Révolution vénézuelienne

Dans le monde...

Message par derjinsko » 01 Jan 2007, 19:28

:wavey: et trés bonne année à toutes et tous , voilà un article du Monde trés ant-chavez , d'aprés vous ? peut on d-ici faire la part de la calomnie et de la vérité du régime "Chaviste "
Au
a écrit :Venezuela, viva la corrupción !
LE MONDE | 01.01.07 | 16h34  •  Mis à jour le 01.01.07 | 16h34
CARACAS ENVOYÉ SPÉCIAL


vant l'heure du "check-out", les hôtes se pressent à la réception de l'Hôtel Caracas Hilton, quartier général des sympathisants du président Hugo Chavez. L'employé, Sergio, compte des liasses de billets tellement grosses qu'elles tiennent à peine dans une main. Des invités viennent de payer leur note en cash.


Au Venezuela, beaucoup d'argent circule ainsi, en liquide. De nombreux bénéficiaires des programmes sociaux créés par le président Chavez reçoivent leurs subsides en argent frais. Depuis que le prix du baril de brut s'est envolé, le chef de l'Etat lui-même n'a-t-il pas pris l'habitude de voyager à l'étranger avec ses valises de pétrodollars ?

A Caracas, l'économie informelle ne désigne plus seulement les occupations précaires qui permettent à la moitié de la population active d'échapper au chômage. Depuis quatre ans, M. Chavez a multiplié les budgets parallèles qui "siphonnent" une bonne partie des revenus de l'entreprise publique Petroleos de Venezuela (PDVSA) et des réserves de la Banque centrale.

Ainsi, "le Fonden Fonds de développement national est un objet financier non identifié, un OFNI, une grosse tirelire dont l'usage dépend exclusivement du président de la République et du ministre des finances", note un diplomate en poste à Caracas. Alors que le budget de l'Etat s'élève à 60 milliards de dollars, le Fonden et autres fonds similaires disposent de 22 milliards de dollars, confirme le ministre des finances, Nelson Merentes.

"Le Fonden n'a pas de règles connues ni l'obligation de publier ses entrées et ses dépenses, souligne l'économiste Fernando Vivancos. Cela éveille les soupçons de corruption." Cet avis est partagé par des partisans de M. Chavez. "Un organisme comme le Fonden stimule la corruption", convient Eleazar Diaz Rangel, directeur du quotidien Ultimas Noticias, dont les éditoriaux soutiennent le président de la République.

Depuis l'arrivée de M. Chavez au pouvoir, les statistiques officielles et les comptes publics sont dans le brouillard, tandis que les indicateurs de corruption explosent. "Le Venezuela se trouvait parmi les pays les plus corrompus d'Amérique latine, au même titre que le Paraguay, le Nicaragua ou le Panama, rappelle Mercedes de Freitas, directrice de l'organisation non gouvernementale Transparencia Venezuela. Désormais, le baromètre de la corruption de Transparency International le situe au sommet du classement régional, juste après Haïti."

"La corruption atteint des niveaux sans précédent", renchérit l'ancien parlementaire Felipe Mujica, dirigeant du Mouvement pour le socialisme (MAS, social-démocrate), qui appuya la première élection de M. Chavez, en 1998. "L'affairisme généralisé et l'enrichissement des fonctionnaires a suscité une nouvelle élite chaviste, ajoute-t-il. La corruption découle de la façon de gouverner de Chavez. L'exécution du budget et l'administration ne sont plus contrôlées. Il dispose de manière discrétionnaire des ressources de PDVSA, dont il a fait sa caisse noire. Les réserves de la Banque centrale ont été arbitrairement plafonnées à 30 milliards de dollars, l'excédent de 7 à 10 milliards de dollars étant mis à la disposition du président de la République."

La dépense publique bat des records. "Les lois du marché sont déterminées par la présidence de la République, ironise Argenis Martinez, vice-président du quotidien El Nacional, fleuron de la presse vénézuélienne. Ici, toutes les fortunes ont leur source dans la rente pétrolière. Les nouveaux riches sont en train de racheter les somptueuses résidences du Country Club. Les importations de voitures BMW et d'autres produits de luxe s'envolent."

Cela ne date pas d'aujourd'hui. "La corruption était un mal endémique avant Chavez, reconnaît le social-démocrate Teodoro Petkoff, ancien guérillero et ex-ministre, directeur du quotidien d'opposition Tal Cual. Le Venezuela est un pétro-Etat, à l'image du Nigeria ou de l'Arabie saoudite. Mais Chavez a doublé le nombre de ministères, qui se superposent souvent, et multiplié les organismes publics, hors de tout contrôle. Le budget des programmes sociaux est opaque et leur usage est clientéliste."

La corruption touche tous les échelons de l'Etat et tous les secteurs de la société. Obtenir un passeport ou une carte d'identité en 24 heures, au lieu de patienter, coûte 600 000 bolivars (240 euros). Les commissions et les dessous-de-table, que les Vénézuéliens appellent pudiquement "sobreprecio" (surcoût), sont montés à 30 %. Un pourcentage confirmé par des hommes d'affaires, que le président de l'organisation patronale Fedecamaras, José Luis Betancourt, "ne peut pas nier". "L'absence d'indépendance de la justice et l'impunité constituent un terrain fertile pour l'augmentation de la corruption", précise-t-il.

"La corruption n'est pas un trait congénital des Vénézuéliens, plaide Mercedes de Freitas, à l'antenne de Transparency International à Caracas. Le problème est la faiblesse des institutions. Nous coopérons en matière de prévention avec des municipalités de toutes tendances politiques, mais au-delà les portes sont fermées. A peine 15 % des contrats publics sont officiellement enregistrés. Parmi eux, 95 % se font sans appel d'offres, sous prétexte d'urgence. Les possibilités de concussion sont démultipliées."

La dérive touche de plein fouet le géant pétrolier PDVSA. Pour la première fois depuis la nationalisation du pétrole en 1976, l'entreprise publique ne publie plus ses résultats ni ses bulletins mensuels, trimestriels et annuels. Le ministre de l'énergie, Rafael Ramirez, un "chaviste" exalté, cumule désormais le titre de PDG de PDVSA, qui a perdu ainsi toute autonomie.

