Unifier les luttes

Réunions publiques, fêtes et autre...

Message par Ottokar » 10 Déc 2007, 20:50

UNIR TOUTES LES LUTTES EST UNE NÉCESSITÉ


La CGT appelle à une grève de 24 heures pour le mercredi 12 à la RATP, et le jeudi 13 à la SNCF. FO et SUD n'ont pas encore arrêté leur position. La CFTC parle du 17 décembre et la CFDT du 20. Cette dispersion est dans la suite logique de l'attitude des confédérations syndicales qui ont accepté, alors que les cheminots et les travailleurs de la RATP étaient engagés dans une même lutte pour la défense de leurs régimes de retraite, de négocier entreprise par entreprise, c'est-à-dire de les diviser. Ce n'était vraiment pas dans la ligne du "Tous ensemble" scandé dans toutes les manifestations, et qui appelle à un mouvement de l'ensemble des travailleurs, du public comme du privé.
Ce sont en effet les retraites de tous les travailleurs qui sont attaquées, pas seulement celles des régimes dits "spéciaux", puisqu'un nouvel allongement du nombre d'annuités nécessaires pour avoir droit à une retraite à taux plein est déjà annoncé pour 2008... et qu'il n'y a aucune raison pour que ça ne continue pas, si les travailleurs n'y mettent pas un coup d'arrêt. En ce qui concerne les retraites, le "travailler plus pour gagner plus" de Sarkozy signifie travailler plus longtemps (si on ne se retrouve pas au chômage avant) pour toucher des retraites de plus en plus faibles.
Tous les travailleurs, qu'ils soient du public ou du privé, ont également les mêmes problèmes de pouvoir d'achat. Et ce ne sont pas les mesures annoncées par le chef de l'Etat qui résoudront ce problème. Tout ce qu'il a à offrir aux travailleurs, c'est la possibilité (pour ceux qui en bénéficient) de pouvoir toucher plus tôt ce qui leur est dû au titre de la participation, c'est-à-dire de l'argent qu'ils ont déjà gagné. Et c'est de renoncer aux RTT et aux 35 heures - qui leur laissaient un peu de temps pour vivre - à condition que leur patron y trouve son compte et soit d'accord. C'est aussi de sacrifier leurs dimanches si leurs patrons le veulent. Mais alors que toutes les grandes entreprises affichent des bénéfices insolents, le gouvernement n'envisage absolument pas d'augmenter les salaires (pas même le Smic qui relève de sa compétence immédiate), les pensions et les retraites.
La France serait pauvre, elle serait même "en faillite" a déclaré il y a peu le Premier ministre, qui prétend qu'il serait impossible de satisfaire les revendications des classes populaires. Mais c'est un mensonge éhonté, car "la France", c'est d'un côté une petite minorité de privilégiés dont la fortune ne cesse de s'accroître et, de l'autre, les millions de travailleurs et de retraités qui vivent de plus en plus mal, l'appauvrissement des uns étant la conséquence de l'enrichissement spectaculaire des autres.
Dans cette situation où le grand patronat, avec l'aide de l'Etat, profite de la crainte du chômage pour s'en prendre aux conditions de vie et de travail de la population laborieuse, la préoccupation d'organisations syndicales dont le premier objectif serait la défense des intérêts des travailleurs, serait d'oeuvrer à unifier les luttes de ceux-ci, à préparer une contre-offensive d'ensemble du monde du travail.
La dispersion des mouvements programmés ces jours prochains par les organisations syndicales ne va évidemment pas dans ce sens-là. Mais en novembre, les cheminots et les agents de la RATP ont su faire la jonction en poursuivant leur grève jusqu'à celle de la fonction publique, et au delà. Car indépendamment de ce que veulent les confédérations syndicales, les travailleurs les plus combatifs ont un rôle à jouer pour redonner au monde du travail confiance dans sa force, dans sa capacité à changer le cours des choses.
Il faut donc que les grèves prévues les 12 et 13 décembre soient des succès, pas seulement pour faire céder le gouvernement et les directions de la RATP et de la SNCF, mais pour montrer que nombreux sont les travailleurs convaincus que ce n'est que par la lutte qu'on pourra vraiment faire reculer patronat et gouvernement.

Arlette Laguiller
Ottokar
 
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Message par lenzo » 10 Déc 2007, 22:06

a écrit :PARIS (AFP) La CGT-RATP n'appelle plus à une grève de l'ensemble du personnel mercredi dans les transports publics parisiens, mais à des "actions" perturbant faiblement le trafic comme des débrayages d'une ou deux heures ou des remises de pétition, a annoncé lundi le syndicat.

