a écrit :Paingrillé, sincèrement, je ne comprends pas ce que tu veux dire ici. Où se situe la violence "symbolique" ?
A grande échelle ou petite échelle c pareil
ce n’est en rien un processus naturel ou clairement politique qui nous amène a parler tous anglais par ex. il n’a pas de colonisation, ni d’invasion à proprement parler, il y a plutôt une standardisation, et je ne crois pas quez ça a été le cas avant. Je ne sens pas non plus le mixage des langues….
Je veux dire, c’est kan même fou qu’on soit ts aussi attiré par l’anglais plutôt que par le russe ou le slovaque. j’ai pas l’impression que ca m’est imposé d’une manierez autoritaire par kk1 (je pourrais apprendre le slovaque même si c moins simple) et en même tps je ne « maitrise » pas mon attirance pour l’anglais, j’ai l’impression qu’elle me permet de parler avec le plus de monde possible de manière légère (hum mon anglais reste limité) et puis qu’elle sera un plus pour la « carrière » car c’est une « compétence essentielle » de nos jours. hummm hum :dry:
Plusieurs articles parlent de ça mieux que moi
Une vieux papier de l’unesco (2000)
a écrit :DIVERSITE LINGUISTIQUE: 3 000 LANGUES EN PERIL
Paris, 20 février - La moitié environ des quelque 6 000 langues parlées dans le monde sont menacées de disparition, à des degrés divers. Au cours des trois siècles derniers, des langues se sont éteintes ou ont disparu dans des proportions dramatiques et à un rythme sans cesse croissant, en particulier en Amérique et en Australie. Aujourd’hui, au moins 3 000 langues sont menacées dans de nombreuses régions du monde.
Ces informations sont livrées dans la deuxième édition de l’Atlas des langues en péril dans le monde (*), beaucoup plus détaillée que la précédente, qui sera présentée le 21 février, à l’occasion de la Journée internationale de la langue maternelle. Avec ses 14 cartes en couleur et ses 24 pages de commentaires, l’Atlas permet de localiser des “ points chauds ”, où la diversité linguistique est la plus menacée. Les linguistes considèrent généralement que la langue d’une communauté est en danger lorsque plus de 30% des enfants de cette communauté ont cessé de l’apprendre.
“ Parmi toutes les langues parlées dans le monde, la plus importante pour le début du développement émotionnel et cognitif est celle avec laquelle nous apprenons à nommer notre univers personnel [...] C’est la langue de l’enfance, de l’expérience familiale intime et de nos premières relations sociales ”, souligne le Directeur général de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura, dans le message qu’il adresse à l’occasion du 21 février. “ En cette Journée internationale de la langue maternelle, toutes les langues sont traitées à égalité, car chacune est une réponse unique à la condition humaine et chacune est un patrimoine vivant qui mérite toute notre sollicitude ”.
Selon l’Atlas, l’Europe compte une cinquantaine de langues en péril. Certaines, comme plusieurs langues sâme (lapones), parlées en Scandinavie et dans le nord de la Russie, sont considérées comme sérieusement menacées où moribondes. La France à elle seule compte 14 langues “ gravement menacées ”. En Sibérie (Fédération de Russie), presque toutes les langues locales, soit une quarantaine, sont en voie de disparition. En Europe, les langues minoritaires ont souffert de politiques répressives, même si elles ont récemment retrouvé des défenseurs. Seuls quelques rares pays, comme la Norvège et la Suisse, encouragent le multilinguisme depuis longtemps.
En Asie, la situation reste floue dans de nombreuses régions de Chine. Selon l’Atlas, la pression du chinois est particulièrement forte dans le nord-est du pays, dans le nord-ouest et l’ouest du Xinjiang et dans la province du Yunnan (sud du pays). Dans le sous-continent indien en revanche, malgré une grande richesse linguistique, bien documentée, la plupart des langues sont restées vivaces, grâce aux politiques de bilinguisme (ou de multilinguisme) mises en œuvre.
Seul un nombre restreint de langues sont en train de disparaître, notamment dans les régions himalayennes et dans les montagnes du Pamir (Asie centrale et Afghanistan). De même, dans les îles Andaman (Golfe du Bengale), l’önge et le shompen ne comptent plus que quelques dizaines de locuteurs chacune.
