Tensions sociales en Guinee-Conakry

Dans le monde...

Message par Combat » 12 Fév 2007, 18:48

CONAKRY (AFP) - lundi 12 février 2007 - 18h35 - Au moins onze manifestants ont été tués lundi dans la banlieue de Conakry, portant à 97 le nombre de morts depuis début janvier en Guinée, paralysée par la reprise d'une grève générale pour exiger le départ du président , au pouvoir depuis 23 ans.
Dans le même temps, des tirs nourris étaient toujours entendus en milieu d'après-midi venant de l'intérieur d'un camp abritant des unités d'élite de l'armée guinéenne, près de l'aéroport de Conakry, selon plusieurs témoins joints par l'AFP.

Il s'agit des premières dissensions enregistrées depuis le début des troubles le 10 janvier au sein de l'armée guinéenne, qui constitue le socle du pouvoir du président Conté, âgé de 72 ans et qui a grade de général.

La France, ancienne puissance coloniale, a de son côté exprimé sa "très vive préoccupation" après les violences du week-end, appelant toutes les parties à la retenue.

Des affrontements ont éclaté en fin de matinée entre jeunes manifestants armés de gourdins et forces de l'ordre dans plusieurs quartiers de la banlieue de la capitale, où les principaux axes sont coupés depuis samedi par des barricades érigées dans plusieurs quartiers par des manifestants.

Deux manifestants ont été tués à Hamdallaye, dont un lorsqu'un groupe de jeunes gens ont attaqué le domicile d'un colonel. Un militaire, un des gardes du domicile qui avait tiré sur les manifestants, a été lynché par la foule, selon des témoins.

Depuis samedi, il s'agit du troisième militaire tué par la foule après avoir ouvert le feu sur des protestataires.

Trois manifestants ont été tués dans le quartier de Wanidara par la garde présidentielle, selon des témoins. La garde présidentielle a tiré après que des jeunes eurent lancé des pierres dans leur direction au moment de leur passage.

Trois manifestants ont également trouvé la mort dans le quartier d'ENCO-5 et deux à Hafia. Tous ont été tués par les forces de l'ordre.

Des témoins ont par ailleurs rapporté lundi que quatre personnes qui s'étaient attaquées à du bétail dans une propriété du président Conté à Gaoual (nord-ouest) ont été tuées par les forces de l'ordre, ce qui porte donc à 38 le nombre de morts depuis samedi, dont 3 militaires.

Cette nouvelle explosion de violences fait suite à la nomination par le président Conté du ministre Eugène Camara, un de ses proches, au poste de Premier ministre.

Les syndicats et l'opposition, qui attendaient un homme de consensus, ont estimé avoir été trahis par le chef de l'Etat, et ont rejeté cette nomination.

Ajoutant à la confusion, des tirs provenant de l'intérieur du camp Alpha Yaya mais aussi des environs immédiats étaient entendus depuis la mi-journée, selon des témoins.

Le camp Alpha Yaya abrite une unité de commandos et le bataillon spécial de Conakry, des unités d'élite de l'armée. Il accueille aussi le quartier général de l'armée, mais l'état-major est basé dans le camp Samory (centre de la capitale), où réside également le président Conté.

Selon des témoignages non confirmés officiellement, des soldats du camp Alpha Yaya réagiraient avec colère à l'arrivée récente à Conakry d'hommes armés en provenance du Liberia et la récente promotion par le président Conté de certains officiers de l'armée.

"Certaines informations font état du recrutements d'anciens rebelles libériens du LURD (Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie) pour protéger Conté au milieu de la crise", selon Corinne Dufka, responsable de Human Rights Watch (HRW) pour l'Afrique de l'ouest.

Cette détérioration de la sécurité s'accompagne d'un isolement progressif de la Guinée, pays pauvre bien que premier exportateur mondial de bauxite, qui compte 9,4 millions d'habitants.

