Informations Ouvrières

Message par Félix Edmundovitch » 05 Juin 2007, 17:31

:w00t:
Félix Edmundovitch
 
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Message par Front Unique » 07 Juin 2007, 16:37

Informations Ouvrières N° 797 - L'éditorial du 7 mai

L’indépendance de la classe ouvrière, clé de la situation

Quel que soit le résultat des élections des 10 et 17 juin, il est probable que le président de la République en sortira avec une majorité « parlementaire » tout entière disposée à voter ses projets de démantèlement social.

Les dirigeants des partis de gauche qui s’en alarment peuvent-ils ignorer les causes de cette situation ?

Cause immédiate : tournant le dos au vote non majoritaire du 29 mai 2005, refusant de remettre en cause le carcan de l’Union européenne, n’ont-ils pas eux-mêmes fait le lit de l’élection de Sarkozy ?

Cause plus ancienne : l’alignement sur les institutions de l’Union européenne s’est doublé, depuis un quart de siècle, d’un alignement croissant sur les institutions de la Ve République. De la condamnation de la Ve République comme le régime du « coup d’Etat permanent » au début des années 1960, on est passé en 1981 à l’exercice sans réserve de la présidence bonapartiste, puis en 1992 à la soumission aux exigences de la subsidiarité dictées par Maastricht. Jusqu’à la révision constitutionnelle en 2000, où Lionel Jospin lui-même a fait voter le quinquennat, puis, l’année suivante, l’élection du Parlement dans la foulée de la présidentielle, condamnant celui-ci à n’être qu’une chambre servile aux ordres d’un président relayant Bruxelles.

Il était inévitable que cette situation débouche sur les phénomènes de dislocation auxquels on assiste au sein du PS et du PCF, et qui risquent fort de s’aggraver dans les prochaines semaines.

Il reste que, confrontée à des projets de contre-réforme qui la menacent dans son existence — droit de grève, Sécurité sociale, retraites, contrat de travail… —, la classe ouvrière n’a d’autre recours que de chercher à réaliser les conditions de sa lutte de classe, c’est-à-dire l’unité avec les organisations syndicales sur les revendications vitales.

Le gouvernement Sarkozy-Fillon le sait et le craint : toute sa politique ne vise-t-elle pas à enchaîner les organisations syndicales à la mise en œuvre de ses contre-réformes ?

L’indépendance de la classe ouvrière est donc bien la clé de la situation.

Indépendance syndicale : elle suppose que les confédérations ouvrières, déjouant le piège qui leur est tendu (1), restent sur le seul terrain des revendications de classe.

Indépendance politique : elle passe par l’édification d’un parti ouvrier authentique. Un parti ouvrier ouvert à tous les travailleurs, les jeunes et les courants du mouvement ouvrier prêts non seulement à rompre avec l’Union européenne, mais aussi à remettre en cause les institutions de la Ve République, qui étouffent toute démocratie. Un parti ouvrier qui agisse pour l’élection d’une Assemblée constituante souveraine par laquelle le peuple bâtira une authentique démocratie, dans la forme et le contenu. Un parti qui, du fait de son indépendance vis-à-vis des patrons et de Maastricht, pourra inscrire dans son programme la défense et la reconquête de tout ce qui fut arraché par le combat ouvrier et démocratique, des services publics au droit de grève, de la laïcité à la Sécurité sociale, des entreprises nationalisées aux régimes de retraite.

Ce parti ouvrier est à l’ordre du jour. Réunis ce 3 juin à Ivry, des maires, élus, syndicalistes et militants ouvriers de toutes tendances, qui constituent le comité provisoire pour un parti ouvrier, ont décidé de convoquer le 25 novembre une convention ouvrière et socialiste chargée de jeter les bases d’un tel parti.

L’enjeu n’est rien de moins que de sauver tous les acquis de la civilisation aujourd’hui menacés. Pour le parti ouvrier, l’heure est à la mobilisation : travailleurs, jeunes, militants qui nous lisez, adhérents ou non du Parti des travailleurs, ensemble, préparons la convention ouvrière et socialiste, assurons les conditions de son succès !


