UN SYSTÈME ÉCONOMIQUE QU'IL EST URGENT DE REMPLACER

Réunions publiques, fêtes et autre...

Message par com_71 » 22 Jan 2008, 09:25

(Editorial des bulletins d'entreprises Lutte Ouvrière (21/01/08) a écrit : 

UN SYSTÈME ÉCONOMIQUE QU'IL EST URGENT DE REMPLACER


    Le système économique américain est malade. Celui des autres grandes puissances industrielles ne va guère mieux. Les cours des Bourses dégringolent. New York a reculé de 8,8 % depuis le début de l'année, Paris de 9,3 %, avant de perdre encore 5 % le 21 janvier à la mi-journée. Et malheureusement cela ne concerne pas que les actionnaires qui ont accumulé suffisamment de profits au cours des années passées pour voir venir. Cela concerne aussi l'ensemble de la population laborieuse, car la récession économique qui s'annonce risque de signifier un nouveau recul du pouvoir d'achat, de nouvelles suppressions d'emplois et donc une aggravation du chômage. Si l'optimisme est de commande parmi les gens qui nous gouvernent, bien des hommes politiques et des économistes n'écartent pas la perspective d'une crise économique grave, comparable à celle qui avait frappé le monde capitaliste en 1929, et qui l'avait précipité vers la Deuxième Guerre mondiale.
    La fatalité ? Certainement pas. C'est le produit du système économique dans lequel nous vivons. Depuis des années, les grands groupes capitalistes n'investissent que très peu dans la production. Ils augmentent leurs profits en faisant faire le même travail par moins de bras et de cerveaux, en réduisant les effectifs, en bloquant les salaires. Et pour placer les énormes bénéfices ainsi dégagés, banques et entreprises se prêtent mutuellement des fonds contre intérêts, pour acheter participations ou concurrents, un système tellement opaque qu'elles-mêmes ne s'y retrouvent pas.
    La crise des crédits hypothécaires, qui est apparue au grand jour l'été dernier aux États-Unis, a été le révélateur de cette situation. Contrairement à ce qui se passait auparavant, les banques ne prêtent plus d'argent à celles qui ont des difficultés, faute de savoir si les banques qui leur demandent du crédit seront solvables. A la Bourse, les spéculateurs vendent les actions des entreprises dont ils pensent que la solidité est compromise par la crise financière en cours. Il n'y a que les banques centrales, celles des États et la Banque européenne, pour injecter des masses d'euros ou de dollars provenant de l'argent des impôts dans les circuits. Mais chacune de leurs interventions, comme le dernier plan Bush aux USA, en soulignant la gravité de la crise risque de l'aggraver. Et de toute manière, c'est à la population laborieuse qu'on présentera ensuite la note.
    C'est cela le système capitaliste à notre époque. Un système dont la droite nous dit qu'il est le meilleur du monde. Un système que les partis de gauche, Parti socialiste et Parti communiste, acceptent, en nous disant que le seul système économique possible est "l'économie de marché", c'est-à-dire précisément le système capitaliste.
    Or ce système ne peut pas se réformer, se "moraliser". C'est sa logique même qui est en cause, la recherche du profit individuel comme moteur de toute la société.
    Le mouvement ouvrier est né en contestant ce système, en se donnant pour objectif une société dont l'économie travaillerait à satisfaire les besoins de tous, et non à permettre à une petite minorité de privilégiés de s'enrichir sans cesse davantage sur le dos des travailleurs. Le socialisme, le communisme, cela signifiait l'appropriation par l'ensemble des travailleurs des grands moyens de production et de transport. Le Parti socialiste, le Parti communiste, ont renoncé à cela, parce que leurs dirigeants se sont intégrés au système. Mais le problème reste entier.
    Certains pensent que les idées qui étaient celles du mouvement ouvrier à sa naissance sont dépassées. C'est une manière de voir les choses... qui ne laisse aux travailleurs que leurs yeux pour pleurer devant les drames que le système capitaliste continuera d'entraîner.
    Mais c'est le système capitaliste qui est dépassé. Et lutter pour le remplacer par une économie fonctionnant dans l'intérêt de tous nous coûterait moins de sacrifices que de continuer à le supporter.

