Ce soir un chef d'oeuvre sur Arte 20H40

[jeug]

Moi j'ai souvent l'impression (...) Il y en a si peu.

Ah
Je savais que j'étais un mauvais cinéphile, mais là je prends une claque, car je n'ai pas du tout apprécié ces oeuvres comme toi.
Bon, c'est lequel qui convient ? Allez, je mets celui-ci, je ne l'ai jamais utilisé --> :hum:

[Vérié]

- Spartakus, de même.

Pour en revenir à Spartacus, c'est un bon film. Mais le message politique... Il est au mieux humaniste et démocratique à l'américaine, vaguement cureton pleurnichard sur la fin. Le scénariste Dalton Trumbo, comme Howard Fast, l'auteur du roman dont le film est tiré, sont des stals américains, c'est tout dire sur le plan idéologique. Certes, pour l'époque, dans le contexte d'une société encore marquée par la guerre froide et le maccarthysme, c'était très bien, mais on ne peut pas dire que le message soit révolutionnaire

[shadoko]

Barry Lindon, [...] c'est nunuche et compagnie.

C'est marrant, je pense exactement le contraire. Je crois que c'est un des films les plus cyniques que je connaisse, dans sa manière de présenter les personnages. Et il y a une ironie permanente sur les actes des protagonistes.

En passant, un truc marrant que j'ai lu: Kubrick voulait absolument rendre l'atmosphère des demeures anglaises du 18ème, alors toutes les scènes d'intérieur sont tournées en éclairage réel: à la lumière du jour ou à la chandelle, et il a utilisé une caméra spéciale qui capture assez de lumière pour réussir ça.

L'odyssée de l'espace, également, malgré un magnétisme certain, il manque l'expression des sentiments qui auraient du aller avec

L'expression de quels sentiments? :33: Je ne comprends pas tellement la remarque. J'aime plutôt ce côté sobre et angoissant quand HAL commence à déconner. Là, on sent ce que ça veut dire d'être perdu dans le vide spatial...

quand je l'ai revu, je l'ai trouvé très, très daté et passablement ennuyeux...

Là aussi, je pense exactement le contraire. C'est un des rares films de science fiction que j'ai vu qui n'a pratiquement pas pris une ride (à part quelques fauteuils un peu seventies dans le décor). Et c'est aussi un des seuls où on se sent vraiment dans l'espace (pas au sens figuré) quand on le regarde. Bien que je n'aie jamais mis les pieds bien loin de la planète, j'ai l'impression qu'il a très bien rendu l'apesanteur, le mouvement dans l'espace, etc. Il est vrai que la dernière fois que je l'ai vu, c'était à La Villette, l'été, sur un écran géant. Alors ça aide un peu par rapport au petit écran.

[Kane]

Pour répondre à Zelda :

----1953 - Fear And Desire

Premier film encore un peu maladroit.

----1955 - Le Baiser du Tueur (Killer's Kiss )

S'en dégage surtout l'intérêt de Kubrick pour les ombres et lumières et la photographie.
Ca commence à devenir sérieux.

----1956 - L'Ultime Razzia (The Killing )

Un petit chef d'oeuvre du polar qui servit d'exemple à de nombreux films ensuite, de "Usual Suspects" à "Pulp Fiction". Sterling Hayden est formidable en truand fatigué. Déjà, la mise en scène est parfaite.

----1962 - Lolita

Film controversé (comme le roman) mais à redécouvrir évidemment.
Peter Sellers offre une composition délirante qui annonce Folamour.
Mise en scène absolument merveilleuse.

----1964 - Docteur Folamour (Dr. Strangelove Or : How I Learned To Stop Worrying And Love The Bomb)

Jacquemart a bien résumé les choses. Chef d'oeuvre.

----1980 - The Shining

Re-chef d'oeuvre.
Fait d'un roman de King (à mon avis la meilleure adaptation avec le "Dead Zone" de Cronnenberg) une oeuvre purement cérébrale et multiplie le propos original par 100.
Film foisonnant d'idées extra (le labyrinthe, la photo, la machine à écrire, le barman, le générique à l'envers etc) porté par des acteurs à bouts de nerfs (Shelley Duvall et Jack Nicholson évidemment, au delà de tout côté cabotinage déjanté, même le gamin est très bien), une utilisation fabuleuse de la steadycam alors en rodage (ces couloirs, mes amis, ces couloirs), une ambiance musicale étonnante... pour tout dire, une mise en scène absolument géniale. King a détesté, raison de plus pour s'y plonger avec un délice dérangé. A voir. Revoir. Et plus si affinité.

:harhar:

[lavana]

----1956 - L'Ultime Razzia (The Killing )

Un petit chef d'oeuvre du polar qui servit d'exemple à de nombreux films ensuite, de "Usual Suspects" à "Pulp Fiction". Sterling Hayden est formidable en truand fatigué. Déjà, la mise en scène est parfaite.