La région Pacifique, qui inclut le Japon, Taiwan (Chine), les Philippines, la Malaisie insulaire, l’Indonésie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les îles Salomon, Vanuatu, la Nouvelle- Calédonie, Fidji, la Micronésie, la Polynésie et l’Australie, renferme plus de 2 000 langues vivantes, soit le tiers du total mondial. La Papouasie-Nouvelle-Guinée, à elle seule, compte au moins 820 langues, battant tous les records de densité linguistique. Selon l’Atlas, les langues de cette région du monde restent globalement bien vivantes. Trois points chauds méritent néanmoins d’être signalés: l’Australie, la Nouvelle-Calédonie et Taiwan. Sur les 23 langues locales de Taiwan, 14 ne résistent pas à la pression du chinois. En Nouvelle-Calédonie, le français a exercé une “ influence dévastatrice ”: sur 60 000 habitants autochtones de l’île, 40 000 ont oublié leur langue maternelle. Quant à l’Australie, qui interdisait aux Aborigènes d’utiliser leurs quelque 400 langues jusque dans les années 70, elle affiche un nombre record de langues récemment disparues ou menacées. Seules 25 langues aborigènes y demeurent couramment parlées.
L’Afrique est sans doute le continent le plus mal connu sur le plan linguistique. Les autorités de nombreux pays y encouragent la domination de “ grandes ” langues africaines, comme le swahili (Afrique de l’Est) ou même des langues coloniales. L’Atlas estime ainsi que sur 1 400 langues locales, au moins 250 sont menacées et 500 à 600 sur le déclin. Le Nigeria et les pays de l’est du continent (Ethiopie, Kenya, Ouganda, Tanzanie, Soudan) sont les deux points chauds où la densité des langues moribondes ou gravement menacées est la plus forte.
En Amérique du Nord, très peu de langues inuites de la région arctique ont survécu à la pression des langues française et anglaise. Depuis quelques années, le Canada encourage cependant la préservation de ces langues, ainsi que des 104 langues amérindiennes qui survivent sur son sol (19 sont moribondes et 28 gravement menacées). Aux Etats-Unis, moins de 150 langues indiennes survivent aujourd’hui, alors que le territoire en comptait plusieurs centaines avant l’arrivée des Européens. La plupart sont en péril et beaucoup sont moribondes. Bien que la discrimination à l’égard de ces langues ait diminué dans les années 70, “ un retour en force du conservatisme et de la politique de ‘l’anglais seulement’ est intervenu dans les années 80, accélérant l’extinction des langues amérindiennes ”, selon l’Atlas.
En Amérique centrale et du Sud, la diversité linguistique est relativement pauvre comparée à d’autres régions. Cet appauvrissement est le résultat de l’extermination de populations entières dans l’est du Brésil, en Argentine et en Uruguay. Aujourd’hui, de nombreuses langues indiennes reculent face à l’espagnol ou au portugais. Au Mexique par exemple, 14 langues locales sont en péril où moribondes. On estime qu’environ 375 survivent en Amérique du Sud, dont une grande proportion est gravement menacée ou moribonde.
Diverses causes peuvent aboutir à l’abandon progressif d’une langue par ses locuteurs, explique l’Atlas. La première est l’éclatement et le déplacement de certaines communautés: des individus ou des petits groupes d’individus se retrouvent immergés dans un Environnement Culturel et linguistique différent, qui finit par étouffer leur langue. Une langue peut aussi disparaître lorsque ses locuteurs entrent en contact avec une culture plus “ agressive ” ou plus forte sur le plan économique. Les adultes encouragent alors leurs enfants à apprendre la langue de la culture dominante, notamment en vue de trouver du travail. Enfin, certaines minorités et leur langue sont agressées par des groupes humains qui détruisent leur environnement pour en tirer des minerais, du bois, du pétrole, etc. La situation s’aggrave lorsque les autorités découragent systématiquement l’emploi des langues locales (à l’école, dans l’administration, dans les médias, etc.).
Cependant, une langue menacée, voire moribonde ou considérée comme éteinte, peut être sauvée par une politique linguistique volontariste. Au Japon par exemple, l’aïnou ne comptait plus que huit locuteurs sur l’île d’Hokkaido à la fin des années 80. L’aïnou renaît aujourd’hui après des années d’ostracisme et de déclin. Un musée de l’aïnou a été ouvert sur l’île et des cours sont offerts aux jeunes, qui redécouvrent cette langue. Parfois, certaines langues disparues sont même “ ressuscitées ”. Le cornique d’Angleterre, qui s’est éteint en 1777, a ainsi été ranimé ces dernières années. Il compte aujourd’hui un petit millier de locuteurs, qui l’emploient comme seconde langue.