Daniel Gluckstein


(1) Dans Le Figaro (30 mai), le Premier ministre, François Fillon, déclare : « J’appelle les syndicats à constituer un pôle réformiste. Que la CFDT en soit l’un des acteurs principaux ne m’étonnerait pas. » Traduisez « réformiste » par « contre-réformiste », ayez en tête le duo Juppé-CFDT contre la Sécurité sociale en 1995 et Fillon-CFDT contre les retraites en 2003…

Front Unique
 
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Message par zeanticpe » 07 Juin 2007, 21:30

a écrit :Ce parti ouvrier est à l’ordre du jour. Réunis ce 3 juin à Ivry, des maires, élus, syndicalistes et militants ouvriers de toutes tendances, qui constituent le comité provisoire pour un parti ouvrier, ont décidé de convoquer le 25 novembre une convention ouvrière et socialiste chargée de jeter les bases d’un tel parti.

c etait pas une blague alors?
on est donc bien en train d 'assister à la naissance du parti ouvriers des maires issu du parti ouvrier des travailleurs issu du parti communiste internationaliste?
zeanticpe
 
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Message par Sterd » 07 Juin 2007, 22:02

(zeanticpe @ jeudi 7 juin 2007 à 22:30 a écrit :c etait pas une blague alors?
on est donc bien en train d 'assister à la naissance du parti ouvriers des maires issu du parti ouvrier des travailleurs issu du parti communiste internationaliste?

Non, ce n'est pas une blague, c'est au contraire une une tactique russe bien connue.
















































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:hinhin:
Sterd
 
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Message par Apfelstrudel » 07 Juin 2007, 22:09

La différence, c'est que les matriochkas sont chacune enfermée dans une autre plus grande.
Apfelstrudel
 
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Message par Front Unique » 13 Juin 2007, 20:17

Informations Ouvrières N° 798 - L'éditorial du 14 juin

Communiqué du bureau national du Parti des travailleurs
Premières réflexions


Le plus important taux d’abstention pour un premier tour d’élections législatives de toute l’histoire de la Ve République : tel est le fait marquant de l’élection du 10 juin (1).
Cette abstention massive — tous le reconnaissent — est principalement le fait de l’électorat ouvrier, populaire et jeune. La carte de l’abstention recouvre la carte des circonscriptions ouvrières qui ont le plus massivement voté non lors du référendum du 29 mai 2005.

Quelle est la signification de l’abstentionnisme massif des travailleurs et de la jeunesse ? Cinq semaines après l’élection présidentielle, travailleurs et jeunes ont dit : « Assez de mensonges, assez de tromperies. Nous ne voulons pas des mesures destructrices de la démocratie annoncées par le nouveau gouvernement. Nous ne voulons pas de ces mesures, qui remettent en cause la Sécurité sociale, les retraites, le droit de grève et toutes les conquêtes ouvrières, dictées par l’Union européenne. »

Un abstentionnisme massif des travailleurs et de la jeunesse

Mais cette abstention exprime aussi la grande perplexité des travailleurs et des jeunes devant la politique des dirigeants, en particulier du Parti socialiste, qui, au lendemain de l’élection de Nicolas Sarkozy, ont apporté leur soutien à plusieurs des mesures annoncées par ce dernier, tout en déclarant aujourd’hui qu’il est nécessaire de s’opposer à certaines d’entre elles. Ces circonvolutions, comment les travailleurs et les jeunes ne les mettraient-ils pas en rapport avec l’acceptation du cadre dicté par l’Union européenne ?

D’où un niveau historique de l’abstention le 10 juin.

Le soir même de l’élection, l’ancien Premier ministre Raffarin en a conclu que l’UMP a « un devoir d’ouverture ».

Autre dirigeant de l’UMP, Patrick Devedjian a précisé : « Je souhaite que la gauche sache se réformer (…). Nous sommes appelés avec elle aux responsabilités (…). Nous l’associerons autant que nous le pourrons, autant qu’elle le voudra », indiquant que « nous voulons vous confier (à la gauche) la présidence de la commission des finances à l’Assemblée nationale ».

