La zénithude d'Arlette

Message par com_71 » 16 Avr 2007, 06:52

a écrit :La zénithude d'Arlette

Dernier grand meeting de la candidate de Lutte ouvrière, qui plafonne à 2 % dans les sondages.

Par Matthieu ECOIFFIER
QUOTIDIEN : lundi 16 avril 2007

Arlette, jusqu'au bout, la voix fatiguée mais le poing serré. Pour son dernier grand meeting parisien à l'issue de sa sixième ­ et dernière ­ campagne présidentielle, la candidate de Lutte ouvrière (LO) a fait... du Arlette. Elle a menacé les patrons de la guillotine, exigé avec la salle «et un, et deux, et 300 euros» d'augmentation. Confrontée au vote utile comme ses camarades de la gauche radicale, elle a peint Royal en «défenseure du profit» qui «laissera les mains entièrement libres au grand capital». Et dénoncé les «vagues promesses» de la candidate socialiste en matière salariale. «Oh, je sais qu'une grande partie de l'électorat populaire attend de cette présidentielle que Sarkozy soit écarté», a-t-elle dit. «Mais, au premier tour, il faut avertir Ségolène Royal que, si elle est élue, elle n'aura pas un chèque en blanc et que les travailleurs, les classes populaires, ne la laisseront pas mener la politique de la droite sans réagir.»
Remplaçantes. A plus de 40 °C, dans un Zénith bondé, beaucoup de sympathisants étaient venus pour la voir «une dernière fois». Alors, quand après une heure de discours Arlette a posé le micro pour entonner l'Internationale, ils ont été émus. Arlette a relevé le menton et souri avec le calme du devoir accompli. C'était aussi hier sa lutte finale à elle. «Il y a une sympathie pour Arlette, on le voit dans les différents meetings en province, où elle fait plus de monde que d'habitude. C'est vrai qu'elle est crevée : à 67 ans, on n'en a pas trente, mais elle se débrouille pas mal. Elle a de la prestance, plus de poids et plus de métier. J'ai grandi avec elle, c'est une génération. Mais j'ai une totale confiance dans la relève», raconte Idilio, 61 ans. Pas question de faire dans la sensiblerie ; chez les trotskistes, seules les luttes comptent : «Je suis d'un enthousiasme fou», avait commenté Arlette avant le meeting, rejetant toute nostalgie et souhaitant que ce soit une femme qui la remplace, car «en politique le machisme n'est jamais loin».
Sur la scène, une brochette de ses remplaçantes putatives ­ Nathalie Arthaud, porte-parole de LO à Lyon, Isabelle Bonnet de Marseille, Farida Megdoud ou Nathalie Favre de Rennes ­ l'applaudissent en attendant de se faire un nom. «La vie continue, la relève est prête. Mais Arlette sera toujours là, elle sera aux législatives», indique Robert Barcia, alias Hardy, son mentor, qui à près de 80 ans reste bien présent en coulisses. Lui, parie sur un score minimum de 2 % : «Arlette n'a jamais fait moins de 2 %. Mais, les deux fois où l'on a fait plus de 5 %, c'était une totale surprise.»
En vrai théoricien révolutionnaire, il ne croit guère aux élections : «En 2002, avec Olivier Besancenot, ils ont fait 10 %. Ca n'a rien pesé sur la droite.» Et quid de la dernière affiche placardée hier qui proclame que «la droite arrogante aide le patronat, et la gauche molle le respecte», en invitant à voter Laguiller «pour chasser la droite et vous faire obéir de la gauche» ? «Peser sur la gauche, oui, si toutefois Ségolène est élue. Elle est sûre d'être au second tour, mais gagner devant Sarkozy c'est autre chose. La gauche a toujours été minoritaire dans ce pays. Mitterrand a été élu grâce au marchepied offert par Chirac», rappelle Barcia. Plus que l'effet «dernier tour de piste» d'Arlette, LO attribuait «au déficit social de la campagne» la présence de 5 700 personnes. Mieux que Buffet, malgré les vacances de Pâques, se réjouissait-on en coulisses.
Vibrer. Et quand Arlette rappelle à son public populaire et grisonnant, moins étudiant et métissé que celui de Besancenot, «que si l'entreprise est créatrice de richesses, ce n'est pas grâce aux propriétaires mais grâce à ceux qui font tourner les chaînes, qui font couler le béton, grâce aux manoeuvres ou aux chercheurs, grâces aux caissières de supermarchés et aux employés de banque», elle leur parle d'eux. Et elle les fait vibrer. «Arlette, c'est Arlette», résume Sandra, 60 ans, qui a milité longtemps à ses côtés au Crédit lyonnais. «En 1974, on a fait la grève, on avait obtenu le paiement de la totalité des jours de grèves, deux jours de congés et une petite augmentation de salaire. C'était énorme pour l'époque. Elle avait la même conviction, la même sincérité. Et elle avait raison.»
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par bennie » 17 Avr 2007, 11:09

