Salut,
Pour ce qui est des 2 courants (sans doute plus), je suis d'accord avec toi sur un point. le courant décroissance, baba, retour à la ferme est un vrai courant de retour dans le passé, et tenter de remonter l'histoire à l'envers, ca c'est de l'utopie.
(et puis comme disait Coluche, "tant mieux si c'est plus comme avant, parce qu'avant c'etait tarte.")
Pour ce qui est de la révolution, que les révolutionnaires communistes "attendent", ca à l'inverse ca ne me parait pas du tout utopique.
Comme tu le dis très bien, cette société de merde s'enfonce chaque jour plus dans le gaspillage mais aussi dans un maintien de la misère de la plus grande part de la population.
De ce point de vue, il est normal, non pas d'attendre, mais de s'attendre à ce que la colère éclate un jour ou l'autre. On ne sait pas quand mais on sait que cela se produira. on le sait même scientifiquement.
Durant tout le 20e siècle, on a quand meme vu la classe ouvrière se lever et ouvrir une nouvelle perspective de société. Là on a la preuve qu on ne parle pas dans le vide, chauque fois que la machine capitaliste perd trop les pédales et entraine une misère qui devient insupportable aux gens, la classe ouvrière se révolte (en Russie en 17, en Hongrie en 56 et aussi partout dans le monde).
Cela on le sait. Il n'y a pas besoin de programme. C'est la lutte des classes et c'est Marx qui l'a expliqué.
Mais ce qu'il faudrait, et c'est ca le travail des communistes, c'est un parti
révolutionnaire, qui soit construit avant que les ouvriers se révoltent.
Un parti qui ait l'audace de proposer d'aller jusqu'au renversement de toutes institutions bourgeoises. Et ce n'est pas rien. Dans toutes l'histoire des nombreuses luttes de la classe ouvrière , il n'y eu que le parti bolchevique en Russie qui ait eu ce courage.
Pour cela il faut s'implanter, se faire connaître, même en participant aux elections, pourquoi pas. A condition, de savoir qu'on ne participe pas aux elections pour changer quoi que ce soit mais pour avoir un peu d'écoute sur ce qu on peut proposer.
Mais on ne peut pas décider, en revanche, du jour de la révolution.
Ce qui est à craindre, donc, ce n'est pas que la révolution n'arrive pas, mais plutôt qu'il n'y ait personne pour proposer au moment ou lles ouvriers sont mobilisés, à renverser carrément cette machine infernale.
J'ajoute une réponse de Ottokar qui m'a plu, c'etait un peu sur un autre sujet, sur ce forum. Ca te redonnera peut etre le moral.
a écrit :... si on revient à la signification du Programme de Transition. Le mot "transition" signifie qu'il y a un passage de la réforme à la révolution. Les '"masses", les salariés, les électeurs populaires, les travailleurs et les "ménagères" auxquels on s'adresse ne sont pas révolutionnaires. Les gens de façon générale ne le sont jamais d'emblée, ni en 1789, ni en 1848, ni en 1917, ni en 36, ni jamais. Ils se disent que si on peut s'en sortir autrement, pourquoi chercher les ennuis ? Mais les mêmes ont aussi des besoins, des revendications, des souffrances auxquelles ils veulent mettre fin, des aspirations à satisfaire. E la société actuelle est incapable de les satisfaire. Les gens cherchent, demandent, supplient parfois, quémandent, puis si la période est à l'action, réclament, revendiquent, exigent, puis finalement réalisent eux-mêmes et prennent ce qu'on leur refuse.
C'est cela la "transition" exprimée par le programme. Comment partir des besoins ressentis par les couches populaires vers une remise en cause du système. Comment faire comprendre aux gens que pour satisfaire ce qui est indispensable, il faut remettre en cause le système.
Les travailleurs en général ne veulent pas le communisme en soi. Ils veulent vivre correctement, vivre en paix, élever leurs enfants, manger, se loger, travailler, etc. Mais tout cela est impossible réellement sans remettre en cause la mainmise des grands groupes financiers sur l'économie; ce qui signifie remplacer leur dictature par le pouvoir des travailleurs. C'est un moyen... qui est notre but.