Lu sur la dépêche du midi: http://www.ladepeche.com/aff_art.asp?ref=200709241415
AGRESSION. UNE MILITANTE D'UN SYNDICAT ÉTUDIANT D'EXTRME GAUCHE ATTAQUÉE PAR DEUX INCONNUS EN PLEIN CENTRE VILLE.
Une étudiante toulousaine âgée d'une vingtaine d'années a été victime d'une agression révoltante vendredi soir, en plein centre ville, une agression qui révèle au grand jour la résurgence dans la Ville rose d'une mouvance d'extrême droite violente. Militante au sein du syndicat étudiant AGET (Association générale des étudiants de Toulouse), un syndicat classé à l'extrême gauche et bien implanté à l'université du Mirail, cette jeune femme a été assaillie par deux inconnus qui lui ont gravé au cutter une croix gammée sur une épaule. L'agression s'est produite en soirée, rue du Languedoc, alors que la jeune femme marchait dans la rue. La victime a porté plainte le lendemain auprès des services de police.
GUERRE DES EXTRMES
S'agit-il d'une rencontre fortuite ou d'une attaque programmée et organisée ? Les deux individus savaient en tout cas à qui ils s'en prenaient. L'AGET est fortement engagée dans les diverses luttes étudiantes sur la base de valeurs affirmées. La militante agressée a-t-elle été repérée lors d'une action ou d'une manifestation ? Même si elle s'avère un jour improvisé, cette agression n'est pas le fruit du hasard car elle n'est malheureusement pas un fait isolé. Depuis environ deux ans, la Ville rose connaît une succession d'incidents dont la gravité n'a fait qu'aller crescendo. Porte-parole de l'AGET, Basile l'a bien constaté : « Ça s'était d'abord calmé pendant quelques années, mais depuis quelque temps il y a une recrudescence. »
Le responsable étudiant évoque même un précédent, identique à l'agression de vendredi, survenu, selon lui, « il y a un an ou un an et demi », un fait resté inconnu de la police.
Très récemment, un événement passé relativement inaperçu a fait cependant le tour des milieux d'extrême gauche. Il y a une quinzaine de jours, à l'occasion d'un concert donné dans le quartier Arnaud-Bernard, une dizaine d'individus ont fait une descente dans le bar musical l'Autan, sur les boulevards, où anars et sympathisants d'extrême gauche se réunissaient. Une opération commando révélatrice d'une volonté d'en découdre mais aussi de relancer une guerre des extrêmes, comme d'autres en ont déjà connu en des temps plus politisés.
Autre exemple d'un sérieux accrochage qui remonte au printemps, à la nuit de la fête de la musique exactement : deux « red skins », dont un membre de l'AGET déjà, avaient été sérieusement passés à tabac par des éléments d'extrême droite.
Et lors des grandes manifestations anti-CPE de l'an dernier, les leaders étudiants avaient aussi constaté quelques agressions de militants. « Difficile de distinguer le côté politique du côté bagarre. Mais là, à chaque fois, ce sont des militants qui sont visés », observe Basile, inquiet pour l'avenir.