Panique bancaire en Grande Bretagne

Dans le monde...

Message par Ottokar » 24 Sep 2007, 10:32

j'ai pas trop le temps, mais c'est une querelle sans trop d'intérêt à mon avis. Qu'on soit passé d'une période à une autre, entre les "trente glorieuses" (qui n'ont été ni trente ni glorieuses pour tous) et les 20 ou 30 suivantes, c'est l'évidence. Que l'on ne soit pas non plus en 29-39, c'est l'évidence aussi. Entre les deux, chacun d'entre nous sait voir les choses.

Pourquoi Vérié polémique, contre qui, que veut-il démontrer, et qu'est-ce que ça apporte, je n'en sais trop rien, mais je me souviens d'une discussion de ce type genre verre à moitié plein-à moitié vide sur l'appréciation de la période, le coup des forces productives... discussion qui tournait en rond et ne menait à rien. J'ai pas envie de recommencer et j'ai pas le temps aujourd'hui.

Quant au mépris de LO, j'ai cité ARTZA RESUMANT Vérié... pas Vérié ! mais en substance, ce n'est pas la première fois qu'il reproche à LO d'être léger sur ses analyses, de mépriser plus ou moins la théorie ou de ne pas y consacrer le temps nécessaire, de regarder de haut des auteurs sans faire l'effort de produire la même chose, etc. Ce sont des sous-entendus qui m'énervent un peu, de même que les reproches (sous-entendus, toujours) faits aux analyses de LO, voire des trotskystes.
Ottokar
 
Message(s) : 731
Inscription : 16 Jan 2005, 10:03

Message par Vérié » 24 Sep 2007, 11:04

(Ottokar @ lundi 24 septembre 2007 à 11:32 a écrit : j'ai pas trop le temps, mais c'est une querelle sans trop d'intérêt à mon avis.
Ca me semble tout à fait normal, surtout en ce moment, qu'on parle des crises et qu'on essaie de comprendre comment fonctionne le capitalisme, d'évaluer sa santé et de revenir sur les périodes et crises passées. On discute sur le FALO de sujets beaucoup moins importants et beaucoup moins actuels...
__

Pour en revenir au sujet. Il faut insister sur le fait que 2 % d'augmentation du PIB annuel, ce n'est pas du tout une croissance ridicule, même si c'est évidemment loin des 9 % du Japon au début des années 70 (à l'époque, encore désolé Ottokar, mais LO essayait de ce développement du Japon... comme certains cherchent à nier aujourd'hui celui de la Chine.)

2 %, ça représente une augmentation considérable de la quantités de "biens et services" produits. Le problème, c'est qu'une grande partie de ces "biens et services" sont socialement inutiles, superflus (luxe, gadgets, mode) ou nuisibles (armements).

Tu as d'ailleurs raison de souligner que les "trente glorieuses" ne l'étaient pas poour tout le monde. Ce développement s'est fait notamment grace à la surexploitation d'une partie des travailleurs (femmes, immigrés) et il y a eu des bidonvilles en France jusqu'au début des années 70. Aux Etats-Unis, il y en a toujours (ou l'équivalent en caravanes) et qu'il y en a toujours eu.

Encore une fois, la prospérité du capitalisme n'est pas celle des classes populaires. Mais un capitalisme qui connait un taux de progression de 2 %, c'est un capitalisme en relative bonne santé.

Le problème, pour une société socialiste, ne serait d'ailleurs sans doute pas de développer encore la production, mais de la reconvertir en fonction des besoins humains.
Vérié
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Sep 2007, 08:21

Message par Louis » 24 Sep 2007, 11:43

Pour en revenir un peu plus directement au sujet (quoique les développements ne soient pas inintéressant) l'entretien d'un économiste bourgeois (james Galbraith) par un journal bourgeois (libé)

("libé le 24/9/2007" a écrit :
Les images des files d’attente de la banque Northern Rock au Royaume-Uni font-elles planer le spectre d’un 1929 bis ?

