(Wapi @ samedi 27 octobre 2007 à 13:09 a écrit : Donc, on veut bien des faits précis, tirés d'articles précis de LO sur ces sujets, ainsi qu'une analyse parfaitement juste, sinon, ça reste encore une fois des accusations gratuites ...
Bien sur, pour démontrer mon point de vue, une analyse précise et chiffrée serait nécessaire. Je n'en disconviens pas. Ca demande du travail. Si j'ai le temps, je chercherai quelques éléments précis.
Mais je me permets de te faire remarquer que l'analyse de la LDC citée n'est pas plus précise, ni plus étayée que ma critique.
- Vérié
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"Les Chinois vont nous bouffer"
par Vérié » 27 Oct 2007, 13:19
par Wapi » 27 Oct 2007, 13:25
Les USA n'ont pas de revendication territoriale sur Cuba, à la différence de la Chine sur Taïwan.
La Chine est un Etat qui compte dans les relations marchandes internationales et la diplomatie ? C'est sûr, c'est quand même un cinquième de la population mondiale, rien d'étonnant.
De là à en faire une super-puissance ou une quelconque menace pour l'équilibre impérialiste actuel, il y a un pas que je ne franchirai pas.
Ca fait trop longtemps qu'on nous fait le coup du péril jaune ou sur ce qui arrivera "quand la Chine s'éveillera".
On ne rentre pas comme ça dans la cour des grands, industriels et militaire.
Le secteur recherche et innovation de la production industrielle chinoise est très en retard par rapport aux autres grandes puissances, regarde le nombre de brevets déposés chaque année.
Et puis le boom économique est fragilisé par la situation sociale. Ce boom appauvrit la population dans son ensemble, car très peu nombreux sont ceux qui en profitent tandis que bien davantage sont précipités dans une misère noire, ce qui suscite de fortes tensions qui fragilisent le "colosse". Quand l'économie américaine était en croissance cela n'avait rien à voir par exemple.
Et les capitaux chinois qui sont aux Etats-Unis n'ont toujours pas été massivement rapatriés pour être investis par les capitalistes chinois dans le "développement durable" 8) de l'économie capitaliste chinoise pour le profit de la bourgeoisie chinoise, afin de pouvoir songer à disputer sérieusement le leadership mondial de l'impérialisme aux USA.
La Chine est un Etat qui compte dans les relations marchandes internationales et la diplomatie ? C'est sûr, c'est quand même un cinquième de la population mondiale, rien d'étonnant.
De là à en faire une super-puissance ou une quelconque menace pour l'équilibre impérialiste actuel, il y a un pas que je ne franchirai pas.
Ca fait trop longtemps qu'on nous fait le coup du péril jaune ou sur ce qui arrivera "quand la Chine s'éveillera".
On ne rentre pas comme ça dans la cour des grands, industriels et militaire.
Le secteur recherche et innovation de la production industrielle chinoise est très en retard par rapport aux autres grandes puissances, regarde le nombre de brevets déposés chaque année.
Et puis le boom économique est fragilisé par la situation sociale. Ce boom appauvrit la population dans son ensemble, car très peu nombreux sont ceux qui en profitent tandis que bien davantage sont précipités dans une misère noire, ce qui suscite de fortes tensions qui fragilisent le "colosse". Quand l'économie américaine était en croissance cela n'avait rien à voir par exemple.
Et les capitaux chinois qui sont aux Etats-Unis n'ont toujours pas été massivement rapatriés pour être investis par les capitalistes chinois dans le "développement durable" 8) de l'économie capitaliste chinoise pour le profit de la bourgeoisie chinoise, afin de pouvoir songer à disputer sérieusement le leadership mondial de l'impérialisme aux USA.
- Wapi
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par Vérié » 28 Oct 2007, 11:43
Extrait de Wikipedia
"En juillet 2007, la Chine est la quatrième puissance économique mondiale derrière les États-Unis, le Japon et l'Allemagne, avec un PIB nominal de 2 668 milliards de dollars en 20062. C'est la deuxième puissance économique mondiale en utilisant la parité de pouvoir d'achat (PIB de 10 000 milliards de dollars environ)."
