Informations Ouvrières

Message par Front Unique » 29 Juin 2007, 00:53

Informations Ouvrières N° 800 - L'éditorial du 28 juin

Confrontation traditionnelle


“Il faut sortir de la confrontation traditionnelle et dépassée entre les salariés d’un côté et les employeurs de l’autre. Voilà ce que je crois fondamental pour la rénovation du Parti socialiste. »

Par ces mots (1), Ségolène Royal revendique donc de couper définitivement le lien historique qui — même ténu et déformé — rattachait encore le PS aux efforts faits depuis plus d’un siècle par les travailleurs pour disposer d’organisations représentant leurs intérêts particuliers, au plan syndical comme au plan politique.

Ce débat concerne-t-il le seul Parti socialiste (2) ?

Prenons les mesures annoncées par le gouvernement Sarkozy-Fillon pour les toutes prochaines semaines.

La loi sur le « service minimum » (lire page 4) passe au Conseil des ministres le 4 juillet : n’est-ce pas la remise en cause du droit des travailleurs à s’organiser sur leur propre terrain pour faire prévaloir leurs revendications ?

L’autonomie des universités (lire page 7) passe au Conseil des ministres le 4 juillet : cette privatisation ne remet-elle pas en cause la qualification de la force de travail de la jeunesse, frappant tout particulièrement les jeunes issus des classes populaires ?

L’exonération des heures supplémentaires (lire page 3), passée au Conseil des ministres du 20 juin, comme les honteuses propositions du haut-commissaire Martin Hirsch — « Vous êtes malade ? Prenez une RTT » : qu’est-ce d’autre que la volonté de détruire la Sécurité sociale conquise en 1945 par les salariés, comme expression de la solidarité ouvrière face aux risques, de la maladie notamment ?

C’est un fait : le gouvernement Sarkozy-Fillon se situe sur un terrain de classe, celui de la classe capitaliste contre la classe ouvrière.

Peut-on aujourd’hui faire face à une telle offensive en déclarant qu’il faut « sortir de la confrontation traditionnelle et dépassée entre les salariés d’un côté et les employeurs de l’autre » ?

Ajoutons ceci : toutes les mesures annoncées par le gouvernement Sarkozy-Fillon ne sont que des transpositions des directives européennes et du traité de Maastricht. S’il s’agit de s’opposer à cette politique, peut-on éviter de relier le combat contre ces mesures à l’exigence de l’abrogation des directives européennes, donc du traité de Maastricht lui-même ?

Or force est de constater qu’à la signature du « mini-traité » de Bruxelles, François Hollande a répondu par l’exigence… d’un traité plus ample (lire page 5) ! Comment comprendre (3) ?

Le vote du 29 mai 2005 n’était-il pas l’exigence de la rupture avec la politique dictée par l’Union européenne, qui, répétons-le, est une politique de classe dictée depuis Washington par les sommets de l’impérialisme américain, une politique d’exploitation, d’oppression et de remise en cause de la démocratie ?

Ces questions sont posées à tout le mouvement ouvrier.

Nul ne peut prétendre détenir la vérité révélée. Pour ce qui nous concerne, nous, militants du Parti des travailleurs, nous nous adressons fraternellement aux militants socialistes, aux militants communistes, aux syndicalistes ouvriers, aux démocrates et aux républicains. Et nous posons la question : peut-on aider le peuple français à s’ouvrir une issue sans jeter les bases d’un authentique parti ouvrier, qui n’ait pas peur de se situer sur le terrain de la défense des intérêts de classe, sur le terrain de la lutte de classe et de la rupture avec l’Union européenne ?

N’est-ce pas là le point d’appui nécessaire pour avancer sur la voie de l’unité pour mettre en échec les plans de réaction et de régression sociale qui, dans tous les domaines, menacent aujourd’hui la classe ouvrière et la démocratie ?

Daniel Gluckstein

(1) Sur France Info, le 20 juin (rapporté dans Le Monde, daté du 22 juin).

(2) On lira (page 5 de ce journal) que la même question est posée au sein du Parti communiste.

(3) Quant aux dirigeants du Parti communiste français, comment comprendre qu’ils expliquent la victoire de Sarkozy par le fait que celui-ci « a réussi à donner le sentiment de mieux tenir compte que d’autres de la portée du non » (L’Humanité, 22 juin).


