Municipales - articles de presse

Message par Apfelstrudel » 09 Fév 2008, 14:49

(le monde @ 9 février a écrit :A Dieppe, le PCF rêve d'une reconquête

Dieppe pourrait rebasculer à gauche et revenir au PCF, qui a perdu ce fief maritime en 2001. Le maire (divers droite), Edouard Leveau, sort affaibli de ses sept années de mandat, avec une équipe déchirée. Et son jeune adjoint, le candidat UMP à la mairie, Jean Bazin, 34 ans, se retrouve face à une gauche rassemblée, emmenée par un autre trentenaire, Sébastien Jumel, 36 ans, conseiller général communiste.


Le duel a quasiment des parfums de lutte de classes. Le premier, fils d'un conservateur de musée et d'une pianiste, chétif, presque timide dans son costume de velours bleu marine et sa chemise à carreaux, se défend d'être "né avec le cul cousu d'or", quand le second, fils d'un soudeur, à l'élégance charmeuse avec ses cheveux poivre et sel savamment coiffés en bataille, affiche fièrement son enfance dans une cité ouvrière du Havre. Jean Bazin a rejoint, à 15 ans, les jeunes du RPR, empli de ses lectures de De Gaulle et de son expérience chez les scouts de France, l'année même, 1986, où le jeune communiste manifestait contre la loi Devaquet.

Le PCF a perdu, en 2001, cette terre ouvrière qu'il détenait depuis trente ans, et entend bien la reconquérir. Il y a quatre ans encore, après la défaite de Christian Cuvilliez, la perte de ce bastion semblait définitive. Contre toute attente, lors d'une cantonale partielle en 2002, le PCF gagne un siège à Dieppe avec un jeune candidat quasi inconnu. Sébastien Jumel a juste 30 ans, et a réalisé toute sa carrière à l'ombre de Christian Cuvilliez : à la mairie, comme directeur de cabinet, puis à l'Assemblée nationale comme collaborateur. C'est le début d'une lente reconquête.

LE VENT A TOURNÉ

A la faveur des cantonales de 2004, Sébastien Jumel devient vice-président du conseil général. En 2007, il fait, au premier tour des législatives, un très bon score dans la ville (30 % des voix contre 18 % à sa concurrente PS, Sandrine Hurel) mais se fait battre d'un cheveu dans la circonscription. Du coup, le communiste revendique la tête de liste aux municipales à venir. L'accord est conclu en janvier, après quelques tiraillements avec le PS local. "Jumel est populaire, déterminé et il y a encore ici un électorat communiste, malgré les 1,93 % de Marie-George Buffet à la présidentielle", reconnaît Mme Hurel.

Son adversaire de droite le sait aussi : Jean Bazin se déclare même "challenger" à Dieppe. A un mois de l'échéance, le candidat UMP a beau assurer que le retour des communistes à la mairie serait une "anomalie", il sent qu'à Dieppe le vent a tourné pour la droite. Et les sondages nationaux ne le rassurent pas. Il a d'ailleurs, par précaution, fait enlever les photos de Nicolas Sarkozy qui ornaient son local de campagne. Sur ses tracts, pas de sigle UMP. Quant au bilan du maire sortant, bien que faisant partie de son équipe, il en reconnaît le "gâchis" : une station balnéaire "déficitaire", "le fiasco" de la rénovation du centre-ville et un maire diminué.

Jean Bazin parle de "renouvellement", de "développement du tourisme de standing", de "renaissance", "comme celle réalisée au Havre" par le maire (UMP) Antoine Rufenacht, dont il se félicite d'avoir le soutien. Reste que, à Dieppe, la population est fière de l'histoire de ses dockers, et veut un avenir pour son activité portuaire. "On peut faire du tourisme sans faire celui des résidences de standing et des bassins plaisanciers", prévient Lucien Lecanu, responsable du collectif portuaire CGT.

Sébastien Jumel assure qu'il sent arriver, pour la droite, le vote sanction : "Les gens souffrent davantage ici de la politique de Sarkozy. Quand un jeune Dieppois a son bac et envisage de faire des études, ce n'est plus une chance mais un pépin pour la famille."

Sylvia Zappi
Apfelstrudel
 
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Message par Apfelstrudel » 09 Fév 2008, 15:12

(le figaro @ 8 février a écrit :Au Havre, Rufenacht sous le feu d'une gauche divisée

Le maire sortant s'appuie sur un bilan reconnu. À gauche, le PS conteste la suprématie du PC.