Air France a annulé ses vols Paris-Conakry de samedi et dimanche et Air Sénégal International sa liaison Dakar-Conakry de dimanche et ce "jusqu'à nouvel ordre".
Combat
 
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Message par abounouwas » 13 Fév 2007, 12:53

a écrit :Lansana Conté décrète l'état de siège
GUINÉE - 13 février 2007 - par AFP

Le président Lansana Conté a décrété lundi soir un état de siège extrêmement contraignant en Guinée, où plus d'une centaine de personnes ont été tuées depuis début janvier lors d'affrontements entre forces de l'ordre et manifestants exigeant son départ.

Cet état de siège prévoit notamment un couvre-feu de 20 heures sur 24, l'interdiction de "cortèges, défilés et manifestations" ainsi que des "réunions publiques ou privées propres à provoquer ou entretenir le désordre".

"Des perquisitions de jour et de nuit" sont désormais autorisées et de très sévères restrictions sur la presse sont instaurées.

Le chef de l'Etat, âgé de 72 ans et au pouvoir depuis 23 ans, a demandé à l'armée de "prendre toutes les dispositions" pour éviter "une guerre civile" lors d'une brève intervention radio-télévisée au terme d'une journée au cours de laquelle au moins 18 personnes ont été tuées "Les destructions et les pertes en vies humaines" depuis le début de la crise politico-sociale qui secoue la Guinée depuis le 10 janvier "sont telles que je suis amené à décréter l'état de siège sur toute l'étendue du territoire national", a déclaré le président guinéen.

Avant même l'instauration de cette mesure restreignant l'ensemble des libertés, la communauté internationale, notamment la France, l'Union africaine et l'ONU, avait exprimé leurs vives inquiétudes devant la rapide dégradation de la situation dans ce pays paralysé depuis la reprise lundi d'une grève générale illimitée.




"Il ne pense pas au pays. Lorsque tout un peuple se lève contre toi, tu dois lui offrir quelque chose", a déclaré M. Bâ, président de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et porte-parole d'un groupe de 14 partis d'opposition. "Il n'a pris aucune précaution pour sceller la réconciliation avant de prendre un tel décret. Il n'a pas présenté de condoléances aux familles éplorées. Il est dégoûtant", s'est-il exclamé.


L'intervention musclée du chef de l'Etat intervient après une nouvelle journée de violences dans ce pays pauvre d'Afrique de l'ouest, qui compte 9,4 millions d'habitants. Le nombre total des morts depuis le début des troubles le 10 janvier est de 104.

Au moins 18 personnes ont été tuées lundi: onze dans différents quartiers de la banlieue et au moins sept dans l'extrême sud du pays, près de la frontière libérienne, dans les villes de Nzérékoré (quatre morts) et Macenta (trois morts), selon des témoins. Les sept ont été tués par les forces de l'ordre.

Des premières dissensions étaient en outre apparues lundi au sein de l'armée, socle sur lequel repose le pouvoir du chef de l'Etat, arrivé à la présidence à la faveur d'un coup d'Etat militaire en 1984 et qui a le grade de général. Des tirs nourris ont été entendus pendant plusieurs heures en provenance du camp militaire Alpha Yaya, à proximité de l'aéroport de Conakry en Guinée, avant de baisser d'intensité en fin d'après-midi, selon des témoins.




Selon plusieurs témoignages, ces tirs sont le fait de jeunes soldats mécontents qui se sont emparés de fusils dans une armurerie du camp pour protester contre l'arrivée récente à Conakry d'hommes armés en provenance du Liberia et la récente promotion d'officiers de l'armée. La dégradation de la situation s'est accompagnée d'un isolement progressif du pays, les compagnies aériennes annulant leurs vols vers Conakry, notamment Air France, Air Sénégal International et Air Ivoire.


La presse a également été touchée. Les locaux d'une radio privée guinéenne ont été saccagés lundi par des membres de la garde présidentielle qui ont arrêté un journaliste et un technicien et les ont conduits dans un poste de gendarmerie, a indiqué le directeur de la radio Cheikh Fantamady Condé.

