la direction offrait une prime pour l’année passée de 300 euros. Rien à faire. Après avoir consulté la base, Ion Iordache, leader syndical de l’action entamée le 24 mars a refusé l’offre. Selon lui, les grévistes restent accrochés à la demande d’augmentation des salaires de 550 lei (environ 150 euros), ce qui porterait le salaire mensuel brut à environ 435 euros, contre 284.

La direction a pourtant essayé la politique des petits pas. «Ses représentants discutent pratiquement avec chaque gréviste pour le convaincre de reprendre le travail», affirme un employé, qui espère que le mouvement syndical résistera au «chant des sirènes». Mais pour l’instant, «la plupart des gens restent en grève», affirme fièrement Ion Iordache. Résultat : alors qu’en temps normal, 1300 voitures sont assemblées chaque jour dans les usines de Pitesti (100 km au nord-ouest de Bucarest), seules quelques dizaines en sortent aujourd’hui. «En plus, ces voitures ne correspondent pas aux normes, car elles sont fabriquées par des jeunes, récemment embauchés et qui n’osent pas faire grève» , accuse un gréviste.

Selon les syndicats, les pertes de l’usine dépasseraient déjà 150 millions d’euros en raison du mouvement social. «Avec tout cet argent perdu, on aurait pu nous offrir largement les augmentations demandées», estime Ion Iordache. La direction ne voit pas les choses de la sorte, affirmant que les pertes n’ont pas encore été évaluées et que de toute façon, les revendications des syndicats sont «irréalistes».

Hier après-midi, nouveau revers pour la direction : alors que la légalité de la grève avait été contestée en justice, le tribunal de Pitesti vient de déclarer que le mouvement est légal. Exultation des syndicats. «Nous sommes prêts à discuter jour et nuit avec les directeurs à condition que leur offre soit juste et que leurs déclarations ne soient pas mensongères !» En attendant, ils organisent aujourd’hui une nouvelle manifestation à Pitesti. «Nous allons crier haut et fort notre mécontentement» , affirme un gréviste, en souhaitant que, cette fois-ci, il sera pris en compte.
Matrok
 
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Message par madec » 10 Avr 2008, 20:10

Manifestation des salariés de Dacia, filiale roumaine de Renault

PITESTI, Roumanie (Reuters) - Six mille salariés de l'usine Dacia, filiale roumaine de Renault (RNO) qui produit la Logan, se sont rassemblés jeudi à Pitesti, trois semaines après le début d'une grève qui coûte plusieurs millions d'euros par jour au constructeur français.

Les syndicats réclament une hausse de 65% des salaires pour les mettre en adéquation avec la productivité du site et les profits qu'il génère. La direction juge leurs revendications irréalistes.

"Roumanie, réveille-toi! Nous ne voulons plus être les esclaves de l'UE!", pouvait-on lire sur une banderole.

Les ouvriers de l'usine Dacia gagnent 1.900 lei (516 euros) bruts par mois. La direction leur propose une augmentation de 394 leis. Le revenu moyen en Roumanie, qui a augmenté de 30,7% en un an en termes nominaux, se situe à 1.200 lei.

Le mouvement se poursuivra tant que les exigences des grévistes n'auront pas été acceptées, a averti Ion Iordache, l'un des responsables syndicaux du site.

Radu Marinas, version française Jean-Philippe Lefief
10/04/2008 15:42
madec
 
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Message par Matrok » 11 Avr 2008, 19:20

(Libération a écrit :La grève à l'usine Dacia-Renault en Roumanie est terminée

Victoire pour les grévistes en Roumanie. La direction et le syndicat de l’usine Dacia (Renault) sont parvenus vendredi à un accord sur une majoration salariale, mettant fin à près de trois semaines de conflit et permettant de relancer notamment la production de la Logan, fer de lance du groupe.

La nouvelle proposition prévoit une majoration salariale mensuelle de 97 euros brut à laquelle s’ajoute une prime annuelle d’un minimum de 243 euros.

Selon Nicolae Pavelescu, l’usine de Mioveni, située à une centaine de kilomètres de Bucarest, «tournera à pleine capacité à partir de lundi», ce qui a été confirmé par le porte-parole de Dacia.
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Message par Matrok » 12 Avr 2008, 16:17

(Libération @ samedi 12 avril 2008 a écrit :Dacia, le sacre du printemps syndical
Social.
Les ouvriers du constructeur roumain ont obtenu 40 % de salaire en plus.
LUCA NICULESCU

Nicu Oprea pousse un ouf de soulagement. Cet homme d’une quarantaine d’années, en survêtement imitation Nike, est content que la grève soit finie. «Chaque soir, je me demandais comment j’allais boucler le mois et payer les traites…, reconnaît-il, avant de reprendre fièrement : En plus, vous avez vu, on a gagné ! C’est la plus forte hausse salariale jamais obtenue en Roumanie ces quinze dernières années !» Vendredi, les syndicats de Dacia (Renault) ont accepté la dernière offre de la direction, équivalente à 40 % de hausse de salaire, même s’ils réclamaient 65 % au début de leur mouvement, le 24 mars.

