Sarkozy contesté dans le métro

Message par Puig Antich » 27 Mars 2007, 23:37

a écrit :Un contrôle de billet tourne à l'affrontement entre police et jeunes à la gare du Nord
Par Selim SAHEB ETTABA


PARIS (AFP) - L'interpellation par des gendarmes d'un usager du métro circulant sans billet a dégénéré mardi à la gare du Nord en affrontements entre jeunes et forces de l'ordre, qui ont duré plusieurs heures à partir de la fin de l'après-midi.
Peu avant minuit, par une série de charges et à grand renfort de gaz lacrymogène, la police a fait évacuer la centaine de jeunes qui leur avait fait face, dans le sous-sol de la gare et dans la station de métro attenante, toute la fin d'après-midi et la soirée.

Seuls de tout petits groupes, très mobiles, continuaient à jouer au chat et à la souris avec les forces de l'ordre, dans les rues autour de la gare du Nord.
Selon la préfecture de police, neuf personnes ont été interpellées, dont l'usager sans billet, un homme de 33 ans accusé d'avoir frappé les agents de la RATP qui l'avaient vu sauter un portique et avaient tenté de le contrôler.

Il avait été rapidement maîtrisé par une patrouille de gendarmes passant non loin de là. Mais quelques dizaines de témoins, parmi lesquels de nombreux jeunes, ont estimé que l'interpellation avait été trop brutale et ont commencé à se masser devant le local de la RATP dans lequel le suspect avait été dans un premier temps retenu, avant d'être évacué vers un commissariat.

Des renforts de policiers et de gendarmes sont rapidement intervenus. Sous le regards de centaines de témoins et d'usagers du métro coincés sur place, une foule de plus en plus hostile, vite motivée par la présence de caméras de télévision, a commencé à jeter des projectiles (surtout des bouteilles de soda en plastique et des fruits) sur les forces de l'ordre.

Les policiers ont répondu par de courtes charges et des jets de gaz lacrymogène, dont les effluves se sont répandues dans les couloir et dans la gare, faisant tousser et pleurer tous les gens alentour.

Certain jeunes, armés de caddys ou de poteaux métalliques utilisés dans le métro pour délimiter les files d'attente, avaient tenté de casser des vitrines de commerces, des distributeurs automatiques de boissons et de friandises, des panneaux d'affichage et des vitres de séparation.

Un début d'incendie a été allumé dans un stand d'accueil de la RATP, mais a été rapidement maîtrisé par les pompiers.

Dans la station, le rideau de fer d'une boutique a été tordu, dans une tentative de l'ouvrir, mais les lieux ont été vite gardés par un cordon de police. Un marchand de téléphones portables a toutefois assuré qu'il avait l'intention de passer la nuit, par précaution, dans sa boutique.

Aux cris de "Sarkozy, enc...!", "Police partout, justice nulle part!" ou "A bas l'Etat, les flics et les patrons !", les jeunes émeutiers avaient insulté policiers et gendarmes, dont certains en tenue anti-émeute.

"Comme par hasard, Sarkozy s'en va et le lendemain il se passe çà", a lancé une adolescente noire, qui a refusé de révéler son identité.

Dans un communiqué publié dans la soirée, le porte-parole du PS Julien Dray a estimé ces affrontements "illustrent le climat de tension, le fossé et la violence désormais installés entre la police et la population".

"Les conditions d'un rapport serein et de confiance entre la police et la population doivent être rétablies de toute urgence", a-t-il ajouté.

Les rames de métro des lignes 4 et 5, qui ne s'étaient pas arrêtées à la gare du Nord à partir du début des incidents, marquaient à nouveau l'arrêt en fin de soirée, a-t-on constaté.

Puig Antich
 
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Message par zeanticpe » 28 Mars 2007, 06:06

(Puig Antich @ mardi 27 mars 2007 à 23:37 a écrit :
a écrit :
"Comme par hasard, Sarkozy s'en va et le lendemain il se passe çà", a lancé une adolescente noire, qui a refusé de révéler son identité.

ben, faut faut dire, elle a peut-être bien fait de ne pas dévoiler son identité. :smile:
zeanticpe
 
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Message par artza » 28 Mars 2007, 07:28

L'interpellation d'un fraudeur s'est produite avant 18 heures.

La police a chargé pour l'évacuation finale peu avant minuit selon l'AFP.