Par ailleurs, La Chine a envoyé voici deux jours son premier satellite dans l'espace, entrant ainsi dans le "club des puissances spaciales". (Ce qui inquiète les Etats-Unis en raison des applications militaires possibles.) Cet exemple montre qu'il n'y a pas, en Chine, que des esclaves cousant des vêtements 12 heures par jours.
Certes, l'Etat chinois concentre des capitaux considérables dans la recherche spatiale, comme dans tout ce qui peut contribuer à renforcer sa puissance militaire... comme le faisait d'ailleurs l'URSS. Mais il est curieux de voird es Trotskystes qui, après avoir longtemps surestimé la croissance de l'économie soviétique, sousestimer la croissance de l'économie chinoise, largement reconnue aujourd'hui. Sauf semble-t-il par l'auteur de l'article de la LDC et Wapi. Alors bien sur, on peut dire que cette croissance est fragile etc Mais on peut en dire autant, pour des raisons différentes, de la croissance de la plupart des pays !
ARGUMENTS REACS ET REFORMISTES
Pour en revenir au sujet du fil. "Les Chinois vont nous bouffer". Il ne s'agit pas de dire que l'économie chinoise ne se développe pas et ne concurrence pas l'économie française dans certains domaines. (Entre parenthèse, les entreprises chinoises sont en train de supplanter les Françaises dans divers pays africains comme le Cameroun...) Il ne s'agit donc pas de nier la réalité.
Ce que nous devons dire, c'est :
-Nos patrons sont bien assez riches pour nous payer convenablement avec tout ce qu'ils ont accumulé. Et si notre patron particulier ne le peut pas, par exemple s'il délocalise, c'est à l'Etat et à l'ensemble des patrons de nous payer et de nous trouver du travail. Et surtout pas des arguments du genre "Notre entreprise est rentable, nous avons un savoir-faire que n'ont pas les Chinois (ou les Tchèques), mais elle est mal gérée etc" Discours fréquent de la CGT.
-La Chine se développe et pique des parts de marché aux patrons français, oui, et alors ? Ce n'est pas notre problème. Les patrons dirigent cette société, qu'ils se débrouillent ou laisse la place aux travailleurs. Et, ce qu'il faudrait aujourd'hui, c'est une planification de l'économie en fonction des besoins de la population. Il n'y a pas de solution dans le cadre de ce système, et surtout pas celle de vouloir battre les Chinois économiquement, et pourquoi pas militairement demain !
"En juillet 2007, la Chine est la quatrième puissance économique mondiale derrière les États-Unis, le Japon et l'Allemagne, avec un PIB nominal de 2 668 milliards de dollars en 20062. C'est la deuxième puissance économique mondiale en utilisant la parité de pouvoir d'achat (PIB de 10 000 milliards de dollars environ)."
Par ailleurs, La Chine a envoyé voici deux jours son premier satellite dans l'espace, entrant ainsi dans le "club des puissances spaciales". (Ce qui inquiète les Etats-Unis en raison des applications militaires possibles.) Cet exemple montre qu'il n'y a pas, en Chine, que des esclaves cousant des vêtements 12 heures par jours.
Certes, l'Etat chinois concentre des capitaux considérables dans la recherche spatiale, comme dans tout ce qui peut contribuer à renforcer sa puissance militaire... comme le faisait d'ailleurs l'URSS. Mais il est curieux de voird es Trotskystes qui, après avoir longtemps surestimé la croissance de l'économie soviétique, sousestimer la croissance de l'économie chinoise, largement reconnue aujourd'hui. Sauf semble-t-il par l'auteur de l'article de la LDC et Wapi. Alors bien sur, on peut dire que cette croissance est fragile etc Mais on peut en dire autant, pour des raisons différentes, de la croissance de la plupart des pays !