Selon la Banque centrale, les transferts d'argent que PDVSA a déclaré lui avoir versés en 2004 et 2005 ne correspondent pas aux sommes qu'elle a effectivement perçues. La différence se monte à plusieurs milliards de dollars. A Caracas, on désigne cela d'un autre terme pudique : "évaporation". En outre, PDVSA recourt souvent, pour l'export, à des intermédiaires, qui touchent des commissions fabuleuses. L'absence de précisions sur la destination des exportations permet de tricher sur le coût du transport. Ancien directeur de planification de PDVSA, Luis Pacheco appelle tout cela "une fête avec la lumière éteinte et la musique à plein volume".

Le contrôle des changes est une source de manipulations financières. "Avec un dollar officiel à 2 150 bolivars, alors qu'il s'échange au marché noir à 3 400, il est impossible d'éviter la corruption, assure Pedro Palma, ancien président de la Chambre de commerce américano-vénézuélienne. La tentation est irrésistible, des fortunes voient le jour."

Du côté gouvernemental, les réponses varient. "La corruption continue d'exister", admet le ministre des finances Merentes, qui invoque néanmoins le contrôle parlementaire et la contraloria (audit de l'Etat). "La corruption remonte à Christophe Colomb", répond le vice-président José Vicente Rangel, principal collaborateur de M. Chavez. "La corruption n'a jamais été aussi réduite qu'aujourd'hui", jure-t-il.

M. Rangel conteste les pourcentages avancés de 95 % de contrats sans appels d'offres ou de 30 % de "sobreprecio". Il y voit des "feux d'artifice des opposants", qui seraient eux-mêmes compromis dans des malversations. "Comment le candidat présidentiel de l'opposition, Manuel Rosales, gouverneur de l'Etat du Zulia, ancien instituteur, s'est-il enrichi ?, demande-t-il. Pourquoi ne parle-t-on pas de la corruption du secteur privé ? Il y a beaucoup d'hypocrisie dans les dénonciations irresponsables de la presse."

Le gouvernement Chavez a toujours eu des relations tendues avec les médias. Selon le code pénal, "porter atteinte à la réputation des fonctionnaires" est passible de trois ans de prison. En mars 2006, la journaliste Ibeyise Pacheco a été condamnée à neuf mois de détention pour diffamation à l'égard d'un colonel. En revanche, on attend toujours une condamnation pour corruption depuis que M. Chavez s'est fait élire sur la promesse de combattre ce fléau.



Paulo A. Paranagua
Article paru dans l'édition du 02.01.07
derjinsko
 
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Message par eruditrotsk » 17 Jan 2007, 15:37

Le thème de la corruption c'est le côté "peiti bout de la lorgnette" du Monde. De toute façon depuis le début de la "révoltuion bolivarienne", les grands medias de la planète sont bombardés d'articles et d'informations clés en mains défendant le point de vue des classes possédantes qui, avant l'arrivée de Chavez, se remplissait les poches sans même songer laisser un pourboire aux masses pauvres.

La corruption existe. Le chavisme a certainement ses "nouevaux riches", mais le nouveau régime a aussi ses "missions" sociales qui distribuent nourriture, éducation et santé aux plus pauvres, certainement moins qu'il ne faudrait, mais jusqu'à présent suffisamment pour faire une différence avec le passé et assurer un soutien populaire à Chavez.

Je pense qu'Alejandro devrait relire sans lunettes déformantes ce qui a été écrit dans la lutte de classe sur le Venezuela qui était pesé et mesuré. Il y avait peut-être des erreurs factuelles (on attend toujours de savoir lesquels), mais moins que dans la bruchure écrite à la même époque par la LCR qui en était truffée !

Quant à savoir "quoi faire au Venezuela", il serait présomptueux de le dire vu de notre confort et de notre méconnaissance d'ici. Il y a cependat quelque chose de malsain à s'imaginer que la libération des classes populaires - l'essence du "socialisme" - puisse venir d'un César, du tribun ou de dieu. "Producteurs sauvons-nous nous-mêmes', dit le chant de lutte des travailleurs du monde. Alors, les travailleurs doivent se préparer à défendre leurs intérêts, car rien ne dit que la conjoncture favorable dont a bénéficié jusqu'à présent Chavez sera éternelle... Les prix du pétrole sont en train de baisser, par exemple. Dans l'histoire du Venezuela, cela déjà joué des tours aux classes populaires...
eruditrotsk
 
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Message par emman » 16 Avr 2007, 18:32

C'est dans le Monde, donc à lire avec circonspection... :roll:

a écrit :Les patrons vénézuéliens tentent de s'adapter au socialisme d'Hugo Chavez
LE MONDE | 16.04.07 | 16h53  •  Mis à jour le 16.04.07 | 16h53
CARACAS ENVOYÉE SPÉCIALE

A l'entrée de l'un des grands hôtels de Caracas, l'affiche aux couleurs vives annonce le séminaire du jour : "Le socialisme productif, un défi pour l'entreprise privée." Il est organisé par la Confédération patronale des petites et moyennes industries du Venezuela, Fedeindustria.

A la pause, un des participants, Omar Hernandez, 72 ans, s'étonne goguenard : "C'est bien la première fois que j'écoute un exposé sur le marxisme."


"Comment le secteur privé peut-il contribuer à la construction du socialisme du XXIe siècle que prône Hugo Chavez ? Nous devions engager la réflexion", explique Miguel Perez Abad, le président de Fedeindustria. De Nestlé à la Banque industrielle du Venezuela en passant par la Fédération nationale des éleveurs de porcs, la liste des entreprises qui ont sponsorisé le séminaire couvrait un large éventail.

