par yzro » 12 Mai 2007, 21:54
Oui il y a eu des manifestations. Rassurant. Cela prouve que la camisole chimique du lexomil ajouté à la propagante réactionnaire télévisuelle ne touche pas tout le monde.
Ceci dit, j'ai bien peur que ces manifs arrivent trop tôt, justifiant malgrés elles les cris d'orfraies de nos néo-pétainistes. Peut-être faudrait-il garder l'énergie pour le premier faux pas – et ceux à venir –de celui qui, s'il a été élu (démocratiquement ?), n'est pas encore en fonction. Ceci n'est que mon avis mais les contradictions du système bourgeois les plus énormes sont à venir. Et il serait triste que ce qui reste d'une vraie gauche soit grillé avant l'heure.
On voit déjà leur provocation arriver : le voyage en yacht si bien raconté par nos médias laveurs de cerveaux n'est qu'une humiliation de plus pour faire sortir du bois ceux qui n'ont pas le bon goût d'aimer cette france si réactionnaire, individualiste et réac à souhait – en bref la france d'après. Et ce n'est que la provocation de plus, celle parmi tant d'autres avant mandat. Le reste, ce qui nous attend, va être énorme, bien plus arrogant, bien plus faciste. Je pense que dans le contexte actuel il va falloir faire place à l'analyse plutôt qu'à la passion avant de passer à l'action. Déjà, en premier lieu d'où viennent ces 53% ? Une bonne part de la classe ouvrière y a participé au côté des petits-bourgeois de la classe moyenne. Dans le manifeste de Marx, l'opportuniste hésitant c'est le petit-bourgeois : une fois avec le prolo, l'autre fois avec le bourgeois, selon ce que son nombril lui dicte. Actuellement, il y a le prolo et le petit-bourgeois qui ont hésité. Au final, on a vu le résultat. Certes le lavage de cerveau récent à fait mouche mais le travail de division mené par la bourgeoisie date de bien plus longtemps. Et personne pour en parler au sein de la gauche durant toutes ces années, personne pour condamner le fait que cette société basée sur la concurrence, l'exclusion et l'exploitation est organisée sciemment par la bourgeoisie. Que tout ce qui a été vécu a été minutieusement programmé par l'état bourgeois sous couvert de sa république soi-disante pleine d'égalité et de fraternité. Personne à gauche, au point que la révolte de l'automne 2005 n'a pas eu de voies (et de voix) politique de gauche pour aboutir à une lutte structurée et efficace.
Cette gauche progressiste a été étouffée par la démocratie bourgeoise et sa propagande culpabilisatrice avec l'aide de son allié objectif : le soi-disant parti socialiste. Parti de petits-bourgeois opportunistes, individualistes qui n'a su que tuer le parti communiste (comme il a toujours su le faire) pour ensuite laisser un vide, celui reservé à la droite. Le grand méchant loup est passé, le socialiste pleure mais retrouvera ses billes. Le communiste, l'anarchiste-communiste, les nouveaux prolos creveront tranquillement dans l'exclusion et la précarité. L'electeur socialiste aura toujours son petit confort, et dans les pires des situations appellera toujours à ne pas structurer la lutte, se rangera sans complexe auprès de la droite la plus dure, l'air de rien. Le socialiste en 2007, c'est le petit-bourgeois commerçant du manifeste de Marx. Le pire de tous. Le parti socialiste à d'aileurs condamné les manifs et le blocage de la fac de Tolbiac. Si nos enemis sont dans cette droite néo-petainiste, les pires sont au parti socialiste.
Il faut en finir avec les socialistes mais aussi avec les guerres de chapelles de la vraie gauche. Que l'on soit trotskiste, CNT ou bien leniniste, l'essentiel est dans Marx. Autour de Marx, les alternatives peuvent se créer. Le marxisme en 2007 n'a pas pris une ride alors que la politique réac de l'ump-ps relève de l'époque de Marx. Les classes et la dictature bourgeoise sont là, les valeurs facistes et pourries de l'ump et de son allié le ps sont restées les mêmes. Rien n'a bougé. Relisons Marx. Adaptons le combat aux nouvelles techniques de propagande et de repression. Au néofacisme présentons le néomarxisme. S'ils sont décomplexés, faisons de même. Leur soi-disant vote démocratique ne l'est pas dans le sens où un outil de propagande au service de la bourgeoisie a tout faussé. Si cela s'était passé en URSS nous aurions entendus leurs cris d'orfaies : " télé d'état ! bolchevisme ! dictature !". Ils font ce qu'ils condamnent mais c'est au nom de leurs valeurs rétrogrades, donc légitime. Comment peut-on être de bonne foi quand on stigmatise le manque de liberté et que l'on est prêt à faire du lavage de cerveau totalitaire quand on a intérêt à le faire ? C'est de la schizophrénie !
Le seul espoir reste dans l'unité d'une vraie gauche. Sinon, c'est foutu. On est reparti come en 40.