La gauche vire-t-elle à droite

Message par Matrok » 12 Sep 2007, 08:47

a écrit :La gauche vire-t-elle à droite?

Selon notre sondage LH2-Libération, la famille libérale autoritaire fait une percée parmi les sympathisants de gauche.
Par Paul Quinio
QUOTIDIEN : mercredi 12 septembre 2007 

C’est un peu le triangle des Bermudes de la gauche. Elle peut y perdre facilement une partie de son âme, mais aussi y trouver une planche de salut électoral… C’est un morceau «so­ciologique» de la gauche, mais qui transgresse ses frontières. C’est un bloc, mais mobile, ­infidèle, zappeur, qui lorgne parfois sur sa droite. C’est à l’arrivée, en ces temps de rénovation idéologique, un gros point d’interrogation straté­gique et identitaire pour la gauche en général et le Parti socialiste en particulier.

Dans la livraison 2007 de son étude sur les familles de la gauche - réalisée pour Libération à l’occasion du forum Vive la politique qui va se tenir à partir de demain et pendant trois jours à Grenoble -, l’institut de sondages LH2 a identifié parmi les sympathisants de gauche qu’il a interrogés un groupe qui n’a pas fini de faire causer. Le nom de cette famille: libérale autoritaire, «numériquement la plus importante, politiquement la plus mobile, électoralement la plus décisive», résume François Miquet-Marty, directeur des études politiques à LH2.

«Bloc puissant».  Qui sont-ils? En majorité des ouvriers, des employés, des salariés du secteur privé, qui estiment pour la plupart (67%) que leur «situation au sein de la société s’est détériorée» ou que notre «société va de plus en plus mal» (90%). Economiquement, ils acceptent le système libéral, sont favorables aux baisses d’impôts et à la réduction des dépenses publiques (87%). Ils sont sensibles à la productivité dans les administrations (73%) et aux questions comme la sécurité et l’immigration. Mais se disent «plutôt à gauche» pour 51% d’entre d’eux. Au premier tour de la présidentielle, ils ont privilégié le vote Royal (à 56%), mais ont aussi voté Bayrou (10%), Sarkozy (7%), ou Besancenot (6%).

Combien sont-ils ? 35% des sympathisants. Ce qui en fait la famille de gauche la plus nombreuse. Devant la famille sociale-libérale (26%), étatiste (24%) ou antilibérale (15%). «Au cœur de l’ensemble de l’échiquier politique s’est installé un bloc puissant qui se réclame de la gauche mais qui affiche des valeurs libérales et autoritaires et qui est à même de briser la cohérence de la gauche au profit de la droite, et de nourrir la popularité de Nicolas Sarkozy», analyse le directeur de LH2.

Giron.  Dans le rétro de la campagne présidentielle, c’est cette famille que Ségolène Royal a tenté de ramener dans le camp de la gauche après la défection massive des ouvriers le 21 avril 2002, avec les conséquences que l’on sait pour le candidat socialiste Lionel Jospin. Les armes de séduction royalistes, son discours sur «l’ordre juste» et son positionnement antisystème, ont permis à la candidate PS d’en ramener une partie dans le giron de la gauche. Mais une partie seulement.

Après la défaite, l’enjeu est désormais de savoir quelle importance accordera le PS à cette famille dans ses débats sur sa rénovation idéologique. «Tout le travail de la gauche consiste à proposer une offre politique qui fédère durablement cette famille libérale et autoritaire, mais sans renier les valeurs en lesquelles se reconnaissent les antilibéraux, les étatistes et les sociolibéraux», explique Miquet-Marty. Pas simple quand on sait que les premiers veulent à 85% s’opposer «radicalement à la mondialisation», aspirent à des renationalisations (61%) et se reconnaissent dans Besancenot (51%). Que les deuxièmes sont opposés à 70% aux baisses d’impôts. Et que les derniers, majoritairement des cadres, trouvent que leur situation s’est globalement améliorée (49%) et se reconnaissent dans Dominique Strauss-Kahn pour porter la croissance économique.