"Elle a menacé les patrons de la guillotine"


Hos contecte, ça fait drôle!
bennie
 
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Message par jeug » 17 Avr 2007, 15:08

(bennie @ mardi 17 avril 2007 à 11:09 a écrit :"Elle a menacé les patrons de la guillotine"


Hos contecte, ça fait drôle!

Oui, mais comme toute menace : s'ils s'en vont maintenant, elle ne sera pas exécutée. :D
jeug
 
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Message par amanda » 17 Avr 2007, 21:17

a écrit :Et quand Arlette rappelle à son public populaire et grisonnant

:cry3:

Ben pour une fois il est pas trop dégueu l'article de libé, de plus la photo du meeting qui allait avec était chouette.
amanda
 
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Message par pedro » 17 Avr 2007, 21:47

a écrit :Et quand Arlette rappelle à son public populaire et grisonnant


Hé, j'ai pas un seul cheveu gris, moi! :D
pedro
 
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Message par emman » 17 Avr 2007, 22:25

(pedro @ mardi 17 avril 2007 à 22:47 a écrit :
a écrit :Et quand Arlette rappelle à son public populaire et grisonnant


Hé, j'ai pas un seul cheveu gris, moi! :D
Moi non plus et les cinq personnes qui m'accompagnaient n'en avait pas plus... :roll:
emman
 
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Message par artza » 18 Avr 2007, 08:43

A cette occasion il faut saluer la grande discrétion du quotidien Le Monde et de sa chroniqueuse Sylvia Zappi.

Dans ce même quotidien daté de Vendredi prochain S.Z va sans doute nous rappeler qu'on peut entasser deux fois plus d'auditeurs dans la Mutu. qu'au Zénith :roll:

Au fait j'ai la mémoire qui lache S.Z c'est la fille ou la veuve de Zappi Max? :33:
artza
 
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Message par Sterd » 18 Avr 2007, 08:59

[quote=" (artza @ mercredi 18 avril 2007 à 09:43"]
A cette occasion il faut saluer la grande discrétion du quotidien Le Monde et de sa chroniqueuse Sylvia Zappi.

Dans ce même quotidien daté de Vendredi prochain S.Z va sans doute nous rappeler qu'on peut entasser deux fois plus d'auditeurs dans la Mutu. qu'au Zénith :roll:

Au fait j'ai la mémoire qui lache S.Z c'est la fille ou la veuve de Zappi Max? :33:
Ils ne nous ont pas oublié. L"'édition d'hier comporte une interview (ou un chat) avec une madame Christine Pina qui nous indique que "nous sommes dans une période d'essouflement de LO"
Cette remarque pertinente ainsi que les autres fines analyses de la dame en question sont lisibles ici : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-...6-897420,0.html
Sterd
 
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Message par ianovka » 18 Avr 2007, 09:19

C'est qui Christine Pina ? :hmpf:
"Le capital est une force internationale. Il faut, pour la vaincre, l'union internationale, la fraternité internationale des ouvriers." Lénine
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