Front Unique
 
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Message par abounouwas » 29 Juin 2007, 09:13

a écrit :
Ajoutons ceci : toutes les mesures annoncées par le gouvernement Sarkozy-Fillon ne sont que des transpositions des directives européennes et du traité de Maastricht. S’il s’agit de s’oppos. S’il s’agit de s’opposer à cette politique, peut-on éviter de relier le combat contre ces mesures à l’exigence de l’abrogation des directives européennes, donc du traité de Maastricht lui-même ?


(:|
abounouwas
 
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Message par Front Unique » 04 Juil 2007, 23:34

Informations Ouvrières N° 801 - L'éditorial du 5 juillet 2007

Démocratie contre consensus

Présentant devant l’Assemblée nationale, ce 3 juillet, son long catalogue de mesures destructrices contre la classe ouvrière et la démocratie (lire page 2), le Premier ministre a pris soin d’en appeler à une action consensuelle entre la gauche et la droite.
Consensus : tel est le maître mot du moment.

La veille, à Strasbourg, Sarkozy avait salué en ces termes le ´ mini-traité " européen mis au point à Bruxelles : ´ La plus grande réussite de ce sommet, c’est que la politique ayant repris ses droits, il a commencé de s’opérer cette improbable synthèse entre les partisans du “oui” et ceux du “non” (…), condition non seulement de l’union des Français, mais aussi de l’union de tous les Européens (…). Par synthèse, je ne veux pas dire la recherche du juste milieu entre le “oui” et le “non“, je veux dire le dépassement des contradictions " (1).

Le consensus permettrait de " dépasser les contradictions ", par exemple entre le " oui " et le ´ non " du 29 mai 2005 ?"

Voyons pratiquement ce qu’il en est.

La semaine passée, dans le cadre de la politique dite " d’ouverture ", le socialiste Didier Migaud a été élu à l’unanimité président de la commission des finances de l’Assemblée nationale (2). Assurant qu’il " ne changera pas ses convictions ", Migaud a estimé qu’"on doit pouvoir dépasser les clivages ", promettant qu’il présidera dans un esprit transparent et républicain " (3). A quoi le rapporteur général du budget, l’UMP Gilles Carrez, a répondu : " Nous exercerons notre fonction (…) dans un climat consensuel " (4), car " nous aurons en permanence un point de convergence : revenir à la fin de la législature à l’équilibre de nos comptes et repasser sous la barre des 60 % d’endettement public " (3).

Consensus est donc synonyme… d’accord pour faire respecter le pacte de stabilité de Maastricht !

Et que s’est-il passé autour de la loi sur " l’autonomie des universités " ?

Justifiant les amendements mineurs apportés à son propre projet, le ministre Valérie Pécresse a souligné " que cette réforme (…) nécessitait une adhésion plus large de l’ensemble de la communauté universitaire " (5). Ce dont s’est félicité l’homme ´ de gauche " et président de l’UNEF, Bruno Julliard : " J’ai l’impression que Nicolas Sarkozy et le gouvernement ont compris qu’il serait dommage que la réforme soit mise en échec pour quelques points que l’on n’aurait pas voulu négocier " (6).

Mais, comme nous le montrons dans ce journal (lire page 8), il s’agit d’une ´ réforme " qui, obéissant aux injonctions de Bruxelles, vise purement et simplement à privatiser l’Université et démanteler le caractère national des études et des diplômes !

On le voit, le " consensus " n’est possible que si l’on accepte le cadre fixé par la politique de l’Union européenne, la discipline des directives, le talon de fer du pacte de stabilité.
Mais il ne suffit pas de proclamer le consensus généralisé, voire le " dépassement des contradictions ", pour que l’un ou l’autre devienne réalité.

Toutes les mesures annoncées par Sarkozy et Fillon sont marquées par leur caractère de classe : privatisation, remise en cause de la Sécurité sociale, suppression des emplois dans la fonction publique, menace contre le droit de grève, remise en cause du Code du travail, etc. (lire page 2).

La démocratie suppose que les travailleurs puissent défendre librement leurs intérêts particuliers sans avoir à se soumettre à un quelconque " consensus ".

La démocratie, c’est l’indépendance des organisations syndicales défendant les revendications pour lesquelles elles sont mandatées par les salariés.

La démocratie, c’est la rupture avec l’Union européenne.

Pour la démocratie, contre le consensus et l’union sacrée, l’heure n’est-elle pas à la construction d’un authentique parti ouvrier (7) ?

