Bédéthèque idéale

[Bertrand]

Depuis la Rubric à brac et les dingodossiers, la BD ne fait que vivoter pour ne pas dire survivre. 

Bertrand

 

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[Matrok]

Le tome 1 du "chat du rabin" est très amusant : brutalement, le chat a acquis la parole  et veut faire sa "bar-mitsva". Suivent des discussions sans fin où il arrive à coincer le  rabin et le vieux sage, le rabin du rabin en quelque sorte... très amusant. Pas lu les autres tomes, on m'a dit que l'intérêt baisse ensuite.

oui, c'est pas faux, mais c'est assez plaisant quand même.
Je n'ai pas lu Le Chat du Rabbin de Joann Sfar, par contre je viens de lire Klezmer du même auteur. Et c'est merveilleux ! Sfar est un excellent dessinateur mais il a choisi ici de dessiner vite et sans souci de perfection ; en plus il a fait lui-même les couleurs de son livre à l'aquarelle et apparemment aussi rapidement, de même pour le texte qui est même parfois raturé ! et pourtant tout ça donne une impression d'improvisation qui fait que tout ça respire la joie de vivre, pourtant sur un sujet qui aurait pu être tragique : les périgrinations d'une bande de musiciens juifs fauchés comme les blés entre l'Ukraine et la Pologne au début du 20ème siècle, coincés entre l'antisémitisme et le poids des religieux. C'est le premier tome d'une série qui s'annonce passionante. Ca fait 112 pages et c'est édité dans la collection Bayou chez Gallimard (collection dirigée par Joann Sfar lui-même).

[faupatronim]

Une BD sympathique que je viens de lire :



Langue : Français Éditeur : Delcourt (24 août 2005)
Collection : Encrages
Format : Broché - 183 pages
ISBN : 2847894497
Dimensions (en cm) : 17 x 2 x 23
Prix : 13,95 €

Les Mauges. Une région rurale, catholique et ouvrière de l'ouest français. Les années 50. Quittant l'école au seuil de l'adolescence, des centaines de jeunes gens découvrent l'usine et ses pénibles conditions de travail. Avec l'église, elle semble être l'horizon indépassable de leur quotidien. Sur ces terres longtemps considérées comme rétives aux changements, certains d'entre eux se lancent pourtant dans l'action militante. Pourquoi ? Comment ? De l'immédiat après-guerre à l'accession de la gauche au pouvoir en 1981, Les Mauvaises Gens raconte ce désir d'émancipation collective, ses difficultés, ses limites et ses espoirs. C'est à travers l'expérience de ses propres parents et de leurs amis militants qu'Etienne Davodeau dresse ce portrait passionnant du monde ouvrier et de ses combats. Au fil de ces pages, c'est non seulement l'histoire de toute une région qui se dessine, mais aussi celle d'une France en pleine mutation.

C'est un reportage dessiné sur les parents de l'auteur : ouvriers politisés par la JOC, militants CFDT puis PS. Très bien fait et chaleureux. On y retrouve notre camps, même si ces militants sont loin des idées trotskistes !

[Apfelstrudel]

J'ai bien aimé aussi Les mauvaises gens dont parlait faupatronim.
Le même Etienne Davodeau a aussi dessiné Un homme est mort qui montre la grève des ouvriers de la reconstruction de Brest en 1950 à travers les yeux du cinéaste René Vautier, envoyé par la CGT faire un film.

[jedi69]

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?


Ca se voit que ça fait longtemps que j'ai pas lu de BD 8) En rouge, c'est qui m'ont marqué ados et ces derniers temps ... bon, ceux que j'ai lu ados faudrait que je les relise pour voir.


Cette liste !!! On dirait que je passe mon temsp dans les biblio et les trucs genre Fnac ...


Allé ...


Bonne nuit.

[Thersite]

[quote=" (Apfelstrudel @ lundi 5 novembre 2007 à 20:07"]
J'ai bien aimé aussi Les mauvaises gens dont parlait faupatronim.
Le même Etienne Davodeau a aussi dessiné Un homme est mort qui montre la grève des ouvriers de la reconstruction de Brest en 1950 à travers les yeux du cinéaste René Vautier, envoyé par la CGT faire un film.


