par Combat » 13 Mai 2007, 15:33
IZMIR (AFP) - [B]dimanche 13 mai 2007 - 14h24[/B] -
Plusieurs centaines de milliers de Turcs ont manifesté dimanche à Izmir, dans l'est de la Turquie, pour proclamer leur attachement à la laïcité et maintenir la pression sur le gouvernement turc en lui demandant de ne pas mêler la religion à la politique et à la vie publique.
Les manifestants, qui brandissaient des portraits du fondateur de la Turquie moderne, Mustafa Kemal Ataturk, se sont réunis sur une place d'Izmir, la troisième plus grande ville de Turquie, située au bord de la mer Egée.
Des centaines de manifestants étaient également installés sur des bateaux naviguant à proximité de la côte, décorés du drapeau national rouge et blanc, tandis que d'autres s'étaient installés sur les balcons et les toits des immeubles pour crier des slogans.
Environ 3.000 policiers avaient été mobilisés pour surveiller les manifestants dans la ville où une personne avait été tuée et au moins 14 blessées samedi matin par une explosion apparemment d'origine criminelle sur un marché.
La police a précisé que près d'un million et demi de personnes étaient attendues à cette manifestation.
Le trafic aérien a été interdit au dessus de la ville et des navires des garde-côtes patrouillaient au large d'Izmir.
"La Turquie est laïque et le restera", criaient les manifestants en reprenant les slogans des précédentes manifestations de masses organisées à Ankara, Istanbul et à Manisa, dans l'ouest du pays.
Deniz Baykal, dirigeant du Parti républicain du peuple (CHP), principale formation de l'opposition, ainsi que les présidents d'autres partis devaient participer à la manifestation.
"Unité contre la bigoterie", "Suivons la voie d'Ataturk", proclamaient les banderoles des manifestants.
La tentative du Parti de la Justice et du Développement (AKP au pouvoir) de faire élire le chef de la diplomatie Abdullah Gül, un ancien islamiste, à la présidence de la république avait déclenché des dernières semaines de vives protestations des milieux laïques turcs.
L'armée avait menacé dans un communiqué d'intervenir en cas d'atteinte à la laïcité du régime.
Faute de quorum en raison d'un boycottage de l'opposition, M. Gül s'est retiré de la compétition et le parlement turc a adopté jeudi une réforme controversée de la constitution prévoyant l'élection du président au suffrage universel.
Mais le CHP est contre cette réforme estimant qu'un débat au sein de la population est indispensable avant de modifier les équilibres institutionnels.