Bien sûr, bon édito :smile: !
Juste peut-être une insistance sur les "yeux pour pleurer", alors que la lutte est évoquée au conditionnel plutôt qu'à l'impératif (puisqu'elle "nous coûterait moins de sacrifices que de continuer à [le] supporter" (le sytème)).
M'enfin c'est pour dire quelquechose, je ne prétends pas forcément qu'il y avait une formulation plus convainquante, pas évident :33:
Cette semaine la Fraction a fait le sien sur
L’accord dit de « modernisation du marché du travail » a écrit :En guise de « modernisation », la régression sociale
L’’accord dit de « modernisation du marché du travail » vient d’être officiellement signé ce lundi entre le MEDEF et quatre des confédérations syndicales CFDT, FO, CFTC et CGC. Seule la CGT l’a rejeté. Et il sera transformé en loi. Il est présenté comme une avancée bénéficiant tant au patronat qu’aux salariés. Cette réforme irait dans le sens de la « flexicurité » censée combiner la flexibilité pour les patrons et la sécurité pour les travailleurs. Derrière ce jargon, il s’agit d’une nouvelle attaque contre le monde du travail : une plus grande liberté de licencier pour les patrons, une aggravation de la précarité pour nous.
Un progrès, ce licenciement dit « à l’amiable » ?
Au contraire : la procédure de rupture de contrat « par consentement mutuel » , mesure phare du nouvel accord, fait passer l’idée que les licenciements sont un problème individuel, oubliant la longue liste de « plans sociaux » comme les 150 suppressions d’emplois annoncés cette semaine par Thomson à Angers. Ce sont les licenciements collectifs qui sont responsables du chômage. On voudrait nous faire croire que les travailleurs seront protégés par de nouvelles modalités d’accords individuels, tout seuls sans le moindre rapport de force, face à leurs patrons ! Cela ne pourra être que pire. Un patron pourra faire le chantage vis-à-vis de chaque travailleur qu’il veut licencier : une petite indemnité contre un départ prétendu « volontaire » qui lui évite le risque d’une riposte collective et qui prive les licenciés de toute possibilité de recours en prud’hommes contre leur mise à la porte.
Un progrès, les périodes d’essai allongées et l’assouplissement des CDI ?
Certes la période d’essai ne passe pas à 2 ans, comme pour les « contrats nouvelle embauche » (CNE) ou les « contrats première chance » (CPE) que les étudiants avaient fait remballer au précédent gouvernement. Mais elle pourra atteindre deux mois pour les ouvriers et employés, trois mois pour les techniciens. Surtout elle sera renouvelable. On voit l’avantage pour les patrons, mais pas en quoi cela favoriserait la « sécurité » de l’emploi.
D’autant que pour parachever la flexibilité, le MEDEF fait breveter maintenant le « contrat de projet », un contrat de travail précaire, dont la durée n’est pas fixée à l’avance (entre 18 et 36 mois), le patron décidant de la fin du projet et donc de votre emploi. Mise en place aujourd’hui surtout pour les ingénieurs et cadres, cette formule pourrait être étendue à d’autres plus tard, instaurant une précarité générale du travail.
Et la sécurité de travail ?
Les soi-disant contreparties pour les travailleurs restent à préciser et sont renvoyées à de prochaines négociations. On ne connaît pas le montant de la prime forfaitaire promise aux moins de 25 ans qui n’ont pas droit aux indemnités de chômage. Quant aux heures de formation auxquelles le travailleur licencié « à l’amiable » garderait ses droits, il n’en bénéficierait qu’avec l’accord du nouvel employeur.
C’est pas dans les salons que nous aurons satisfaction…
François Chérèque, secrétaire de la CFDT explique que « lorsque les partenaires sociaux font ensemble un bon diagnostic sur une situation problématique, on arrive en commun à trouver des solutions positives pour les salariés et pour les entreprises » . Bernard Thibault, de la CGT, qui a refusé de signer, se flatte malgré tout du « dialogue social » et précise que « l’activité de la CGT ne se limite pas à la mobilisation et à la protestation » .
Les attaques du patronat et du gouvernement se multiplient aujourd’hui. La riposte est urgente. Jeudi, les fonctionnaires sont appelés à une journée de grève pour leurs salaires. Elle doit être un succès. Comme les licenciements, le chômage et la précarité, la question du pouvoir d’achat est à la Une de nos préoccupations à tous. Il ne suffira pas de journées d’actions éparses, catégorie par catégorie, privé un jour et public l’autre. C’est un mouvement d’ensemble qu’il faut préparer.