ARGUMENTS REACS ET REFORMISTES
Pour en revenir au sujet du fil. "Les Chinois vont nous bouffer". Il ne s'agit pas de dire que l'économie chinoise ne se développe pas et ne concurrence pas l'économie française dans certains domaines. (Entre parenthèse, les entreprises chinoises sont en train de supplanter les Françaises dans divers pays africains comme le Cameroun...) Il ne s'agit donc pas de nier la réalité.
Ce que nous devons dire, c'est :
-Nos patrons sont bien assez riches pour nous payer convenablement avec tout ce qu'ils ont accumulé. Et si notre patron particulier ne le peut pas, par exemple s'il délocalise, c'est à l'Etat et à l'ensemble des patrons de nous payer et de nous trouver du travail. Et surtout pas des arguments du genre "Notre entreprise est rentable, nous avons un savoir-faire que n'ont pas les Chinois (ou les Tchèques), mais elle est mal gérée etc" Discours fréquent de la CGT.
-La Chine se développe et pique des parts de marché aux patrons français, oui, et alors ? Ce n'est pas notre problème. Les patrons dirigent cette société, qu'ils se débrouillent ou laisse la place aux travailleurs. Et, ce qu'il faudrait aujourd'hui, c'est une planification de l'économie en fonction des besoins de la population. Il n'y a pas de solution dans le cadre de ce système, et surtout pas celle de vouloir battre les Chinois économiquement, et pourquoi pas militairement demain !
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par Wapi » 28 Oct 2007, 12:12
Verié
C'est trop d'honneur.
Je ne nie pas "la croissance de l'économie chinoise", je doute fort que les chinois en viennent rapidement à nous "bouffer" ni à perturber le jeu mondial de la domination US et de ses affidés européens car cette croissance se fait sur le mode des dragons asiatiques qu'on a vu s'écrouler. La Chine est plus grosse, c'est tout.
Je pense aussi que s'ils constituent la moindre menace, ils se feront rappeler à l'ordre comme il faut, y compris sur le terrain militaire.
a écrit :Sauf semble-t-il par l'auteur de l'article de la LDC et Wapi.
C'est trop d'honneur.
Je ne nie pas "la croissance de l'économie chinoise", je doute fort que les chinois en viennent rapidement à nous "bouffer" ni à perturber le jeu mondial de la domination US et de ses affidés européens car cette croissance se fait sur le mode des dragons asiatiques qu'on a vu s'écrouler. La Chine est plus grosse, c'est tout.
Je pense aussi que s'ils constituent la moindre menace, ils se feront rappeler à l'ordre comme il faut, y compris sur le terrain militaire.
- Wapi
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par Vérié » 28 Oct 2007, 12:33
(Wapi @ dimanche 28 octobre 2007 à 12:12 a écrit : Je pense aussi que s'ils constituent la moindre menace, ils se feront rappeler à l'ordre comme il faut, y compris sur le terrain militaire.
Ca, c'est évidemment possible, et ça constitue meme un risque assez grave. C'est un peu ce qui s'est passé avec le Japon dans les années 40 : les Etats-unis ont essayé de l'asphyxier et l'ont acculé à la guerre.
Pourtant, pendant longtemps, quand on parlait de l'économie japonaise, on ironisait en parlant des "montres vendues au kilo" et plus récemment des voitures de basse qualité - alors que Toyota est aujourd'hui le plus grand trust automobile mondial et que ses voitures comptent (parait-il, je ne fais pas de pub) parmi les plus fiables...
Mais une guerre avec la Chine, qui possède la bombe H, l'Impérialisme américain hésitera probablement et commencera sans doute par des mesures de rétorsion économique...
- Vérié
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par pedro » 28 Oct 2007, 16:29
Voici un extrait du clt du 27 janvier 1986 : LaChine nouvelle superpuissance économique ou développement du sous-développement - chapitre : la Chine, atelier des pays riches.
http://img131.imageshack.us/img131/9259/photo002kk9.jpg
J'ai choisi cet extrait qui me semble plutôt parlant. Comme quoi, les copains qui rédigent les articles de journaux, les exposés, ne se contentent pas de postulats de base.