La CGT, premier syndicat à la RATP, a pris cette décision après avoir obtenu des "réponses" de la direction lors d'une rencontre vendredi sur la réforme des régimes spéciaux de retraite, précise-t-elle dans un communiqué.

Sans renoncer formellement au préavis de grève qu'elle a déposé, la CGT "invite" "l'ensemble des agents à mesurer les avancées obtenues et à mettre en oeuvre les formes d'action les plus adaptées localement".

Le communiqué mentionne "des démarches locales de motions et pétitions". Un responsable du syndicat, Jacques Eliez, a indiqué à l'AFP qu'il pourrait aussi s'agir de "débrayages d'une heure ou deux".

"Ce ne sera pas de nature à perturber fortement le trafic", a-t-il assuré.

Parmi les "réponses" apportées par la direction, la CGT cite notamment la "+détente+ du calendrier de négociations avec la tenue d'une séance supplémentaire, le 17 ou 18 décembre prochain, dite +conclusive+". A l'origine, cette séance "conclusive" devait se tenir mardi.

La CGT évoque également "la mise en place d'un +observatoire des pénibilités+" au sein de la régie de transports, "l'examen de la mise en oeuvre d'un +minimum vieillesse+", "l'ouverture de négociations sur le parcours professionnel et sur l'évolution de la grille des classifications dès janvier 2008" ou encore "l'étude annuelle du niveau des pensions entre organisations syndicales, direction et la caisse de retraites".

Avant l'annonce de la CGT, la direction de la RATP avait estimé que le préavis de grève de 24 heures déposé par le syndicat allait entraîner des perturbations, avec "60%" des rames dans le métro et le RER B, 75% en moyenne dans le RER A et "plus de 80%" des bus et tramways.

La RATP a connu en novembre 10 jours de grève contre la réforme des régimes spéciaux, soit le plus long mouvement depuis 1995 dans l'entreprise de transports d'Ile-de-France.
lenzo
 
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Message par com_71 » 11 Déc 2007, 23:22

Pareil pour la SNCF :

a écrit :CGT et CFE-CGC lèvent leurs mots d'ordre de grève à la SNCF

PARIS (Reuters) - Les syndicats qui appelaient à une grève jeudi à la SNCF ont annoncé mardi qu'ils levaient leur mot d'ordre après avoir obtenu des avancées de la direction, notamment la prolongation des négociations.

Avec cette nouvelle journée d'action, les fédérations CGT (majoritaire) et CFE-CGC voulaient peser sur les négociations en cours sur la réforme du régime spécial de retraite des cheminots.

La CGT-Cheminots a expliqué qu'elle avait obtenu que les négociations se poursuivent en 2008 et l'augmentation d'une prime pour tous les cheminots le 1er janvier.

Dans un communiqué, elle précise qu'elle "décide, notamment au vu de la détente du calendrier avec la modification du contenu de la table ronde du 14 décembre et le report de celle du 18, de lever son préavis de grève".

Le syndicat ajoute toutefois que "les négociations qui vont désormais se dérouler jusqu'en janvier et février 2008, doivent rester sous la mobilisation et le contrôle des cheminots" et "invite les organisations qui ont organisé des rassemblements locaux et régionaux durant la journée du 13, à examiner les conditions de leur maintien".

Le secrétaire national de la CFE-CGC a annoncé de son côté que sa fédération ne partirait pas en grève jeudi, soulignant en particulier que la direction de la SNCF "a accepté d'étaler les négociations sur janvier et février de manière à étudier plus sereinement la question de la pénibilité, notamment".

Seules la CFE-CGC et la CGT avaient appelé à une nouvelle grève.

Lors d'une intersyndicale qui avait tourné court la semaine dernière, FO avait proposé sans succès un mouvement reconductible et d'autres syndicats n'envisageaient pas d'action avant la fin des négociations.

Sud-Rail, qui n'avait pas été convié à cette intersyndicale, prônait également un mouvement reconductible.

Dans un communiqué, Sud-Rail a invité mardi les autres fédérations de cheminots à "reconstruire l'unité" et à participer le 12 décembre à une interfédérale.

Le syndicat a précisé qu'il proposerait à cette occasion le dépôt d'un préavis de grève reconductible à partir du 18 décembre 00h00, jour initialement prévu pour la dernière table ronde de discussions avec la direction.