Les forces de "l'ordre" sont donc restées face à des jeunes pendant six heures :33: dans quel but?

Sinon pour faitre monter la sauce et tout organisé pour qu'il y ait quelques dégats latéraux à faire mousser dans la presse.

J'ai traversé vers 18 heures le hall d'échange de la gare du Nord pour rejoindre la ligne 5 du métro.

Un peu plus de 200 jeunes étaient massés autour des portillons automatiques de contrôle du RER face à une ligne de policiers en tenue anti-émeute et quelques "civils" à brassards oranges et un peloton de paras de la légion bloquant la sortie vers la rue de Saint-Quentin, des pelotons de policiers étaient en carré aux quatre coins du hall et sur les trois niveaux.

Pressés je ne suis restés que quelques minutes.
Les jeunes étaient plutôt calmes et rigolards. Ils se foutaient de la gueule des flics.

Une canette puis une petite bouteille en plastic atterrirent aux pieds des flics, enfin une peau de banane s'écrasa sur la visière d'un casque provoquant des rires et quelques bravos.


Au troisième niveau un petit groupe cria "Sarko fascho" et surtout "police partout, justice nul part".

Quelques personnes reprirent ce slogan.

Les flics poussèrent les jeunes pour élargir l'accès aux portillons des lignes de banlieue.
Bousculade un peu rude.
Des adultes blacks s'interposèrent et firent reculer les jeunes d'un mètre.
Quelques flics civils firent de même vis-à vis de leurs collègues en uniforme.

Je décidais de rejoindre le quai de la direction Bobigny.
L'accès en était interdit par un rang de policiers et quelques agents de sécurité RATP.
Un policier tout sourire renseignait les gens.
Les usagers prenaient ça avec philosophie.

Il me fallu rejoindre la direction Porte d'Orléans....

Sur le quai et dans le wagon il y eut quelques discussions.

Une dame les yeux rougis par les gaz expliqua que les contrôleurs avaient interpellé et remis aux flics un fraudeur.
Que des gens avaient voulu s'interposer et que les flics les avaient tous "laqués".

Tous ceux qui s'exprimaient condamnaient les contrôles à un tel endroit, car ça ne peut qu'échauffer les esprits et aller au devant d'incidents.

Pour qui connait les lieux c'est une évidence.

Je ne sais pas quelles étaient les intentions d'un certains nombres de jeunes.

Toutefois, à mon sens si les flics s'étaient retirés il ne serait rien passé.
Tout au plus des gens auraient empruntés les transports publics sans payer.
Tu parles.

Les patrouilles de police et de militaires sur le pied de guerre, les contrôles fréquents délibérement "ciblés" et humiliants, des personnes déchaussées sur le quai de métro par exemple ne peuvent que susciter méfiance et haine vis-à-vis de la police pour tout individu à peu près normalement constitué...

Il est bien vrai que dans certains lieux le slogan "Police partout, justice nul part" n'est rien qu'un constat.
artza
 
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Message par Puig Antich » 28 Mars 2007, 10:55

J'ai reçu ça. Ca complète artza, au sujet du début des événements.


a écrit :
Les flics ont reçu l'ordre de provoquer : au métro Belleville hier soir  ils ont commencé par des fouilles de sacs ciblées, et lorsque les  voyageurs ont protesté, ils ont fouillé tous les sacs du quai.
Ils n'ont  pas cessé d'engager le jeune arabe qui se trouvait là à la bagarre,  tentant de l'attirer dans un coin, loin de la foule.

Ce soir, j'étais à Gare du Nord quand ça a commencé : un jeune Africain  s'est fait contrôler et s'est retrouvé par terre, tabassé par les flics.
Immédiatement, les voyageurs se sont rassemblés pour protester, et  exiger la libération du jeune. Enchaînant les provocations verbales et  physiques, les CRS sont arrivés, avec des escadrilles de flics de tous  côtés jouant au cow-boys, arrogants et fous furieux. Tout d'un
coup  alors que personne ne s'était encore vraiment énervé, ils ont chargé et  jeté des gaz lacrymogène dans un hall souterrain où convergent deux  lignes de métro et deux de RER ! Un déploiement de force  disproportionné, pas d'arrêt du trafic, des enfants pendant les  charges... De la vraie provocation, à la vraie matraque...