La crise était inévitable, et la contagion, réelle. On a vu des scènes de panique en Grande-Bretagne, sur fond d’irrationalité, de crise de confiance, de défiance enracinée. Ce n’est que le début d’une crise bancaire qui peut rappeler 1929, mais qui serait invisible. Les effets sur l’économie réelle se vérifient déjà avec la chute libre du marché du logement et bientôt sur la consommation et peut-être sur l’emploi. Cela affectera les pays qui exportent vers les Etats-Unis. En baissant les taux d’intérêts, la Fed, la Banque centrale américaine, utilise le seul levier qu’il lui reste, et cela peut préserver les Etats-Unis d’une crise majeure. Mais si on pousse les prédictions d’un «scénario du pire», où des taux à zéro ne suffiraient plus à enrayer la crise, alors, là…
Mais les oracles de l’économie nous disent que les «fondamentaux sont bons», que «les entreprises sont prospères», que la «croissance mondiale est solide» … 
Oui, mais on disait précisément la même chose avant la crise de 1929. Les années 20 connurent le plein-emploi, sur fond de croissance insolente et de spéculation boursière, à l’image des années 90… Aux États-Unis, entre 1921 et 1929, la production industrielle avait augmenté de 50 %. Entre 1926 et 1929, le cours des actions avait grimpé de 120 %. Les autorités politiques et financières martelaient alors le même discours sur la confiance, la croissance, la prospérité durable. Le cycle actuel est similaire. Depuis 1995, les Etats-Unis connaissent une période de croissance à crédit, financée par les dettes privées des particuliers et des entreprises à la faveur d’abord de la bulle Internet, gonflée par des «business plans» reposant sur du vent, puis de cette bulle immobilière financée, elle, par les crédits hypothécaires reposant sur du vol. La même pantomime est à l’œuvre aujourd’hui.

Autrement dit, les pilotes de l’avion ne contrôlent plus les commandes ?

La panique bancaire pousse à agir dans l’urgence, pas à réfléchir sur la façon dont il faudrait empêcher les crises systémiques. Ce sont les gros spéculateurs qui ont poussé la banque centrale américaine à injecter beaucoup d’argent et donc à se renier. Le drame, c’est que les banques centrales, en jouant ce rôle de «prêteur en dernier ressort», ont encouragé les banques commerciales à multiplier les opérations aventureuses. Les réussites éventuelles se feront à leur profit et les échecs seront assumés par la collectivité. Donc, on absout les banques de tous les péchés. Dans l’affaire Nothern Rock, le gouvernement a volé au secours de la banque, assurant que l’Etat britannique garantirait l’épargne des clients. Comme lors de la crise de 1998, où l’on avait volé au secours du fonds LTCM, qui avait englouti 110 milliards de dollars… Dans les deux cas, c’était nécessaire, même si cela ne résout pas le problème des centaines de milliers de familles qui vont être expulsées de leur maison, et même si cela ne garantit en rien la pérennité de la croissance de l’économie.

Finalement, le système financier n’apprend pas de ses erreurs ?

C’est la vraie nature du système capitaliste que révèle cette crise. C’est-à-dire la privatisation des profits et la mutualisation des pertes. Pour éviter de passer notre temps à soigner les symptômes (et pas les causes), de passer de l’euphorie à la gueule de bois, il faut une réforme approfondie du marché des capitaux. Car l’instabilité n’a pas toujours été de mise ! Des années 50 aux années 70, par exemple, on n’avait presque pas ce genre de problème. Il existait un système de régulation publique qui était assez fort. Depuis les années 90, on est revenu aux années 20, à la régulation par le marché, et l’on voit ce que cela donne: on va de bulles en bulles et de krach en krach.

Comment peut-on réguler aujourd’hui un tel système ?

