("Libé" a écrit :Laguiller: la der de la pionnière
Jamais avant la candidate de Lutte ouvrière, en 1974, une femme n'avait brigué la fonction suprême.Par Christophe FORCARI
QUOTIDIEN : samedi 17 mars 2007
«Travailleurs, travailleuses...» Comme à chaque présidentielle depuis 1974, Arlette Laguiller est partie à la chasse aux masses laborieuses. Et, une nouvelle fois, elle va tenter de faire sa pelote avec elles. Une
«part de marché» qu'elle dispute, comme souvent, aux frères ennemis trotskistes de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR). Son objectif, bien sûr, n'est pas de gagner. Mais de faire connaître son parti, Lutte ouvrière (LO), de son vrai nom l'Union communiste, dont le véritable chef est Robert Barcia, alias «Hardy».
Il y a trente-trois ans, Laguiller décrochait le titre de
«première femme candidate à la présidence de la République». Depuis 1974, elle participe à chaque présidentielle. A force de marteler son message au fil de chacune de ses campagnes, LO, parti révolutionnaire réputé pour sa rigidité dogmatique, finit par percer électoralement aux régionales de 1998 en décrochant des élus dans le Nord-Pas-de-Calais et en Picardie. En 1999, le mouvement parvient à conclure un accord pour les européennes avec la Ligue communiste révolutionnaire d'Alain Krivine. Les deux formations trotskistes envoient alors cinq députés au Parlement européen. Sa popularité lui permet d'atteindre 5,3 % à la présidentielle de 1995 et 5,7 % en 2002. Elle est alors talonnée par l'étoile montante de la LCR, Olivier Besancenot (4,25 %). L'image jusqu'alors si populaire d'Arlette Laguiller prend quelques rides.
Une dernière fois encore, la porte-parole de LO repart à la bataille sous ses propres couleurs. Pas question pour les responsables de la formation trotskiste de se fondre dans un rassemblement antilibéral qui, à leurs yeux, n'offre pas grand sens. La relève d'Arlette Laguiller,
«guignolisée» et héroïne de chansons, qui, à 67 ans (ce dimanche), a décidé de prendre sa retraite politique, sera compliquée. Mais Robert Barcia a déjà quelques profils féminins en réserve pour ne pas laisser à Ségolène Royal le monopole de la candidature féminine.
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