Pour certains, Le Havre restera toujours Bouville, la ville du bout, tristement dépeinte par Jean-Paul Sartre dans La Nausée. Une ville sévère harnachée de béton armé, agressée par des flots plus ou moins menaçants. D'autres se laisseront saisir par la lumière dorée, comme lavée par le vent marin, qui s'engouffre dans les innombrables vitraux de l'église Saint-Joseph, pièce maîtresse d'Auguste Perret. Son clocher domine fièrement à 107 mètres la ville martyre rebâtie après guerre par l'architecte controversé.

Pour Antoine Rufenacht, le maire UMP, ce sont deux visages successifs de la même ville qu'une seule date sépare : 1995. Cette année-là, l'ancien secrétaire d'État de Raymond Barre et ancien président de la Région Haute-Normandie arrache, à sa quatrième tentative, le pouvoir des mains des communistes qui le détenaient depuis trois décennies.

À 67 ans, l'ancien directeur de campagne de Jacques Chirac pour la présidentielle de 2002 brigue un troisième mandat. Campé dans son vaste bureau, observant la ville derrière la baie vitrée, Antoine Rufenacht est confiant. Son charisme solide est de ceux qui résistent aux embruns. Avec une certaine gourmandise, il répète volontiers sa fierté d'avoir séduit une ville «sociologiquement à gauche». Elle y reste d'ailleurs puisque Ségolène Royal a emporté la mise à la présidentielle avec 50,3 %.

Mais avec une chute du chômage de 17,5 à 9,8 % en douze ans, le classement du centre-ville à l'Unesco en 2005, la réhabilitation des quartiers, la création d'un Musée Malraux à la pointe de l'impressionnisme, l'inauguration en 2006 de Port 2000 qui impose l'estuaire de la Seine comme un pôle majeur du trafic conteneurisé en Europe : l'énarque protestant a fait les choses en règle. Et il sait ses adversaires divisés. Une première depuis 1965, date à laquelle les communistes ont pris le flambeau des mains des socialistes.

«Union et rassemblement»

«La clef pour battre Antoine Rufenacht, c'est l'union et le rassemblement», martèle pourtant le député Daniel Paul, qui conduit la liste communiste, brandissant un sondage TNS-Sofres paru lundi dans Le Havre Libre, Le Havre Presse et Paris-Normandie, le mettant à égalité avec Antoine Rufenacht. Au premier tour, le maire sortant obtiendrait 47 % devant Daniel Paul (22 %), et le PS Laurent Logiou (19 %). L'extrême droite (le MNR Philippe Fouché Saillenfest) et l'extrême gauche (François Leroux, LCR) n'obtiendraient que 6 % et 3 % des voix.

Pour appuyer sa démarche, Daniel Paul rappelle qu'ils ont été deux députés communistes victorieux aux législatives au Havre. Président de son comité de soutien, André Duroméa, maire PC de la ville de 1971 à 1994, n'hésite pas à venir prendre ses repas à la brasserie Paillette, haut lieu de la vie sociale et culinaire locale. Le vieux lion de 92 ans est revenu rugir sur ses terres.

La gauche aux aguets

De leur côté, les socialistes, Laurent Logiou en tête avec les Verts et le PRG refusent d'être jugés responsables de la division. Le président du groupe socialiste au conseil régional avance son argument «imparable» : un nombre de voix socialistes «largement supplémentaire» aux législatives. Mais d'aucuns le disent «parachuté» de Rouen où il travaille. Pour sa part, Éric Donfu, le petit candidat à la forte notoriété, de centre gauche, ancien maire adjoint socialiste, promet qu'il pourrait bien jouer à l'arbitre dans ce match qui s'annonce serré. «Vous verrez, dit celui qui porte ostensiblement l'écharpe orange à l'attention des sympathisants du MoDem, qui hésitent à soutenir Antoine Rufenacht, nous seront bien au-delà des 3 % dont nous sommes crédités.»

Au Havre, la gauche est aux aguets. «On est dans une époque de fin de règne», croit savoir Laurent Logiou, qui rêve d'un «nouveau souffle» et d'un «axe socialiste» entre Paris, Rouen et Le Havre. Le 1er février, il était d'ailleurs au meeting de Valérie Fourneyron, candidate PS de Rouen, en présence de Bertrand Delanoë, son homologue parisien. Communistes et socialistes dénoncent des taux de chômage à 30 % dans certains quartiers, une baisse de la population de 10 000 habitants en dix ans, un vieillissement des habitants plus important que la moyenne nationale et, surtout, un accès au soin fragilisé. L'hôpital public, dont le conseil d'administration est présidé par le maire, accuse un déficit de 23 millions d'euros et s'apprête à supprimer 475 postes.