"Marx n'a jamais parlé d'en finir avec l'entreprise privée", martèle M. Perez Abad. "Le gouvernement Chavez veut mettre l'accent sur la responsabilité sociale des entreprises, la défense de l'environnement, le bien-être de la population : rien de cela ne contredit les principes de gestion de l'entreprise privée, poursuit-il. Les 230 dirigeants d'entreprise ici présents sont prêts à s'engager pour construire, au côté du gouvernement, un modèle socio-productif plus équitable et un pays plus juste."

Angel Hernandez, directeur d'un groupe informatique, acquiesce : "Que nous le voulions ou non, le pays change et les entreprises doivent s'adapter", plaide-t-il. Et d'ajouter : "Il faut voir le bon côté, les patrons vont désormais se soucier du social."

Le ton a de quoi surprendre. Il fut un temps en effet où les patrons vénézuéliens semblaient prêts à tout pour renverser Hugo Chavez, victime, en 2002, d'une tentative de coup d'Etat suivie d'une "grève patronale" de 63 jours. En retour, le chef de l'Etat n'avait pas lésiné sur les mesures de rétorsion économique contre des entrepreneurs qui étaient devenus des ennemis politiques.

"Le séminaire aurait été impossible il y a un an", admet le jeune président de Fedeindustria. "Mais Chavez a gagné", soupire un des patrons présents. Le 3 décembre 2006, le président a été réélu pour un nouveau mandat de six ans.

Invité à prononcer le discours de clôture du séminaire, le vice-président de la République s'est montré, lui aussi, conciliant. "La révolution bolivarienne n'est pas un processus d'exclusion, a souligné Jorge Rodriguez. Nous voulons rallier les ouvriers, les travailleurs, les femmes et, bien entendu, les chefs d'entreprise."

Devant les caméras, M. Perez Abad lui a d'ailleurs concédé avoir "fait un premier pas". "Nous espérons que le gouvernement va nous écouter au moment d'ajuster les lois actuelles", a-t-il ajouté.

En aparté, le patron d'une petite société de matériel électrique fut plus explicite : "Dans un pays mono-producteur comme le notre, l'Etat accapare la rente pétrolière. La petite industrie ne peut vivre sans lui."

Lui aussi espère "des contrats" et est convaincu, comme ses collègues, "qu'il faut apprendre à faire avec Chavez".

Marie Delcas
emman
 
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Message par Indesit » 17 Avr 2007, 10:59

(emman @ lundi 16 avril 2007 à 18:32 a écrit : C'est dans le Monde, donc à lire avec circonspection... :roll:

a écrit :Les patrons vénézuéliens tentent de s'adapter au socialisme d'Hugo Chavez
LE MONDE | 16.04.07 | 16h53  •  Mis à jour le 16.04.07 | 16h53
CARACAS ENVOYÉE SPÉCIALE

A l'entrée de l'un des grands hôtels de Caracas, l'affiche aux couleurs vives annonce le séminaire du jour : "Le socialisme productif, un défi pour l'entreprise privée." Il est organisé par la Confédération patronale des petites et moyennes industries du Venezuela, Fedeindustria.

A la pause, un des participants, Omar Hernandez, 72 ans, s'étonne goguenard : "C'est bien la première fois que j'écoute un exposé sur le marxisme."


"Comment le secteur privé peut-il contribuer à la construction du socialisme du XXIe siècle que prône Hugo Chavez ? Nous devions engager la réflexion", explique Miguel Perez Abad, le président de Fedeindustria. De Nestlé à la Banque industrielle du Venezuela en passant par la Fédération nationale des éleveurs de porcs, la liste des entreprises qui ont sponsorisé le séminaire couvrait un large éventail.

"Marx n'a jamais parlé d'en finir avec l'entreprise privée", martèle M. Perez Abad. "Le gouvernement Chavez veut mettre l'accent sur la responsabilité sociale des entreprises, la défense de l'environnement, le bien-être de la population : rien de cela ne contredit les principes de gestion de l'entreprise privée, poursuit-il. Les 230 dirigeants d'entreprise ici présents sont prêts à s'engager pour construire, au côté du gouvernement, un modèle socio-productif plus équitable et un pays plus juste."

Angel Hernandez, directeur d'un groupe informatique, acquiesce : "Que nous le voulions ou non, le pays change et les entreprises doivent s'adapter", plaide-t-il. Et d'ajouter : "Il faut voir le bon côté, les patrons vont désormais se soucier du social."

Le ton a de quoi surprendre. Il fut un temps en effet où les patrons vénézuéliens semblaient prêts à tout pour renverser Hugo Chavez, victime, en 2002, d'une tentative de coup d'Etat suivie d'une "grève patronale" de 63 jours. En retour, le chef de l'Etat n'avait pas lésiné sur les mesures de rétorsion économique contre des entrepreneurs qui étaient devenus des ennemis politiques.

"Le séminaire aurait été impossible il y a un an", admet le jeune président de Fedeindustria. "Mais Chavez a gagné", soupire un des patrons présents. Le 3 décembre 2006, le président a été réélu pour un nouveau mandat de six ans.

Invité à prononcer le discours de clôture du séminaire, le vice-président de la République s'est montré, lui aussi, conciliant. "La révolution bolivarienne n'est pas un processus d'exclusion, a souligné Jorge Rodriguez. Nous voulons rallier les ouvriers, les travailleurs, les femmes et, bien entendu, les chefs d'entreprise."

Devant les caméras, M. Perez Abad lui a d'ailleurs concédé avoir "fait un premier pas". "Nous espérons que le gouvernement va nous écouter au moment d'ajuster les lois actuelles", a-t-il ajouté.

En aparté, le patron d'une petite société de matériel électrique fut plus explicite : "Dans un pays mono-producteur comme le notre, l'Etat accapare la rente pétrolière. La petite industrie ne peut vivre sans lui."

Lui aussi espère "des contrats" et est convaincu, comme ses collègues, "qu'il faut apprendre à faire avec Chavez".

Marie Delcas


Comme quoi, le patronat s'adapte vraiment à toutes les situations :-)

Au fait, y avait-il de tels séminaires pendant la NEP ? Du style, comment le patronat doit contribuer à l'édification de la Russie socialiste ???