Puig Antich
 
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Message par Barikad » 28 Mars 2007, 11:01

Une du Parisien ce matin:


Image
Barikad
 
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Message par Barikad » 28 Mars 2007, 11:19

la photo est pas tres visible, mais ca donne cà:


et l'article:
a écrit :Violents incidents entre jeunes et policiers gare du Nord

Un simple contrôle d'un voyageur sans billet a dégénéré hier gare du Nord à Paris, provoquant de graves perturbations dans le trafic de banlieue. Ces événements interviennent sur fond de malaise entre les Français et leur police.

IL N'Y AURA PAS d'effet de grâce pour le (court) intérim de François Baroin au ministère de l'Intérieur. Hier en fin d'après-midi, un banal contrôle du titre de transport sur un voyageur gare du Nord, à Paris (X e ), a dégénéré en face-à-face houleux entre les forces de l'ordre et environ 200 individus. Il est environ 16 h 30 quand le fraudeur, qui se dirige vers le métro, est arrêté par des contrôleurs qui lui dressent un procès-verbal.
Là, en sous-sol, « il se rebelle et frappe l'un des fonctionnaires d'un coup de tête », selon la police. Des policiers procèdent alors à son interpellation mais plusieurs jeunes présents sur les lieux reprochent aux forces de l'ordre d'avoir corrigé le voyageur sans raison. Les incidents, qui n'ont fait que deux blessés légers au sein du personnel de la RATP et quelques dégâts matériels, se sont poursuivis jusqu'en début de soirée. Sept personnes ont été interpellées et le trafic du métro et du RER a été sérieusement perturbé durant toute la fin d'après-midi. Pour les syndicats de police, cet incident s'inscrit comme le dernier d'une longue liste. Le syndicat majoritaire chez les gardiens de la paix, l'Unsa, organisait d'ailleurs hier une manifestation à Marseille pour dénoncer cette hausse des violences « contre la population et les policiers » (lire ci-dessous).

« Une interpellation sur trois dégénère »

Ce sentiment se traduit également au travers des chiffres. Sur les douze derniers mois, les « violences contre dépositaires de l'autorité » ont progressé, selon l'Observatoire national de la délinquance (OND), de 5,9 %. « L'augmentation s'est certes ralentie ces six derniers mois mais, c'est un phénomène qui n'a jamais baissé depuis dix ans », précise Christophe Soullez, de l'OND. Sur la voie publique, « une interpellation sur trois dégénère », selon un recueil statistique du Syndicat national des officiers de police (Snop). « Dans les quartiers les plus tranquilles, on en reste à l'invective. Dans les autres, ça tourne vite aux coups sur les véhicules, voire sur les collègues », assure Dominique Achispon, son secrétaire général. « Le principe de l'opposition aux interpellations se systématise, estime de son côté Philippe Lavenu, secrétaire régional du syndicat Alliance. Il y a un vent de contestation contre tout ce qui porte un uniforme. » De fait, à la RATP, les contrôleurs sont proportionnellement plus victimes de violences que les conducteurs de bus. Le phénomène de défi face à l'ordre semble ainsi s'être répandu au sein de la population. « Le recours à la rébellion se révèle de plus en plus fréquent, assure Christophe Soullez. Par ailleurs, on constate également que, en cas de révolte, des réflexes de solidarité se mettent en place. » Les événements d'hier soir symbolisent cette évolution : les émeutiers n'avaient aucun lien direct avec le voyageur en infraction. Dans ce contexte de tension et d'incompréhension entre la police et une partie de la population, alors que l'interpellation mouvementée de la maternelle de la rue Rampal (Paris XIX e ) de la semaine dernière continue de susciter un profond émoi, les policiers s'interrogent sur leur bonne intégration dans la société. Depuis le début de la semaine, les adhérents d'Alliance réalisent un sondage pour mesurer leur cote d'amour qui permettra de mieux cerner le ressenti de la population. Le résultat sera peut-être sévère.