L’accord, qui met fin à trois semaines de grève, permet la reprise de la production de la Logan. Pour Nicu Oprea, qui gagnait 950 lei (280 euros) par mois après seize ans de travail dans l’entreprise, le nouveau salaire sera de 1300 lei (380 euros). Il ne comprend pas pourquoi la direction a tant traîné : «On dit que les pertes générées par la grève s’élèvent à 150 millions d’euros [Renault parle de 13 millions, ndlr ] alors que les augmentations demandées coûtaient 6 millions par an…»

Repas chaud. L’augmentation obtenue, la vie de Nicu Oprea ne changera pas pour autant. «On dit que la Logan est la voiture du pauvre, mais je ne peux même pas me l’offrir.» Il n’a qu’une R12, l’ancêtre de la Logan, achetée il y a huit ans. Sa femme, enseignante, gagne encore moins que lui. Comment font-ils pour survivre, alors que les seules charges de leur petit appartement à Pitesti s’élèvent à plus de 200 euros en février ? «Il y a la belle-famille, à la campagne, qui nous aide.» Propriétaire d’une petite ferme dans les environs de Pitesti, celle-ci envoie chaque semaine de la viande, du fromage et des légumes.

La direction de Dacia, elle, met en avant les efforts des dernières années pour améliorer le niveau de vie des employés. Depuis 2002, dit-elle, les salaires ont plus que doublé et les conditions de travail ont changé : chaque employé a droit à un repas chaud par jour, aux tickets restaurant, à des facilités pour le transport en commun… Maria, qui travaille dans l’usine depuis vingt-cinq ans, ne voit pas les choses de la sorte : «Ça ne sert à rien de nous donner un repas chaud à midi, alors que nous ne pouvons pas offrir le dîner à nos enfants», s’insurge-t-elle. Son fils de 23 ans n’est resté que quelques mois chez Dacia. Il ne pouvait pas se débrouiller avec les 650 lei (moins de 200 euros) de salaire. Il est parti travailler à l’étranger. Nicu Oprea avait aussi songé à quitter le pays, comme l’ont fait plus de 1,5 million de Roumains (7 % de la population) ces dix dernières années. «J’ai appris qu’en Italie ou en Espagne, un ouvrier peut gagner plus de 1 000 euros par mois», soupire-t-il. Pourquoi rester alors ? «Parce que mon fils a 7 ans, et je ne veux pas qu’il grandisse avec un père absent.»

Après l’accord conclu avec la direction, une partie des grévistes est retournée au travail dès vendredi après-midi, mais l’usine ne tournera à pleine capacité que lundi.

«Cette grève restera comme un exemple de mobilisation pour la direction» , lance Matei Bratianu, responsable du Bloc national syndical roumain. Selon lui, la direction de Dacia a commis plusieurs erreurs : «Les directeurs n’auraient pas dû faire une action en justice en réclamant que la grève soit déclarée illégale. Cela n’a fait qu’irriter les grévistes. Et les menaces de délocalisation vers le Maroc ou la Russie ont été malvenues.»

Grogne. Combien de temps cette paix sociale peut-elle durer ? «Au moins jusqu’à l’année prochaine, estime un employé, c’est à ce moment que les syndicats discutent avec la direction des exigences salariales.» Il y a un an déjà, le conflit social avait été évité de justesse, après une augmentation de 25 %.

«Le succès des salariés de Dacia, peut inspirer d’autres syndicats, estime Constantin Rudnitchi, analyste économique, car dans d’autres entreprises, les salaires ne sont guère plus satisfaisants.» La grogne monte déjà chez les ouvriers de l’usine ArcelorMittal de Galati, qui réclament une hausse de 25 %, ainsi que dans la fabrique de roulements d’Alexandria, racheté par le japonais Koyo. «Avec l’entrée dans l’Europe, les Roumains peuvent faire des comparatifs , affirme Constantin Rudnitchi. Alors que le niveau de vie est devenu sensiblement le même que dans les pays occidentaux, le fossé salarial reste immense.» Après dix années de libéralisme pur et dur, durant lesquelles la voix des syndicats était presque inaudible, le printemps social s’annonce agité en Roumanie.
Matrok
 
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