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Cependant, un point de vue « adverse » rapporté par le courrier international est aussi interessant (fev 2007)
a écrit :
LANGUES • L'anglais indétrônable
Près d'un quart de la population mondiale parle anglais. Loin de perdre sa suprématie, la langue de Shakespeare ne cesse de conquérir du terrain.
L'anglais domine le monde comme aucune langue auparavant, et plusieurs linguistes prédisent que cette reine des langues pourrait bien ne jamais être détrônée. Certains prévoient des revers, mais les cataclysmes qu'ils citent ne font que souligner l'emprise de l'anglais sur notre monde : guerre nucléaire, changement climatique ou invention d'une machine à traduire qui rendrait caduque une langue commune. D'autres insistent sur le fait que l'évolution linguistique va se poursuivre dans les siècles à venir et que l'anglais pourrait finir par s'éteindre comme les langues qui furent autrefois aussi courantes que le latin, le phénicien ou encore le sanskrit.
"Si vous vous mettez dans l'état d'esprit de l'Europe du XVe siècle, le latin a un très bel avenir devant lui", explique Nicholas Ostler, auteur de l'histoire des langues Empires of the Word. "Si en revanche vous vous mettez dans l'état d'esprit du monde d'aujourd'hui, l'anglais a un très bel avenir devant lui."
Ce scepticisme semble partagé par une minorité. Selon des spécialistes de la langue anglaise comme David Crystal, auteur de English as a Global Language (L'anglais comme langue mondiale), le monde a tellement changé que l'histoire ne peut plus servir de guide. "C'est la première fois que nous avons une langue réellement parlée dans le monde entier, dans chaque pays, dit-il. Il n'existe pas de précédents qui puissent nous aider à savoir comment la situation va évoluer."
En ce début de millénaire, les spécialistes affirment qu'environ un quart de la population mondiale est plus ou moins capable de communiquer en anglais. C'est la langue commune dans presque chaque domaine, de la science au contrôle du trafic aérien en passant par le djihad mondial, dont les locuteurs arabes utiliseraient l'anglais pour communiquer avec les autres.
Il y a peut-être plus de locuteurs de chinois, d'espagnol ou d'hindi, mais c'est l'anglais qu'ils utilisent pour communiquer avec d'autres communautés et c'est l'anglais qu'ils enseignent à leurs enfants pour les aider à devenir des citoyens d'un monde de plus en plus hétéroclite.
Dans les centres d'appels du monde entier, emblèmes d'un lieu de travail mondialisé, la langue parlée est, naturellement, l'anglais. A la radio, la pop transporte ses sonorités aux quatre coins de la terre.
"L'anglais est devenu la deuxième langue de tout le monde », explique Mark Warschauer, professeur d'éducation et d'informatique à l'Université de Californie à Irvine. "On en est arrivés au point où, presque partout, avoir reçu une éducation signifie avoir des connaissances en anglais."
Selon lui, dans certaines régions, la langue anglaise a pénétré le lieu de travail en même temps que l'économie mondiale. Ainsi, plusieurs employés suédois communiquent en anglais au sein de leur propre entreprise car ils ont quotidiennement affaire à des clients étrangers, que ce soit par le biais d'Internet ou d'autres moyens de communication.
D'après les linguistes, tout en se répandant, l'anglais se fragmente, comme le latin, en une famille de dialectes – qui finiront peut-être par devenir des langues à part entière – connus comme "les anglais".
De nouveaux dialectes sont ainsi apparus à Singapour, au Nigeria et dans les Caraïbes. Il est cependant fort à parier que l'éducation et la communication de masse ralentissent ce processus naturel de diversification.
La Papouasie-Nouvelle-Guinée a déjà sa propre littérature et ses traductions de Shakespeare en pidgin. Un spécialiste entreprenant a traduit Don Quichotte en "Spanglish", le mélange d'anglais et d'espagnol parlé le long de la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis.
Mais, d'après les spécialistes, contrairement au latin et à d'autres langues jadis communes, l'anglais semble trop répandu et profondément ancré pour s'éteindre un jour. Il est plus probable qu'il survive sous une forme internationale simplifiée – appelée parfois "Globish" ou "World Standard Spoken English" – aux côtés de sa forme d'origine.
"Il y a trop de mots en anglais", explique Jean-Paul Nerrière, ancien vice-président d'IBM USA, qui a proposé sa propre version du "Globish" – seulement 15 000 mots simples à l'usage des locuteurs non anglophones.
"Nous sommes une majorité, ajoute Nerrière, c'est pour cela que notre façon de parler anglais devrait devenir la façon officielle de parler anglais."
Seth Mydans
International Herald Tribune