Deux autres radios privés, Familia FM et Radio Soleil FM, ont fermé après avoir reçu des menaces anonymes par téléphone, selon des journalistes des deux stations. Seule Radio Nostalgie continuait à émettre dans la soirée.

La réception de Radio France Internationale (RFI) à Conakry étaient par ailleurs interrompue depuis samedi. Mais lundi soir, les émissions de la radio ont repris, a constaté un correspondant de l'AFP.


de Jeune Afrique, aujourd'hui.

La réaction de plusieurs leaders de l'opposition (communiqués, RFI, etc...) est sensiblement la même: ils ne donnent pas de mot d'ordre et s'insurgent contre des procédés déloyaux. On mesure la faiblesse politique de la direction du mouvement qui pourrait bien lâcher "le peuple" pour revenir discuter démocratie avec Conté...
abounouwas
 
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Message par Combat » 14 Fév 2007, 15:52

Les travailleurs du secteur de la bauxite rentrent en jeu:

Depuis le début de la crise, la Guinée qui possède le tiers des réserves mondiales la bauxite, le minerai qui sert à fabriquer l’aluminium est au centre de toute l’attention du monde minier qui suit avec inquiétude le déroulement des évènements. La Guinée produit et exporte environ 750.000 tonnes d’alumine par an et 20 millions de tonnes de bauxite soit environ 11 pour cent de la production mondiale du minerai.

Selon l’agence Reuters citant un employé de la Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG), le travail a été interrompu à la mine de Sangarédi. Selon la radio La Voix de l’Amérique, 2.500 travailleurs de la CBG ont arrêté les trains qui transportaient la bauxite de la mine de Sangaredi au port de Kamsar. « À cause de l’état d’urgence sur tout le territoire national, les employés sont restés à la maison » explique un résident de Kamsar à Guinéenews©. Le couvre feu instauré depuis le 12 février sur tout le territoire national interdit les déplacements entre 20 heures à 16 heures. Mais il est fort probable qu’une exception sera faite pour l’industrie minière quoique peu d’observateurs pensent que les travailleurs vont retourner et donner une bouffée d’oxygène au pouvoir qui tire l’essentiel de ses ressources des exportations minières.

La CBG, qui a pour actionnaires outre l’état guinéen, les géants nord américains Alcan et Alcoa, perdrait la somme d’un million de dollars américains par jour à cause de la grève qui dure depuis le mois de janvier 2007. La CBG a des droits d’exploitation allant jusqu’à l’année 2038 suite à une convention de base signée en 1963 avec le gouvernement guinéen.

Quant à l’autre grand producteur de bauxite et d’alumine raffinée, la compagnie Rusal qui exploite les mines de Débélé et la raffinerie de Fria, la production serait au ralenti, sinon aux arrêts notamment à Fria qui a été le théâtre de violentes protestation contre le régime du président Lansana Conté.

Hier mardi, les prix de contrats de livraison de l’aluminium à la bourse d’options de Shanghai en Chine est en hausse à 2.823 dollars américains une hausse de 4 pour cent. L’alumine quant à elle a presque doublé allant de 240 dollars en fin décembre à 420 CIF sur le marché chinois. Selon les publications spécialisées sur l’aluminium, le prix de l’alumine peut grimper jusqu’à 600 dollars la tonne si la situation ne s’améliore pas en Guinée car les raffineries d’aluminium refuseront de vendre leur stock existant. D’ailleurs pour l’aluminium, les experts indiquent que les prix peuvent aller jusqu’à 3.200 dollars la tonne, contre 2.870 dollars présentement. «Même si l’aluminium est un minerai stratégique, ce n’est pas du pétrole et une force d’imposition n’est pas prévu en ces moments ci par les puissances industrielles.»