Dans le même genre, il y a peu, on a pu lire des articles de journaux concernant des jouets, et non des moindres, puisqu'il s'agissait de la poupée barbie, entre autres, fabriqués en Chine, pour le compte de la très américaine société mattel. plusieurs milliers de ces jouets avaient été rappelés, pour défaut de fabrication, ou parce que la peinture employée était dangereuse. Cela illustre bien ce qu'est la Chine, pour les grandes puissances impérialistes et leurs trusts : comme dit plus haut : l'atelier des pays riches.
http://img131.imageshack.us/img131/9259/photo002kk9.jpg
J'ai choisi cet extrait qui me semble plutôt parlant. Comme quoi, les copains qui rédigent les articles de journaux, les exposés, ne se contentent pas de postulats de base.
Dans le même genre, il y a peu, on a pu lire des articles de journaux concernant des jouets, et non des moindres, puisqu'il s'agissait de la poupée barbie, entre autres, fabriqués en Chine, pour le compte de la très américaine société mattel. plusieurs milliers de ces jouets avaient été rappelés, pour défaut de fabrication, ou parce que la peinture employée était dangereuse. Cela illustre bien ce qu'est la Chine, pour les grandes puissances impérialistes et leurs trusts : comme dit plus haut : l'atelier des pays riches.
- pedro
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par Vérié » 28 Oct 2007, 16:47
(pedro @ dimanche 28 octobre 2007 à 16:29 a écrit : Voici un extrait du clt du 27 janvier 1986 : LaChine nouvelle superpuissance économique ou développement du sous-développement - chapitre : la Chine, atelier des pays riches.
http://img131.imageshack.us/img131/9259/photo002kk9.jpg
Quand on part comme LO d'une idée préconçue, à savoir que la Chine ne peut pas sortir du sous-développement, on peut toujours trouver des anecdotes de ce genre pour essayer de justifier son point de vue.
Mais cette anecdote de souris ne reflète aujourd'hui ni la situation de la Chine, ni surtout la TENDANCE. La Chine sort de plus en plus de son rôle d'assembleur et d'atelier de main d'oeuvre. Je rechercherai des chiffres plus probants que des anecdotes, mais c'est un fait constaté par tous les "observayeurs spécialisés". Et les économistes bourgeois et les journalistes sont peut-etre pour une bonne part des canailles, mais ce ne sont pas tous des crétins pour autant. Car ceux pour qui ils écrivent ont besoin de connaitre la vérité. Les fantasmes sur le péril jaune ne les intéressent pas.
Dans les années soixante, l'OCI trouvait aussi toutes sortes d'anecdotes pour expliquer que "les forces productives ont cessé de croitre" et le PCF ne manquait pas non plus d'anecdotes pour étayer sa théorie de la "paupérisation absolue des masses"...
- Vérié
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par Vérié » 28 Oct 2007, 16:59
Puisque tu apprécies les histoires chinoises, Pédro, en voici une un peu plus parlante que cette anecdote de souris reproduite dans la LDC !
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Technologie: l'appétit sans limites du chinois Huawei
Par Pierre Haski (Rue89) 22H50 30/09/2007
Avez-vous déjà entendu le nom de Huawei? Si la réponse est négative, vous feriez bien de le retenir. Surtout si vous êtes un salarié du groupe Alcatel-Lucent... Huawei est un équipementier télécom chinois qui grandit à un rythme quatre à cinq fois plus rapide que la Chine elle-même, c'est-à-dire très très vite.
Dernier signe de cette croissance efferénée, Huawei va entrer dans le capital de l'Américain 3Com, ancienne gloire de la Silicon Valley, aujourd'hui en difficultés. Le principal repreneur de cette entreprise technologique, pour un montant de 2,2 milliards de dollars, est la société de gestion Bain, avec Huawei comme actionnaire minoritaire à un niveau encore inconnu. Mais il est évident que Bain est mis en avant pour éviter une réaction négative du Congrès américain face à la reprise d'une entreprise technologique par un Chinois, à l'image de ce qui s'était produit lorsque le pétrolier chinois CNOOC avait voulu racheter l'Américain Unocal en 2005, et avait dû y renoncer en raison du climat politique. L'accord de rachat de 3Com reste en effet soumis à un feu vert politique.