“L’opposition gauche-droite comme avant n’est plus possible”

A droite encore, Jean-François Coppé a déclaré : « L’opposition gauche-droite comme avant n’est plus possible. Le temps est révolu où il y avait les gentils d’un côté et les méchants de l’autre. »

A quoi les dirigeants de la « gauche » ont répondu.

François Hollande : « Toute la question est de savoir si la majorité de l’UMP sera ample ou pas, contenue ou pas. »

Jean-Marc Ayrault a évoqué un « contre-pouvoir » à l’Assemblée nationale, précisant : « Nous voulons être la gauche de proposition. »

La démocratie consisterait-elle à constituer des « grandes coalitions » ?

Est-ce cela, l’objectif de ces déclarations sur une grande coalition, un rapprochement majorité-opposition, voire, comme l’a proposé le dirigeant ex-Vert passé au Modem Benhamias, une coalition à l’italienne, c’est-à-dire allant de l’équivalent de la gauche de l’UMP jusqu’à Besancenot ? Toutes ces propositions n’expriment-elles pas une même inquiétude devant la signification de l’abstention : le rejet par les masses ouvrières et populaires de la politique de régression sociale et de démantèlement que l’Union européenne, à travers ses représentants, voudrait imposer au pays ?

Ils voudraient transformer les organisations syndicales en exécutants de la “feuille de route” du gouvernement…

Le Premier ministre, Fillon, a été on ne peut plus net, déclarant : « Nous voulons créer un choc de confiance et de croissance (…) en défiscalisant totalement les heures supplémentaires (…). Nous engagerons aussi la réforme des universités. Nous instaurerons le service minimum dans les transports (…). Nos décisions sont prêtes (…). Avec les partenaires sociaux que nous avons déjà rencontrés avec le président de la République, nous avons défini notre feuille de route. »

Comment comprendre ? Le gouvernement fixerait la « feuille de route » pour l’activité des organisations syndicales ?

Selon une dépêche de l’AFP, le Premier ministre aurait adressé « une lettre de cadrage aux syndicats et au patronat », dans laquelle il aurait indiqué aux partenaires sociaux qu’ils « pouvaient négocier entre eux les réformes attendues du marché du travail et de la démocratie sociale ». Est-ce cela, le but ? Que les organisations syndicales soient transformées en exécutants des « feuilles de route », des « lettres de cadrage » fixées par le gouvernement ?

… pour faire obstacle à l’action unie des travailleurs pour la défense de leurs conditions de vie

Le journal américain International Herald Tribune du 11 juin résume bien la situation : « Sans aucun doute, une majorité parlementaire ne garantit pas un changement radical. Au cours du deuxième mandat de l’ancien président, Jacques Chirac, les gaullistes contrôlaient près des deux tiers des sièges de l’Assemblée nationale. Mais le gouvernement était profondément impopulaire et incapable de rompre avec l’impression de paralysie qui imprégnait l’élite du pays, particulièrement après que les Français eurent rejeté l’un des projets essentiels de Chirac, à savoir la Constitution européenne, en mai 2005. Et l’an passé, les députés ont rapidement abrogé la législation mettant en place un contrat de travail plus flexible pour les jeunes, après deux mois de protestations dans les rues. »

Et si le journal anglo-saxon salue en Sarkozy un homme « déterminé à utiliser tous ses pouvoirs pour mettre en œuvre ses engagements électoraux », il note cependant que les plus importantes des contre-réformes restent à venir, qui ont toutes en commun d’avoir, « à un moment ou à un autre, été essayées, puis abandonnées par les gouvernements précédents sous la pression des syndicats ouvriers ». Et l’International Herald Tribune d’espérer : « Plus large sera la majorité parlementaire, plus étroite sera la légitimité des syndicats dans leur tentative de paralyser le pays avec des grèves et des démonstrations. »

Ainsi donc, c’est de cela qu’il s’agit. Au moment où les pires menaces pèsent sur le droit de grève avec la proposition de loi-cadre sur les services minimums, au moment de l’annonce de la mise en place de franchises remettant en cause le droit aux soins et ébranlant toute la structure de la Sécurité sociale, il faut essayer, par l’intégration des organisations syndicales, de faire obstacle à l’organisation légitime par les travailleurs et leurs organisations de l’action unie pour la défense de leurs conditions de travail, de vie, d’existence.

