Panique bancaire en Grande Bretagne

Dans le monde...

Message par zejarda » 13 Fév 2008, 23:05

une interview intéressante sur la crise mondiale, assez simplement expliqué, par Bernard Marris, un économiste connu des auditeur de France Inter et des lecteurs de Charlie Hebdo.

http://www.dailymotion.com/related/6198436...ursier_politics
zejarda
 
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Message par redsamourai » 16 Mars 2008, 14:54

Après le fond de Carlyle il y a quelques jours, voici la 5e banque d'affaires des US qui crie maman... l'état des comptes des plus grandes banques mondiales doit être absolument terrifiant.


a écrit :La Fed tente de sauver la banque Bear Stearns
LE MONDE | 15.03.08 | 15h11  •  Mis à jour le 15.03.08 | 15h11NEW YORK CORRESPONDANT


Les événements vont vite..." constatait George Bush, vendredi 14 mars, devant le Club économique de New York. Il faisait référence aux "difficultés" économiques et financières qui s'amoncellent aux Etats-Unis. Mais la Réserve fédérale (Fed) "a les choses en main", a assuré le président américain. Il a demandé de "laisser du temps" aux marchés, qui sont "en train de se corriger", pour sortir le pays de ce qu'une majorité d'économistes nomment désormais "une récession".



LES PRÉCÉDENTS
PRUDENTIAL BACHE.

En 1980, la Fed, alors présidée par Paul Volcker, avait poussé un consortium bancaire à fournir une ligne de crédit de 1,1 milliard de dollars aux frères Hunt, dont les spéculations sur le marché de l'argent menaçaient de faire chuter le courtier Prudential Bache.


LTCM.

Fin 1998, la Fed de New York avait convoqué les patrons des plus grandes banques de Wall Street pour les forcer à sauver Long Term Capital Management (LTCM), le fonds d'investissement spéculatif dont la faillite menaçait le système financier mondial. 3,5 milliards de dollars avaient été nécessaires pour dénouer les positions du fonds sans trop de dégâts.

[-] fermerMais pour Bear Stearns (BSC), la cinquième banque d'affaires américaine, dont plusieurs dirigeants assistaient à l'allocution, le temps est compté. Vendredi, à sa demande, la Fed lui a consenti une ligne de crédit sur vingt-huit jours, d'un montant non précisé, pour lui éviter la cessation de paiement à court terme. Alan Schwartz, son PDG, qui a sollicité cette intervention exceptionnelle, a reconnu que sa trésorerie s'était "détériorée de manière significative" et que, confronté au flux de retraits de liquidités de ses clients, il ne pouvait "continuer normalement (ses) opérations" sans une injection immédiate de fonds.

L'urgence était telle que Bear Stearns n'a pu attendre le 27 mars, date à laquelle elle aurait pu emprunter "normalement" auprès de la Fed, conformément à ses dispositions récentes. Elle n'avait simplement "plus assez d'argent pour allumer la lumière ce matin", a commenté Carl Lantz, stratège au Crédit suisse.

Le crédit sera versé à Bear Stearns par l'intermédiaire de la banque JP Morgan Chase. Mais il est garanti par la Fed en cas d'insolvabilité. Pour mener ce sauvetage en urgence, celle-ci s'est appuyée sur une clause de la loi sur la banque centrale adoptée en 1932, lors de la grande dépression.

C'est la première fois depuis quarante ans que la Fed y a recours. Deux jours avant, sur la chaîne CNBC, M. Schwartz n'évoquait aucun problème de liquidités et conjurait les investisseurs d'ignorer les "rumeurs" concernant Bear Stearns. Le meilleur moyen, sans doute, d'accréditer ces mêmes rumeurs - car la plupart des observateurs sont désormais convaincus que les dirigeants des grandes banques ont maquillé l'ampleur réelle de leurs pertes.

Bear Stearns, "plombée" par ses détentions massives d'obligations adossées aux crédits hypothécaires à risque (subprimes), est-elle menacée de faillite ? Oui, si les épargnants exigent massivement de récupérer leurs avoirs. "Cela n'arrivera vraisemblablement pas", estime Dan North, chef économiste d'Euler Hermès, filiale américaine d'Allianz, pour qui l'action de la Fed lui permettra d'encaisser le coup. En revanche, "Jamie Dimon, le patron de JP Morgan, lorgnait depuis longtemps sur Bear Stearns. Il devrait la racheter."

JP Morgan, dans un communiqué, indique qu'elle "travaillera de près avec Bear Stearns pour sécuriser son financement ou trouver une alternative". En termes crus : la mettre en vente, et sans doute l'acquérir. Ses équipes étudieraient déjà les comptes en vue d'une offre. Bear Stearns, elle, a fait appel à la banque Lazard dans l'espoir de sauver son indépendance.

Est-ce le début de "la grande glissade" - "the big whoosh" - ? se demande Herb Greenberg, chroniqueur vedette du site MarketWatch. Après Bear Stearns, à qui le tour ? L'analyste évoque un possible "effet domino", tant est grande la fébrilité des marchés. De fait, l'intervention de la Fed a eu un effet dévastateur à Wall Street.

Non seulement l'action Bear Stearns s'y est effondrée vendredi de 46 % - la banque a perdu 75 % de sa capitalisation boursière en neuf mois -, mais toutes ont été affectées.

Lehman Brothers a perdu 14,6 %, Citi 6 %, Goldman Sachs 5,2 %. WaMu, premier organisme de crédit américain, 13 %. Même le "sauveteur" intéressé de Bear Stearns, JP Morgan, a reculé de 4,1 %.

