Guesde

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par jeug » 16 Oct 2007, 12:47

Je n'ai pas dit ça !
Mais "que l'on a", certes, mais pas par hasard, ni surtout celui de la génétique
jeug
 
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Message par jeug » 16 Oct 2007, 13:09

a écrit :La capacité de révolte est peut-être liée à la faculté de tel cerveau de produire une giclée d'un certain neuro-transmetteur, et donc de susciter l'émotion, face à l'injustice.
La variabilité de cette giclée, d'un individu à l'autre, est infiniment moindre que celles des giclées ou autres intempéries de la vie.
D'abord, on ne parlait pas de révolte, mais de résistence à la pression.
Ensuite, même pour la révolte c'est vrai. Ceux qui l'ont perdue, c'est parce que, pour la plupart d'entre eux, l'horizon de toute perspective s'est éloigné d'une distance de l'ordre de celle qui sépare 2 continents.
jeug
 
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Message par Vérié » 16 Oct 2007, 13:35

Je n'ai jamais cotoyé, sinon de très loin, de futurs ministres. Mais j'ai observé, de très près, pas mal de camarades qui ont retourné leur veste ou l'ont oublié au vestiaire.
Le phénomène est assez fascinant.
D'abord, je ne crois pas que le "ver soit dans le fuit de la théorie". Certes, des théories floues, boiteuses etc, ça peut aider à se justifier, à trouver une "passerelle
théorique" à son revirement. Mais ça ne peut pas être la cause fondamentale d'une telle évolution. D'ailleurs, dans tous les cas de figure, les gens qui changent de camp trouvent toujours une théorie pour expliquer leur comportement, du moins pour ceux qui éprouvent le besoin de le faire. A partir des mêmes théories, l'évolution peut conduire un peu n'importe où. On peut trouver des anciens trotskystes, des anciens stals et des anciens maos dans toutes les cases de la société, dans la case notable social-démocrate comme dans la case cadre-supérieur ou patron. Il n'y a aucune explication théorique à cela. Seulement les hasards de la vie et le déterminisme social.

La lassitude, la fatigue, la perte de l'espoir de changer la société peuvent expliquer le renoncement, mais tout de meme pas la trahison. Pour cracher sur ses anciens camarades, utiliser les compétences acquises dans le mouvement ouvrier pour aider les patrons à améliorer leurs techniques de gestion de personnel, il faut un sacrée dose de cynisme et d'individualisme. Surtout dans des périodes où on ne risque ni sa peau ni sa liberté.

Il me semble donc que les principales causes sont la pression sociale, l'individualisme et l'arrivisme (avec tout ce que ça comporte : gout du fric, du pouvoir, du prestige etc). Dans un sens, on peut se réjouir que ces gens-là changent de camp avant la révolution et non après...
(Encore une fois, je ne parle pas de Guesdes, car je ne sais rien des conditions et des causes précises de sa tardive trahison : s'est-il expliqué à ce sujet ?)
Vérié
 
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Message par artza » 16 Oct 2007, 15:54

Le 29 juillet 1914 à la veille de la guerre donc, Guesde assiste à une réunion du Bureau socialiste international à Bruxelles.

Face à l'angoisse des participants Guesde se contente de proclamer sa foi en l'avenir:"Je n'ai pas la même crainte de l'avenir. La guerre est mère de révolution".

De retour à Paris le 30.07 à l'annonce de la mobilisation russe, Guesde reste serein est part en vacances près de Limoges.

La guerre prend G. au dépourvu.

Il l'imagine comme répétition de la Défense nationale en 1870.

La France républicaine mère de la liberté est attaquée, on ne peut que la défendre.

Au bout, il y aura la révolution qui "se fera au chant du coq gaulois".

L'Union sacrée ne lui pose aucun problème de conscience.

Guesde sera ministre sans portefeuille, c'est à dire sans ministère.

Merrheim dirigeant des métaux CGT à l'époque anti-guerre et camarade de Monatte et Rosmer écrit de Guesde:"Guesde ne voit que la guerre, il est de plus en plus fou, plus nationaliste et guerrier que Poincaré (le président de la république)".

Il saluera la révolution russe en février.

Plus que réticent à 0ctobre, il deviendra franchement hostile après la signature de la paix de Brest-Litovsk.

Il meurt le 22 juillet 1922 à 77 ans.

Le jeune Parti communiste lui rendra malgrès tout hommage, avec un imposant cortège qui suivra sa dépouille de Passy au Père-Lachaise.
artza
 
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Message par Ottokar » 17 Oct 2007, 08:19

(artza @ mardi 16 octobre 2007 à 10:57 a écrit : J'ai rencontré il y a maintenant 40 ans un vieux bonhomme sympa et chaleureux, adhérent à l'époque du PSU. Il s'appelait Jules comme Guesde. Il était ouvrier maçon, militant CGTU et PC depuis le début des années 30. Elu, député PC de Paris en 36, il quitta le PC au moment du pacte germano-soviétique... et mourut membre de la LCR.

la LCR avait publié ses mémoires et je les avais lues. Je crois que cela s'appelait "on chantait rouge" (mais peut-être que je confonds). Si je ne fais pas de confusion, il s'agissait de Jules FOURRIER mais sur abebooks.com même en occasion, je ne le trouve qu'en allemand.
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Message par artza » 17 Oct 2007, 09:04

"On chantait rouge", n'est-ce pas plutôt les mémoires de Charles Tillon?

Les mémoires de Jules Fourrier publiée par La Brèche s'intitule "Graîne rouge".

C'est à ce dernier que je faisais allusion.

En allemand?

Ne s'agirait-il pas des souvenirs d'Oskar Hippe, trotskyste allemand, publié par La Brèche en français sous le titre, "Notre drapeau était rouge".
artza
 
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Message par Ottokar » 17 Oct 2007, 09:17

En allemand, cela s'appelle "Rote Saat. Eine politische Autobiographie." de Fourrier, Jules, pas Hippe, Oskar.
Die Saat = graine c'est le bon.
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Message par bidule » 18 Oct 2007, 09:55

(Zelda @ mardi 16 octobre 2007 à 13:17 a écrit :Non, je pense qu'il y a un truc en plus, strictement personnel, une force, que l'on a ou non.
Les idées ne peuvent pas tout.

:cry:
:roll:
:breakdown: :hot:

Zelda, une petite baisse de régime, c'est passager ; un exercice intéressant dans ces moments là : :biz2: ou :somme:

:flowers: :console:
bidule
 
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