Mais, d’une manière ou d’une autre, ce rejet, réaffirmé par les travailleurs et les jeunes, des politiques dictées par l’Union européenne cherche et cherchera à s’exprimer.

Peut-on répondre à cette situation en accusant les abstentionnistes ?

Peut-on répondre à cette situation en accusant les abstentionnistes de tous les maux ? « Les gens ne sont pas venus voter parce qu’ils étaient désabusés », a déclaré Ségolène Royal.

Olivier Besancenot a mis en cause la « démoralisation électorale » et a regretté que les législatives étaient « occultées par l’élection présidentielle ».

Mais qui est responsable de l’abstention ? Les abstentionnistes ? Le soir même de l’élection législative, Ségolène Royal elle-même a polémiqué contre le gouvernement parce que celui-ci ne s’attacherait pas suffisamment à soulager le fardeau de la dette. Mais qui exige que le fardeau de la dette soit allégé, sinon les critères de Maastricht et le pacte de stabilité ?

Faut-il le rappeler ? Le 29 mai 2005, plus de 55 % de l’électorat, plus de 60 % en ce qui concerne l’électorat ouvrier et populaire, ont voté pour dire : « Nous ne voulons plus de la politique de l’Union européenne. Il faut rompre avec la politique dictée par Maastricht. »

Le 29 mai 2005, plus de 55 % de l’électorat a dit : “Il faut rompre avec la politique dictée par Maastricht”

Alors, l’heure n’est-elle pas venue que tous ceux qui affirment la volonté de défendre les conquêtes démocratiques et sociales se rassemblent pour exiger d’une seule voix la rupture avec l’Union européenne, ses directives et les diktats de la Banque centrale européenne ?

Nombre des dirigeants qui se sont exprimés dimanche soir ont regretté que le système électoral et les institutions de la Ve République aboutissent à rendre possible qu’un parti qui recueille 40 % des suffrages exprimés, à peine 25 % des voix des électeurs inscrits, puisse rafler 75 à 80 % des sièges à l’Assemblée nationale.

Il s’agit là, indiscutablement, de la conséquence du caractère profondément antidémocratique des institutions de la Ve République. Mais peut-on se contenter de revendiquer l’introduction d’une « dose de proportionnelle » pour les prochaines élections ?
La démocratie n’exige-t-elle pas la remise en cause de fond en comble des institutions antidémocratiques de la Ve République par l’élection à la proportionnelle intégrale des députés à l’Assemblée constituante souveraine ?

Il est clair que la signification du vote qui s’est exprimé au premier tour de l’élection législative pose avec force la nécessité d’un nouveau parti ouvrier

Il est clair que la signification du vote qui s’est exprimé au premier tour de l’élection législative pose avec force la nécessité d’un nouveau parti ouvrier.

C’est cette proposition que les candidats présentés ou soutenus par le Parti des travailleurs ont portée dans ces élections. Dans cette campagne, les sections du Parti des travailleurs ont déployé une activité militante qui a permis que des milliers de travailleurs et de jeunes commencent à se regrouper, à réfléchir aux moyens de construire ensemble les bases d’une représentation politique indépendante, pour aider la classe ouvrière à combattre pour ses propres intérêts. De premiers comités se sont constitués (voir les informations données par le communiqué n° 1 de la commission d’organisation du comité provisoire, pages 4 et 5).

Le Parti des travailleurs réaffirme son soutien à la proposition faite par la commission provisoire pour un parti ouvrier indépendant de convoquer une convention ouvrière et socialiste à Paris à la fin du mois de novembre, pour explorer la possibilité de constituer un large parti ouvrier indépendant intégrant toutes les composantes du mouvement ouvrier, sur la ligne de l’indépendance de classe et de la rupture avec l’Union européenne, condition de la reconquête de la démocratie.

Le Parti des travailleurs appelle toutes les sections, toutes les fédérations à redoubler d’efforts dans la préparation de cette convention, afin d’ouvrir une issue à la crise majeure qui secoue le pays.