Réformer, aujourd’hui, c’est un peu appliquer de la criminologie à l’économie : il faut d’abord disséquer les preuves, les indices de fraudes, les complicités nombreuses, punir les coupables. Le plus dur, c’est de remonter la chaîne. Déceler, comme dans le circuit de l’argent sale de la drogue, quelles sont les banques qui ont recyclé ou injecté des fonds dans des institutions douteuses. Enquêter sur les agences de notation, qui, une fois, de plus, n’ont rien vu venir et ont validé l’état financier d’instruments spéculatifs frauduleux. Créer une autorité indépendante, une sorte d’agence sanitaire appliquée aux banques et aux crédits, pour éviter que se referment de tels pièges.

Peut-on punir les crimes financiers sans changer le milieu dans lequel ils opèrent ?

Oui, on l’a vu lors de la crise des caisses d’épargne américaines, il y a plus de quinze ans. Les autorités ont poursuivi plus d’un millier de personnes. Mais la vraie alternative passe par un rééquilibrage où l’intérêt privé ne primerait plus sur l’intérêt public. Où la régulation se ferait au profit des particuliers, des petits consommateurs de produits financiers, et non plus des grands acteurs du marché.

Alan Greenspan, l’ex-patron de la Fed, prédit une crise économique virulente. Etonnant de la part d’un homme qui a alimenté les bulles successives ?

Il dit la vérité. Il n’est plus contraint, il ne déguise plus ses mots.
Louis
 
Message(s) : 0
Inscription : 15 Oct 2002, 09:33

Message par Louis » 24 Sep 2007, 15:59

Bon j'ai relu tout le fil et je crois qu'on a pas publié l'excellent article de notre non moins ecellente hebdomadaire rouge ("Rouge, l'hebdo qui annonce la couleur !")

a écrit :
Crise des « subprimes » : conjurer la crise en l’entretenant ( Rouge, 6 septembre 2007)

La crise financière connaît aujourd’hui une accalmie, grâce à l’injection massive de liquidités (dollars, euros et yens) et à la décision de la Banque centrale américaine (FED) d’abaisser son taux d’escompte d’un demi-point. Un emplâtre sur une jambe de bois, qui risque d’entretenir la fièvre spéculative.

Après un nouvel accès de fièvre fin août, les marchés financiers connaissent un répit. « Très belle fin de semaine » titrait La Tribune ! Ce calme ne suffit pas, pour autant, à rassurer les milieux financiers. « Le pire de la crise financière est devant nous », a déclaré Patrick Artus, directeur des études de la banque Natixis. La crise qui a éclaté aux USA est bien le signe d’une crise financière globale en gestation.

Bush a demandé à la Federal Housing Administration (FHA), qui est censée garantir les crédits d’emprunteurs à bas et moyens revenus, d’aider les débiteurs défaillants à trouver des conditions de refinancement plus favorables. Cela pourrait concerner 80 000 propriétaires. Mesure dérisoire quand on sait que près de trois millions de familles sont en situation d’insolvabilité.

Bush n’a nullement l’intention d’aider les ménages en difficulté. Il n’en est pas de même des spéculateurs, même s’il s’en défend. Tout comme Ben Bernanke, le président de la FED, qui a déclaré : « Ce n’est pas la responsabilité de la FED de protéger les emprunteurs et les investisseurs des conséquences des décisions financières. » Pour dire aussitôt le contraire : la FED « se tient prête à prendre des mesures supplémentaires, en fonction des besoins, pour apporter des liquidités et favoriser le fonctionnement harmonieux des marchés ». Bush, Bernanke, comme les autres dirigeants du monde capitaliste, quoi qu’ils disent, n’ont pas d’autre choix que d’intervenir pour financer les marchés afin qu’ils poursuivent leur fonctionnement spéculatif. Ce fonctionnement n’a rien d’harmonieux, il est au contraire une menace pour l’économie mondiale. Le patron de la FED est obligé de le reconnaître, « les développements [de la crise] sur les marchés financiers peuvent avoir de larges effets économiques ».