Je n'aurais pas su mieux dire. Un faiseur engendre une cohorte de faiseurs.

[Thersite]

J'y vais de mon grain de sel : j'ai vu aussi :
Les Sentiers de la gloire, que j'avais aimé, mais dont je ne me rappelle pas très bien, en tout cas, je conseille aussi fortement le bouquin poignant d'Humphrey Cobb (malheureusement plus édité en français, les bouquinistes sont vos amis !) ;
Orange mécanique : beau film, avec une structure où -je pense- toute la seconde partie reprend la première après le parcours initiatique du "héros", avec une bande-son marquante ;
Dr Folamour, ou comment j'ai appris à aimer la bombe et à ne plus m'en faire -> comédie très marrante (avec plusieurs bons acteurs -remarquer le talent de Peter Sellers qui doit y tenir 4 rôles si ma mémoire est bonne- ) sur la bombe nucléaire avec une ambiance très "absurdité de la guerre froide" qui ne respecte pas vraiment les canons du genre (

If a man learns the news that nuclear annihilation is nigh, when he is in his office, the result is a documentary ; when he's in his living room, it's a social drama ; when he's in the bathroom, it's a comedy !

) ;
2001 Odyssée de l'espace : un film marquant, lent alors qu'il couvre quelques millénaires d'évolution humaine ! De belles séquences, un huis-clos spatial intéressant avec HAL, des scènes à prendre au second degré (l'anniversaire ridicule) et une fin psychédélico-... bref, une fin. Au moins le film montre que la science-fiction peut-être autre chose que des lutins en caoutchouc verts aux gros crânes adeptes des flatulences terriennes qui voyagent dans des soucoupes volantes toujours floues sur les clichés... C'est à des années-lumières devant les Independence Day, Men in black and co !
Full Metal Jacket : tout le monde a dû le voir sur Arte dernièrement... la seconde partie est nettement moins marquante et réussie que le début avec le conflit entre l'instructeur, "Guignol" et "Baleine"...
Pour Spartacus, il me semble que Kubrick a plus ou moins désavoué ce film -dont il n'était pas réalisateur- qui est un péplum honnête (j'ai bien moins accroché à Gladiator) donc hors-sujet ici ;
En revanche, il faut voir Shining, même si le film "trahit" le bouquin selon les puristes (c'était déjà le cas pour Orange mécanique, dont le film tronque totalement le dernier chapitre d'Anthony Burgess), c'est un chef d'oeuvre qui montre une mise en scène de la terreur et de la folie avec des lieux très éclairés, dans un environnement familier et une tension croissante et un Jack Nicholson parfait !
Barry Lyndon est également très agréable, accessible, avec une musique obsédante (encore une fois !) et un personnage principal courageux/inconscient, ambitieux et opportuniste, comme le Bel-Ami de Maupassant ;
Eyes Wide Shut est probablement inférieur à ses prédécesseurs, l'histoire de Tm Cruise plongé dans les milieux bourgeois-libertins du XXe siècle ne m'emballant pas plus que ça, mais la scène de la réception masquée, Nicole Kidman et d'autres éléments sauvent le film...
En revanche, j'ai été très déçu par la reprise du projet d'Intelligence Artificielle par Spielberg qui en a fait un film mièvre à images de synthèse toutes moches (les extra-terrestres de la fin ! -mais forcément, quand on fait Transformers...) alors que l'hisoire et quelques scènes telles que la traque des robots, la scène de lynchage par des patriotes pro-organiques qu'on croirait sortis du KKK laissaient espérer un bon film... Tant pis ! :rocketwhore:

Je viens de me rendre compte que comme d'habitude, je viens de produire un commentaire à chaud brouillon et illisible... désolé !
Que pensez-vous des autres films, et notamment de Lolita que je n'ai pas encore vu ?

[Kane]

Pour "Full Metal Jacket", le film gagne en valeur lorsqu'on le rapproche de la filmographie de Kubrick. Bon, comme d'habitude, la mise en scène est d'une parfaite géométrie (quelle utilisation à nouveau de la steadycam), le film est basé sur les dualités diverses (le born to kill du casque opposé au symbole peace and love, le classissisme de la 1ere partie au bordel de la seconde etc) et le dernier tiers reste l'une des reprsentations guerrière les plus effrayantes montrées au cinéma avec le final de "voyage au bout de l'enfer" peut-être. Le film est sorti en même temps que "Platoon" et je trouve qu'il vieillit nettement mieux.

[Faber]

Le film est sorti en même temps que "Platoon" et je trouve qu'il vieillit nettement mieux.

Pas d'accord, pour moi c'est platoon le must sur le vietnam, notamment pour le ressenti à la fin du film. Mais les deux films ont des messages très proches.