Pour le moment, expliquent certains observateurs, la Guinée peut dire adieu aux méga projets miniers, de Global Alumina, Rio Tinto, BHP Billiton, Alcan et autres tant que Lansana Conté et son équipe actuelle sont au pouvoir. « Même un ivrogne ne va pas mettre un seul sou en Guinée dans le futur proche. Même advenant une issue pacifique, les derniers dégâts matériels vont influencer les investisseurs pour très longtemps. Il est facile de perdre la confiance et très difficile de la retrouver dans le monde des investissements » conclut un consultant minier qui a travaillé sur des projets en Guinée.

http://www.guineenews.org/articles/article...num=20072146717
Combat
 
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Message par abounouwas » 17 Fév 2007, 16:30

a écrit :
Bienveillance
GUINÉE - 25 novembre 2002 - par SAMIR GHARBI
La Guinée, qui a fêté le 2 octobre le quarante-quatrième anniversaire de son indépendance, se classe parmi les trente pays les plus pauvres de la planète. Avec les immenses ressources naturelles dont il est doté, ce pays aurait pu être beaucoup plus prospère. Mais l'Histoire et les hommes en ont décidé autrement : le premier président, Sékou Touré (1922-1984), a tourné le dos à la zone franc, puis cassé tous les ressorts du développement économique par une politique s'inspirant du modèle soviétique. À sa mort, le 26 mars 1984, il laisse un pays meurtri par l'une des dictatures les plus violentes d'Afrique - souvenez-vous des morts du camp Boiro - et une administration minée, encore à ce jour, par la bureaucratie, la suspicion, la corruption.
L'armée prend aussitôt le pouvoir et le Comité militaire de redressement national désigne un soldat pur et dur à la tête de l'État : le colonel Lansana Conté, 50 ans. Il a fallu attendre presque dix ans avant la mise en place d'une économie libérale et un retour à des élections multipartites. Promu général, Conté ne l'emporte, le 23 décembre 1993, qu'avec à peine plus de 50 % des voix à l'issue d'une élection contestée. Réélu le 16 décembre 1998 avec 56,11 % des suffrages, il fait aujourd'hui tout ce qui est en son pouvoir pour rester jusqu'en... 2010, et égaler ainsi le « score » de son prédécesseur : vingt-six ans de règne. Le prochain président de la République sera donc élu, en décembre 2003, pour sept ans, et non plus cinq.

Écartelée entre une quarantaine de partis politiques et au moins cinq prétendants à la succession, l'opposition ne semble pas en mesure de menacer réellement le général Conté. L'économie vit de quelques activités minières (bauxite, or, diamant) dominées par de puissantes compagnies étrangères. Mais la majorité de la population subit la pauvreté au jour le jour...

La position géographique du pays explique la bienveillance dont font preuve les Européens et les Américains à l'égard du régime de Conté.

La Guinée constitue à leurs yeux un rempart efficace contre une menace plus grande : la rébellion au Liberia et en Sierra Leone. Les bailleurs de fonds sont donc invités à se montrer plus compréhensifs vis-à-vis des autorités de Conakry et moins regardants sur la corruption ou le respect des droits de l'homme. Ainsi, le pays a bénéficié en décembre 2000 d'un important allègement du service de la dette extérieure sur vingt ans (800 millions de dollars) et d'une aide massive (230 millions de dollars de la seule Banque mondiale pour les projets en cours). Ces partenaires préfèrent voir la bouteille à moitié pleine, et mettre en exergue les progrès enregistrés çà et là dans les cultures vivrières (riz) et les cultures à l'export (coton), la lutte contre l'inflation et la croissance économique (3 % à 4 % par an). L'opposition, elle, attendra !



sur Jeune Afrique
abounouwas
 
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Message par abounouwas » 17 Fév 2007, 16:32

a écrit :
Amorce de dialogue sous la pression internationale
GUINÉE - 16 février 2007 - AFP
Autorités et syndicats ont repris jeudi le fil de la négociation en Guinée, où l'état de siège décrété par le président Lansana Conté a donné lieu à des exactions de militaires et à une suspension de nombreuses libertés condamnées avec force par la communauté internationale.