Fermeté.  Pas simple en résumé de «vertébrer» un nouveau projet capable de répondre «aux tentations centristes et droitières d’une gauche désarticulée». Travaux pratiques: le débat de ces derniers jours sur la réforme des régimes spéciaux, qui a vu les socialistes, de Jean-Luc Mélenchon à Manuel Valls, décliner une gamme impressionnante de positions. Le prochain débat parlementaire, à l’occasion de l’examen de la nouvelle loi sur l’immigration, devant leur fournir une nouvelle occasion de grand écart.

A l’arrivée, et ces débats recouperont évidemment ceux sur les alliances électorales à nouer (lire ci-dessous), c’est bien à la question de sa droitisation que la gauche devra faire face, puisque prêt de la moitié de ses sympathisants (si on cumule les familles libérale autoritaire et sociale-libérale) est réceptive au discours centriste et de droite en matière économique et au discours de fermeté sur les questions plus sociétales… Comme dans le même temps, les sympathisants de gauche sont plus nombreux qu’il y a deux ans à remettre au goût du jour le clivage gauche-droite, la voie est décidément bien étroite.
Matrok
 
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Message par Crockette » 12 Sep 2007, 17:36

d'après moi le champion de la nouvelle gauche sociale libérale ou plutot libérale sociale, c'ets manuel VAllS, certaines personnes commencent à le nommer le sarkozy de gauche...

il est dynamique, intelligent, bourré de talent et il n'a pas la langue dans sa poche,

physiquement faut reconnaitre qu'y a un peu de sarkozy en lui : il présente bien. Il a pas peur de parler de république, de discipline, de patrie, de la valeur du travail etc.

au petit jeu de "c'est moi qui vire le plus à droite" Royal s'ets faite largement distancée par ce monsieur.


enfin une personne qui monte fort aussi au PS : c'est le maire de PARIS qui incarne une gauche plus sociale démocrate que sociale libérale.
avce l'éloignement de dsk au fmi, ça peut être sa chance.
Crockette
 

Message par yzro » 13 Sep 2007, 17:54

Il y a quelques mois, bien avant les éléctions-piège-à-cons, je râlais sur les "socialos" de cette soi-disante gauche. Rapellant avant toute chose qu'ils étaient les ennemis de tout progressisme et de la lutte des classes. Eh bien je constate que je ne m'étais pas trompé.

Ce sont des courtisans, et son Omniprésence Sarkozy l'a bien compris. Espérons que le mouvement des courtisans à sa mémère s'arrêtera là.

Ce qu'il y a de plus dangereux, c'est cette volonté de mettre à la poubelle la lutte des classes, Marx et consorts sous de faux prétexte de rénovation.
Ce n'est pas en faisant table rase des luttes du passé que les partis progressistes vont être entendus. C'est bien au contraire en s'appuyant sur les luttes du passé, sur ce qu'elles nous ont appris, sur Marx, et c'est en analysant la mutation du capitalisme qu'ils trouveront les solutions. La révolution soviétique, la commune et bien d'autres mouvements en europe ne sont pas arrivés parce que le prolétariat avait besoin d'ordre et de valeurs réactionnaire garantissant l'exploitation d'une classe par une autre mais parce qu'il en faisait les frais. Marx a su analyser en son temps le capital. Et le Marxisme n'est pas un dogme figé, loin de là.

a écrit :"…Marx était le fondateur d'une nouvelle science qui peut et doit se développer en fonction de la transformation de la réalité elle-même…" (La pensée de Che Guevara un humanisme révolutionnaire - Michael Löwy).
"…il ne faut pas oublier que le marxisme doit être, en dernière analyse, un guide pour l'action" (Textes politiques E. Guevara).


Par conséquent, lorsque l'on commence à mettre tout celà de côté pour finir par introduire quelques petites notions réactionnaires afin de raccoler un maximun d'élécteurs, on ne fait plus une politique de gauche mais bien de droite. On ne fait même plus de politique d'ailleurs, on fait bien pire : du marketing.
yzro
 
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