Le bureau national, 11 juin, 19 heures


(1) Et non le prétendu basculement à droite de la société. Qu’on en juge : le total des voix droite et extrême droite représente en 2007 34,31 % des inscrits, comme en 2002 (34,55 %)
Front Unique
 
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Message par Gaby » 14 Juin 2007, 20:49

(Front Unique @ mercredi 13 juin 2007 à 21:17 a écrit : (1) Et non le prétendu basculement à droite de la société. Qu’on en juge : le total des voix droite et extrême droite représente en 2007 34,31 % des inscrits, comme en 2002 (34,55 %)

Quand la gauche perd des voix et que la droite se maintient, il faut l'appeller comment, la fuite vers rien ? Le PT emploie vraiment la méthode coué...
Gaby
 
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Message par abounouwas » 16 Juin 2007, 23:50

a écrit :Quelle est la signification de l’abstentionnisme massif des travailleurs et de la jeunesse ? Cinq semaines après l’élection présidentielle, travailleurs et jeunes ont dit : « Assez de mensonges, assez de tromperies. Nous ne voulons pas des mesures destructrices de la démocratie annoncées par le nouveau gouvernement. Nous ne voulons pas de ces mesures, qui remettent en cause la Sécurité sociale, les retraites, le droit de grève et toutes les conquêtes ouvrières, dictées par l’Union européenne. »


Ah oui, et les institutions de l'UE, elles sont au service de qui? Elles ont remplacé les bourgeoisies européennes? Toujours l'éternel délire européophobe du nouveau virage de la direction du PT. Gare au verglas, un platane souverainiste est si vite arrivé...

a écrit :Le 29 mai 2005, plus de 55 % de l’électorat a dit : “Il faut rompre avec la politique dictée par Maastricht”


C'étaient en effet les analyses de l'extrême-droite.

a écrit :Il s’agit là, indiscutablement, de la conséquence du caractère profondément antidémocratique des institutions de la Ve République. Mais peut-on se contenter de revendiquer l’introduction d’une « dose de proportionnelle » pour les prochaines élections ?
La démocratie n’exige-t-elle pas la remise en cause de fond en comble des institutions antidémocratiques de la Ve République par l’élection à la proportionnelle intégrale des députés à l’Assemblée constituante souveraine ?


Pour une fois que c'est pas la faute à l'UE... :whistling_notes:

a écrit :Le Parti des travailleurs réaffirme son soutien à la proposition faite par la commission provisoire pour un parti ouvrier indépendant de convoquer une convention ouvrière et socialiste à Paris à la fin du mois de novembre, pour explorer la possibilité de constituer un large parti ouvrier indépendant intégrant toutes les composantes du mouvement ouvrier, sur la ligne de l’indépendance de classe et de la rupture avec l’Union européenne, condition de la reconquête de la démocratie.


indépendant de qui? de Maaaastrite?

(:|
abounouwas
 
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Message par Front Unique » 21 Juin 2007, 20:23

Informations Ouvrières N° 799 - L'éditorial du 21 juin 2007

Communiqué du bureau national du Parti des travailleurs

Après le deuxième tour de l’élection législative du 17 juin

Deux faits marquants caractérisent le deuxième tour de l’élection législative du 17 juin 2007.

Le premier confirme l’abstention, la plus élevée de toute l’histoire de la Ve République, du premier tour.

Le deuxième fait, reconnu par les commentateurs de tous bords : la majorité UMP est moins importante que prévu, et ce en rapport avec la question de la « TVA sociale ».

Or la « TVA sociale » pose le problème de la Sécurité sociale et de son financement.

Ce qui s’est exprimé dans ce vote, c’est donc la profondeur du lien qui unit la population laborieuse de notre pays à la Sécurité sociale, et qui s’est manifestée à plusieurs reprises dans les grands mouvements de lutte de classe pour la défense de la Sécurité sociale.

Les travailleurs et les jeunes ont dit : ne touchez pas à la Sécurité sociale de 1945

Les travailleurs et les jeunes ont dit : ne touchez pas à la Sécurité sociale de 1945. Ne remettez pas en cause, à travers son financement, le droit imprescriptible pour les malades d’être soignés en fonction de leur état de santé et non en fonction des critères de Maastricht.

