La LCR n'a plus vocation à exister

[Félix Edmundovitch]

8) Bah c'est pas avec une baguette magique que l'on fait apparaitre 5 000 bolcheviks Il faut du temps pour les former :dry:

Si on pouvait réunir régulièrement "5000" personnes qui disent s'intéresser à la politique que proposent les révolutionnaires, la construction du Parti communiste révolutionnaire aurait déjà franchit un pas...

[Félix Edmundovitch]

[Ottokar]

Je ne sais pas avec quoi on fait apparaître des bolchéviks, je sais qu'aujourd'hui, les militants de la classe ouvrière ne se bousculent pas au portillon et qu'on voit de plus en plus de boîtes où il n'y a plus de militants, ou alors un seul, qui fait ce qu'il peut. Et je ne parle même pas de militants politiques ayant rompu avec les illusions électorales, le PS, etc. mais de militants tout court, de militants syndicaux ou politiques. Quant à la nouvelle ambiance, sachons effectivement garder la tête froide. Le "succès" de Besancenot n'en est un qu'à l'échelle de la LCR. Moi, toutes les discussions que j'ai eues cet été m'ont montré que dans la tête des gens, ce qui était important, c'était l'élection de Sarko, la défaite de la gauche et que là-dedans, les 4 de OB ou les 2 des autres, ça ne compte guère.

La LCR a fait un appel. Arlette a répondu prudemment, des évidences qui ont été dites par d'autres ici. Qu'aurait-elle gagné à pronostiquer un échec de la LCR, même si elle le pensait prévisible (je ne sais pas ce qu'elle pense, disons plutôt si d'aucuns ici le pensent prévisible) ? Si la LCR arrivait à fédérer 20, 30 ou 50 000 nouveaux adhérents et militants dans un nouveau parti, en rupture sur la gauche avec la social démocratie et les illusions électorales, bien sûr que tous ceux qui sont attachés à nos idées devraient se poser la question d'en être. Mais si la LCR passe de 3 à 4000, ou pire, si elle retombe de 3 à 2 ou même reste à 3, la question ne se posera même pas.

L'interview d'AL me va donc parfaitement. Wait and see comme disent les anglais...

[Crockette]

c'ets vrai que c'est pas demain la veille que ni la LCR ni LO s'implanteront partout dans les boites et réveillerons la classe des exploités (chomeurs, sdf, smicards, employés bas de l'échelle, intérimaires) c'est pourquoi la première mission de la LCR et de LO c'est de fusionner pour augmenter la pression sur le PCF et de lui signifier clairement qu'il est en totale contradiction avec ses militants et électeurs... !!!


car c'est cela qui se passe en ce moment : le PCF n'a plus d'avenir car il s'obstine dans une coopération avec des socialistes qui sont devenus des sociaux libéraux...

il ya donc du terrain à prendre pour une futur organisation d'abord anticapitaliste puis antilibérale pour rassembler large. Ensuite et seulement il faudra parler de trotskisme...car ce concept est long à expliquer, à developper et surtout à vulgariser. Un ouvrier quand il se tape des postes à l'usine où il en sort crevé, il a pas forcément envie d'ouvrir tel ou tel bouquin, ou d'intégrer telle section de LO ou de la LCR, c'est cela aussi la réalité.

le PCF quand à lui ne va pas rester les bras croisés, il va tenter aussi de créer quelque chose à gauche du PS, mais sur quoi ? sur des contradictions insurmontables entre son idéal de république sociale et la réalité que les travailleurs vivent tous les jours dans cette même république.

[redsamourai]

la vraie question c'est pas de se dire que plein de prolos sont en désaccord avec le PS ou le PC (ce que tout le monde constate), d'ailleurs d'après les discussions que j'ai eu pendant les caravanes il vaudrait mieux parler d'absence d'espoir en quoi que ce soit plutot que d'une "contradiction" entre milieu populaire et gauche;

il me semble qu'il est plus juste de se demander exactement ce que représente ces votes et cette sympathie pour Besancenot, ainsi que l'ont déjà dit beaucoup de copains. J'ai l'impression que quelques forumeurs comme Crockette interprète le vide laissé dans les consciences par la chute du PCF comme un point forcément positif pour les courants lutte de classe: comme si la politique avait horreur du vide et que forcément tous ces gens qui ne croient plus à la gauche plurielle étaient prêts à se mettre sur d'autres rails.

Je trouve plutôt que dans les milieux populaires (avec la très partielle expérience que j'en ai) on rejette complètement l'idée de politique voire de lutte collective à cause de ces trahisons.

