éditorial des bulletins LO 12 mars

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par ianovka » 22 Mars 2007, 23:21

C'est un peu long, mais ce texte est la conclusion du dernier meeting d'Arlette à Bordeaux.
Je crois que c'est suffisamment clair comme dénonciation de cette mascarade et sur ce que nous attendons de ces élections et au delà.


a écrit :Alors, si je me présente, c’est pour dire aux miens, au monde du travail, qu’il ne faut pas être dupe des marionnettes politiques qui occupent le devant de la scène et qui nous jouent la comédie du pouvoir, alors que, derrière la scène, c’est le grand patronat qui tire les ficelles.
* * *
Je sais que tous ceux qui, dans les classes populaires, en ont assez de l’arrogance de la droite, voudraient s’en débarrasser. Nombreux sont celles et ceux qui n’attendent pas grand-chose d’autre de l’élection que le plaisir de voir Sarkozy ravaler ses ambitions. Bien sûr que je comprends et je partage l’envie de se débarrasser et de Sarkozy et de la droite.
Mais, la satisfaction de s’être débarrassé du gouvernement de droite, se révélera amère si le gouvernement de gauche qui lui succèdera reprend à son compte sa politique, comme cela est arrivé bien souvent dans le passé.
Il ne suffit pas de chasser la droite de la présidence de la République et du gouvernement pour que la politique de droite en soit chassée pour autant. Car quel que soit le ou la présidente, le grand patronat conservera sa puissance économique et, donc, les moyens d’imposer sa politique.
Le PS appelle à voter utile dès le premier tour, c’est-à-dire à voter pour Ségolène Royal. Mais à quoi servirait le premier tour si les électeurs n’en profitaient pas pour exprimer ce qu’ils veulent, tandis qu’au deuxième tour ils ne pourront que voter pour le moins mauvais ou le moins pire des deux candidats. Il ne faut pas laisser passer l’occasion du premier tour pour affirmer les exigences des exploités et de la population.
Le chantage au « vote utile » est destiné seulement à faire taire les exploités et leurs exigences. Il ne faut pas que, face au duo Sarkozy-Royal, la seule opposition vienne de la droite et de l’extrême droite, d’un Bayrou ou d’un Le Pen.
Il faut que le camp des travailleurs lève son propre drapeau pour montrer que le choix politique ne se réduit pas à différentes nuances dans la façon de servir les intérêts du grand patronat.
Je sais, bien sûr, que je ne peux pas être élue. Ne peuvent être élus dans le cadre des lois électorales que ceux qui sont appuyés par le grand capital, son argent, ses appareils politiques, son influence sur les chaînes de télévision.
Une candidate qui combat leur système n’a qu’une seule chance d’être élue : être portée par une très puissante lutte sociale, des grèves, des manifestations, par l’action collective de millions d’exploités. Mais, même élue dans ce genre de circonstances exceptionnelles, je ne pourrais rien faire sans que l’action de la classe ouvrière se prolonge bien au-delà des élections. Le pouvoir patronal, les puissances de l’argent, ne reculeront que devant la pression puissante de la masse des exploités, réunissant dans la même action ceux qui ont le droit de vote comme ceux qui, travailleurs immigrés, en sont injustement privés.
Nous ne sommes pas dans cette situation aujourd’hui. Mais plus il y aura de votes sur mon nom, plus cela redonnera confiance à tous ceux qui en ont assez de recevoir des coups et qui ont envie de les rendre.
Voter pour ma candidature, c’est affirmer son accord avec le programme que j’ai développé tout à l’heure et lui donner assez de crédit pour que les futures luttes sociales en reprennent les objectifs.
Le vote pour ma candidature sera un vote de protestation venant clairement des classes laborieuses. Seul ce vote permettra aux électeurs de dire qu’ils en ont assez que la politique menée soit toujours favorable au grand patronat, aux banques, aux plus riches. Qu’ils en ont assez que, en raison des cadeaux faits à ces gens-là, on soit incapable de mettre fin au chômage, d’assurer un logement correct à tous et de donner des salaires permettant de vivre correctement à ceux grâce à qui les usines, les banques, les chaînes commerciales tournent et que l’économie fonctionne.
Les votes, même s’ils sont nombreux, ne remplaceront pas les mouvements de lutte sociale indispensables, mais ils peuvent contribuer à le préparer en popularisant des objectifs et en donnant confiance.
Aidez-nous à faire en sorte que soient nombreux ceux qui, en votant pour ma candidature, montrent que,s’ils rejettent la droite, porte-parole et serviteur attitré du grand patronat, ils ne font pas pour autant confiance à la gauche qui a toujours trahi ceux qui l’ont élue par refus de toucher au grand capital et à ses intérêts.
Et, surtout, il faut que les votes en ma faveur et qui contestent l’ordre social soient suffisamment importants pour que le grand patronat et ses serviteurs s’inquiètent de l’évolution de l’état d’esprit des classes populaires. Il faut qu’ils aient des raisons d’y entrevoir les mouvements sociaux indispensables pour changer notre avenir à tous !
"Le capital est une force internationale. Il faut, pour la vaincre, l'union internationale, la fraternité internationale des ouvriers." Lénine
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