La « TVA sociale » constitue un pas de plus vers la fiscalisation de la Sécurité sociale, c’est-à-dire sa fusion avec l’impôt, son contrôle par l’Etat, qui découle directement du traité de Maastricht et des directives européennes. Rappelons-en les étapes :

— 1991 : création de la CSG par Rocard, qui introduit pour la première fois le financement par l’impôt ;
— 1992 : traité de Maastricht, qui intègre le budget de la Sécurité sociale au budget de l’Etat ;
— 1995 : ordonnances de Juppé donnant le pouvoir au gouvernement, avec la loi de financement de la Sécurité sociale, de fixer une enveloppe limitative de dépenses ;
— 1996 : ordonnance Juppé instaurant la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS).
La proposition de fiscalisation des ressources de la Sécurité sociale par Sarkozy dans sa campagne a été formulée aussi, sous une forme à peine différente, par Ségolène Royal : « Il faudrait transférer les cotisations maladie et famille sur la fiscalité. Car la couverture de ces risques relève de la solidarité nationale » (Les Echos, 19 mai 2006).

Sur le terrain déformé des élections législatives dans le cadre de la Ve République, à travers le vote du 17 juin, s’exprime une exigence : retour à la Sécurité sociale de 1945, retour à la Sécurité sociale fondée sur le salaire différé, restitution à la Sécurité sociale des 200,1 milliards d’euros d’exonérations dont les patrons ont bénéficié depuis 1991.

Cette exigence met à l’ordre du jour la rupture avec le cadre imposé par Maastricht et les directives européennes.

Face à cette exigence, un calendrier gouvernemental dicté par la mise en œuvre des directives européennes

Force est de constater que l’exigence exprimée ce 17 juin a déstabilisé les responsables des partis de la majorité et de l’opposition.

Le ministre Valérie Pécresse a déclaré : « L’ouverture est essentielle » et « doit se poursuivre » si le gouvernement « veut faire des réformes ambitieuses ». S’adressant au président socialiste de la région Ile-de-France, elle a précisé : « Vous le savez, il faudra bien faire la réforme du service minimum des transports, l’autonomie des universités. »

Le Premier ministre s’est exprimé dans le même sens, celui de l’union nationale et de la grande coalition : « Notre démocratie sort renforcée (…). Le succès des uns ne fait pas la défaite des autres (…). Il n’y a pas un peuple de droite contre un peuple de gauche (…), toutes les sensibilités doivent être respectées (...). Nous devons travailler ensemble. Nous devons fédérer nos idées, (…) sans nous diviser (…). La majorité respectera l’opposition, et en particulier au Parlement, où elle proposera de renforcer ses droits. »

Et de préciser que tout le calendrier du gouvernement de contre-réformes sera mis en œuvre, calendrier publié le 18 juin par le journal Les Echos :
« 19 juin : le patronat et les syndicats se retrouvent demain au Medef pour fixer leur programme de travail des prochains mois. Le document d’orientation fixant les priorités sociales du gouvernement d’ici à la fin de l’année, que le Premier ministre va leur transmettre, constituera la toile de fond de cette réunion.
— 20 juin : le “paquet fiscal” en Conseil des ministres.
— 20 juin : projet de texte sur le service minimum.
— 27 juin : autonomie des universités.
— fin juin : des économies sur l’assurance maladie.
— 5 juillet : les peines plancher présentées au Sénat.
— 20 juillet : les dépenses du budget 2008.
— fin juillet : un rapport sur la TVA sociale. »
S’agissant de la « TVA sociale », le ministre Borloo a précisé : « Nous prendrons le temps pour l’élaborer en travaillant avec tous les experts, et y compris avec vous les représentants de l’opposition. »

Contre-réformes et “opposition constructive”

Le ministre Xavier Bertrand a rappelé que « Strauss-Kahn a été le premier à mettre la question de la TVA sociale dans le débat électoral ».

A gauche, qu’a-t-il été répondu ?