Alors bon, je veux pas trop noircir le tableau, mais quand même on peut envisager que ce n'est pas parce que le PC disparaît que le moment est venu de s'imaginer qu'il peut être remplacé...

Evidemment on pourrait dire que ça vaut le coup d'essayer quand même; mais personne ne peut nier que ça fait perdre du temps, des efforts etc alors que nos forces sont si rares. Dans la situation vu que ce qu'il risque de se passer c'est que ne viennent à la new ligue que des bribes de comités anti-libéraux (cf sa politique depuis des années), qu'aurait-on gagné à rendre encore plus floues les idées et à s'épuiser "dans le vent"??

Je suis bien content pour ma part que LO se tienne toujours sur les lignes de son programme, j'espère que cette attitude ferme permettra de le populariser toujours plus, car il n'y a que cela qui compte. Après c'est sûr que si nos prévisions sont erronnées et qu'il y a un vrai engouement et bien il faudra reconsidérer la question.

[Matrok]

J'ai l'impression que quelques forumeurs comme Crockette interprète le vide laissé dans les consciences par la chute du PCF comme un point forcément positif pour les courants lutte de classe: comme si la politique avait horreur du vide et que forcément tous ces gens qui ne croient plus à la gauche plurielle étaient prêts à se mettre sur d'autres rails.

Je pense qu'en effet il y a un vide qui est en train de se créer et que tôt ou tard il va se combler, mais pas du tout dans le créneau de l'"anticapitalisme" "révolutionnaire", encore moins du "communisme"... En fait le PS est en train de se "moderniser" pour reprendre leur langage, c'est à dire d'abandonner ouvertement tout réformisme pour devenir un équivalent du parti démocrate aux Etats-Unis, un parti gestionnaire et interventionniste, mais clairement et ouvertement dans le camp de la bourgeoisie. Et ils disent que c'est ça "la gauche" ! Le vide qui se crée, c'est donc qu'il n'y a plus de réformistes, alors qu'une partie de l'électorat a encore plein d'illusions réformistes. Mais cette partie de l'électorat, c'est plus dans la petite-bourgeoisie qu'elle se trouve que chez les salariés - encore que !. Le risque que je vois si la LCR lance ses "forums" ou "consultations" (je ne sais plus comment ils présentaient ça) pour créer un nouveau parti, c'est que ce soient surtout ceux-là qui viennent, gonflés d'espoir de créer un nouveau parti réformiste. Regardez même comment la presse "de gauche" (je pense à Libé) les présente déjà : c'est la "recomposition" de la gauche, c'est un abandon des "habitudes trotskystes", etc... J'espère que la ligue ne sera pas attirée dans ce trou, mais je ne vois pas trop ce qui pourra se passer d'autre, à moins de se tirer in extremis comme pour les comités anti-libéraux...

[Sterd]

Je ne suis pas d'accord de dire que l'électorat ou plutôt la classe ouvrière a des illusions réformistes. Le réformisme c'est de croire qu'on va aller vers le socialisme à l'aide de réformes.
Plus personne ne croit plus au socialisme, que ce soit via des réformes et a fortiori avec la voie révolutionnaire, à la rigueur on pense pouvoir aménager la société actuelle pour la rendre un peu moins inhumaine, mais ce n'est même plus du réformisme.

[redsamourai]

tout à fait d'accord Matrok

[Félix Edmundovitch]

:huh1: euh... les copains : les seuls combats qu'on est sûrs de perdre, sont ceux que l'on ne mène pas :hinhin: évidemment, si on laisse la LCR seule dans cette configuration, en regardant ce qui se passe de loin, on pourra toujours compter les points après :dry: par contre si nous entrons dans la danse, en étant... bien plus qu'attentifs, mais force de propositions, eh bien nous pourrions peut être aider à féconder tout celà... et former une nouvelle génération de trotskystes

[Jacquemart]

Entrer dans la danse, pourquoi pas, mais si c'est pour se retrouver dans un slow en tête à tête avec la Ligue, je pense qu'elle n'en a pas plus envie que nous. Dans un vieux couple, on n'a plus besoin de ça pour se connaître.
Quant à faire des propositions, j'imagine bien que c'est ce qu'on fera... s'il y a des gens pour les entendre, ce qui reste encore un détail à vérifier.
Pour le moment, être attentifs et bienveillants, sans arrières-pensées, il me semble que c'est le maximum que nous puissions faire.