Regivanx vient de te faire un cour comme seuls savaient en faire les profs de philo sympathisants du PCF voici 30 ans, avec toutes les références réutilisables en dissertation, ça te fait sauter deux classes d'un coup !

L'Idéologie Allemande duquel est extrait la limpide sentence " Nous appelons communisme le mouvement réel qui abolit l'état actuel. " est un texte que Marx et Engels eux-même avaient décidé de ne pas publier et même "d'abandonner à la critique rongeuse des souris".
C'est très intéressant à lire, et certains passages sont limpides. Les deux auteurs y précisent leur pensée naissante, ils s'écartent alors définitivement de leur formation classique d'étudiants en philosophie, même si, par éducation, ils continuent d'employer encore ces formules comme celles-ci.
Mais ce texte n'a été publié qu'en 1932, les révolutionnaires Lénine et Trotsky n'en n'avaient pas connaissance.
Dommage pour eux, ils n'étaient pas au courant qu'il étaient en train de réaliser "le mouvement réel qui abolit l'état actuel". :ph34r:
Pour eux, pour nous, le communisme c'est une société fondamentalement juste et fraternelle, une société où ce sont les gens eux-mêmes qui décident et qui organisent librement et collectivement la production et l'échange de marchandises, de services, de culture et qui libère par là tout ce qu'il y a de meilleur chez les gens.
Une telle société est la seule alternative à celle dans laquelle nous vivons, une sociéte qui fonctionne sur la base de la seule recherche du profit, qui jette des milliards d'êtres humains dans la misère sur toute la surface du globe et qui détruit la planète, tout en niant à l'immense majorité de la population une vie digne de ce nom, une vie vraiment humaine.
Car on ne peut croire qu'après 1 000 000, 100 000, ou même 10 000 ans d'histoire humaine, nous soyons destinés à vivre dans un système économique, le capitalisme, qui n'a pas plus de 150 ou 200 ans, et qui est la vraie préhistoire du genre humain.
Aujourd'hui, il est parfaitement possible, avec tous les moyens modernes dont on dispose de pouvoir offrir à tous de quoi manger, se loger, se déplacer, se cultiver, se soigner, se divertir ...
Cela demande d'abord que des millions, des milliards de personnes rattrapent le niveau de vie auquel ils ont droit, qu'ils puissent bénéficier de ce qui se fait de mieux en matière de santé, d'éducation, alors même qu'on ne gâchera plus, honteusement, tant de produits utiles ni tant d'énergie comme ça se fait aujourd'hui dans les pays "riches" pour le seul profit d'une minorité qui détient les manettes de toute l'économie. Une classe sociale de parasites, la bourgeoisie, mais une classe qui n'a pas toujours existé et qui n'existera surement pas toujours. Car les travailleurs n'ont pas du tout besoin des patrons pour faire tourner le système, ils le font très bien sans eux, au contraire, ils pourraient le faire au profit de tout le monde !
Pour tenir l'économie, pour devenir le maître du profit, il faut avoir non seulement toute l'économie entre ses mains, mais aussi pouvoir contrôler toute la société, jusque dans ses moindres recoins.
Car les gens qui subissent le système et qui font pourtant fonctionner le système, tous ceux qui travaillent, sont bien nombreux et pourraient bien réclamer justice !
Pour amener les gens dans le sens qui les arrange, les bourgeois possèdent aussi tous les moyens d'information grand public, la télé, les radios, toute la presse ... qui leur permet de diffuser leurs idées devant des millions de gens à longueur de journée et de soirée !
Mais surtout, les bourgeois ont à leur disposition un instrument génial qu'ils se sont crées exprès pour eux : un Etat, avec un gouvernement et des hommes politiques à leur service qui utilisent tous les pouvoirs de l'Etat dans l'économie, le social, la justice, la police, l'armée. Cet Etat maintient ceux qui travaillent, tous ceux qui produisent ou distribuent tout ce qui nous entoure sous la domination, matérielle et morale des bourgeois, de ceux qui les font bosser et qui se payent sur la sueur et la misère des travailleurs pour s'enrichir.
De droite, de gauche, dans le fond (mais pas toujours sur la forme), rien n'y change, tous les hommes politiques qui sont à sa tête sont favorables à ceux qui s'enrichissent et continuent à vouloir le faire.
La question du rôle de l'Etat dans la révolution, dans le passage d'une société d'exploitation à une société fraternelle est donc une question politique essentielle.
Nous, on pense qu'on ne peut pas réformer cet Etat, qu'il ne peut pas être conquis par des gens qui pourraient réellement une une politique favorable aux intérêts des travailleurs, et pas du tout à ceux des bourgeois.
Nous pensons qu'on ne peut pas exercer le pouvoir d'Etat tel qu'il existe actuellement sans se mettre de fait au service de la bourgeoisie, même avec la meilleure volonté du monde, même malgré soi si l'on peut dire.
Les travailleurs auront alors un besoin indispensable d'avoir entre leur main une organisation, un outil qui leur permettra de faire face à la puissante bourgeoisie, qui ne se laissera sûrement pas faire et qui les aidera aussi la population à s'organiser pour régler les tâches les plus urgentes. C'est donc un Etat qu'on peut imaginer comme une organisation utile au service de tout le monde, mais qui ne pourra exister que si l'ancien n'existe plus.
Sur ce point déjà, nous nous séparons des anarchistes et de leur politique, en Espagne en particulier.
Un Etat définitivement au service des travailleurs n'aura d'ailleurs pas forcément vocation à exister toujours, mais il est une étape indispensable si l'on ne veut pas que la révolution soit écrasée, et que les bourgeois reviennent au pouvoir, profitant de la désorganisation des travailleurs, comme ça s'est vu aussi en Espagne.
Voilà pour poursuivre la discussion, et surtout n'hésite pas si tu as des questions ! :wavey: