CINQ MILLIARDS PERDUS A LA ROULETTE DE LA FINANCE

Réunions publiques, fêtes et autre...

Message par Zimer » 28 Jan 2008, 19:16

a écrit : lutte ouvriere    Editorial des bulletins d'entreprises (28/01/08)   

CINQ MILLIARDS PERDUS A LA ROULETTE DE LA FINANCE


    Cinquante milliards d'euros joués, cinq milliards perdus dans des opérations spéculatives par un seul individu, sans même que la banque s'en aperçoive ! Qui dit mieux ? Les cinq milliards perdus sont l'équivalent de la moitié du déficit de la Sécurité sociale, ce déficit au nom duquel on impose la franchise médicale, le déremboursement de nombre de médicaments, en écartant des soins, de fait, des centaines de milliers de salariés et de retraités. Quant aux cinquante milliards joués par ce seul courtier de banque, par qui le scandale arrive, ils représentent un cinquième du budget de l'Etat et le salaire annuel de quatre millions de salariés payés au smic.
    Et la direction de la Société Générale de répéter pour rassurer ses actionnaires que, malgré ces cinq milliards perdus, auxquels s'ajoutent deux autres milliards envolés dans d'autres spéculations, la banque continue de faire du profit. La preuve : elle vient de racheter une banque russe !
    Le courtier de banque qui a réussi ce coup en déjouant les contrôles est peut-être un informaticien de génie. Mais le système économique où cela est possible est tout de même un système fou.
    Dans les entreprises où l'on produit et où se créent les véritables richesses, on impose un rythme de travail de plus en plus dur pour gagner quelques secondes, on restructure pour réduire les effectifs, on bloque les salaires alors que les prix s'emballent, on aggrave l'exploitation en prétendant qu'il faut en passer par là pour résister à la concurrence et à la mondialisation. Et tout cela pour que les profits ainsi sués rejoignent la spéculation financière où des milliards peuvent partir en fumée !
    Du coup, même les ministres se mettent à parler de contrôle et de transparence. Mais toute cette affaire montre que le contrôle interne ou celui par des officines spécialisées ne valent rien. Eh oui, la première mesure indispensable serait de lever le secret des affaires, le secret bancaire et de permettre aux employés de banque, aux syndicats, à la population de contrôler les circuits par lesquels passe, s'accumule ou se dilapide l'argent !
    À ce qu'il paraît, en liquidant dans la précipitation les actions pourries rachetées par le courtier, la Société générale aurait amplifié le krach boursier en cours. Si cela ne concernait que les actionnaires, on pourrait s'en désintéresser, voire s'en réjouir. Mais la crise financière peut se transformer à n'importe quel moment en une grave crise de l'économie et de la production matérielle elle-même, malgré les rodomontades de Sarkozy ou de la ministre des Finances Lagarde qui jurent qu'en France, tout va très bien. Une crise économique, c'est des fermetures d'entreprise, des licenciements massifs et une misère aggravée pour le monde du travail. Et même si l'on y échappe encore cette fois-ci, ce sera au prix de nouvelles aides et subventions aux banques. C'est déjà le cas depuis cet été où l'actuelle crise financière a éclaté. Les banques centrales, c'est-à-dire les États, ont déjà versé plusieurs centaines de milliards aux banquiers spéculateurs pour éviter leur faillite. C'est encore et toujours aux classes populaires, et plus spécialement aux salariés, que les dirigeants font payer la note.
    La folie de ce système ne peut être soignée par aucune potion. L'économie capitaliste n'est pas seulement profondément injuste parce que basée sur l'exploitation et faite pour enrichir les riches en appauvrissant les pauvres. C'est aussi une économie imprévisible, ingouvernable même par ceux qui en profitent.
    Voilà pourquoi dans le passé, où le Parti communiste était encore vraiment communiste et, dans ce passé plus lointain encore, où le Parti socialiste était vraiment socialiste, ces deux partis avaient pour programme fondamental d'oeuvrer pour le renversement de l'organisation capitaliste de la société. Cet objectif est pleinement d'actualité, même si ces deux partis l'ont depuis longtemps abandonné.

Arlette Laguiller

=D> =D> deux semaines de suite ou Arlette évoque l'abandon du programme révolutionnaire et le nécessité de la maintenir , espérons que personne d'autre que LE PC et le PS ne se sente visé :17: :sneaky2:


-- zimer, il me semble que c'est plus lisible lorsque le texte est entre QUOTE plutôt que entre CODE -- zejarda --
Zimer
 
Message(s) : 0
Inscription : 10 Avr 2007, 09:38

Message par Vérié » 28 Jan 2008, 22:03

Bon édito. Ce serait le moment de faire campagne pour le controle des travailleurs sur les opérations bancaires et financières.

Cet événement suscite une certaine émotion. J'entend partout autour de moi des gens dire :"Ils nous comptent des aggios pour 50 € de découvert. Ils nous font la morale pour nous expliquer comment on doit gérer notre budget et ils balancent 5 Mrd€. Ils se foutent vraiment de notre gueule !"