La crise du marché immobilier américain et des prêts à risque, les « subprimes », est révélatrice de ce fonctionnement. Il a suffi que cède un point particulièrement faible de l’imbroglio des crédits, des dettes et des spéculations du système financier pour que l’ensemble soit ébranlé.

Sur le dos des plus pauvres

Les crédits à risque visent à faire des profits particulièrement juteux sur le dos des pauvres en faisant miroiter la possibilité d’accéder à la propriété. Ils sont à taux variables et progressifs, ce qui permet une rentabilité exceptionnelle. Les usuriers de l’immobilier saignent les pauvres au maximum et, si ces derniers ne peuvent plus faire face, ils récupèrent leur bien pour le revendre. Profits garantis !

Sauf que le marché a des limites qui sont justement la solvabilité des acheteurs. Que les maisons se vendent plus difficilement, que le nombre de ménages insolvables augmente, et la situation se retourne.

L’affaire se complique du fait que les financiers se couvrent des risques de tels crédits en les transformant en titres négociables sur les marchés, la titrisation : les reconnaissances de dette des pauvres se vendent au même titre que des actions ou des obligations d’État et deviennent aussi objet de spéculations. Et, comme elles pouvaient rapporter beaucoup, elles étaient très recherchées. Ils ont inondé le marché international sans que personne ne sache qui en avait, ni combien...

Quand l’effondrement de ces crédits a eu lieu aux États-Unis, la panique s’est emparée des banques et des fonds d’investissement, chacun doutant de la solvabilité de l’autre, les banques refusant de se prêter de l’argent... La crainte d’un effondrement du crédit a provoqué la chute des bourses... Ainsi, une crise localisée s’est transmise à tout le système financier international. Un choc initial de 30 milliards de dollars a abouti, par la chute des bourses et divers effets collatéraux, à des pertes de plus de 5 000 milliards de dollars.

La réponse des gouvernements comme des banques, l’injection de liquidités, plus de 400 milliards d’euros rien que pour la Banque centrale européenne (BCE), constituent de véritables subventions d’État aux spéculateurs, que payeront les contribuables. Et loin de résoudre les aberrations du système de crédit, elles les aggravent. Tout comme la baisse des taux d’intérêt par la FED et celle que fera, sans doute, mi-septembre la BCE.

Le système de crédit, qui permet le fonctionnement de l’économie mondiale, est à l’image des crédits « subprimes ». Il repose sur un océan de dettes, de créances douteuses dont personne ne connaît l’importance ni n’a le contrôle. Quand tout va bien, que l’euphorie des profits stimule la confiance, la machine marche, voire s’emballe. Il suffit que les acheteurs ne puissent plus faire face, que la consommation des salariés baisse du fait de la pression exercée sur les salaires pour augmenter les profits, et des faillites se déclarent, le doute s’emparant des spéculateurs dont chacun sait que l’autre est aussi endetté que lui. De la crise de confiance à la panique, à l’effondrement du crédit, au krach... l’enchaînement est implacable. La crise des « subprimes » vient d’en apporter la sinistre démonstration.

La politique d’argent facile, l’injection de liquidités alors que surabondent les capitaux à la recherche de profit ne peuvent qu’entretenir la fièvre. Aux États-Unis, les faillites d’officines de crédit ont entraîné, durant le seul mois d’août, plus de 21 000 licenciements et des centaines de milliers de familles perdent leur logement. Le gonflement du crédit, subventionné par la Banque centrale, associé au ralentissement économique, conduit, tôt ou tard, à un nouvel épisode aigu de la crise.

La menace est bien réelle. La seule réponse, c’est la lutte pour une autre répartition des richesses, pour les salaires et le contrôle des banques et du crédit par les travailleurs eux-mêmes.