Julien Dray, porte-parole de Ségolène Royal , a estimé que les affrontements de la gare du Nord « illustrent le climat de tension, le fossé et la violence désormais installés entre la police et la population ». Le PS demande « que toute la lumière soit faite sur ces incidents ».
Barikad
 
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Message par azadi » 28 Mars 2007, 12:11

Il y avait quelques militants sur place, d'où la teneur politique de certains slogans repris par les révoltés.
Ce n'est pas la première fois qu'il y a une union de cette nature ponctuellement, mais sans lendemain. Le profil de l'émeutier d'hier soir n'avait rien à voir avec celui du branleur-lyncheur des manifs étudiantes, certains étaient déterminés à un affrontement contre la police, dans les propos de beaucoup il y avait une "conscience sociale". Il manquait peu à un certain moment dans une gallerie pour que les émeutiers prennent le dessus et arrêtent de reculer : le potentiel physique était là, ne manquait que la confiance.
azadi
 
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Message par chuck » 28 Mars 2007, 12:15

Et sarko, de réagir tout en finesse. D'après lui, prendre le train sans billet est du même niveau que brûler une voiture.

lien : http://www.lexpress.fr/info/infojour/reuters.asp?id=40628
(reuters a écrit :mercredi 28 mars 2007, mis à jour à 08:54
Après les incidents gare du Nord, Sarkozy défend les policiers Reuters

Nicolas Sarkozy a pris la défense des forces de l'ordre qui ont affronté mardi soir plusieurs centaines de personnes à la gare du Nord à Paris après l'interpellation d'un voyageur sans ticket.

Neuf personnes ont été interpellés à la suite de ces heurts.

"Est-ce une raison pour déclencher des émeutes ? Nous sommes le seul pays où l'on considère qu'arrêter quelqu'un parce qu'il ne paie pas son billet, ce n'est pas normal", a déclaré l'ex-ministre de l'Intérieur sur France Info.

"Il y a des millions de braves gens qui paient leur ticket chaque matin, qui doivent être respectés. Si la police n'est pas là pour faire régner un minimum d'ordre, quel est le rôle de la police", s'est-il interrogé.

"C'est la police de la République, c'est la gendarmerie de la Nation, ils font leur travail", a poursuivi le candidat de l'UMP à l'élection présidentielle. "Pendant des années on n'a pas interpellé, pendant des années, on a fermé les yeux, pendant des années, on a laissé faire n'importe quoi".

"Doit-on dire que c'est de la faute de la police parce que quelqu'un se bat au moment où on lui demande un contrôle ou on lui demande des explications ?", a dit l'ancien ministre de l'Intérieur.

"C'est quand même invraisemblable. La démocratie c'est un minimum d'ordre, de respect, d'autorité, de tranquillité", a-t-il estimé.

"Je ne suis pas ministre de l'Intérieur, je ne sais pas dans le détail ce qui s'est passé, a concédé le candidat de l'UMP, mais le principe, c'est quand même qu'on ne doit pas donner raison à celui qui veut passer sans billet et qui frappe un policier".

"C'est quand même extraordinaire", a-t-il dit. "Le fossé qui se creuse, c'est entre cette pensée unique et des millions de gens qui se disent 'mais on marche à l'envers'. On brûle une voiture parce qu'on s'ennuie, il faut être du côté de ceux qui brûlent la voiture? On ne paie pas son billet parce qu'on a décidé de s'en moquer et de faire payer les autres à sa place. Faut-il être du côté des fraudeurs ?"

"Vous me demandez mes valeurs : ce ne sont pas celles-ci", a conclu Nicolas Sarkozy.
chuck
 
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Message par Gaby » 28 Mars 2007, 12:21

(chuck @ mercredi 28 mars 2007 à 13:15 a écrit : Et sarko, de réagir tout en finesse. D'après lui, prendre le train sans billet est du même niveau que brûler une voiture.
Et Barouin disait au sujet de l'homme interpellé pour avoir sauté la barrière, qu'il s'agissait d'un "récidiviste bien connu des services de police". Récidiviste de quoi, de la pauvreté ? :x
Gaby
 
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Message par titi » 28 Mars 2007, 13:08

je n'étais pas à gare du nord hier, mais une autre anecdote : mardi dernier, j'attendais un ami à coté de la gare du nord.
il y avait 3 jeunes clodos qui étaient assis et jouaient aux cartes, sans gener personne
des flics sont arrivés, ont voulu les controler
comme ils ne voulaient pas se lever, les matraques ont commencé
les quelques personnes autour de moi étaient choqués de voir les flics agir ainsi
pendant qq minutes, j'ai cru que ça dégenererait

mon ami est arrivé, je n'ai pas vu la fin

voilà, je ne sais pas si ce sont les memes flics qu'hier, mais il traine à la gare du nord, outre les habituels "militaires mitraillette en main", des sales connards de flics
titi
 
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