Il y a toutefois une chose à signaler. Les 5 Mrd€ ne sont pas perdus pour tout le monde : au casino de la finance mondiale virtuelle, il y a des perdants et des gagnants. Ca passe donc d'une poche virtuelle à une autre poche virtuelle, et il y a toujours autant de monnaie fictive qui se ballade. En revanche, quand les cours s'effondrent, de la monnaie fictive est détruite...
Vérié
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Sep 2007, 08:21

Message par colbleu » 30 Jan 2008, 23:22

Ce qui me géne dans cette édito c'est que la spéculation (si je comprend bien) est présenté comme la cause de la crise d'ou la revendication mis en avant a savoir:

' Du coup, même les ministres se mettent à parler de contrôle et de transparence. Mais toute cette affaire montre que le contrôle interne ou celui par des officines spécialisées ne valent rien. Eh oui, la première mesure indispensable serait de lever le secret des affaires, le secret bancaire et de permettre aux employés de banque, aux syndicats, à la population de contrôler les circuits par lesquels passe, s'accumule ou se dilapide l'argent !'

A mon avis la spéculation est une conséquence, pas une cause des crises capitalistes. Si aujourd'hui, il semble que l'activité spéculatif de la finance domine l'ensemble de l'économie, c'est parce que depuis 40 ans, la suproduction capitaliste est rentrée de façon croissante dans une crise continye,ou les marchés mondiaux sont saturés de produits, l'investissement dans la production de moins en moins lucrative; l'inévitable recours qui reste au capital financier et de parier dans ce qui est devenu une 'économie de casino'
Cette situation donne comme perperctive non pas de tenter de réformer le capitalisme ou de le moraliser comme le propose l'edito, ou comme tu le met en avant Vérié, mais de faire prendre conscience à la classe ouvriére que ce systémre doit être renversé et de discuter de comment mener la lutte pour aller dans se sens
Colbleu
colbleu
 
Message(s) : 0
Inscription : 01 Août 2007, 20:55

Message par Surgut » 31 Jan 2008, 07:42

(colbleu @ mercredi 30 janvier 2008 à 23:22 a écrit : Cette situation  donne comme perperctive non pas de tenter de réformer le capitalisme ou de le moraliser comme le propose l'edito, ou comme tu le met en avant Vérié, mais de faire prendre conscience à la classe ouvriére que ce systémre doit être renversé et de discuter de comment mener la lutte pour aller dans se sens
Colbleu

Il faut tout de même lire les textes en entier avant d'écrire des âneries, de même qu'il faut lire ce qu'écrit Vérié. Ni Vérié ni l'édito ne proposent d'amender le capitalisme :
a écrit :La folie de ce système ne peut être soignée par aucune potion. L'économie capitaliste n'est pas seulement profondément injuste parce que basée sur l'exploitation et faite pour enrichir les riches en appauvrissant les pauvres. C'est aussi une économie imprévisible, ingouvernable même par ceux qui en profitent.
    Voilà pourquoi dans le passé, où le Parti communiste était encore vraiment communiste et, dans ce passé plus lointain encore, où le Parti socialiste était vraiment socialiste, ces deux partis avaient pour programme fondamental d'oeuvrer pour le renversement de l'organisation capitaliste de la société. Cet objectif est pleinement d'actualité, même si ces deux partis l'ont depuis longtemps abandonné.
Surgut
 
Message(s) : 0
Inscription : 30 Jan 2007, 11:33

Message par Vérié » 31 Jan 2008, 09:53

(colbleu @ mercredi 30 janvier 2008 à 23:22 a écrit : 1) il semble que l'activité spéculatif de la finance domine l'ensemble de l'économie, c'est parce que depuis 40 ans, la suproduction capitaliste est rentrée de façon croissante dans une crise continye,ou les marchés mondiaux sont saturés de produits, l'investissement dans la production de moins en moins lucrative; l'inévitable recours qui reste au capital financier et de parier dans ce qui est devenu une 'économie de casino'

2) Cette situation donne comme perperctive non pas de tenter de réformer le capitalisme ou de le moraliser comme le propose l'edito, ou comme tu le met en avant Vérié, mais de faire prendre conscience à la classe ouvriére que ce systémre doit être renversé et de discuter de comment mener la lutte pour aller dans se sens
Colbleu

1) Surproduction depuis 40 ans ? Je ne crois pas, mais c'est une autre discussion.
Il y a notamment un autre fil sur ce sujet (rubrique Actualité internationale.)

2) D'une façon générale, bien sûr, il faut faire de la propagande pour expliquer qu'on ne peut pas réformer le système, ni le moraliser, ni le rendre plus harmonieux etc. D'ailleurs l'édito le dit explicitement. Mais, face à une situation comme celle-ci, qui met pas mal de gens en colère, à commencer par les employés de banque qui redoutent de perdre leur job, je crois qu'on peut proposer d'aller mettre notre nez là-dedans, comme mot d'ordre d'agitation. Sans entretenir bien sûr l'illusion que le controle des travailleurs pourrait réguler la spéculation mondiale. Il va de soi que, si les travailleurs commençaient à essayer de contrôler ce systême assez incroyable de casino quotidien, cela aboutirait très vite à bloquer la machine.