Daniel Gluckstein


(1) Dépêche de l’AFP du 2 juillet 2007.
(2) Commission dans laquelle siègent UMP, PS, PCF...
(3) Dépêches de l’AFP du 28 juin 2007.
(4) Le Figaro, 29 juin 2007.
(5) Dépêches de l’AFP du 27 juin 2007.
(6) Dépêches de l’AFP du 26 juin 2007.
(7) Lire pages 2, 3 et 4 les propositions de la commission d’organisation.



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Message par abounouwas » 05 Juil 2007, 11:48

"La démocratie, c’est la rupture avec l’Union européenne."
le délire continue...
même à l'abri d'une citation de Trotsky sur la vérité.
abounouwas
 
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Message par Valiere » 08 Juil 2007, 09:23

Tu ne vois même pas le virage à gauche : Gluckstein est passé du candidat des maires au parti ouvrier!?????
Valiere
 
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Message par Félix Edmundovitch » 09 Juil 2007, 12:16

:dry: Les engueulades sont publiques au sein de FO, donc on peut largement en parler ici... Des camarades du CCI du PT peuvent-ils nous expliquer leur point de vue sur leurs débats actuels avec leurs camarades du courant "anarcosyndicaliste" du PT ? :17:
Félix Edmundovitch
 
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Message par Front Unique » 14 Juil 2007, 22:33

Informations Ouvrières N° 802 - L'éditorial du 12 juillet 2007

Le voyage de Bruxelles...

A en croire médias et commentateurs, le président Sarkozy serait en passe de devenir un « hyper-président » , omniprésent, décidé à tout régir.

Ce 9 juillet, pourtant, il a fait le voyage de Bruxelles pour obtenir l’aval des vrais décideurs pour sa politique économique.

C’est d’abord devant Barroso, président de la Commission européenne, puis devant « l’Eurogroupe » composé des ministres des Finances de la « zone euro » et de Trichet, président de la Banque centrale européenne, que Sarkozy est allé présenter sa copie.
La presse fait mine de s’émerveiller de l’habileté avec laquelle le président français aurait « convaincu » ses interlocuteurs.

A vrai dire, on ne voit pas pourquoi ces derniers auraient rechigné. « Nous sommes contents de voir la France s’engager dans une phase de réformes substantielles» , a ainsi déclaré Jean-Claude Junker, Premier ministre luxembourgeois et président de l’Eurogroupe, ajoutant : « La France est sortie de l’immobilisme. C’est une bonne nouvelle. »

Et pour cause !

Les Echos (10 juillet) soulignent que « le président français avait auparavant décliné (…) son programme de réformes en cours et à venir. De la mise en place des heures supplémentaires défiscalisées à la réforme des universités en passant par l’assouplissement du marché du travail, la franchise médicale, la suppression des postes de fonctionnaires, il a affirmé que la France “se lançait dans des réformes sans précédent exigées par l’agenda de Lisbonne et attendues depuis longtemps par l’Europe”. »

Traduisons : pillage de la Sécurité sociale (lire page 2), privatisation de l’Université et destruction des diplômes, facilitation des procédures de licenciements, impossibilité grandissante pour les salariés de recourir à des soins qui ne seraient plus couverts par la Sécurité sociale, suppression de 17 000 postes dans l’enseignement et de dizaines de milliers d’autres dans les autres secteurs de la fonction publique (lire page 3)… Pourquoi voudrait-on que les dirigeants de la Banque centrale européenne, chargés par le traité de Maastricht de garantir la stabilité de l’euro quel qu’en soit le prix, n’applaudissent pas à un tel programme anti-ouvrier dicté par eux-mêmes ?

En réalité, Sarkozy ne joue ici qu’un rôle subsidiaire des institutions de l’Union européenne.

Ce sont elles, Banque centrale en tête — qui elle-même ne fait que répercuter les exigences de la Réserve fédérale des Etats-Unis, d’une part, et du Fonds monétaire international (FMI), d’autre part —, mais aussi Parlement européen et Commission de Bruxelles, qui imposent la véritable chape de plomb des mesures destructrices qui frappent dans tous les domaines la classe ouvrière et la démocratie.

Ne faut-il pas dire clairement une fois pour toutes : le retour à la démocratie exige que l’on sorte des institutions de l’Union européenne ?

La crise que traverse le pays tient-elle à autre chose qu’au refus des dirigeants des partis « de gauche » de s’engager sur cette voie, précipitant ainsi la crise de leurs propres organisations ?

Comment comprendre, du côté du Parti socialiste,que l’annonce de la candidature, présentée par Sarkozy, de Strauss-Kahn comme directeur du FMI soit saluée par un dirigeant du PS comme « un honneur pour tous les socialistes » (1) ?