Huawei a un parcours stupéfiant. Né dans le giron de l'armée chinoise (son fondateur, Ren Zhengfei, est un ancien officier de l’armée populaire de libération), cette société dont on a du mal à savoir si elle est vraiment privée ou publique, a connu une croissance vertigineuse (50 à 60% par an), au point de menacer la position des anciens maîtres du marché international, Alcatel, Nortel ou autres Cisco. Et la montée des Chinois Huawei ou ZTE fait partie des motivations de la fusion Alcatel-Lucent, qui n'a jusqu'ici pas produit les résultats escomptés.
J'avais été intrigué, il y a quelques années, lorsque Huawei avait remporté un contrat en France pour un réseau de fibre optique pour Free, battant Alcatel, pourtant numéro un mondial de la fibre optique, dans son propre pays. Je m'étais rendu au QG de Huawei à Shenzhen, dans le sud de la Chine, et là, stupéfaction: un campus à l'américaine, avec des jardiniers coupant les rosiers, de magnifiques bâtiments d'architecte, des bus entiers d'ingénieurs venus du monde entier pour se former au matériel de la société, et des milliers de chercheurs travaillant pour l'équivalent de 200 ou 300 euros par mois...
La montée en puissance de Huawei ne doit rien au hasard. Elle relève d'une stratégie nationale très "gaullienne", consistant à faire émerger des "champions nationaux" dans tous les secteurs. S'appuyant sur un marché intérieur des télécoms devenu le premier au monde, Huawei a d'abord conquis les marchés étrangers négligés par les géants du secteur (genre Birmanie, Soudan, Tadjikistan...), avant de s'attaquer au monde industrialisé. Enregistrant quelques succès en Allemagne, en Grande Bretagne ou en France.
Faisant de plus en plus son apparition dans la cour des grands, Huawei a besoin de relais de croissance. La prise de contrôle de 3Com, quelques mois seulement après l'échec d'une joint venture avec cette société américaine afin de commercialiser ses produits aux Etats-Unis, lui ouvre en partie les portes de l'Amérique. Et met Huawei en concurrence frontale avec Cisco, l'entreprise américaine qui l'avait accusé il y a quelques années de plagiat sur quelques brevets...
_______________________________________________________________
JE SOULIGNE CE PASSAGE (V)
Huawei symbolise de manière éclatante l'ambition chinoise de ne pas rester un sous-traitant de l'économie mondialisée, de ne pas se cantonner au t-shirt à un euro dans lequel les Occidentaux espéraient la laisser, mais à occuper tout l'échelle de la technologie, jusqu'à la plus haute marche.
____________________________________________________________________
Coincidence, au même moment la Chine annonce le lancement de son "fonds souverain", le China Investment Corp. (CIC), doté de la bagatelle de 200 milliards de dollars, destiné à faire fructifier une (modeste) partie des réserves monétaires de l'Etat chinois (1300 milliards de dollars). Modelé sur Temasek, le fonds singapourien, il rejoint cette nouvelle tendance de la finance mondial: les fonds contrôlés par des Etats (Norvège, momarchies pétrolières du Golfe, Russie...) qui jouent un rôle croissant dans les fusions et acquisitions internationales. Avec ses géants industriels et son fonds souverain, la Chine part à l'assaut.
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Technologie: l'appétit sans limites du chinois Huawei
Par Pierre Haski (Rue89) 22H50 30/09/2007
Avez-vous déjà entendu le nom de Huawei? Si la réponse est négative, vous feriez bien de le retenir. Surtout si vous êtes un salarié du groupe Alcatel-Lucent... Huawei est un équipementier télécom chinois qui grandit à un rythme quatre à cinq fois plus rapide que la Chine elle-même, c'est-à-dire très très vite.
