par Rouge95 » 01 Sep 2007, 19:49
Cet appel s'inscrit dans un mouvement issue de l’évolution même de la situation politique et sociale depuis 1995 qui a vu se développer parallèlement au renouveau des luttes une influence nouvelle des idées défendues par l’extrême-gauche : Arlette Laguiller à la présidentielle de 1995, puis en 2002, Arlette Laguiller et notre porte-parole, Olivier Besancenot. Il se développe en réponse à l’affaiblissement du PC, à l’intégration des bureaucraties syndicales au jeu de dupes du dialogue social. La question se pose à l’ensemble des militants ouvriers, des salariés, des jeunes qui veulent se battre contre l’offensive patronale.
Les révolutionnaires, loin d’être comme par le passé dans la situation de petites organisations critiquant le PC sur sa gauche, représentent la seule force politique prête à défier et à contester jusqu’au bout l’ordre capitaliste. Il est de leur responsabilité de contribuer à ce que ce mouvement de rupture avec les partis faillis de la gauche donne naissance à un véritable parti pour les luttes.
Le parti dont les travailleurs ont besoin n’est pas un parti électoral mais bien un parti pour les luttes, un parti militant centré sur les usines et les lieux de travail.
Nous n’entendons nullement tourner le dos aux militants antilibéraux, aux travailleurs et à tous ceux qui ne partagent pas encore ces conceptions. Le mouvement démocratique et révolutionnaire n’a pas d’intérêts propres différents de ceux de l’ensemble des opprimés. Il entend agir sans cesse pour leur unité, pour un front social et politique contre le pouvoir et le patronat avec toutes les forces politiques, syndicales, associatives qui se situent sur le terrain de la défense des intérêts des salariés.
Mais nous ne confondons pas politique de Front Unique et construction du parti même si elles se combinent.
Unité pour les luttes et indépendance politique, démarche de front unique et affirmation d’une orientation révolutionnaire ne sont nullement incompatibles. C’est au contraire la seule méthode pour dégager, à chaque étape, de nouvelles forces pour un nouveau parti.
Les forces avec lesquelles nous allier existent dès maintenant. Ce sont les travailleurs et les jeunes qui ont animé les luttes de 95 à 2003, du mouvement contre le CPE, de la grève des salariés d’Aulnay, les métallos du Nord qui revendiquent un SMIC à 1 600 euros nets. Des milliers de travailleurs, de sympathisants ou de militants PC, de militants syndicaux lutte de classe et des jeunes, qui n’ont connu de la gauche que des politiques de droite et de la société bourgeoise que la précarité et l’exclusion, sont prêts à la perspective d’une nouvelle force. C’est la partie active du large courant de sympathie qui s’est exprimé dans les 2 millions de voix qu’a recueillies l’extrême gauche anticapitaliste lors de la présidentielle sans compter tous ceux qui sans avoir voté pour l’extrême gauche révolutionnaire se reconnaissent dans ses propositions.
Avec eux, nous voulons débattre des voies et moyens de répondre à la crise du mouvement ouvrier. Des milliers de travailleurs veulent un instrument pour organiser leurs luttes. Construire cet instrument avec eux, c’est nécessairement dépasser la Ligue actuelle, se transformer pour jeter les bases d’un nouveau parti des travailleurs.
Cette démarche n’est pas conditionnée par l’unité préalable des organisations révolutionnaires même si cette dernière est partie intégrante du combat pour un nouveau parti. Nous souhaitons que nos camarades de Lutte ouvrière et d’autres organisations comme Alternative libertaire et la Gauche révolutionnaire s’associent à notre démarche, s’en emparent pour que nous puissions agir ensemble pour répondre aux aspirations de la jeunesse et du monde du travail qui ressentent la nécessité impérieuse de l’unification de toutes les forces qui se placent sur le terrain de le défense des intérêts des opprimés.
Une telle démarche exige une grande capacité démocratique en rupture avec les habitudes sectaires qui ont longtemps paralysé l’extrême-gauche. Le régime interne du parti que nous souhaitons sera placé sous le signe d’une large démocratie révolutionnaire encourageant débats et initiatives, soucieux d’associer à tous les niveaux de responsabilités les minorités, respectant le droit de tendance et de fraction.
Le processus constituant d’un nouveau parti participe d’intégrations, de fusions, de mutations, de transformations associant et dépassant des histoires, des traditions, des expériences différentes. Le développement d’un tel parti, reflet et expression de l’évolution de conscience des masses elles-mêmes, participe aussi d’une telle démocratie révolutionnaire. Il est indissociable du but même qu’il se fixe, instrument de l’émancipation des travailleurs par eux-mêmes.
la Ligue communiste révolutionnaire décide d’engager toutes ses forces dans l’objectif d’initier dans les entreprises, sur les lieux de travail, dans les cités et les quartiers, les lycées et les facultés le regroupement de tous ceux qui partagent avec nous la conviction de la nécessité d’un nouveau parti, instrument de l’émancipation des travailleurs par eux-mêmes.
Nous ouvrons un vaste débat avec tous les militants qui se revendiquent du socialisme, du communisme, des luttes d’émancipation, avec les militants syndicalistes qui se revendiquent de la lutte de classe, avec tous les travailleurs et les jeunes qui veulent prendre en main leurs propres affaires ainsi qu’avec les partis et organisations qui entendent œuvrer à la transformation de la société.
Les militants de la LCR veulent œuvrer au dépassement de leur propre organisation qui n'a jamais été pour eux une fin en soi de même que le parti à la construction duquel nous appelons ne sera pas une fin en soi, mais l'instrument de l'émancipation des travailleurs par eux-mêmes.
Ce processus de dépassement démocratique et révolutionnaire c’est au cœur du monde du travail et de la jeunesse que nous le mènerons, au cœur des résistances et des luttes.
Les échéances des élections municipales de 2008 seront l’occasion de rassembler autour de la défense du plan d’urgence social et démocratique les milliers de jeunes, de travailleurs, de militants ou de groupes militants qui s’inscrivent dans cette démarche.
A l’issue de cette bataille politique, se tiendront des assises locales et départementales qui déboucheront sur un congrès de fondation d’un nouveau parti des travailleurs appelant l’ensemble des militants anticapitalistes, des salariés et des jeunes convaincus qu’il faut en finir avec ce système, à construire avec nous un cadre militant commun, démocratique et ouvert à tous ceux qui se reconnaissent dans notre démarche et notre orientation, un plan d’urgence sociale et démocratique posant la question du pouvoir dans la perspective d’une transformation révolutionnaire de la société pour mettre fin au pouvoir absolu de la propriété privée financière.