Comment comprendre que les responsables socialistes à l’Assemblée nationale approuvent la mise au point du nouveau traité européen (lire page 3) ?

Comment comprendre, du côté du Parti communiste, le soutien apporté par Marie-George Buffet à l’autonomie-privatisation des universités (lire page 6) ?

Comment comprendre que, sous le titre « Europe minimale non, Europe sociale oui », le Parti de la gauche européenne (2) décide de « multiplier les réunions et débats pour faire connaître ses propositions pour une politique alternative dans le cadre de l’Union européenne » (déclaration du 8 juillet 2007) ?

L’expérience ne montre-elle pas que, dans le cadre de l’Union européenne, il n’y a pas place pour une quelconque « politique alternative »?

A l’heure ou EDF et GDF franchissent les dernières étapes d’un processus de privatisation-démantèlement dicté par Bruxelles et engagé par le gouvernement Jospin, qui osera prétendre le contraire ?

L’unité pour le retour à la Sécurité sociale de 1945 et contre le démantèlement des services publics et des emplois publics exige que soit ouverte la perspective de la sortie pure et simple des institutions de l’Union européenne.

Cette proposition ne s’inscrit-elle pas tout naturellement dans le débat ouvert sur la construction d’un authentique parti ouvrier indépendant ?

Daniel Gluckstein



(1) Claude Bartolone, RMC Info, 10 juillet.
(2) Qui regroupe le PCF en France et différents partis, qui, comme Die Linke en Allemagne, Refondation communiste en Italie et le Bloc de gauche au Portugal, associent des secteurs venus des PC et les amis de Krivine-Besancenot.


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Message par zeanticpe » 15 Juil 2007, 08:14

La pollution est l'affaire de tous. On apprend cela à l'école, ne pas jeter ses papiers par terre par exemple.
et pourtant Fron Unique vient nous servir régulièrement sur ce forum de discussion les bétises nationalistes de Glukstein.
bon, il y a bien Abou et d'autres qui viennent faire le ménage regulièrement mais, il faut quand meme le constater, ce fil ne correspond pas aux idées des autres forumeurs.
Pourquoi s'entêter à essayer de faire croire qu'il existe un "super etat europeen" avec tous les pouvoirs, au-dessus des classes sociales?
Qui donc represente cette force qui dicte sa volonté aux pauvres bourgeoisies nationales?
et surtout qu'est-ce qu'on en a à faire, NOUS?
C est article se contredit de mon point de vue, de son propre aveu
a écrit :A vrai dire, on ne voit pas pourquoi ces derniers auraient rechigné.

Au lieu d' essayer de faire croire que c'est l "europe" qui dicte "sa" volonté aux pouvoirs nationaux, il serait plus pertinent de dénoncer la politique les saloperies du gouvernement francais contre la classe ouvriere.
De toutes facons, Front Unique remarquera que les bourgeoisies europeennes s'entendent tres bien quand il s'agit de preparer des plans de licenciement comme à Airbus.
Ca ne l'empechera pas de nous reservir regulièrement cette soupe infecte dans laquelle on présente le representant de la bourgoisie francaise comme une victime de ce nouvel état que Glukstein appelle l'europe.
zeanticpe
 
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Message par Front Unique » 21 Juil 2007, 21:31

Informations Ouvrières N° 803 - L'éditorial du 19 juillet 2007

Dans l’intérêt supérieur du pays ?

Personne ne saurait se réjouir — du côté de ceux qui se réclament de la démocratie et de la défense de tout l’édifice des conquêtes sociales arrachées par les travailleurs à la Libération — du désarroi qui saisit aujourd’hui militants, sympathisants ou simplement électeurs du PS. En effet, après la décision surprise de Dominique Strauss-Kahn de postuler, avec le soutien de Nicolas Sarkozy, à la présidence du FMI, c’est au tour de Jack Lang, ex-ministre PS, Olivier Duhamel, ex-député socialiste européen, Olivier Schrameck, ex-directeur de cabinet de Lionel Jospin, de répondre à l’appel du chef de l’Etat et de rejoindre le « comité de réflexion » qu’il a créé pour « moderniser et rééquilibrer les institutions de la Ve République »…