Dernier signe de cette croissance efferénée, Huawei va entrer dans le capital de l'Américain 3Com, ancienne gloire de la Silicon Valley, aujourd'hui en difficultés. Le principal repreneur de cette entreprise technologique, pour un montant de 2,2 milliards de dollars, est la société de gestion Bain, avec Huawei comme actionnaire minoritaire à un niveau encore inconnu. Mais il est évident que Bain est mis en avant pour éviter une réaction négative du Congrès américain face à la reprise d'une entreprise technologique par un Chinois, à l'image de ce qui s'était produit lorsque le pétrolier chinois CNOOC avait voulu racheter l'Américain Unocal en 2005, et avait dû y renoncer en raison du climat politique. L'accord de rachat de 3Com reste en effet soumis à un feu vert politique.
Huawei a un parcours stupéfiant. Né dans le giron de l'armée chinoise (son fondateur, Ren Zhengfei, est un ancien officier de l’armée populaire de libération), cette société dont on a du mal à savoir si elle est vraiment privée ou publique, a connu une croissance vertigineuse (50 à 60% par an), au point de menacer la position des anciens maîtres du marché international, Alcatel, Nortel ou autres Cisco. Et la montée des Chinois Huawei ou ZTE fait partie des motivations de la fusion Alcatel-Lucent, qui n'a jusqu'ici pas produit les résultats escomptés.
J'avais été intrigué, il y a quelques années, lorsque Huawei avait remporté un contrat en France pour un réseau de fibre optique pour Free, battant Alcatel, pourtant numéro un mondial de la fibre optique, dans son propre pays. Je m'étais rendu au QG de Huawei à Shenzhen, dans le sud de la Chine, et là, stupéfaction: un campus à l'américaine, avec des jardiniers coupant les rosiers, de magnifiques bâtiments d'architecte, des bus entiers d'ingénieurs venus du monde entier pour se former au matériel de la société, et des milliers de chercheurs travaillant pour l'équivalent de 200 ou 300 euros par mois...
La montée en puissance de Huawei ne doit rien au hasard. Elle relève d'une stratégie nationale très "gaullienne", consistant à faire émerger des "champions nationaux" dans tous les secteurs. S'appuyant sur un marché intérieur des télécoms devenu le premier au monde, Huawei a d'abord conquis les marchés étrangers négligés par les géants du secteur (genre Birmanie, Soudan, Tadjikistan...), avant de s'attaquer au monde industrialisé. Enregistrant quelques succès en Allemagne, en Grande Bretagne ou en France.
Faisant de plus en plus son apparition dans la cour des grands, Huawei a besoin de relais de croissance. La prise de contrôle de 3Com, quelques mois seulement après l'échec d'une joint venture avec cette société américaine afin de commercialiser ses produits aux Etats-Unis, lui ouvre en partie les portes de l'Amérique. Et met Huawei en concurrence frontale avec Cisco, l'entreprise américaine qui l'avait accusé il y a quelques années de plagiat sur quelques brevets...
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JE SOULIGNE CE PASSAGE (V)
Huawei symbolise de manière éclatante l'ambition chinoise de ne pas rester un sous-traitant de l'économie mondialisée, de ne pas se cantonner au t-shirt à un euro dans lequel les Occidentaux espéraient la laisser, mais à occuper tout l'échelle de la technologie, jusqu'à la plus haute marche.
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Coincidence, au même moment la Chine annonce le lancement de son "fonds souverain", le China Investment Corp. (CIC), doté de la bagatelle de 200 milliards de dollars, destiné à faire fructifier une (modeste) partie des réserves monétaires de l'Etat chinois (1300 milliards de dollars). Modelé sur Temasek, le fonds singapourien, il rejoint cette nouvelle tendance de la finance mondial: les fonds contrôlés par des Etats (Norvège, momarchies pétrolières du Golfe, Russie...) qui jouent un rôle croissant dans les fusions et acquisitions internationales. Avec ses géants industriels et son fonds souverain, la Chine part à l'assaut.
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par Vérié » 28 Oct 2007, 17:59
ECONOMIE CHINOISE : QUELQUES ELEMENTS
Voici une série de liens avec des articles sur l'économie chinoise. Il serait facile d'en extraire quelques chiffres et quelques anecdotes (à la manière de la souris de la LDC). Il me semble préférable d'engager ceux qui s'intéressent au sujet à lire, ou au moins à parcourir, ces articles.