François Hollande : « Les socialistes (…) doivent être une opposition utile au pays qui critique chaque fois que c’est nécessaire, mais qui propose sur chaque sujet. Et nous le ferons. »

Ségolène Royal s’est prononcée elle aussi en faveur d’une « vraie force d’opposition constructive (…).

L’opposition, aujourd’hui, a la tâche de surveiller, de protéger et aussi de proposer. » Enonçant les quatre défis qui, à son avis, devaient être relevés, elle a insisté sur la nécessité de la « diminution de la dette », c’est-à-dire en réalité de faire respecter les critères de Maastricht. « L’opposition, a-t-elle déclaré, veillera à un bon fonctionnement des institutions. » Elle a mis en avant la nécessité de « territoires vivants », en écho à la démarche de Valérie Pécresse vers Huchon, comme si la grande coalition ou l’union nationale passait par la coalition entre les régions dirigées par le Parti socialiste et le gouvernement de Sarkozy-Fillon.

Au centre, Cavada s’est prononcé pour des « alliances transversales », tandis que Bayrou a proposé un « meilleur équilibre à l’Assemblée nationale ».

A gauche toujours, Manuel Valls : « La majorité et l’opposition doivent savoir s’écouter. » A propos de la « TVA sociale », il a surtout reproché au gouvernement « un problème de rythme » et d’agir « avec brutalité », précisant que, sur ce sujet comme sur les autres, « les socialistes sont prêts au dialogue ».

Tous les dirigeants socialistes se sont prononcés pour une rénovation de leur parti. A quoi Olivier Besancenot a apporté son appui, saluant « un petit sursaut qui est bourré d’espoir » dans les résultats du Parti socialiste du 17 juin, précisant que « des processus de refondation auront lieu à gauche », celui autour du Parti socialiste et un autre autour de lui-même.

Comment comprendre ces échanges qui, tout au long de la soirée du 17 juin, ont vu dirigeants de droite et dirigeants de gauche faire assaut d’amabilité pour proposer une « opposition constructive », pour indiquer qu’il s’agissait d’œuvrer ensemble aux contre-réformes, en particulier concernant la Sécurité sociale ?

N’est-ce pas au contraire pour en finir avec les contre-réformes que se sont exprimés les électeurs hier ?

“Le président Sarkozy est loin d’avoir gagné sa bataille pour réformer la France”

Lucidement, le journal du capital financier Les Echos note que, « hormis ce sujet délicat (la « TVA sociale ») (…), on voit mal pour quelles raisons les électeurs auraient brusquement décidé, comme ils l’ont fait hier, de freiner l’ampleur de la vague bleue ».

Autre journal du capital financier, La Tribune y voit un « avertissement », précisant : « Reste, désormais, à réaliser le plus difficile, c’est-à-dire à engager le pays dans la voie des réformes (…). Pour aborder la suite, en l’occurrence des sujets aussi délicats que la franchise sur les frais de santé, les réformes sociales, le contrat de travail, le service minimum, les 35 000 suppressions de postes prévues dans la fonction publique d’Etat ou encore le dossier toujours à haut risque de l’éducation et des universités, Nicolas Sarkozy et François Fillon vont devoir redoubler de courage et faire assaut de pédagogie. » C’est « l’heure des réformes difficiles », précise La Tribune.