Indesit
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Message par alejandro » 02 Mai 2007, 03:57

(Puig Antich @ lundi 25 décembre 2006 à 01:32 a écrit : Un article un brin polémique du PCI - Le prolétaire sur le venezuela et la lcr.

a écrit :Venezuela : les fausses perspectives de la Lcr.

Le gouvernement de Chavez est encensé par une grande partie de la gauche et de l'extrême gauche en Europe qui croient dur comme du fer à la réalité du « processus révolutionnaire bolivarien » au Venezuela ou qui s'extasient devant les déclarations anti-américaines du bouillant colonel.

Lors de sa visite officielle en France en octobre 2005, les partisans de Chavez avaient tenu un petit meeting de soutien à la mairie du XIe arrondissement (maire George Sarre) où étaient présents entre autres, Chevénement, Danielle Mitterrand et Annick Coupé (Union Syndicale Solidaires). Le colonel avait accordé le lendemain une entrevue officielle à l'Hôtel Hilton à Marie-George Buffet pour le PCF et à Krivine pour la LCR. Le même jour, après un dîner avec Villepin, Chavez faisait une déclaration pour condamner les jeunes révoltés des banlieues : « sont-ils tous fous ? (...). Nous condamnons cela. Nous exprimons notre solidarité au peuple français et au gouvernement français, qui est un gouvernement frère, un ami » ! (1).

Les « trotskystes » de la LCR, en bons faux révolutionnaires, sont éternellement à la remorque de tous les réformistes et de tous les démagogues dès lors qu'ils ont une influence sur les travailleurs. Les déclarations d'amitié de Chavez avec le gouvernement français ne pouvaient donc pas suffire à doucher leur enthousiasme pour l'action de ce dernier au Venezuela. Il n'y a pas si longtemps qu'ils s'enthousiasmaient pareillement pour le brésilien Lula (un de leurs camarades était même devenu ministre de la réforme agraire, chargé de rouler les paysans sans-terre !) ou le sandiniste Ortega, aujourd'hui élu président du Nicaragua grâce au soutien de l'Eglise catholique à ses positions proprement réactionnaires. Sans parler du soutien sans faille apporté autrefois aux différentes organisations nationalistes bourgeoises dans les pays du dit « Tiers-Monde » qu'ils n'ont jamais hésité à qualifier de « socialistes » : il est vrai qu'ils contribuaient à répandre la fable de l'existence du socialisme dans les pays de l'Est où il n'y avait jamais rien eu de plus que du capitalisme d'Etat...

La LCR a publié l'année dernière une petite brochure intitulée « Le Venezuela en révolution ». Reconnaissant dans sa conclusion que « la révolution socialiste n'est pas faite au Venezuela, l'appareil d'Etat n'est pas démantelé, les travailleurs n'exercent pas le pouvoir, les capitalistes (...) ne sont pas expropriés » (autrement dit, pour des marxistes, la bourgeoisie est toujours la classe dominante ), elle y affirme cependant que nous sommes en présence d' « un processus révolutionnaire où tout est possible ».

Ce qu'est un processus révolutionnaire, par ailleurs « inédit », la LCR serait bien incapable de l'expliquer ; elle avertit donc l'éventuel lecteur qui, ayant quelques notions de marxisme, s'étonnerait de ses affirmations, qu'étant « à des milliers de kilomètres et dans de toutes autres conditions, [elle doit] mener ses analyses avec prudence et (...) s'appuyer sur ce que rapportent les révolutionnaires qui vivent et militent là-bas » (et sans doute aussi sur ce que lui confie Chavez)...

La « prudence » de la LCR ne s'exerce que vis-à-vis du marxisme. Dans la brochure de cette organisation qui se réclame (bien à tort !) de Trotsky, il est uniquement question de « peuple vénézuélien », de « mouvement populaire », etc., jamais de classes et de lutte de classe. En polémique contre les staliniens qui, en Allemagne, avançaient la formule de « révolution populaire », Trotsky rétorquait que c'était le langage des fascistes, qui opposaient ce slogan « à la formule marxiste de révolution de classe ».

Le peuple est composé de plusieurs classes sociales dont les aspirations et les intérêts sont différents. La révolution n'est donc possible, rappelait-il, « que si le prolétariat, loin de se laisser absorber par le « peuple », par « la nation », développe son programme particulier de révolution prolétarienne et contraint la petite bourgeoisie à choisir entre les deux régimes. Le mot d'ordre de « révolution populaire » est une berceuse, endormante pour la petite bourgeoisie comme pour les larges masses ouvrières » (2).

La LCR ne parle que de « nouvelles formes d'organisation populaires », d'« auto-organisation » des habitants des barrios de Caracas dans des « assemblées populaires », de la nécessaire « intervention décisive des masses populaires » dans le « processus révolutionnaire » en cours pour « achever la révolution », d'une « dynamique qui peut créer les conditions d'une transformation profonde de la société et des consciences » ; ce charabia ne sert qu'à cacher la nécessité de l'existence du parti de classe dirigeant les luttes du prolétariat pour que puisse voir le jour et triompher la révolution. Contre l'hypothèse avancée alors par certains dirigeants soviétiques qu'en Angleterre les syndicats pourraient être devenir le vecteur de la révolution, Trotsky énonçait il y a 80 ans avec le mode tranchant et sans équivoque du langage marxiste, la leçon cardinale enseignée par la lutte des classes :

« La révolution prolétarienne ne peut triompher sans parti, en dehors du parti, en passant à côté du parti, par un succédané du parti. (...) Nous avons payé trop cher cette conclusion sur le rôle et l'importance du parti dans la révolution prolétarienne pour y renoncer aussi facilement ou simplement l'atténuer » (3).