__________
Lien avec une long article sur le développement de la technologie chinoise
http://www.cefc.com.hk/fr/pc/articles/art_..._art_ligne=8301
Autre lien :
http://www.ambafrance-cn.org/spip.php?article623&lang=fr
Lien avec article : ¨Production automobile : la Chine passe devant l’Allemagne »
http://www.euractiv.com/fr/transport/produ.../article-165706
Lien avec l’article : Une partie de l’Airbus fabriquée en Chine
http://www.aujourdhuilachine.com/article.asp?IdArticle=773
Lien avec l’article
La Chine produit 15 % de l’acier mondial
http://french.people.com.cn/french/200107/...0710_48106.html
Lien avec l’article
La production navale de la Chine a dépassé celle de l’Allemagne
http://www.chinafrique.com/zf-2005/2005-03/2005.03-bus-4.htm
Lien avec un article sur la recherche scientifique en Chine
http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_c...ference_206.htm
Voici une série de liens avec des articles sur l'économie chinoise. Il serait facile d'en extraire quelques chiffres et quelques anecdotes (à la manière de la souris de la LDC). Il me semble préférable d'engager ceux qui s'intéressent au sujet à lire, ou au moins à parcourir, ces articles.
__________
Lien avec une long article sur le développement de la technologie chinoise
http://www.cefc.com.hk/fr/pc/articles/art_..._art_ligne=8301
Autre lien :
http://www.ambafrance-cn.org/spip.php?article623&lang=fr
Lien avec article : ¨Production automobile : la Chine passe devant l’Allemagne »
http://www.euractiv.com/fr/transport/produ.../article-165706
Lien avec l’article : Une partie de l’Airbus fabriquée en Chine
http://www.aujourdhuilachine.com/article.asp?IdArticle=773
Lien avec l’article
La Chine produit 15 % de l’acier mondial
http://french.people.com.cn/french/200107/...0710_48106.html
Lien avec l’article
La production navale de la Chine a dépassé celle de l’Allemagne
http://www.chinafrique.com/zf-2005/2005-03/2005.03-bus-4.htm
Lien avec un article sur la recherche scientifique en Chine
http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_c...ference_206.htm
- Vérié
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par Vérié » 28 Oct 2007, 19:41
Lien avec un article de Convergences (Fraction minoritaire de LO).
Ce très long article est un peu plus nuancé que celui de la LDC, mais il défend sur le fond le même point de vue : la Chine ne peut pas sortir du sous-développement.
http://www.convergencesrevolutionnaires.or...recherche=chine
Il faut donc s'entendre sur ce qu'on entend par "sortir du sous-développement". Il est clair que le niveau de vie des travailleurs chinois n'a strictement aucune chance de rattraper celui des travailleurs nordaméricains ou européens dans un avenir prévisible. Il est tout aussi clair que le développement de la Chine laisse et laissera à l'écart des régions entières et des centaines de millions d'hommes dont le mode de vie continuera à être plus proche de celui, sinon du Moyen âge, du 19ème siècle, que de celui de la majorité des populations des pays capitalistes les plus riches. (On peut noter qu'il reste des zones de sous-développement dans de nombreux pays capitalistes tès riches : Italie, Espagne et même Etats-unis sous une forme différente...)
Néanmoins, en dépit du fosé énorme qui sépare et séparera encore plus une partie de la population et certaines régions des autres, la Chine se positionne déjà en puissance mondiale, sur le plan économique, diplomatique et militaire. Elle n'est plus en situation d'Etat colonial ou semi-colonial, meme si une partie importante, peut-etre la majorité, de la plus value extorquée aux prolétaires chinois va dans les caisses de société étrangères... La Chine devient donc sur tous les plans un concurrent des grandes puissances impérialistes (comme l'était l'URSS, qui n'était pas plus développée). C'est une réalité à prendre en compte, peut importe qu'on lui accole ou non l'étiquette "impérialiste"...
- Vérié
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