Yvan Lemaitre
Louis
 
Message(s) : 0
Inscription : 15 Oct 2002, 09:33

Message par sylvestre » 25 Sep 2007, 14:38

C'est pas mal, mais nos camarades du CRI ont publié une critique justifiée d'un aspect de l'article du camarade Yvan :

a écrit :La réponse des gouvernements comme des banques, l’injection de liquidités, plus de 400 milliards d’euros rien que pour la Banque centrale européenne (BCE), constituent de véritables subventions d’État aux spéculateurs, que payeront les contribuables.


Le CRI :

a écrit :Première erreur : « on donne notre argent aux banques » !

Le pompon revient indiscutablement au PT qui, dans Informations ouvrières, est revenu abondamment, chaque semaine du mois d’août, sur la crise financière. Le 16 août, IO titrait : « 150 milliards versés par la Banque centrale européenne aux spéculateurs ». Le 23 août, la « une » d’IO disait : « Hôpitaux asphyxiés, école sacrifiée, Sécurité sociale pillée… pour payer les 250 milliards offerts par la BCE aux spéculateurs ». Et Gluckstein commentait dans son éditorial : « Quand des centaines de milliards d’euros vont renflouer les poches des spéculateurs, c’est qu’ils sont pris dans celles des travailleurs et de la jeunesse ». Etc.

La LCR nous chante le même refrain sous la plume d’Yvan Lemaitre : « La réponse des gouvernements comme des banques, l’injection de liquidités, plus de 400 milliards d’euros rien que pour la Banque centrale européenne (BCE), constituent de véritables subventions d’État aux spéculateurs, que payeront les contribuables » (Rouge du 6 septembre, p.7).

D’une part, il ne s’agit pas d’un transfert d’argent de la poche des contribuables à la poche des spéculateurs : la monnaie centrale est créée par la Banque Centrale. D’autre part, il ne s’agit pas d’un « cadeau » au sens strict pour les banques : soit les banques ont acheté de la monnaie centrale avec une créance non monétaire, soit elles ont emprunté de la monnaie centrale, et dans ce cas elles doivent la rembourser. Donc il est totalement mensonger de faire croire que les 150 milliards, 250 milliards, 400 milliards… effectuent un aller simple de la Banque Centrale vers les banques. Le journal Lutte ouvrière, sous la plume de François Duburg le 17 août, a lui aussi tout faux quand il écrit : « Et ces "liquidités", les banques centrales ne les tirent pas de leur chapeau. Quand la Banque centrale européenne "injecte" ainsi des fonds, ceux-ci proviennent des banques centrales des différents pays et, en dernière analyse, ce sont les États qui paieront... c'est-à-dire les classes populaires, puisque la politique du gouvernement consiste à diminuer sans cesse les impôts payés par les plus riches. » Eh bien si, justement, elles les tirent de leur chapeau ! Mettre en rapport les injections de liquidités par la BCE (comme provenance) et les impôts payés par les travailleurs (comme source) est d’une démagogie incroyable, et le « en dernière analyse » ne change rien à l’affaire.

