L'autocritique...

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par gerard_wegan » 23 Juin 2007, 18:49

... ce qui est quand même génial, c'est de pouvoir lire un fil pareil sous la rubrique "Histoire et théorie" ! :hinhin:
gerard_wegan
 
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Message par Ottokar » 24 Juin 2007, 08:45

Bon, je crois qu'on boucle. Je ne sais pas effectivement pourquoi on discute de ça, GW a raison ! mais le sujet a été lancé...

Sachant comment ce terme d'autocritique avait été utilisé aux heures les plus noires de la dictature maoiste et stalinienne, on a essayé de discuter concrètement, de demander à Convidado des exemples. On a eu droit à des formules abstraites et atemporelles, ou alors à de plates évidences qui reviennent à dire qu'un parti doit affronter ses erreurs, les analyser, etc. Si c'est cela, tous les partis le font, plus ou moins et il n'est pas besoin de réveiller Lénine et sa critique "léniniste" pour le dire. Le PS va le faire... avec plein d'arrière-pensées, chacun essayant de rejeter la faute sur l'autre !

Quand on passe du parti à l'individu, et c'est ce qui coince, Convidado nous rejette notre ego, l'individualisme, etc. Personnellement, je ne crains pas de me faire dire devant d'autres que je me trompe. Les autres me convaincront ou non, mais je peux défendre mes idées en toute liberté. Mais si une fois le débat terminé, et en supposant que je sois battu, on exige de moi que je vienne "analyser mes erreurs" devant d'autres, alors merde !

Car concrètement c'est à cela que cela revenait à la grande époque des partis staliniens. Quand il y a un désaccord et qu'une de deux tendances est battue, l'autre devrait venir non seulement renier ce qu'elle pense (ce qui n'est déjà pas juste, on peut être minoritaire et continuer à penser qu'on avait raison) mais dire pourquoi on se serait trompé ! Même si c'est vrai, même si on en est convaincu, à quoi ça sert de remuer le couteau dans la plaie ? Histoire de bien dire aux autres qu'on a eu tort, et essayer de trouver les "raisons objectives" de son erreur ? Et merde ! quelle que soit la façon de faire, c'est soit hypocrite et stupide, soit humiliant, et pour tout dire mi-séminariste mi-stalinien.

J'ai demandé à Convidado des exemples. Des exemples contraires j'en ai fourni à la pelle. Le siens, je les attend encore.
Ottokar
 
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Message par jedi69 » 24 Juin 2007, 11:42

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?



(El convidado de piedra @ samedi 23 juin 2007 à 20:57 a écrit :

Non seulement est une critique réactionnaire mais un non sens complet. L'individualité,  la vraie individualité ne peut se réaliser que dans le collectif, dans le groupe (comme tu le mets), le parti communiste en fait.

Seul une individualité en face avec les courants le plus révolutionnaires de son époque peut epanouir sa personnalité. Dire que c'est le moyen de "l'asservir" est une stupidité réactionnaire.




D'accord avec OTTOKAR ... la discussion théorico-abstraite sans exemple, c'est vraiment une manière d'esquiver la réalité, la critique des faits, de l'histoire, de la vérité.


En même temps, je vais pas défendre la liberté intellectuelle. On a déjà eu une discussion comme ça sur la liberté de pensée, lancée notre jeune ami rappeur : DOC STARDUCK :-P , le parcourt du combattant. Au long des 10aines d'années combien de camarades trotskystes se sont fait executer, blesser, tabasser, insulter ... maintenant, la technique est à l'ignorance, à la dérision, à l'ironie, au cynisme, ailleurs la violence est toujours là. C'est de l'épanouissement individuel ça ?


Dans ce monde qui va de pire en pire, sur l'a base d'une industrie de haute technologie qui ouvre de grandes possibilités pour l'Humanité, on parait des doux rêveurs amateurs de science fiction, on subit tous les sarcasmes, on parait comme anachronique, comme des adolescents attardés. Faut pas se surestimer, on est pas des héros, des super héros. Il y a quelque chose d'héroïque dans ce qu'on fait. Quand on a approndis les idées révolutionnaires, quand on arrive à s'orienter dans la réalité, c'est sûr, il y a quelque chose comme ça. Mais bon, finalement, on est des prolétaires, des prolétaires "super cultivés", mais sans aucune influence pour le moment, en fin avec vraiment peu d'influence. Une petite preuve, elle est électorale. Donc, on est pas bien fort pour le moment, dans l'épanouissement, on fait mieux.


allé ...


A+
jedi69
 
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Message par Thersite » 27 Juin 2007, 01:45

:wacko: Wah... Fraîchement débarqué sur le forum, cette discussion m'apparaît un peu "capillotractée" : j'ai l'impression (me-trompè-je ?) qu'on y parle simplement d'honnêteté intellectuelle (il s'agit alors d'exprimer les évolutions de sa pensée, notamment lorsqu'on change d'opinion à propos de tel ou tel sujet déterminé) -et ça, même des bourgeois peuvent le faire en politique, en prenant conscience de leurs intérêts de manière plus aiguë, par exemple) mais avec le nom un peu ronflant -et quand même connoté stal (avec le sens de flagellation contrainte)- d'auto-critique..
Je ne vois par contre pas trop ce que l'individualité a à faire là-dedans, il est certain que l'honnêteté, la remise en cause de ses opinions en contexte et la franchise doivent être la règle entre les membres d'un parti communiste (sinon dans quelle autre organisation de notre société ?), afin d'assurer une véritable unité, issue du débat et de la politisation.
Ce qui me semble plus contestable, ce sont les formules : "pratique saine" (il n'y a pas loin de là à pratique salutaire :prosterne: ça fait quand même un peu sacrement purificatoire systématique et artificiel, comme la confession justement... même si c'est dû à l'idéologie petite-bourgeoise qui constitue notre toile de fond) et "pratique léniniste" : qu'y a-t-il de spécifiquement léniniste là-dedans ? Erigée en pratique collective/individuelle obligatoire, cela me semble fragiliser le parti en accentuant les divergences (et s'il n'y a rien à auto-critiquer ?) et reposer sur une égalité fictive entre toutes les fractions politiques et leurs membres : en période de conflits l'autocritique ne peut-elle pas servir d'outil de domination symbolique pour contraindre l'opposition minoritaire à reconnaître publiquement ses "erreurs" vis-à-vis de l'orthodoxie """"marxiste"""" (cf au dogme d'Etat stalinien) ?


Pour finir en apothéose, fragments staliniens choisis :
a écrit : D’où, au 13ème congrès en mai 1924 (748 délégués pour 735.881 membres), la définition de « trotskysme » comme forme petite-bourgeoise, sa critique et l’affirmation de la nécessité de liquider cette idéologie.

Et d’où la publication par Staline d’une série d’articles, qui seront rassemblés et formeront l’ouvrage « Les principes du léninisme ». Trotsky avait lui de son côté publié « les leçons d’octobre », dont la présentation de l’histoire de la révolution russe avait causé un énorme scandale dans le parti, Trotsky s’appropriant les mérites de Lénine et critiquant les bolchéviks.

Trotsky dut reculer et faire son autocritique. [...]


Que la liberté des chicaneries fractionnelles, des groupes intellectuels ne soit pas encore la démocratie intérieure du Parti ; que l’ample autocritique réalisée par le Parti et l’activité prodigieuse des masses d’adhérents du Parti soient une manifestation de la véritable et authentique démocratie du Parti, cela il n’est pas donné au trotskysme de le comprendre.
Thersite
 
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