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Valérie Pécresse rend sa copie sur la licence
Universités . Dotée de 730 millions d’euros sur quatre ans, la réforme vise à diminuer de moitié l’échec en premier cycle. Satisfaction mesurée des syndicats.
Un objectif : réduire de moitié le taux d’échec en 1er cycle. Et des moyens : 730 millions d’euros en quatre ans. Deux éléments constitutifs du plan « réussir en licence » qu’a présenté, hier, Valérie Pécresse. La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche refuse toujours de rencontrer communément les acteurs universitaires et l’a donc exposé aux présidents de facs d’abord, aux profs ensuite et, pour finir, aux étudiants. Engagé en juin dernier, ce chantier compte parmi ceux programmés à la suite de la loi sur les libertés et responsabilité des universités (LRU). Considéré par tous comme une urgence - 52 % des jeunes échouent en 1re année, 20 % quittent la fac sans diplôme - son lancement avait été obtenu par les organisations étudiantes.
En juillet, un groupe de travail avait été constitué pour réfléchir à la question, dont les conclusions ne dévient pas d’un iota du schéma directeur initial. La transformation s’opérera bien autour de trois axes : pédagogie, orientation et professionnalisation (lire l’Humanité d’hier).
Tutorat, réorientation…
Le contenu des enseignements, d’abord, sera rénové. Baptisée « fondamentale » et mise en oeuvre dès la rentrée prochaine, la première année de ce cycle deviendra « pluridisciplinaire » et insistera sur la culture générale, les langues étrangères et la méthode de travail. Les étudiants bénéficieront du soutien d’un « enseignant référent ».
La deuxième année, dite de « consolidation » et dont la rénovation interviendra en septembre 2009, constituera l’étape d’entrée dans la spécialisation disciplinaire. Et c’est au cours de la troisième année, dite de « spécialisation » et programmée pour 2010, que celle-ci deviendra effective, entre autres via la validation d’un stage. Chaque étudiant devrait se voir accorder, en moyenne, cinq heures hebdomadaires d’encadrement pédagogique supplémentaires au long de son premier cycle.
Concernant l’orientation, les facs auront la responsabilité « de construire avec les élèves susceptibles de les rejoindre » un parcours de formation en lien avec un projet d’insertion professionnelle. Ce travail se fera dès le lycée, dans le cadre de l’orientation active, concept développé depuis deux ans. À la prérentrée, l’étudiant signera « un contrat de réussite », contenant des engagements réciproques et prévoyant, par exemple, « la mise en place de tutorat en cas de difficultés ». Des « possibilités de réorientation », enfin, seront ouvertes dès la fin du premier semestre et en fin de première année, et les crédits seront capitalisables.
Le volet professionnalisation s’avère en revanche plus succinct qu’attendu. Comme le prévoit déjà la loi d’orientation sur l’école votée en 2005, les lycéens des filières professionnelles et technologie décrochant mention bien ou très bien au bac bénéficieront d’un accès de droit aux IUT et STS (BTS). De façon générale, ils y seront prioritaires.
Et les créations
de postes ?
Les 730 millions d’euros prévus pour financer ce plan seront débloqués entre la rentrée 2008 et celle de 2012. En attendant, et afin de permettre une mise en oeuvre anticipée de ce plan dès février prochain, les présidents de facs - désormais autonomes dans la gestion de leurs ressources - devront puiser sur leur fond de roulement pour assurer la mise en oeuvre anticipée du plan. Les organisations syndicales et associatives s’affichaient, hier, plutôt satisfaites de l’annonce. Le SGEN-CFDT, l’UNSA-éducation et l’UNEF ont toutefois exigé que les crédits débloqués se traduisent en création de postes. Seul le SNESUP-FSU se montrait critique, dénonçant, entre autres, un plan élaboré sans « réelle concertation » - il est vrai que les organisations enseignantes n’ont pas été invitées au dialogue - et « réagissant à contre-temps sur l’exigence d’un collectif budgétaire », demandé depuis juillet.
Marie-Noëlle Bertrand
Source l'humanité