Chers amis,
Pour ma première intervention, je souhaite me présenter en quelques mots. Je suis cadre salarié dans le secteur de l'industrie informatique, victime comme beaucoup de l'aggravation des conditions de l'esclavagisme salarié.
A l'adolescence, j'ai adhérer spontanément aux idéaux du marxisme et je me suis engagé à l'époque au PCF au début des années 80. Je n'avais pas à l'époque la conscience de la dérive social démocrate de cette formation. J'ai cru naïvement comme beaucoup que l'on pouvait renverser la bourgeoisie et le capitalisme par les élections ? Après plusieurs années de défaites électorales du PCF, ainsi que la déception face à l'impuissance du PCF pour faire pression sur la social démocratie au pouvoir, j'ai commis l'erreur de me désengager durant plus de quinze ans, car désabusé par le manque de conscience de classe de la pluspart des salariés qui s'imaginent naivement qu'ils pourront un jour profiter du système...Avec le recul, j'ai commis une erreur d'avoir abandonner le combat.
Bien que n'étant pas trotskyste et ayant même quelques réserves sur les analyses de LO sur le bilan des régimes de l'ancien bloc des pays socialistes, je me suis toujours senti proche des messages de votre organisation. Je suis donc depuis toujours un de vos électeurs sans pour autant être "trotskyste".
Indépendamment des divergences que l'on peut avoir sur l'analyse de l'échec des tentatives d'instaurer le socialisme suite à la première révolution initiée en Russie, et de la restauration d'un capitalisme sauvage dans ces même pays, j'estime que nous avons tous un seul ennemi de classe: La bourgeoisie et ses alliés.
Bien sur, sans sectarisme et à priori, je comprend et partage la conviction qu'il faut tenter de comprendre pourquoi cela n'a pas marché, ce qui était négatif et positif, afin que si par bonheur une situation révolutionnaire permettrait en France ou dans un pays avancé, la prise du pouvoir par un mouvement communiste, celui-ci réussisse enfin durablement, pour en finir avec un système barbare et inhumain. Il n'est pas dit que cela serait si simple pour réussir ce projet ? Quelque soit les critiques que l'on peut formulé à l'égard du régime à Cuba, je vous fait remarquer que chacun sait qu'il fait quand même mieux vivre pour les plus modestes dans ce pays, que pour les SDFs et les millions de pauvres qui vivent dans nos pays riches...qui ont la chance ultime d'avoir la liberté de choisir parmi dix ou douze candidats aux élections présidentielles de leur rêve...tout les cinq ans...en France, par exemple...Pas plus tard qu'hier soir, j'ai été révolté par l'image d'un homme qui dormait sur le pavé à Montreuil (93)...Je trouve cela d'autant plus choquant dans un pays ou des très riches s'organisent pour éviter de payer le moins d'impôts possibles ! Lorsque je vois ce cortège de misères, je ressens un mélange de révoltes et aussi un peu de désespoirs face à l'inertie de l'histoire !
La principale affinité que j'ai également avec votre organisation est qu'elle reste attaché aux fondamentaux du marxisme léninisme et notamment n'a pas abandonné "la dictature du prolétariat", auquel je suis profondément attaché, car je ne crois pas du tout à l'idée que la classe dominante abandonnera ses privilèges sans réaction ! Il faut accepter à mon sens le fait que le prolétariat devra imposer son pouvoir aux autres couches sociales de la société !
Après l'analyse des résultats électoraux, et l'extra ordinaire influence de la petite bourgeoisie en France, je suis convaincu aujourd'hui que seul un soulèvement des masses et du prolétariat au sens large du terme avec pour objectif le renversement de la légalité bourgeoise, permettra un changement de régime. Idéalement un deuxième mai 1968, mais cette fois avec la volonté d'aller jusqu'au bout ! Les attaques violentes de la bourgeoisie contre les quelques avancées sociales, constituerons elle, peut être, un facteur déclenchant ?
Une révolution a toujours été un acte de violence par laquelle une classe sociale en renverse une autre...J'imagine que je n’apprends rien à personne ici ...La ou je rejoindrais les critiques des trotskystes sous réserve d'avoir bien compris, est que cela engendre une société plus humaine en évitant les dérives des experiences passées ? Mais la critique est facile, par contre lorsque l'on est en situation, ce n'est pas dit que cela soit si simple à appliquer dans les faits pour les futures dirigeants qui auront cette responsabilités...
Donc je vous soutient, et sans devenir adhérent, j'ai bien l'intention au cas par cas d'être présent à vos côtés...
Fraternelles salutations