Sans l'organe dirigeant qu'est le parti, le prolétariat est toujours vaincu dans le combat contre son ennemi de classe, la bourgeoisie, de même qu'une armée qui irait à la bataille sans état-major serait immanquablement battue. Cet enseignement valable pour tous les pays, ses disciples dégénérés l'ont complètement renié. En effet les trotskystes soutiennent bien la construction d'un « Parti Révolution et Socialisme » car, disent-ils, les partis chavistes ne répondent pas au « besoin d'indépendance politique et de classe », mais la première décision de ce PRS a été... d'appeler à voter Chavez pour les élections de décembre ! Il ne s'agit donc que d'un nouveau parti chaviste, ni de classe, ni politiquement indépendant...

Les partisans de la dite « révolution bolivarienne » mettent régulièrement en avant l' « anti-impérialisme » du gouvernement, les discours violemment anti-américains de Chavez. La LCR reconnaît bien que « le chavisme poursuit néanmoins une politique extérieure assez classique, cherchant à sortir de la dépendance économique totale... sans s'affronter directement à la mondialisation capitaliste » (comment pourrait-il en être autrement si la bourgeoisie et son Etat n'ont pas été renversés ?) ; mais cela ne l'empêche pas d'y voir « des points d'appui contre l'impérialisme » et d'écrire que « le Venezuela est devenu une sorte de nouveau centre pour la gauche latino-américaine et une référence pour une grande partie de la gauche radicale et révolutionnaire ».

La seule chose à en déduire, c'est que cette gauche - et la LCR en fait partie - qui prend comme référence un « processus » qui ne s'affronte pas directement au capitalisme, qui ne s'attaque pas à l'Etat bourgeois ni ne songe à exproprier la bourgeoisie, est tout sauf radicale et révolutionnaire ! Elle n'est qu'une variété du réformisme dont la fonction éternelle est d'égarer le prolétariat, de lui barrer la route de la reprise de la lutte de classe en suscitant les pires illusions sur les possibilités de « transformation » sociale en laissant intact le capitalisme et toutes les institutions bourgeoises (4).



L'article entre ensuite dans des détails qu'il serait trop long de rapporter, notamment à propos d'une vaste opération spéculative organisée par l'Etat sur l'achat de bons argentins, avant de citer les paroles du président de la Banco Venezolano de Credito : « Grâce aux étroites relations de certains banquiers avec le gouvernement, les banques au Venezuela se portent extrêmement bien, mieux en réalité que ce que suggèrent leurs bilans officiels » (le quotidien londonien écrit qu'il est en effet difficile de savoir ce que gagnent les banques car leurs opérations à court terme, les plus profitables, n'apparaissent pas dans leurs bilans - et donc, ajouterons-nous, ne peuvent pas être sujettes à impôt !). L'article du Financial Times se termine en disant que cette orgie bancaire pourrait se terminer si la « rhétorique » socialiste chaviste devenait réalité, le gouvernement imposant une réglementation sévère à l'activité des banques (ce qui n'aurait en fait rien de socialiste, le socialisme signifiant la disparition de l'argent et donc des banques !).

Mais si la politique financière du gouvernement a bien été déterminée par ses « étroites relations » avec les milieux bancaires comme l'écrit le journal, c'est une preuve supplémentaire que ce gouvernement ne fera jamais de sa fumeuse rhétorique socialiste une quelconque réalité, parce que les intérêts qu'il défend, la classe qu'il représente, le mode de production qu'il soutient, sont intégralement et uniquement bourgeois.

Le rôle des « socialistes révolutionnaires » n'est donc pas comme le prescrit la LCR de « s'inscrire dans le mouvement suscité au Venezuela, pas en opposition au processus, mais bien au sein de ce processus pour y développer leur conception (sic !) du socialisme et du pouvoir aux travailleurs ».

Il ne s'agit pas d'une discussion ou d'un débat démocratique à mener entre diverses conceptions, mais de l'affrontement inévitable et nécessaire entre partisans de la révolution prolétarienne et défenseurs du capitalisme, reflet de l'affrontement entre les classes. C'est pourquoi le rôle, fondamental et irremplaçable, des « socialistes révolutionnaires » est à l'exact opposé : il leur faut travailler en vue de la constitution du parti de classe sur la base du programme communiste authentique ; travail qui n'est possible que dans la lutte contre toutes les fausses perspectives réformistes, contre toutes les adaptations au chavisme sous prétexte de son influence sur les masses et pour la rupture des prolétaires avec toutes les forces liées de près ou de loin à l'Etat bourgeois et la reprise de la lutte indépendante de classe.

C'est un travail qui ne peut pas espèrer des succès immédiats et faciles étant donné la force actuelle du réformisme chaviste. Mais c'est le seul qui est porteur d'avenir, le seul qui ne conduit pas le prolétariat dans les impasses mortelles où veulent le conduire tous ses faux amis, les charlatans « démocrates », « bolivariens » ou « révolutionnaires » en paroles.

parti communiste international

(1) Associated Press, Caracas, 20/10/2006.

(2) Lettre à Andrés Nin du 14/4/1931 publiée dans la brochure « Leçons d'Espagne ». cf L. Trotsky, « La révolution espagnole », p. 97.

(3) « Les leçons d'Octobre », 15/9/1924. Cité dans « L'Internationale communiste après Lénine », tome I, p. 232.

(4) L'hebdomadaire de la LCR en fait la démonstration à propos de la Bolivie. Défendant la semi-nationalisation ( le gouvernement parle de « processus de nationalisation » !) des compagnies pétrolières par le gouvernement de Morales, « mesure très positivement accueillie par l'ensemble de la société bolivienne (sic !) », y compris l'opposition de droite, « Rouge » accuse les partisans d'une véritable nationalisation de ne pas prendre en compte la faiblesse structurelle de l'Etat bolivien. L'objectif de Morales, selon « Rouge » qui le soutient implicitement, est de « reconstruire un appareil d'Etat (...) tout en faisant face aux compagnies transnationales et aux pressions corporatistes (re-sic !) ». Objectif intégralement bourgeois et spécifiquement anti-ouvrier...