Des actions de ce genre ne sont possible que dans des situations de crise évidemment, quand les gens sont vraiment révoltés et n'ont plus grand chose à perdre. En dehors de telles situations, les employés de banque souhaitent que leur banque marche bien, gagne de l'argent et leur verse des primes, c'est logique. Ils ne peuvent donc avoir aucune velleité de troubler la bonne marche des opérations spéculatives.
Mais, quand tout se casse la gueule, comme ça s'est passé par exemple en Argentine, il me semble qu'on peut envisager une courte phase pendant laquelle les gens essaieront de contrôler et d'empecher les spéculateurs de continuer à jouer à la roulette... Mais peut-être aussi qu'il n'y aura jamais de phase de ce genre et que, d'emblée, des organisations de travailleurs s'empareront des leviers de commande des banques. Ce qui flanquera une sacrée pagaille dans la finance internationale, même si ça ne se passe que dans un seul pays pur commencer.

En attendant, l'expropriation générale des capitalistes et la planification mondiale de l'économie, il y aura, on peut le supposer, bien des étapes intermédiaires.
Vérié
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Sep 2007, 08:21

Message par Vérié » 31 Jan 2008, 11:50

(txi @ jeudi 31 janvier 2008 à 11:10 a écrit : En attendant il est également faux de dire : "Les banques centrales, c'est-à-dire les États, ont déjà versé plusieurs centaines de milliards aux banquiers spéculateurs pour éviter leur faillite. C'est encore et toujours aux classes populaires, et plus spécialement aux salariés, que les dirigeants font payer la note." parce que ça n'est pas comme ça que ça marche.


Oui, en effet et on en avait déjà discuté sur l'autre fil "panique" consacré aux subprimes. Les Etats n'ont pas "donné" ce fric : les banques centrales ont seulement accordé des prêts à court terme aux banques et institutions financières pour leur éviter de couler. C'est donc une présentation un peu démagogique, comme on l'avait déjà noté sur l'autre fil.

Et je suis d'accord avec toi : les 5 Mrd€ ne sont pas perdus pour tout le monde, comme je l'avais d'ailleurs signalé dans mon post (plus haut sur ce fil).

Autant expliquer ce qui se pase avec une certaine précision...
Vérié
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Sep 2007, 08:21

Message par zejarda » 31 Jan 2008, 12:34

Par contre les banques centrales n'ont pas la même sollicitude pour les soit disant trous de la sécu, des retraites etc.
Pour une part de la population qui a du mal à finir le mois, elle ne pourra emprunter (a cours terme) qu'a des taux prohibitifs.

Permettre aux banques d'emprunter, même a cours terme, c'est quand même une fleur, non? Cela a un coup, non?

Les banques centrales font le boulot des banques qui ne se font plus confiances entre elles.
zejarda
 
Message(s) : 20
Inscription : 01 Oct 2002, 10:40

Message par Vérié » 31 Jan 2008, 12:49

(zejarda @ jeudi 31 janvier 2008 à 12:34 a écrit :
1)Permettre aux banques d'emprunter, même a cours terme, c'est quand même une fleur, non?

2) Cela a un coup, non?


1) Sans l'ombre d'un doute. Mais l'univers de la finance est un monde de requins qui se bouffent entre eux. Si les banques centrales prêtent du fric à des banques et des spéculateurs en difficulté, ce n'est pas tant par sollicitude à leur égard que par crainte de mettre en danger l'équilibre général du système. Et par là leurs propres intérêts.

Il suffit de voir les requins, par l'odeur du fric alléchés, se précipiter en ce moment sur la Société Générale - à commencer par BNP-Paribas.

Sinon, dans un édito largement diffusé, ce n'est pas très grave de s'exprimer ainsi.
La plupart des gens n'y comprennent d'ailleurs pas grand chose, sinon que les financiers se croient tout permis alors qu'on ne fait aucun cadeau à un salarié à découvert en fin de mois ni même à un petit commerçant en difficulté de trésorerie. Mais tout de même, essayons d'être exacts et précis...

2) Non, cela n'a pas de coût (je suppose que tu as fait une faute de frappe.) Les banques centrales créent de l'argent virtuel - elles sont les seules à avoir le droit de le faire - et l'argent revient, puisque les prêts sont remboursées, donc cet argent virtuel disparait.

En revanche, il est clair que ça encourage les spéculateurs à continuer, donc à continuer à gonfler la bulle financière.

C'est le fameux dilemne dont on a discuté sur l'autre fil "panique" : ouvrir ou fermer les robinets, avec les avantages et inconvénients que ça comporte.
Vérié
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Sep 2007, 08:21


Retour vers Actualité de Lutte Ouvrière

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 3 invité(s)