(canardos @ mercredi 28 février 2007 à 19:43 a écrit : non, c'est bien de sélection darwinienne qu'il s'agirait...
imaginons un groupe de population qui passe de la chasse à l'élevage...une nouvelle ressource s'ajoute à la viande, le lait...Or dans la grande majorité de la population concernée l'enzyme qui dégrade le lait cesse d'etre produite apres la petite enfance, seule une minorité garde la capacité de la dégrader et donc de boire du lait à l'age adulte...cette minorité a du coup pendant les périodes de pénurie un taux de survie un peu supérieur et en 400 ou 500 générations le gene correspondant se répand dans la population et devient majoritaire.
En fait, l'article évoque 3 hypothèse:
les 2 premières:
a écrit :les Européens digéraient le lactose et c’est pour cela qu’ils ont élevé des animaux producteurs de lait ou bien, après 8.000 ans de consommation de lait, ils ont fini par apprendre à le digérer.
ne sont justement pas darwinienne. La deuxième est en effet en quelque sorte lamarckienne (c'est à force de tenter de digérer du lait que le caractère est apparu et s'est ensuite transmis). La première n'a pas grand sens (l'existence d'un caractère héréditaire inutilisé qui produirait ensuite une pratique le rendant utile).
Finalement, la troisième explication:
a écrit :Le gène de la lactase modifié, qui permet la tolérance au lactose, est apparu seulement après la domestication des animaux producteurs de lait, il y a 9.000 ans en Europe, explique Mark Thomas, docteur à l’UCL. Les populations tolérantes au lactose se sont répandues car cela leur donnait de plus grandes chances de survie.
a le double mérite d'être darwinienne, et surtout, semble-t-il de correspondre à la réalité. A cela près que rien ne dit que cette mutation n'a pas pu apparaître (et pas forcément qu'une fois) avant la domestication. Seulement si ça s'est produit, elle n'a alors pas été conservée parce que dans des conditions où il n'y a pas de lait à consommer, elle n'apportait aucun avantage sélectif. Bref c'est encore une illustration et une confirmation du principe général de l'évolution darwinienne: transformation par mutation aléatoire et conservation par sélection naturelle.