(5) cf « The Financial Times », 17/8/2006. Dans un article du 16 août le « New York Times », écrivant qu'il faut distinguer la rhétorique et les faits, décrivait ce qu'il appelait les liens économiques croissants entre le Venezuela et les Etats-Unis ; en particulier « le Venezuela maintient des liens étroits avec les banques de Wall Street ». La banque d'affaires Morgan Stanley est notamment chargée de la fructueuse affaire de la vente des bons argentins au Venezuela.


a écrit :Pour avoir une vision réaliste de la nature et de la politique du gouvernement de Chavez, ce n'est pas vers ces pseudo-révolutionnaires qu'il faut se tourner, mais vers... les bourgeois eux-mêmes.

Le « Financial Times », porte-parole autorisé des milieux financiers de la city londonienne, a ainsi publié cet été un article intitulé : « La révolution de Chavez enrichit les banquiers vénézuéliens ». On peut y lire : « Lors des époques de révolution, les banquiers se retrouvent habituellement devant les pelotons d'exécution. Mais au Venezuela pour eux c'est la fête. (...) « Il nous faut transformer les structures du capitalisme" a dit récemment [Chavez] à ses partisans dans un discours semé de citations de l'idole révolutionnaire Che Guevara. Mais jusqu'ici, plutôt que nationaliser les banques, la redistribution « révolutionnaire » de l'argent du pétrole a multiplié les richards, faisant de plus en plus de Caracas un aimant pour les banquiers internationaux, Suisses et autres. Et ce ne sont pas uniquement les banquiers privés qui comptent sur la révolution. Francisco Faraco, un expert bancaire, dit que les banques locales sont en train d'engranger sous Chavez les plus gros profits de leur histoire » (5).


Ca c'est de l'anthologie!

:whistling_notes:
alejandro
 
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Message par alejandro » 02 Mai 2007, 04:58

(NazimH @ mardi 26 décembre 2006 à 11:26 a écrit :
(alejandro @ lundi 25 décembre 2006 à 20:40 a écrit :
Par exemple, c'est sans doute dommage, mais les Vénézueliens sont extrèmement catholiques et quelqu'un qui militerait d'entrée pour l'athéisme resterait éternellement marginal...

Que faire face à cet "obstacle" que l'on retrouve dans toute l'Amérique latine?

Faut-il rester dans son coin en maudissant les curés?

je ne comprends pas trop cet argument...(ou alors c'est que tu n'es toi-même pas trop convaincu de la profondeur du socialisme de Chavez :D ). Je croyais que Chavez était croyant un point c'est tout et pas que c'était une "manoeuvre" de sa part. En tout cas c'est une très mauvaise "manoeuvre" : je ne crois pas qu'un parti, un dirigeant qui se voudrait socialiste et qui aurait la confiance des petites gens en feraient des adversaires en énonçant clairement ses idées. Il faut faire un tout petit peu plus confiance aux travaileurs et aux pauvres...bien sûr ça ne plairait pas à certains que des "diables athées" soient à leur tête ; seulement le problème c'est qu'en face les "saints" sont des exploiteurs...et des communistes pourraient quand même miser là-dessus.


a écrit :

En fait c'est en partie pour cela que M.Chavez développe intensément le secteur de l'éducation.

C'est parce qu'on ne peux pas construire le socialisme sans conscience et sans éducation.

(moi j'en sais fort peu) du "développement intense". J'ai bien entendu parler des bourses populaires et des étudiants envoyés à Cuba (mais il y a à Cuba des étudiants d'une grande partie de Amérique Latine je crois) mais ... Cela dit je crois qu'il y a une conscience de classe à laquelle on ne peut s'éduquer sur les bancs de l'école (sauf si on a la chance de tomber sur un prof militant qui a envie de ....mais bon je n'avais pas compris que c'était comme cela au Vénézuela)

a écrit :
Le président vénézuelien a du avancer par étape pour pouvoir enfin parler de socialisme.

Il a fallut reprendre le contrôle de PDVsa (Cie nationale géante du pétrole), épurer l'armée.

le problème des courses par étapes ...ce sont les étapes de montagne ! Et Chavez il m'a tout l'air d'être un pistard belge...Blague à part je constate que finalement tu penses toi-même que le socialisme de Chavez est surtout potentiel. Il a mis ses partisans à la tête de la compagnie nationale pétrolière : c'était indispensable s'il voulait un tant soit peu contrôler la principale source de revenus du pays. Et il a écarté des généraux qui lui étaient trop hostiles (c'est quand même plus prudent...). Ca en fait un socialiste ? Mais alors le roi saoudien en est un autre (formellement le contrôle des saoudiens sur leur pétrole est très fort, bon c'est vrai que maintenant ils ont "invité" l'armée américaine à plein temps).

a écrit :

Il est beaucoup plus proche de Fidel Castro et d'Evo Morales que de Lula.

Mais vous que préconisez vous pour le Venezuela ou pour Cuba?

Que faudrait-il faire?



Honnêtement je ne préconise rien sauf des généralités. Je ne sais pas trop comment je militerais là-bas comme trotskiste. Vu d'ici il ne semble pas qu'il existe au Vénézuela un courant politique ayant une importance réelle qui cherche à faire exister une organisation politique indépendante des travailleurs (tout ceux qui ont des copains qui militent là-bas merci de ne pas me tomber dessus en expliquant que si il y a truc et choses je ne doute pas qu'ils font ce qu'ils peuvent). Je crois que j'essaierai de m'atteler à cela...comme ici en France.
Mais je le dis sincèrement je crois que des militants qui feraient cela très vite ils auraient en face d'eux les "chavistes" c'est à dire les nationalistes.

a écrit :pour l'éducation j'aimerais bien que tu racontes ce que tu connais


Bonsoir,

a ce qu'il me semble, l'éducation était un grand problème du Venezuela.
Outre les politiques néolibérales qui n'ont pas épargné le secteur primaire, l'éducation supérieure était entièrement privatisée et inaccessible au commun des mortels.

L'illétrisme fonctionnel -- c'est à dire des gens qui connaissent l'alphabet mais qui ne peuvent bien écrire ou n'ont pas lu un seul livre -- était généralé...