En vieux routier de la politique, Antoine Rufenacht, qui présente une liste rajeunie et renouvelée, ne s'en laisse pas compter. Et tient à préciser, à l'attention de tous, que sa succession «n'est pas ouverte». Devant lui s'allonge la rue de Paris. Après, c'est la mer. Et c'est là, devant elle, rappelle le candidat à sa propre succession, que Claude Monet a peint Impression, soleil levant.
Apfelstrudel
 
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Message par Apfelstrudel » 09 Fév 2008, 15:17

Ce qu'en dit l'huma :
(l'humanité @ 5 février a écrit :
Antoine Rufenacht peut être battu au Havre

Municipales . Un sondage d’opinion indique qu’une liste de gauche conduite par le communiste Daniel Paul peut l’emporter sur le maire sortant UMP au Havre.

« La droite menacée au Havre », annonce LCI. « Les listes PCF et UMP au coude à coude au Havre », annonce le site Internet du Nouvel Obs. Le sondage TNS-SOFRES paru dans l’édition de lundi du journal Paris Normandie va faire grand bruit dans la ville et au-delà. Que dit ce sondage ? D’abord qu’une grande majorité des sondés (57 %) s’intéresse au prochain scrutin municipal. Ils ne sont que 14 % à dire qu’ils ne s’y intéressent pas du tout. L’enquête dit ensuite que si 98 % des sondés connaissent ou ont entendu parler d’Antoine Rufenacht, maire depuis 1995, ils sont 83 % à connaître Daniel Paul qui conduit la liste communiste et 31 % seulement à connaître Laurent Logiou qui conduit la liste PS-PRG-Verts.

la responsabilité des forces de gauche

La gauche en effet part, à cette heure, divisée au Havre. Les communistes, qui comptent deux députés dans les trois circonscriptions havraises, avaient proposé qu’une liste rassemble sans exclusive toutes les forces de gauche sous la conduite du député Daniel Paul. Le PS refusait, revendiquant la tête de liste, et était rejoint par les Verts et le PRG. La LCR, avec François Leroux, décidait ici comme partout de faire cavalier seul.

Or le sondage donne deux fois raison aux communistes. D’une part, les intentions de vote au premier tour indiquent que la liste UMP-Nouveau Centre-Modem d’Antoine Rufenacht obtiendrait 47 % des voix, devançant la liste de Daniel Paul (22 %), celle du PS (19 %). Viendrait ensuite la liste FN-MNR (6 %). Une liste divers gauche et la liste LCR obtiendraient 3 % des suffrages chacune. 5 % des sondés n’expriment pas d’opinion. Au second tour, si le PS conduisait la liste de gauche, elle serait battue par la liste d’Antoine Rufenacht (52 % contre 48 %). En revanche la liste de gauche, si elle était conduite par Daniel Paul, ferait jeu égal (50 %-50 %) avec celle d’Antoine Rufenacht.

des communistes bien implantés

Sans surprise, les communistes du Havre et de la Seine-Maritime se saisissent des résultats de l’enquête pour relancer leur démarche pour une liste unitaire dès le premier tour. « Le récent sondage TNS-SOFRES, publié par les quotidiens de Haute-Normandie, montre qu’Antoine Rufenacht peut être battu par une liste de rassemblement de la gauche, conduite par le député Daniel Paul », écrit Céline Brulin, secrétaire de la fédération communiste de la Seine-Maritime aux forces de gauche. « Cette occasion peut-elle être boudée au profit d’une stratégie visant à ce que les forces de gauche se "comptent" ? Je pense au contraire que l’ensemble des forces de gauche et écologistes est face à une grande responsabilité et qu’il ne saurait être question de faire un tel cadeau à un dirigeant de l’UMP, qui met en oeuvre avec zèle la politique de droite dans la plus grande ville de notre département », poursuit-elle.

Laurent Lognou, qui conduit la liste PS, accueille les résultats du sondage comme « une bonne nouvelle. Antoine Rufenacht est battable, la municipalité n’est pas imprenable ». Il ajoute qu’il y voit « la preuve que deux listes à gauche ne font pas problème et que la dynamique se crée pour le second tour ». Même réaction pour son colistier Yves Bertrand, porte parole du PRG. « Ça ne change rien pour nous, affirme-t-il. La gauche gagne au second tour si elle ratisse large au premier. Chacun s’adresse à son électorat et, au deuxième tour, nous ferons une belle addition. » Il pense que, si le PS s’unit avec le PCF, la gauche perdra. « Dans la pratique, le PC n’a pas changé, et l’électorat Verts et PRG ne suivrait pas derrière un communiste », prétend-il. Il explique que si Daniel Paul paraît mieux à même de battre Antoine Rufenacht, c’est « parce que le PC est mieux implanté au Havre, qu’il y a un héritage, une filiation, et que le mécontentement populaire qui monte s’exprime mieux dans le PCF que dans le PS ».

Olivier Mayer
Apfelstrudel
 
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