APRES LE TRAFALGAR DE LA GAUCHE :
RECONSTRUIRE SUR DES BASES DE CLASSE
11/06/2007
Seul le PS avec son appareil résiste assez bien et malgré quelques fissures dans la coque, le navire reste à flot.
La chaloupe du PCF est mal en point même si quelques rafistolages lui permet de ne pas encore couler.
La seule satisfaction qui demeure c'est de voir le bateau FN commencer à sombrer.
Même si une partie de son équipage rejoint l'UMP, sa disparition programmée ne peut que nous réjouir.
Que faire devant cette flottille bleue foncée qui est entrain de nous menacer : préparer les canons et le troisième tour social? Certes, on y pense mais sans attendre ce moment il faut préparer une contre offensive rapide pour ce deuxième tour électoral qui sera très dur.
La gauche doit se rassembler dans toutes les circonscriptions et aller dans les cités, auprès des jeunes et les couches populaires quelque peu écoeurés par le résultat des présidentielles pour qu'ils votent massivement contre la droite.
Les équipes des candidats de gauche et d'extrême gauche éliminés au soir du premier tour doivent eux aussi mouiller leur chemise et aller coller des affiches et distribuer des tracts sur les marchés et dans les boîtes aux lettres.
On entend trop dans certains états majors des personnes affirmer que c'est à celui qui reste en lice de prendre en charge toute la campagne du deuxième tour!
Ségolène et quelques autres cherchent à nous rapprocher de Bayrou et des centristes, c'est NON.
Aucune voix ouvrière ne doit aller renforcer le camp de ceux qui rêvent de casser la gauche pour faire du « blairisme » en construisant une troisième force libérale et anti-sociale.
C'est le rassemblement de la gauche, de toute la gauche qui nous importe et non toute combinaison de recomposition construite avec un centre qui n'est qu'une droite à peine « light ».
Les partis politiques de gauche ont déserté les quartiers populaires.
Alors que durant les trente glorieuses les adhérents PCF et PS militaient dans de multiples associations d'éducation populaire dans les villes, créant par là même du lien social, ils ne viennent plus qu'au moment des élections pour distribuer les tracts électoraux.
Aujourd'hui les cités sont des terrains qui sont occupés par quelques associations qui résistent difficilement et par des apprentis sorciers, communautaristes de toutes origines qui ont compris que la place était libre.
Il faut que la gauche réinvestisse les quartiers, tous les quartiers et que les militants socialistes, communistes et révolutionnaires renforcent les associations dans le cadre du respect de leur indépendance mais en agissant pour qu'elles soient des mouvements de transformation sociale.
Ce militantisme de proximité n'est pas uniquement une obligation afin que les municipalités de gauche restent à gauche.
Tout électoralisme est contre productif. Seul un travail en profondeur de travail d'éducation et de mobilisation de toute la population et notamment de ceux qui vivent l'exclusion sociale peut contribuer à construire un rapport de force de classe préparant les luttes de demain.
Parallèlement à ce travail de réinvestissement des quartiers populaires, d'autres tâches nous attendent comme celle qui consiste à tirer le bilan de ce trafalgar de la gauche, afin de préparer les regroupements nécessaires de toutes celles et de tous ceux qui veulent construire une autre force politique franchement anti capitaliste.
Personne ne peut prévoir les rythmes de cette recomposition indispensable mais ce qui est clair c'est que ni le PCF, ni la LCR, ni les comités Bové ni la gauche du PS ne peuvent continuer à jouer en solo pensant chacun être l'épine dorsale du rassemblement anti-libéral.
Nous avons beaucoup de « pain sur la planche ».
Reconstruisons, ENSEMBLE une flottille solide, munie d'une boussole et d'équipages nombreux et très mobilisés.