D’ailleurs, comme la BCE injecte des liquidités par milliards chaque semaine sur le marché monétaire, le PT, la LCR et LO ne devraient pas s’arrêter en si bon chemin, mais poursuivre leur comptabilité ! Mais d’un autre côté, le PT, sous la plume de Pierre Cise (IO du 31 août), est bien obligé de reconnaître que ces injections sont en fait des « crédits » : difficile de nous dire alors qu’il s’agit d’un « cadeau », à moins de considérer que, quand une banque commerciale nous fait un prêt, elle nous offre un cadeau ! Même si IO, à mots couverts, admet que ces injections sont des prêts, il nous raconte une drôle d’histoire : l’injection de monnaie centrale ne serait qu’une injection de « monnaie fictive » parce qu’il s’agirait d’une « écriture comptable sur le compte courant que chaque banque est obligée d’avoir auprès de la Banque centrale ». Il s’agit bien de cela dans un premier temps. Mais la banque commerciale peut bien entendu retirer de la monnaie centrale (sous forme de billets) de son compte à la BCE pour (par exemple) fournir ses clients en billets ! C’est bien pour cela qu’elle se refinance auprès de la BCE ! Pas pour bénéficier de « monnaie fictive [qui] ne sert pas aux banques à acheter quelque chose, mais à maintenir en activité la longue chaîne de crédits que les banques s’accordent les unes les autres sur le marché interbancaire », comme l’affirme Pierre Cise ! Les banques commerciales se refinancent pour pouvoir continuer à faire des crédits. Contrairement à l’histoire que nous raconte Pierre Cise, la monnaie centrale n’est pas une monnaie fictive qui se perd dans les méandres du marché interbancaire, mais la base monétaire sur laquelle repose la monnaie de crédit (monnaie émise par les banques commerciales). Les taux d’intérêt que les banques appliquent quand elles nous prêtent de l’argent dépendent des taux d’intérêt sur le marché monétaire. Si les taux d’intérêt sur le marché monétaire baissent, le « coût de l’argent » diminue pour les banques commerciales, et donc elles pourront prêter elles-mêmes de l’argent à un taux d’intérêt moins élevé (la masse des crédits augmentera de ce fait) tout en maintenant leur profit (10).


( http://groupecri.free.fr/article.php?id=412 )
sylvestre
 
Message(s) : 0
Inscription : 11 Avr 2006, 11:12

Message par Vérié » 25 Sep 2007, 15:29

Oui, en effet l'argent "injecté" par la FED et la Banque centrale Eur. n'est pas "donné" aux spéculateurs mais prêté à très court terme pour pallier au fait que les banques "ordinaires" n'osent plus prêter à leurs confrères "à problèmes", notamment ceux qui sont connus pour avoir fait ou racheté des subprimes.
___
Il n'en reste pas moins qu'en prêtant cet argent, la FED et la BCE prennent des risques considérables : celui de ne pas être remboursées ! S'il ne s'agit donc pas d'un cadeau, c'est tout de même un coup main très risqué. Aucun organisme bancaire ne prend le meme risque pour aider des organismes sociaux en difficultés.

Dire que les articles de Rouge et de LO sont "démagogiques" me semble donc très excessif. Disons qu'ils sont partiellement erronnés, parce que leurs auteurs n'ont pas pris la peine de creuser suffisamment leurs sujets : ils se sont contentés, comme le plus souvent, de synthétiser avec plus ou moins de bonheur les explications sur la crise données dans la presse. (Il y en a eu de très simples, très pédagogiques avec plein de petits dessins.) Et ils ont ajouté le petit commentaire "révolutionnaire". Voilà tout.

C'est pourquoi, désolé Louis, Je ne trouve pas que l'article de Yvan dans Rouge soit "excellent" même s'il n'est pas indigne et ne justifie pas une critique aussi virulente.
Vérié
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Sep 2007, 08:21

Message par Ottokar » 26 Sep 2007, 07:33

[quote=" (Vérié @ mardi 25 septembre 2007 à 15:29"]
Dire que les articles de Rouge et de LO sont "démagogiques" me semble donc très excessif. Disons qu'ils sont partiellement erronnés, parce que leurs auteurs n'ont pas pris la peine de creuser suffisamment leurs sujets : ils se sont contentés, comme le plus souvent, de synthétiser avec plus ou moins de bonheur les explications sur la crise données dans la presse. (Il y en a eu de très simples, très pédagogiques avec plein de petits dessins.) Et ils ont ajouté le petit commentaire "révolutionnaire". Voilà tout.
Merci, Prof ! on attend donc ta prose...
Ottokar
 
Message(s) : 731
Inscription : 16 Jan 2005, 10:03

Message par Vérié » 26 Sep 2007, 07:55

(Ottokar @ mercredi 26 septembre 2007 à 08:33 a écrit : Merci, Prof ! on attend donc ta prose...