Cette amorce de dialogue intervient après une vague particulièrement meurtrière de contestation du chef de l'Etat, au pouvoir depuis 23 ans: au moins 113 personnes ont été tuées dans des affrontements entre forces de sécurité et manifestants depuis début janvier.


Plusieurs leaders syndicaux ayant mené la contestation contre le président Conté ont participé dans l'après-midi à une rencontre avec de hauts responsables de l'Etat et de l'armée. Cette réunion, initiée par le président de l'Assemblée nationale Aboubacar Somparé, rassemblait notamment des représentants du patronat, des chefs religieux et deux officiers envoyés par le chef d'état-major des armées, le général Kerfalla Camara.

Le général Camara est le véritable détenteur du pouvoir depuis que M. Conté a décrété le 12 février un état de siège extrêmement contraignant, prévoyant notamment un couvre-feu de 18 heures sur 24. "Tout s'est bien passé, chacun s'est exprimé tour à tour et nous nous sommes donné rendez-vous samedi", a déclaré Ousmane Bah, un opposant présent à la réunion au titre de membre du bureau de l'Assemblée nationale.




Selon M. Bah, les représentants des institutions de l'Etat ont demandé aux syndicats la levée du mot d'ordre de grève générale et ont indiqué qu'ils rendraient compte de la réunion "à qui de droit". Dans son intervention, Rabiatou Sérah Diallo, leader de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG), une des centrales syndicales à l'origine de la grève générale lancée le 10 janvier et réactivée le 12 février, a demandé le retrait de l'état de siège, d'après M. Bah.


Plusieurs autres responsables syndicaux étaient présents à la réunion, à l'exception de Ibrahima Fofana, secrétaire général de l'Union syndicale des travailleurs de Guinée (USTG), l'autre intersyndicale au centre de la contestation contre le régime du président Conté. M. Fofana a estimé que "les conditions d'un dialogue sincère ne sont pas réunies. On n'a pas le droit de se réunir (selon les termes de l'état de siège), comment peut-on se concerter dans ces conditions", a-t-il demandé. L'état de siège, destiné à faire taire une contestation croissante depuis janvier, a donné lieu à de nombreuses exactions des forces de l'ordre, qui ont tué neuf personnes depuis lundi soir.

Un apaisement relatif a toutefois marqué la journée de jeudi dans l'ensemble du pays, à l'exception de la localité de Banankoro, au sud-est du pays, où selon des témoins un manifestant a été tué et deux autres blessés par des militaires. Les récents événements en Guinée ont alimenté l'inquiétude de la communauté internationale, dont les réactions se sont multipliées ces dernières heures.

Dans une lettre adressée au président Conté, le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Alpha Oumar Konaré, a condamné "l'usage disproportionné de la force contre les populations civiles", craignant que l'état de siège "ne conduise à une instabilité encore plus grande" Le Parlement européen a demandé jeudi la création d'une commission d'enquête internationale placée sous la responsabilité de l'ONU, pour identifier et traduire en justice les responsables de "massacres" et de violations des droits de l'homme en Guinée.

A Cannes (sud de la France), où a débuté le 24e sommet Afrique-France, seize chefs d'Etat d'Afrique francophone et le président français Jacques Chirac avaient exprimé mercredi soir leur "inquiétude partagée" sur la situation en Guinée.



encore piqué à JA
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Message par abounouwas » 17 Fév 2007, 16:34

a écrit :
François Lonsény Fall formule ses exigences

GUINÉE - 11 février 2007
Pressenti pour occuper en Guinée le poste de « Premier ministre de consensus », l’actuel représentant du secrétaire général des Nations unies en Somalie, François Lonsény Fall, a soumis son acceptation à deux conditions. Connaissant parfaitement le chef de l’État, Lansana Conté, et convaincu qu’il reste hostile à tout changement, celui qui fut nommé à la primature en février 2004 pour démissionner deux mois plus tard exige d’être doté de tous les pouvoirs pour mener les réformes sans entrave. Il demande également une garantie de la communauté internationale, notamment des Nations unies, pour assurer la sécurité et l’autonomie d’action du futur chef du gouvernement.