Dans la matinée, l'agence Standard & Poor's avait baissé de trois crans d'un coup la note long terme de Bear Stearns. Les agences Fitch et Moody's l'avaient aussi fortement décotée. Les investisseurs attendent avec anxiété le début de semaine. Bear Stearns devait publier son bilan trimestriel le 20 mars. Elle le fera dès lundi. Le lendemain viendront Goldman Sachs et Lehman Brothers, puis mercredi Morgan Stanley. Les analystes attendent de nouvelles dépréciations d'actifs massives. Tous escomptent que le Fed annonce, mardi, une nouvelle baisse de son taux directeur d'un demi-point, peut-être de 0,75 %.

"Il est bon pour l'économie de faire confiance aux marchés", dit M. North. Mais "il est des situations où un gouvernement doit intervenir". Et celle que vivent les Etats-Unis en est une. Comme nombre d'économistes, il estime que les décisions monétaires de la Fed sont insuffisantes.

L'autre priorité est d'enrayer l'effondrement de l'immobilier, en commençant par mettre temporairement un terme aux saisies massives d'appartements des emprunteurs insolvables, car les banques n'en prendront pas l'initiative. Mais George Bush a encore répété cette semaine qu'il s'opposerait à toute mesure du Congrès en ce sens. Il n'est pas question, selon lui, de donner une "prime aux spéculateurs" et à ceux qui se sont endettés de manière irresponsable.

Sylvain Cypel
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Message par redsamourai » 16 Mars 2008, 16:32

ben par exemple LO a fait des éditos et des articles lorsque certains des atermoiements de la finance mondiale trouvaient un écho dans les médias de masse... bon, après, je ne sais pas s'il serait judicieux de monter une campagne spéciale là-dessus maintenant.

Si on avait les forces de toucher des millions de travailleurs et de pauvres, il vaudrait surement mieux dénoncer les profits qui augmentent et les salaires qui stagnent ou diminuent, les marges des hypermarchés qui augmentent les prix etc... des trucs plus proches des préoccupations des gens!
redsamourai
 
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Message par pedro » 16 Mars 2008, 16:37

a écrit :
Je m'étonne que ce qui est un evennement historique ne trouve pas dans ce forum des echos (ou si peux).


Un évènement historique... comme la crise de 1929 (dont les conséquences furent celles que l'on sait)? Non, c'est une crise économique comme on en a déjà connu pas mal, pour l'instant, qui dure dans le temps (depuis plusieurs mois), avec des hauts et des bas pour les bourses, et des dégâts déjà bien visibles, notamment aux USA, avec un ou deux millions de personnes virées purement et simplement de leur maison, etc. Pour l'instant, les banques comme la fed, la banque centrale européenne, donc les états, ont colmaté les brêches, à coups de centaines de milliards d'euros et de dollars, jusqu'à quand?
pedro
 
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Message par Vérié » 16 Mars 2008, 17:02

(El convidado de piedra @ dimanche 16 mars 2008 à 15:32 a écrit : Si le capitalisme sort de cette crise sans provoquer une prise de conscience massive de sa nocivité...chapeau bas messieurs les communicateurs. Parce que occulter cet veritable tremblement de terre degré 8 du capitalisme avec les suites obligés sur l'économie réelle (d'ailleurs l'impact est déjà là) c'est un tour de "communication" comme on n'aurait jamais vu.


Pour provoquer une prise de conscience, il faut que les gens - du moins une partie importante des gens - soient touchés par les conséquences de ces péripéties financières. Pour l'instant, ceux qui souffrent, ce sont les victimes des subprimes expulsées de de leurs maisons achetées à crédit. Déjà plus d'un million de foyer. Et au total deux à trois millions de foyers selon les prévisions.

Sollicité pour stopper la vague des saisies et enrayer ainsi la dégringolade de l'immobilier et de la construction, Bush a refusé pour le moment. Au nom du sacro-sain libéralisme. On aide les spéculateurs, mais pas les véritables victimes de la spéculation...

Alors, ce qui peut sembler surprenant, c'est que cette vague de saisies sans précédent, qui touche des millions de personnes, compte tenu des familles, des proches etc, ne provoque pour le moment aucune réaction sociale d'envergure.

C'est d'ailleurs la question que je posais sur un autre fil : avez-vous connaissance de réactions collectives à ces expulsions ? Lors des expulsions de fermiers des années trente, il y a eu des réactions collectives, parfois très violentes, qui ont contribué au changement de politique de l'Etat et au New deal. RIen de tel pour le moment.

J'ai consulté le site de Spark, mais je n'ai trouvé que quelques échos généraux, comme ceux qu'on peut rédiger ici. Dans doute ne sont-ils pas suffisamment implantés. Du côté des syndicats, ça semble être le silence radio.

Si vous avez des infos...
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Message par titi » 16 Mars 2008, 17:58

s'il est peut-etre un peu tot pour dire que c'est "historique" (lo est souvent prudente dans ses appréciations), il n'en demeure pas moins que cette crise financière est un phénomène important, amené sans doute à prendre encore plus d'ampleur

il y a quand meme eu un long article dans la ldc, plusieurs fois dans le canard, ça fait partie des conversations avec nos proches, etc.
titi
 
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Message par redsamourai » 16 Mars 2008, 19:03

tu as raison Vérié, vu que ça touche des quartiers entiers comme on a parfois pu le voir à la télé, il semble très peu probable que cela ne donne lieu à aucune forme de protestation collective. On peut peut-être raisonnablement supposer qu'il y a une espèce de black-out des médias pour éviter que cela ne s'envenime et ne rajoute un grain de sable dans le merdier dans lequel ils essaient de se dépétrer.

Cela dit même dans ce cas, on devrait trouver des trucs sur les daylimotion et autres, même si ça pose des problèmes de qualité des sources...
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Message par pelon » 16 Mars 2008, 20:40

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