Visiblement, mon commentaire sur l'article d'Ivan parait traduire une prétention incommensurable aux yeux d'Ottokar. Il me semble pourtant qu'on peut déceler les limites et les faiblesses d'une analyses, pointer certaines de ses erreurs, sans être soi-même Bac + 12 en économie, ni l'auteur de pesants traités de marxisme.

L'arnaque ne consiste pas à démythifier un petit texte sinon bâclé expédié rapidement, mais à faire passer ledit texte pour un concentré de sagesse marxiste !

D'ailleurs, je ferais remarquer à Ottokar que LO ne se prive pas - à juste titre - de ridiculiser certains pavés d'économistes ou de politologues bavards, sans pour autant produire des textes d'un volume équivalent et sans même, dans certains cas, avoir produit la moindre ligne sur le sujet.

Tout ce qui est public est par nature soumis à la critique - analyse, film, livre. Si tu estimes qu'un film est un navet, Ottokar, personne ne te répond : "On attend ton prochain film".

Cela-dit, franchement, écrire un texte du niveau de celui d'Ivan dans Rouge, au risque de paraitre encore plus prétention aux yeux d'Ottokar, je ne pense pas que ça me poserait trop de problèmes...
Vérié
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Sep 2007, 08:21

Message par Ottokar » 26 Sep 2007, 08:34

Vérié ne se rend même pas compte à quel point son ton suffisant peut parfois être insupportable... disons que cela fait partie du charme du personnage (?) et ne partons pas dans une vaine polémique. A nos âges respectifs, on n'est plus comme le bon vin, on ne s'améliore pas en vieillissant, au contraire... !
Evidemment qu'on peut tout critiquer, et particulièrement ce qui est écrit, public et qui est donc soumis à la critique de celui-ci. Sur le fond, moi ce que je reprocherai plutôt à l'article d'Yvan, c'est surtout sa conclusion, très dans l'axe des campagnes LCR et donc fausse.
a écrit :La seule réponse, c’est la lutte pour une autre répartition des richesses, pour les salaires et le contrôle des banques et du crédit par les travailleurs eux-mêmes.

L'autre répartition des richesses, c'est faible, c'est réformiste et dans le fond, c'est faux. Economiquement, ce sont des arguments keynésiens, repris par la gauche après guerre ou par ATTAC aujourd'hui avec ses histoires de finance (mauvaise) contre l'industrie (bonne). C'est le système qui marche sur la tête. Et le contrôle n'a de sens que comme étape intermédiaire, pour que la population comprenne que ce qu'on lui raconte est faux, pour démasquer le baratin de ceux qui nous dirigent, afin de leur arracher leurs pouvoir de réguler l'économie. Car tant qu'on sera soumis aux lois du marché, l'immobilier par exemple sera sans solution. Et les marchés sont par essence "irrationnels", comme ils disent.
Ottokar
 
Message(s) : 731
Inscription : 16 Jan 2005, 10:03

Message par Vérié » 26 Sep 2007, 08:52

Oui, je suis entièrement d'accord avec ta critique de la conclusion "keynesienne" du texte d'Ivan. Mais j'avoue que l'avais surtout lu en fonction des critiques pointant l'erreur de sur les "injections" de capitaux...

Quant au "ton suffisant"... Personnellement, c'est le ton suffisant de nombreux articles de LO, et aussi de certains copains, sur le FALO et ailleurs, qui me choque.
Alors, c'est peut-etre question de sensibilité. Disons qu'on remarque surtout le ton suffisant quand on n'est pas d'accord...
Vérié
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Sep 2007, 08:21

PrécédentSuivant

Retour vers Actualités internationales

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : conformistepote et 1 invité