Après l'échec du coup d'état d'avril 2002 puis de la grève de la CTV et du lock-out patronnal de l'hiver 2002-2003, la Révolution lança plusieurs "missions" afin d'améliorer le sort des déshérités et tenter d'améliorer le sort des travailleurs, des mères de familles, des enfants sans chaussures qui dorment au bas des buildings du capitalisme.

A cet effet furent lancé:

La mission Robinson 1 (1er juillet 2003): vaste entreprise (qui a essuyé un peu les plâtres!) basée sur la méthode pédagogique cubaine "Yo si puedo" (Moi aussi, je le peux), consiste en un programme d'alphabétisation de sept semaines à l'aide de programme audiovisuel...

c'était un peu le début de la nouvelle phase de ce qui se passe chez le géant pétrolier.

Des dizaines de milliers d'instituteurs, de pédagogue, d'animateurs de quartiers, de promotteurs de sport cubains se sont installés petit à petit à travers toutes les régions les plus défavorisées.

Le pays se remettais petit à petit du lock-out contre-révolutionnaire dl'hiver qui avait couté des milliards de dollars...

Parallèlement, les premieres promotions de médecins vénézueliens étaient formés à Cuba et viennent d'être diplômés (6 ans pour les généralistes)...

Donc ensuite, il a été lancé la mission Robinson 2 destinée à mener au niveau de la teminale ceux qui n'ont pu dépasser le Bepc local

Puis d'autres visant à démocratiser (radicalement! :hinhin: ) l'enseignement universitaire.

(Par exemple, de nombreux bacheliers ne pouvaient pas intégrer les études supérieures...)

Et ainsi de suite...

Parallèlement, d'autres "missions" visaient à assurer une assistance médicale gratuite là ou les gens n'avait pas de ressource...(pratiquement tous les services de santé avaient également été privatisés)...

Ca c'était le plan Barrio adentro (A l'intérieur du quartier) qui est tout de même assez remarquable...

D'ailleurs, le président Chavez a été élu dès le premier tour et a été le seul à avoir subit un référendum révocatoire...

Maintenant, ça s'est beaucoup perfectionné...

Et les premières promotions de jeunes cadres révolutionnaires du Venezuela commencent à sortir....

J'aurais plein d'autres choses à vous dire mais bon..

Allez, bonne journée!
alejandro
 
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Message par logan » 04 Août 2007, 13:10

Un edito du Monde diplomatique sur le traitement de chavez par les medias

a écrit :
Hugo Chávez


Peu de gouvernants au monde font l’objet de campagnes de démolition aussi haineuses que M. Hugo Chávez, président du Venezuela. Ses ennemis n’ont hésité devant rien : coup d’Etat, grève pétrolière, exode de capitaux, tentatives d’attentat... On n’avait pas vu un tel acharnement en Amérique latine depuis les attaques de Washington contre M. Fidel Castro. Les calomnies les plus misérables sont colportées contre M. Chávez, conçues par les nouvelles officines de propagande – National Endowment for Democracy (NED), Freedom House, etc. – financées par l’administration du président des Etats-Unis George W. Bush. Dotée de moyens financiers illimités, cette machine à diffamer manipule des relais médiatiques (dont des journaux de référence) et des organisations de défense des droits humains, enrôlés à leur tour au service de ténébreux desseins. Il arrive aussi, ruine du socialisme, qu’une partie de la gauche sociale-démocrate ajoute sa voix à cette chorale de diffamateurs.

Pourquoi tant de haine ? Parce que, à l’heure où la social-démocratie connaît une crise d’identité en Europe, les circonstances historiques semblent avoir confié à M. Chávez la responsabilité de prendre la tête, à l’échelle internationale, de la réinvention de la gauche. Alors que, sur le Vieux continent, la construction européenne a eu pour effet de rendre pratiquement impossible toute alternative au néolibéralisme (lire, dans ce numéro, les articles de Jean Bricmont et Denis Duclos), au Brésil, en Argentine, en Bolivie et en Equateur, inspirées par l’exemple vénézuélien, les expériences se succèdent qui maintiennent vivant l’espoir de réaliser l’émancipation des plus humbles.

A cet égard, le bilan de M. Chávez est spectaculaire. On comprend que, dans des dizaines de pays pauvres, il soit devenu une référence obligée. Dans le respect scrupuleux de la démocratie et de toutes les libertés (1), n’a-t-il pas refondé la nation vénézuélienne sur une base neuve, légitimée par une nouvelle Constitution qui garantit l’implication populaire dans le changement social ? N’a-t-il pas rendu leur dignité de citoyens à quelque cinq millions de marginalisés (dont les indigènes) dépourvus de documents d’identité ? N’a-t-il pas repris en main la compagnie publique Petróleos de Venezuela SA (PDVSA) ? N’a-t-il pas déprivatisé et rendu au service public la principale entreprise de télécommunication du pays ainsi que la compagnie d’électricité de Caracas ? N’a-t-il pas nationalisé les champs pétrolifères de l’Orénoque ? Enfin, n’a-t-il pas consacré une part de la rente pétrolière à acquérir une autonomie effective face aux institutions financières internationales, et une autre au financement de programmes sociaux ?

Trois millions d’hectares de terre ont été distribués aux paysans. Des millions d’adultes et d’enfants ont été alphabétisés. Des milliers de dispensaires médicaux ont été installés dans les quartiers populaires. Des dizaines de milliers de personnes sans ressources, atteintes d’affections oculaires, ont été gratuitement opérées. Les produits alimentaires de base sont subventionnés et proposés aux plus démunis à des prix inférieurs de 42 % à ceux du marché. La durée de travail hebdomadaire est passée de 44 heures à 36 heures, tandis que le salaire minimum montait à 204 euros par mois (le plus élevé d’Amérique latine après le Costa Rica).

Résultats de toutes ces mesures : entre 1999 et 2005, la pauvreté a baissé de 42,8 % à 37,9 % (2), tandis que la population vivant de l’économie informelle chutait de 53 % à 40 %. Ces reculs de la pauvreté ont permis de soutenir fortement la croissance, qui, au cours des trois dernières années, a été en moyenne de 12 %, parmi les plus élevées du monde, stimulée aussi par une consommation qui a progressé de 18 % par an (3).