Arlette Laguiller
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par jeug » 22 Jan 2008, 22:29

Oui, Com_dab

:roll:
jeug
 
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Message par Puig Antich » 22 Jan 2008, 23:36

Tres bon édito, juste il manque un "s" à leurS yeux, dans la dernière phrase.
Puig Antich
 
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Message par interluttant » 22 Jan 2008, 23:59

Bien sûr, bon édito :smile: !
Juste peut-être une insistance sur les "yeux pour pleurer", alors que la lutte est évoquée au conditionnel plutôt qu'à l'impératif (puisqu'elle "nous coûterait moins de sacrifices que de continuer à [le] supporter" (le sytème)).
M'enfin c'est pour dire quelquechose, je ne prétends pas forcément qu'il y avait une formulation plus convainquante, pas évident :33:

Cette semaine la Fraction a fait le sien sur L’accord dit de « modernisation du marché du travail »
a écrit :En guise de « modernisation », la régression sociale

L’’accord dit de « modernisation du marché du travail » vient d’être officiellement signé ce lundi entre le MEDEF et quatre des confédérations syndicales CFDT, FO, CFTC et CGC. Seule la CGT l’a rejeté. Et il sera transformé en loi. Il est présenté comme une avancée bénéficiant tant au patronat qu’aux salariés. Cette réforme irait dans le sens de la « flexicurité » censée combiner la flexibilité pour les patrons et la sécurité pour les travailleurs. Derrière ce jargon, il s’agit d’une nouvelle attaque contre le monde du travail : une plus grande liberté de licencier pour les patrons, une aggravation de la précarité pour nous.
Un progrès, ce licenciement dit « à l’amiable » ?

Au contraire : la procédure de rupture de contrat « par consentement mutuel » , mesure phare du nouvel accord, fait passer l’idée que les licenciements sont un problème individuel, oubliant la longue liste de « plans sociaux » comme les 150 suppressions d’emplois annoncés cette semaine par Thomson à Angers. Ce sont les licenciements collectifs qui sont responsables du chômage. On voudrait nous faire croire que les travailleurs seront protégés par de nouvelles modalités d’accords individuels, tout seuls sans le moindre rapport de force, face à leurs patrons ! Cela ne pourra être que pire. Un patron pourra faire le chantage vis-à-vis de chaque travailleur qu’il veut licencier : une petite indemnité contre un départ prétendu « volontaire » qui lui évite le risque d’une riposte collective et qui prive les licenciés de toute possibilité de recours en prud’hommes contre leur mise à la porte.
Un progrès, les périodes d’essai allongées et l’assouplissement des CDI ?

Certes la période d’essai ne passe pas à 2 ans, comme pour les « contrats nouvelle embauche » (CNE) ou les « contrats première chance » (CPE) que les étudiants avaient fait remballer au précédent gouvernement. Mais elle pourra atteindre deux mois pour les ouvriers et employés, trois mois pour les techniciens. Surtout elle sera renouvelable. On voit l’avantage pour les patrons, mais pas en quoi cela favoriserait la « sécurité » de l’emploi.

D’autant que pour parachever la flexibilité, le MEDEF fait breveter maintenant le «  contrat de projet  », un contrat de travail précaire, dont la durée n’est pas fixée à l’avance (entre 18 et 36 mois), le patron décidant de la fin du projet et donc de votre emploi. Mise en place aujourd’hui surtout pour les ingénieurs et cadres, cette formule pourrait être étendue à d’autres plus tard, instaurant une précarité générale du travail.
Et la sécurité de travail ?

Les soi-disant contreparties pour les travailleurs restent à préciser et sont renvoyées à de prochaines négociations. On ne connaît pas le montant de la prime forfaitaire promise aux moins de 25 ans qui n’ont pas droit aux indemnités de chômage. Quant aux heures de formation auxquelles le travailleur licencié « à l’amiable » garderait ses droits, il n’en bénéficierait qu’avec l’accord du nouvel employeur.
C’est pas dans les salons que nous aurons satisfaction…

François Chérèque, secrétaire de la CFDT explique que « lorsque les partenaires sociaux font ensemble un bon diagnostic sur une situation problématique, on arrive en commun à trouver des solutions positives pour les salariés et pour les entreprises » . Bernard Thibault, de la CGT, qui a refusé de signer, se flatte malgré tout du « dialogue social » et précise que « l’activité de la CGT ne se limite pas à la mobilisation et à la protestation » .

Les attaques du patronat et du gouvernement se multiplient aujourd’hui. La riposte est urgente. Jeudi, les fonctionnaires sont appelés à une journée de grève pour leurs salaires. Elle doit être un succès. Comme les licenciements, le chômage et la précarité, la question du pouvoir d’achat est à la Une de nos préoccupations à tous. Il ne suffira pas de journées d’actions éparses, catégorie par catégorie, privé un jour et public l’autre. C’est un mouvement d’ensemble qu’il faut préparer.
interluttant
 
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Message par artza » 23 Jan 2008, 00:55

(Puig Antich @ mardi 22 janvier 2008 à 23:36 a écrit :Tres bon édito, juste il manque un "s" à leurS yeux, dans la dernière phrase.