Je recommande aussi ! V pour Vendetta d'Alan Moore est aussi très bien, de même que Le Complot de Will Eisner : l'incontournable histoire des prétendus "Protocoles des Sages de Sion" élaborés par l'Okhrana à la fin du XIXe siècle et utilisés jusqu'à l'aube du XXI pour "prouver" le complot de la "juiverie internationale pour diriger le monde (difficile d'en parler sans multiplier les guillemets -lisez-le !).
Sur le coup, il y a aussi [I]La Trilogie Nikopol d'Enki Bilal (avec Partie de chasse sur l'Etat soviétique en pleine déliquescence et Les Phalanges de l'Ordre Noir imaginant l'action terroriste d'anciens des brigades internationales contre un groupuscule franquiste dans les années 1970) et la trilogie allemande (deux traduits et publiés) Berlinoir, la première série est assez indescriptible, la seconde décrit le comportement et les comportements de la population dans une société moderne (un Berlin-Metropolis du XXe siècle) dirigée par une mafia de vampires...
Si un(e) camarade l'avait lu, j'aimerais connaître son interprétation.

[Matrok]

[quote=" (Thersite @ mardi 6 novembre 2007 à 22:51"]
... Le Complot de Will Eisner : l'incontournable histoire des prétendus "Protocoles des Sages de Sion" élaborés par l'Okhrana à la fin du XIXe siècle et utilisés jusqu'à l'aube du XXI pour "prouver" le complot de la "juiverie internationale" pour diriger le monde (difficile d'en parler sans multiplier les guillemets -lisez-le !).
Je n'ai pas lu Le Complot. Il a un peu une fâcheuse réputation, parce que c'est sensé être un bouquin d'Histoire en BD alors que apparemment Will Eisner s'est contenté de recopier certaines sources pas moins douteuses que le faux qu'il est sensé démolir. Jean-Jacques Marie en avait parlé à la dernière fête de LO, et pas en bien... Par contre, presque tout le reste de ce qu'à fait Will Eisner est recommandable : en particulier Un Contrat avec Dieu, L'appel de l'espace, New York - Life in the Big City, etc...

[ravine chien]

La BD, c'est comme la musique, ça peut être politique mais ça ne change pas grand chose. L'important c'est que ça plaise. Et moi ce qui me plait c'est

[Matrok]

Allez, je vais être super-désagréable et je m'en excuse, c'est pas que je le fasse exprès mais parfois, il y a des trucs qu'on veut dire et on arrive pas à le faire sans être désagréable. Je précise tout de suite que je n'ai pas lu Cosmik Roger et que c'est sans doute très marrant, mais...

La BD, c'est comme la musique, ça peut être politique mais ça ne change pas grand chose. L'important c'est que ça plaise. Et moi ce qui me plait c'est Cosmik Roger

La littérature c'est pareil, ça ne change pas grand chose. Guerre et Paix n'a pas fait disparaître la guerre. Idem le cinéma : les films de Ken Loach n'ont pas amené la révolution avec eux. So what ? Il faudrait juste dire que la littérature, le cinéma, la musique, sont juste là pour qu'on s'amuse ? L'art serait forcément du divertissement ? En fait il faut que ça plaise et c'est tout ?

Je sais que lorsqu'on parle d'"art" lorsqu'il s'agit de bande dessinées il y a toujours des sceptiques. Surtout qu'en France et en Belgique, la BD a longtemps été exclusivement un truc pour les gosses. Mais il y a toujours eu une BD adulte aussi, peut-être plus souvent au Japon ou aux États-Unis mais depuis les années 70 il y en a une aussi eu beaucoup en France et en Belgique (et puis ce qui était publié pour la jeunesse n'était pas forcément sans intérêt). Et puis que ce soit dans l'aire franco-belge, aux États-Unis ou au Japon il y a une industrie de la BD, c'est vrai. Mais il y a bien une industrie du cinéma et pourtant personne ne niera que Kubrick est un grand artiste, non ?

Et bien dans la bande dessinée, il y a aussi des artistes, qui ne se contentent pas de faire ce qui plait mais qui ont quelque chose à dire. Que ce qu'ils aient écrit soit politique ou pas, des gens comme Hugo Pratt, Alberto Brescia, Will Eisner, ou Edmond Baudoin, sont évidemment des artistes. Dans un premier temps on peut trouver que ce qu'ils font est bizarre, ça peut ne pas plaire, mais on gagne quelque chose à les découvrir, ou au pire on ne perd rien. En effet c'est comme la musique, apprécier la bande dessinée ça s'apprend.