Jean-Baptiste Vey et Gérard Bon

 
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Pélagiste » 13 Déc 2007, 19:31

la nouvelle version de l'Edito dans le journal !

j'ai mis en rouge les principales modifications

a écrit :Lutte Ouvrière n°2054 du 14 décembre 2007
Editorial

Une riposte unie de tous les travailleurs est nécessaire

Après avoir appelé à une grève de 24 heures pour le mercredi 12 décembre à la RATP et le jeudi 13 à la SNCF, la CGT accompagnée de la CGC ont finalement décidé de renoncer, laissant sans voix bon nombre de cheminots et d'agents des transports publics parisiens. Le fait d'avoir refusé de programmer ces grèves le même jour était déjà incompréhensible, mais lever les préavis devenait tout bonnement ridicule même si cela n'étonnait pas bon nombre de cheminots et d'agents de la RATP, qui n'attendaient rien de bon de ces appels divergents lancés par les directions syndicalesPour ajouter à la cacophonie, SUD-Rail annonçait qu'il proposerait le dépôt d'un préavis à compter du 18 décembre, la CFTC le 17 au soir ; quant à la CFDT c'est le 20 qu'elle appellerait les cheminots à 59 minutes de grève.

Cette dispersion est dans la suite logique de l'attitude des confédérations syndicales qui ont accepté, alors que les cheminots et les travailleurs de la RATP étaient engagés dans une même lutte pour la défense de leurs régimes de retraite, de négocier entreprise par entreprise, c'est-à-dire de les diviser. Ce n'était vraiment pas dans la ligne du « Tous ensemble » scandé dans toutes les manifestations, et qui appelle à un mouvement de l'ensemble des travailleurs, du public comme du privé.

Ce sont en effet les retraites de tous les travailleurs qui sont attaquées, pas seulement celles des régimes dits « spéciaux », puisqu'un nouvel allongement du nombre d'annuités nécessaires pour avoir droit à une retraite à taux plein est déjà annoncé pour 2008... et qu'il n'y a aucune raison pour que ça ne continue pas, si les travailleurs n'y mettent pas un coup d'arrêt. En ce qui concerne les retraites, le « travailler plus pour gagner plus » de Sarkozy signifie travailler plus longtemps (si on ne se retrouve pas au chômage avant) pour toucher des retraites de plus en plus faibles.

Tous les travailleurs, qu'ils soient du public ou du privé, ont également les mêmes problèmes de pouvoir d'achat. Et ce ne sont pas les mesures annoncées par le chef de l'État qui les résoudront. Tout ce qu'il a à offrir aux travailleurs, c'est la possibilité (pour ceux qui en bénéficient) de pouvoir toucher plus tôt ce qui leur est dû au titre de la participation, c'est-à-dire de l'argent qu'ils ont déjà gagné. Et c'est de renoncer aux RTT et aux 35 heures - qui leur laissaient un peu de temps pour vivre - à condition que leur patron y trouve son compte et soit d'accord. C'est aussi de sacrifier leurs dimanches si leurs patrons le veulent. Mais alors que toutes les grandes entreprises affichent des bénéfices insolents, le gouvernement n'envisage absolument pas d'augmenter les salaires (pas même le smic qui relève de sa compétence immédiate), les pensions et les retraites.

La France serait pauvre, elle serait même « en faillite » a déclaré il y a peu le Premier ministre, qui prétend qu'il serait impossible de satisfaire les revendications des classes populaires. Mais c'est un mensonge éhonté, car « la France », c'est d'un côté une petite minorité de privilégiés dont la fortune ne cesse de s'accroître et, de l'autre, les millions de travailleurs et de retraités qui vivent de plus en plus mal, l'appauvrissement des uns étant la conséquence de l'enrichissement spectaculaire des autres. Dans cette situation où le grand patronat, avec l'aide de l'État, profite de la crainte du chômage pour s'en prendre aux conditions de vie et de travail de la population laborieuse, la préoccupation d'organisations syndicales vraiment soucieuses de la défense des intérêts des travailleurs, serait d'œuvrer à unifier les luttes de ceux-ci, à préparer une contre-offensive d'ensemble du monde du travail. La dispersion des appels lancés par les directions syndicales, les reculades sans raisons, ne vont évidemment pas dans ce sens-là. Mais en novembre, les cheminots et les agents de la RATP ont su faire la jonction entre leur lutte et celle des fonctionnaires en poursuivant leur grève jusqu'à celle de la Fonction publique, et au-delà. Car indépendamment de ce que veulent les confédérations syndicales, les travailleurs les plus combatifs ont un rôle à jouer pour redonner au monde du travail confiance dans sa force, dans sa capacité à changer le cours des choses.

C'est sur cette capacité des travailleurs à aller au-delà de ce que proposent les directions syndicales qu il faudra compter à l'avenir et non sur l'absence de volonté affichée par ces dernières, qui s'ingénient à diviser les mouvements alors qu il faudrait au contraire les unifier.
Arlette LAGUILLER
Pélagiste
 
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