Merci de le signaler.

C'est corrigé :D
artza
 
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Message par interluttant » 28 Jan 2008, 15:35

Et voilà, sur le "SYSTÈME ÉCONOMIQUE QU'IL EST URGENT DE REMPLACER" la version de la Fraction de cette semaine :
a écrit :Crise financière, refusons de payer !

28 janvier 2008

Ce sont 430 milliards d’euros qui sont partis en fumée sur les places financières européennes, dans la seule matinée de lundi dernier. Que de telles sommes, plus importantes que le budget de l’Etat français, s’évaporent des mains des financiers aurait peu d’importance, si ceux-ci ne faisaient pas payer leurs pertes aux travailleurs.

Le krach de la semaine dernière est la suite de la crise des « subprimes » commencée cet été aux Etats-unis. A l’origine de la crise : la spéculation sur la misère de millions de travailleurs américains. Un grand nombre d’entre eux, ne pouvant pas rembourser leurs emprunts immobiliers après les augmentations des taux d’intérêts, ont déjà perdu leur logement. Et on prévoit que 3 millions seront dans ce cas d’ici deux ans.

Pour l’avenir proche, on nous parle de risques de récession et de chômage aux Etats-Unis et en Europe. C’est que l’augmentation de la consommation américaine de ces dernières années qui a permis de gonfler les profits capitalistes s’est faite en contrepartie de l’endettement des travailleurs. Maintenant que les banques échaudées rechignent à prêter de l’argent, les entreprises envisagent de fermer des usines et de licencier en prévision de la baisse de consommation. Comme l’économie capitaliste est mondiale, ce sont les travailleurs du monde entier qui risquent de subir les contrecoups des jeux financiers de riches actionnaires.

Les « malheurs » de la Société Générale ici en France n’en sont qu’une des éclaboussures. Et même si ce serait bien commode de pouvoir faire porter le chapeau à un seul « trader », pas facile aujourd’hui de cacher que c’est tout le système économique qui est pourri.

Pourquoi faudrait-il que ce soit aux travailleurs et aux plus pauvres de payer la note ?

Pour maintenir la consommation, il suffirait d’augmenter les salaires ! Mais cette solution répugne aux patrons et magnats de la finance. A la recherche du profit immédiat, ils préfèrent licencier que réduire leurs bénéfices.

De part et d’autre de l’Atlantique, les gouvernements proclament que les caisses sont vides. Pourtant, il y a de l’argent pour les riches. Pour enrayer la crise, Georges Bush a proposé un cadeau fiscal sous forme de remboursement d’une part de l’impôt sur le revenu. Mais ce cadeau ne profitera pas aux plus pauvres, puisque 40 % des Américains n’ont pas les moyens de payer l’impôt sur le revenu. Une mesure dans la même ligne que les 15 milliards du paquet fiscal que Sarkozy a accordé aux plus riches en France.

L’Oscar de l’hypocrisie revient quand même à la Banque centrale européenne (BCE), qui a conseillé aux gouvernements et patrons européens de ne pas augmenter les salaires pour éviter qu’il y ait trop d’inflation. La même BCE a pourtant, au risque d’une forte inflation, dilapidé plusieurs centaines de milliards d’euros pour sauver les économies des spéculateurs à la suite de l’effondrement des bourses de cet été. Quand il s’agit des écoles, de la santé, des logements sociaux, il n’y a pas d’argent, mais pour les profits, pour renflouer les banques et les spéculateurs on trouve des milliards !

Cette crise montre dramatiquement l’incapacité des capitalistes à gérer l’économie de manière rationnelle. Plutôt que d’investir, les grands actionnaires préfèrent se servir en dividendes pour les jeter dans les labyrinthes de la finance. Mais la chasse aux gains faciles ne peut pas durer éternellement et un jour ou l’autre, l’économie rappelle que les richesses proviennent de la production, c’est-à-dire de notre travail, et pas des jeux financiers en tous genres.

Pour s’opposer aux conséquences catastrophiques de la crise, il faudrait une lutte collective des travailleurs : imposer l’augmentation générale des salaires et interdire les licenciements dans un premier temps. Mais au-delà, les travailleurs doivent contrôler les mouvements financiers et les comptes des entreprises. Ce serait un premier pas pour établir une économie où ceux qui décideront de ce qu’il faut produire et en quelle quantité, seront ceux qui par leur travail sont à l’origine de toutes les richesses, et pas la minorité des exploiteurs qui se les accaparent et sèment la misère sur toute la planète.

C'est très semblable à ce que la majorité écrivait la semaine dernière, ma tendance se renforce :roll:
interluttant
 
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