Devant de tels succès, sans parler de ceux obtenus en politique internationale, faut-il s’étonner que le président Chávez soit devenu, pour les maîtres du monde et leurs affidés, un homme à abattre ?

Ignacio ramonet.
logan
 
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Message par logan » 04 Août 2007, 13:16

Et en même temps le magazine américain "Businessweek", spécialisé dans l'économie, constate que jamais les affaires n'ont été aussi profitables qu'avec Chavez.

a écrit :
A Love-Hate Relationship With Chávez
Companies are chafing under the fiery socialist. But in some respects, business has never been better

Just how hard is it to do business in Venezuela? As President Hugo Chávez leads his country toward "21st century socialism," hardly a day passes without another change in the rules restricting companies. Want to export? First get government certification that there's no domestic shortage of your product. Want to import? Prove that the goods aren't available locally. Chávez has already forced global oil giants, phone carriers, and power companies to hand over control of key assets. Now he says he might nationalize banks, hospitals, and steel companies. No wonder foreign direct investment, which averaged 3.2 billion annually during Chávez's first three years in office, plunged to a net outflow of 2.6 billion last year. "It's a bit like the...French Revolution," says Edmond J. Saade, president of the Venezuelan American Chamber of Commerce (VenAmCham). "Power to the people, death to the nobility.'"


No doubt, Venezuela is a pretty scary place to invest these days. But in some respects business is better than ever. Thanks to soaring oil revenues, Chávez is spending heavily--some 13.3 billion last year alone--to win support for his "Bolivarian Revolution." For the past three years the economy has grown at an 11%-to-12% clip, while consumption has expanded by 18% annually. The poor, 58% of all Venezuelans, have seen their meager household incomes more than double since 2004 thanks to cash stipends, subsidized food, and scholarships from the government's social-development programs. The result: Sales of everything from basics such as Coca-Cola (KO ) and Crest toothpaste to big-ticket items like Ford (F )SUVs and Mercedes-Benz (DCX ) sedans have taken off.

You might call it business' love-hate relationship with Chávez. Local and foreign companies alike are raking in more money than ever in Venezuela. Two-way trade between the U.S. and Venezuela has never been higher. Venezuela exported more than 42 billion to the U.S. last year, including 1 million barrels of oil daily, and imported 9 billion worth of American goods, up 41% from 2005. But since Chávez declared President George W. Bush Public Enemy No. 1, Americans prefer to keep a low profile, even though VenAmCham's 1,100 member companies account for more than 650,000 jobs. "Consumption has been going through the roof, and commercial relations between the U.S. and Venezuela are still workable, but on the political front there is confrontation," says Saade. "American business is caught in the middle."

UNDENIABLE POTENTIAL
Even global oil companies-- Chavez's chief targets so far--are likely to stay put. Although they have been forced to turn over control of their projects to the state-owned Petróleos de Venezuela (PDVSA), Chávez can't afford to alienate them. Ventures involving foreign companies account for 40% of Venezuela's output of 2.4 million barrels a day. For the multinational oil giants, the country is too important to ignore, even if it means they no longer call the shots. "Venezuela's oil potential is so great," says a foreign oil executive who declined to be identified. "We're not making huge returns, but it's not a financial black hole, either."

Other industries are not only putting up with Chávez but also benefiting directly from his programs. Take Intel Corp.: Sales of its microprocessors in Venezuela jumped by 15% in 2006 and look set to grow at the same pace this year as the government equips schools and public offices with new computers. In December, Caracas started a joint venture with China's Lanchao Group to manufacture low-cost machines called "Bolivarian PCs." The venture, 60% owned by Lanchao, will produce 80,000 computers in Venezuela the first year and 150,000 in 2008, including a stripped-down desktop model that will cost 450. Intel says the government alone could buy as many as 300,000 computers. "There's a lot of money in the Venezuelan market now, and it's important to take advantage of that," says Guillermo Deffit, Intel's business-development manager in Venezuela.

Sales of cars and cola are booming, too. Ford and General Motors Corp. (GM ) have manufactured cars in Venezuela for nearly a half-century, but with the strength of the bolivar, imports of pricier models such as the Ford Expedition sport-utility vehicle and GM's Silverado pickup are on the rise. Last year, Ford's sales increased 52%, to nearly 62,000 cars and trucks, as its imports more than tripled, to 28,000. GM's sales jumped 21% last year, to 71,000 vehicles, and so far this year are on track to climb by 50%. And sales of Coke and other beverages made by bottler Coca-Cola Femsa (KOF ) in Venezuela jumped 25% in the first quarter of 2007, in spite of a two-day shutdown of the company's distribution center in March for a surprise audit by tax authorities.

AN UNCERTAIN FUTURE
For local companies that have managed to survive Chávez's ever-changing business rules, the fast-growing economy offers some small solace--but few guarantees for the future. "We have fewer competitors every year because people throw in the towel," says the owner of a family company that provides raw materials for a variety of industries. He declined to give his name, fearing government retaliation, but he says his profit margins are getting fatter as he faces less competition. Still, his company has shrunk to just 100 employees from 300 since Chávez came to power in 1999, and sales have fallen by half. Dozens of his friends have left the country in recent years, and one of his top managers is decamping soon for Florida, where many middle-class Venezuelans have made their homes. But he's determined to stick it out.

As Chávez continues his socialist crusade, there are signs of rising discontent: A recent decision to revoke a popular TV network's license sparked outrage among university students, who took to the streets in early June. And the consumption boom is fueling inflation, now running at 18% annually. In any event, the fiery President can hardly do without business. Private companies account for half the government's nonoil tax receipts and 83% of jobs, says Ruth de Krivoy, a former Central Bank president who runs Síntesis Financiera, a Caracas think tank. "The government believes that state-run companies...will take the place of the exploiting' business class," she notes. "But if you erase the private sector from the map, what do you have left? Not much."
business week
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