La feuille de route de ce « comité » délivrée par Sarkozy dans son discours d’Epinal (lire page 5) est d’une clarté aveuglante : « Je ne tournerai pas la page de la Ve République », a-t-il proclamé, précisant : « Je suis réservé quant à la suppression de l’article 49-3 qui permet au gouvernement de faire voter un texte quand il n’y a pas de majorité pour voter la censure. » Ajoutant, pour ceux qui n’auraient pas compris, qu’il n’était pas « pertinent » de supprimer l’article 16, qui confie les pleins pouvoirs au chef de l’Etat dans des circonstances exceptionnelles. « Cependant, a-t-il poursuivi, il est vrai que, depuis un demi-siècle, le monde et la société française ont beaucoup changé (…). Il est vrai que la constitution de l’Europe a beaucoup progressé et que le droit communautaire a pris une place grandissante dans notre vie quotidienne (…). Je souhaite doter l’opposition d’un statut pour que l’opposition puisse mieux jouer son rôle dans une démocratie apaisée. »

Bref, s’appuyant sur la reconnaissance par « l’opposition » de la nécessité de mettre en œuvre le droit communautaire, Nicolas Sarkozy dit en substance : « J’ai besoin de toiletter les institutions afin de réaliser l’ouverture et de créer les conditions d’un véritable consensus organisé, indispensable à la réussite de mon programme de choc dicté par l’Union européenne : la destruction de la Sécurité sociale, le démantèlement de la fonction publique, la privatisation des universités, l’association des organisations syndicales à la destruction du Code du travail. »

Il n’a pas fallu attendre longtemps une réponse. Jack Lang s’est immédiatement déclaré désireux « de travailler dans l’intérêt supérieur du pays sans renier mes convictions ». Laissons à l’auteur la responsabilité de cette affirmation. Quant à François Hollande, il s’est empressé, à sa manière, de lui emboîter le pas, fixant « ses conditions » à Nicolas Sarkozy : « Si la réforme reste dans le cadre parlementaire, nous avons la possibilité, par ce que nous représentons à l’Assemblée nationale et au Sénat, de voter ou de ne pas voter cette réforme, de la permettre ou de l’empêcher. Donc, le respect du Parti socialiste, le respect de l’opposition est essentiel si l’on veut aboutir à une réforme consensuelle allant dans le sens de la modernisation de nos institutions et du renforcement du Parlement. »

Le mot est lâché : « réforme consensuelle », voilà l’axe commun à tous les courants partisans de cette fameuse « refondation » qui n’en finit pas de disloquer le PS.
Mais ce qui mine le Parti socialiste n’est-il pas déjà largement engagé dans le PCF et pour les mêmes raisons ? Ne sommes-nous pas arrivés à un moment charnière pour la démocratie politique, la société tout entière ?

Sans indifférence aucune à l’égard du désarroi politique ainsi provoqué chez bon nombre de militants et de travailleurs, il nous revient néanmoins de poser la question : est-il possible aujourd’hui d’ouvrir une issue à la crise dans laquelle s’enfonce ce pays sans poser la question de la reconquête de la démocratie, du respect du vote du 29 mai 2005 ? Est-il possible d’ouvrir une issue sans exiger la rupture avec l’Union européenne et ses directives dévastatrices, ses traités et donc avec les institutions antidémocratiques de la Ve République qui en sont devenues les organes subsidiaires ?

Il s’agit d’une seule et même chose.

Existe-t-il un autre moyen de surmonter la dislocation qui menace tout ce qui est issu — même de loin — du mouvement ouvrier et de son histoire, que de mettre ces questions essentielles au centre de la discussion pour la reconstruction d’un véritable parti ouvrier ? Un parti, libre de toute attache à l’égard des traités européens, engageant immédiatement toutes ses forces pour la réalisation de l’unité sans condition pour le retour à la Sécurité sociale de 1945, pour l’annulation des « franchises », anciennes et nouvelles.

Existe-t-il tâche plus urgente ?

Marc Gauquelin



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Message par pelon » 21 Juil 2007, 22:15

a écrit :
Sans indifférence aucune à l’égard du désarroi politique ainsi provoqué chez bon nombre de militants et de travailleurs, il nous revient néanmoins de poser la question : est-il possible aujourd’hui d’ouvrir une issue à la crise dans laquelle s’enfonce ce pays sans poser la question de la reconquête de la démocratie, du respect du vote du 29 mai 2005 ? Est-il possible d’ouvrir une issue sans exiger la rupture avec l’Union européenne et ses directives dévastatrices, ses traités et donc avec les institutions antidémocratiques de la Ve République qui en sont devenues les organes subsidiaires ?


Par rapport au texte, cela tombe un peu comme un cheveu dans la soupe ... de Jack Lang.
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