Porte-parole du capital financier anglo-saxon, quotidien de la City de Londres, le Financial Times pose les problèmes directement sur le terrain de la lutte de classe : « Le président Sarkozy peut avoir remporté une majorité aux élections législatives d’hier, mais il est loin d’avoir gagné sa bataille pour réformer la France. En particulier, il devra agir avec précaution avec les syndicats français. L’effectif des syndicats peut être bas au regard des critères européens, au niveau de 8 %. Cela n’empêche pas que la passion française pour les manifestations de rue donne au mouvement ouvrier organisé un soutien dans le public bien plus large quand il est confronté à des réformes potentiellement impopulaires. Cette semaine, le gouvernement va présenter un projet de loi aux puissants syndicats sur la question du service minimum dans les transports publics en cas de grève. Le premier projet d’une série de réformes économiques et sociales que M. Sarkozy est déterminé à mettre en œuvre tout au long de l’été. Dans les premières semaines de son mandat, M. Sarkozy a gagné un bon accueil prudent de la part des dirigeants des syndicats, à qui il a garanti qu’ils seraient impliqués dans la préparation des réformes. Mais les signes d’un malaise commencent à émerger (…). Le risque pour M. Sarkozy, c’est que son empressement à faire adopter les réformes fasse grandir l’hostilité des syndicats, tandis qu’à l’inverse, un retard à les mettre en œuvre rapidement pourrait menacer tout son programme. »
Ce qui s’est exprimé ce 17 juin conduira le gouvernement Sarkozy-Fillon, encore plus qu’auparavant, à chercher à réaliser une grande coalition à la française et à intégrer les organisations syndicales à ses plans.
Symboliquement, l’échec électoral d’Alain Juppé rappelle que la Sécurité sociale a toujours été la question centrale du pays.

En 1995, en cherchant à démanteler la Sécurité sociale, Juppé a provoqué contre lui le mouvement de millions et de millions dans l’unité avec les confédérations CGT et CGT-FO (la CFDT trahissant le mouvement), avec pour conséquence ultérieure la dissolution de l’Assemblée nationale et la chute de son gouvernement.
Revenant au gouvernement il y a un mois, Juppé avait déclaré : « Cette fois, nous ne sommes pas comme en 1995. Les conditions pour les réformes sont réunies. » Il indiquait par là qu’à la différence de 1995, il espérait que ce gouvernement serait capable d’associer les organisations syndicales à l’élaboration et à la mise en œuvre des contre-réformes et d’éviter le surgissement sur le terrain de la lutte de classe, dans l’unité des confédérations syndicales, des travailleurs déterminés à sauver le régime de protection sociale.

Un mois après ces propos, à nouveau, Juppé chute sur la question de la Sécurité sociale.

Unité pour la défense et la reconquête de la Sécurité sociale de 1945

Aujourd’hui, cette question concentre toutes les autres et pose le problème de la rupture avec l’Union européenne. Elle pose aussi le problème de l’unité.

Sauver la Sécurité sociale de 1945, conquête de la classe ouvrière, est une question posée à tout le mouvement ouvrier et démocratique (1).

De tous ceux qui expriment leur opposition à la « TVA sociale », les travailleurs ne sont-ils pas en droit d’exiger qu’ils réalisent l’unité sur les mots d’ordre permettant effectivement de sauver la Sécurité sociale et de mettre en échec les plans de Sarkozy-Fillon :

— Non à la « TVA sociale ».
— Non aux franchises.
— Non à la fiscalisation de la Sécurité sociale.
— Restitution à la Sécurité sociale des 200,1 milliards d’euros d’exonérations patronales.
— Retour à la Sécurité sociale de 1945 fondée sur le salaire différé.
— Réouverture de tous les centres de paiement fermés.
— Réouverture de tous les lits, services, fermés dans les hôpitaux, réouverture des maternités fermées.
— Remboursement de tous les médicaments déremboursés.
— Défense de tous les régimes de retraite par répartition, retour aux 37,5 annuités pour tous.

Ne faut-il pas reconstruire un parti ouvrier indépendant ?

Cette exigence ne recoupe-t-elle pas les raisons pour lesquelles des militants et élus de toutes tendances ont décidé d’unir leurs efforts en vue de constituer un parti ouvrier indépendant qui place au cœur de son programme le retour aux principes fondateurs de la Sécurité sociale, principale conquête de la classe ouvrière des 60 dernières années ?

Pour notre part, combattant pour un parti ouvrier indépendant, nous estimons que la question urgente est que l’unité se réalise sur ces mots d’ordre.


Le bureau national du Parti des travailleurs,

18 juin 2007, 20 heures


(1) Les attaques contre la Sécurité sociale, conquête de toute la classe ouvrière, signifient la remise en cause des acquis de ses personnels, de leur convention collective nationale. En se défendant contre ces attaques, les personnels défendent la Sécurité sociale au compte de tous les travailleurs.
Front Unique
 
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