(site LO a écrit :21/02/2008 - Intervention d'Arlette Laguiller à Citroën, Aulnay-sous-Bois
Citroën - Aulnay-sous-Bois - "Il y a de quoi être écoeuré quand on entend le PDG de Peugeot-Citroën, Jean-Louis Streiff, se vanter des bons résultats de son entreprise pour l’année passée. Les profits de PSA ont augmenté de 60 % au premier semestre 2007. Et l’entreprise a battu, en 2007, le record de ses ventes mondiales !
Il y de quoi être écoeuré, oui, car, en même temps, il n’y a rien pour les salariés qui ont produit les voitures vendues et qui ont sué tout l’argent ramassé par l’entreprise. Question salaires, il n’y a même pas de quoi compenser la hausse des prix et des loyers.
"Pire, en même temps, que sont annoncés des bénéfices en hausse et, donc, des revenus en hausse pour les actionnaires, et principalement pour la famille Peugeot, PSA se prépare à supprimer 1.090 emplois, dont 180 à l’usine d’Aulnay !
Bien plus même, en réalité, car, avec la fermeture du Montage 1, la direction voudrait supprimer un millier d’emplois dont cinq cents travailleurs intérimaires, dès le mois de juin.
"Qu’il s’agisse d’intérimaires ou de CDI, c’est aussi révoltant dans les deux cas. Un licenciement, c’est un licenciement, quel que soit le statut du travailleur mis à la porte. Perdre son emploi, c’est un drame pour celui qui en est la victime et pour sa famille. Et de toute façon, la fermeture du Montage 1, c’est des emplois en moins et des chômeurs en plus.
"Et nous savons tous que ce qui se passe chez Peugeot-Citroën n’est pas un cas d’exception. C’est le comportement de tous les patrons, d’Arcelor-Mittal à Michelin-Kléber, des AGF à Alcatel, en passant par Miko et bien d’autres. Partout, alors que les entreprises font des bénéfices fabuleux et que les actionnaires s’enrichissent, on explique aux salariés qu’il n’y a pas d’argent pour les salaires. Quand on ne leur demande pas de faire encore des sacrifices, de travailler plus, de faire des heures supplémentaires pour ne pas être licencié. Et, au bout du compte, se retrouver dehors quand même !
"Les patrons, pas plus Peugeot que les autres, n’ont pas besoin de Sarkozy pour exploiter, pour écraser les salaires, pour licencier. Mais Sarkozy et son équipe gouvernementale sont les exécuteurs des basses œuvres du grand patronat. Non seulement ils prennent mesure sur mesure pour permettre l’intensification de l’exploitation, pour faciliter les licenciement, la précarité, mais de plus ils tapent dans les caisses de l’État pour faire des cadeaux aux plus riches, comme ces 15 milliards que Sarkozy, à peine arrivé au pouvoir, a lâché aux possédants.
Et ces milliards distribués aux plus riches, c’est autant en moins pour les écoles de nos enfants, pour les transports collectifs. C’est autant en moins pour les hôpitaux, et pour la santé. Et, après, on ose présenter les franchises médicales comme une nécessité alors que, si les caisses se vident, c’est au profit des plus riches !
"Alors, je suis de celles et de ceux qui pensent que, pour changer les choses, pour faire reculer le patronat et ses valets politiques du gouvernement, il faudra des luttes sociales importantes, explosives et qui, en entraînant la majorité des travailleurs de ce pays, pourraient faire peur au grand patronat, mais vraiment peur.
"Puisqu’il y aura, cependant, dans moins de trois semaines, des élections municipales et qu’on nous donne un bulletin pour nous exprimer, il faut signifier, à ces gens qui foulent aux pieds les conditions d’existence des travailleurs, qu’on en a assez et qu’on ne veut pas d’eux.
"Bien sûr, il y a, dans ces élections, des enjeux locaux. Et tous les travailleurs savent qu’il vaut mieux vivre dans une municipalité de gauche que dans une municipalité de droite, ne serait-ce que parce que le nombre de logements sociaux n’est pas le même et parce que les salariés et les plus pauvres ont moins de chances de se faire entendre et de trouver ne serait-ce que de la compréhension de la part d’une municipalité de droite.
"Mais je voudrais insister sur l’autre enjeu, national celui-là. Il faut infliger le désaveu le plus massif à Sarkozy et à son armée de fayots et de flatteurs serviles. Il faut que la droite soit empêchée de s’emparer de villes de gauche et qu’elle soit mise hors des mairies qu’elle contrôle aujourd’hui.
Nous, Lutte Ouvrière, nous présentons des candidats dans un grand nombre de communes en Seine-Saint-Denis, et peut-être là en particulier où vous habitez et où vous êtes électeur.
"Nous sommes souvent sur des listes présentées par le Parti communiste, seul ou en alliance avec le Parti socialiste. Mais là où de telles listes unitaires n’ont pas pu être constituées, nous présentons des listes Lutte Ouvrière. C’est le cas ici, à Aulnay, où mon camarade Yves Guillemot sera tête de liste.
"Et j’en profiterai pour serrer chaleureusement la main de tous ceux ou celles d’entre vous, travailleurs de Citroën, qui soit vous présentez sur des listes Lutte Ouvrière, soit, comme mon camarade Philippe Julien, représentez Lutte Ouvrière sur une liste dirigée par le Parti communiste.
"Eh bien, je vous demande de voter pour les listes unitaires PC-LO ou PC-PS-LO, là où les choses se présentent de cette façon. Et je vous demande de voter pour les listes LO, là où elles se présentent toutes seules. Dans les deux cas, le sens de votre vote sera d’infliger un désaveu clair à Sarkozy mais, aussi, de permettre à des militants de Lutte ouvrière d’être présents dans les conseils municipaux.
"Et je peux vous promettre, au nom de tous mes camarades, que tous ces élus seront et resteront dans le camp des travailleurs dont ils s’engagent à défendre les intérêts politiques et sociaux."