une sortie de crise qui n'a pas bien l'air de servir les "intérêts du peuple" dont plusieurs responsables syndicaux et commentateurs avaient la bouche pleine il y a peu.
abounouwas
 
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Message par abounouwas » 17 Fév 2007, 16:38

a écrit :
Retour au calme en Guinée, Paris prêt à évacuer des milliers de personnes
GUINÉE - 16 février 2007 - AFP
La Guinée retrouvait un semblant de calme vendredi après plusieurs semaines de manifestations antirégime qui ont fait au moins 113 morts et conduit le président Lansana Conté à décréter le 12 février un état de siège mettant le pays sous le contrôle de l'armée.

Mais la situation inquiétait toujours la communauté internationale, la France se tenant prête à évacuer plusieurs milliers de ressortissants français, libanais, et américains.

Dans les rues de Conakry, la présence militaire a été allégée vendredi et les tirs d'intimidation entendus ces derniers jours ont totalement cessé, selon des habitants joints dans différents quartiers.


En banlieue, seuls deux blindés demeuraient postés à proximité de l'aéroport et dans la commune de Matoto, alors qu'on en avait compté jusqu'à cinq au début de l'état d'urgence lundi soir.

Quelques barrages ont toutefois été maintenus à des points sensibles de la capitale, notamment en banlieue et à l'entrée du centre-ville, ont rapporté des témoins.

Dans les principales villes de province, aucun trouble n'a été constaté depuis vendredi matin par des habitants joints par l'AFP.




Le chef d'état-major de l'armée, le général Kerfalla Camara, qui est devenu le véritable détenteur du pouvoir à la faveur de l'état de siège, s'est adressé à la nation jeudi soir pour se "féliciter du retour au calme" sur l'ensemble du territoire.


Au moins 113 personnes ont été tuées depuis début janvier dans des affrontements entre forces de l'ordre et manifestants qui réclament le départ du président Conté, au pouvoir depuis 23 ans.

En dépit d'un relatif retour au calme et d'une reprise du dialogue jeudi entre le régime et les syndicats à l'origine de la contestation, la communauté internationale demeurait préoccupée par la situation.

De Cannes, où s'est achevé le sommet Afrique-France, le président Jacques Chirac a annoncé que la France se tenait prête à évacuer plusieurs milliers de ressortissants français, libanais, et américains de Guinée.

Le sommet a adopté une résolution "appelant fermement les autorités guinéennes" à "sortir de l'impasse et à protéger les populations civiles", "et à enclencher un processus politique", a déclaré M. Chirac.

"Ce problème nous préoccupe beaucoup", a ajouté le président français, en indiquant que 2.000 Français, 4.000 libanais et 500 à 600 Américains se trouvaient dans le pays. "L'inquiétude de ces gens est grande", a-t-il dit en faisant état d'une demande d'assistance du gouvernement libanais.

Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA) devait en outre se réunir vendredi après-midi pour "plancher sur la situation très grave et très inquiétante qui prévaut en Guinée depuis la déclaration par le président Lansana Conté de l'état de siège".




Une délégation de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest et, éventuellement, de l'Union africaine devrait se rendre en Guinée "dans quelques jours".


Le chef de l'Etat guinéen a décrété lundi soir un état de siège extrêmement contraignant, qui prévoit notamment un couvre-feu de 18 heures sur 24.

Cette décision avait suivi l'annonce par les syndicats de la reprise de la grève générale illimitée, suspendue le 27 janvier à la suite d'un accord avec la présidence.

La relance de la grève avait été décidée après la nomination le 9 février du ministre Eugène Camara au poste de Premier ministre. Ce dernier est jugé trop proche du chef de l'Etat, selon les syndicats, qui avaient convenu avec les autorités de la désignation d'un chef de gouvernement "de consensus".

Jeudi, une amorce de retour au dialogue est intervenue entre leaders syndicaux et responsables de l'Etat et de l'armée.

abounouwas
 
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Message par abounouwas » 17 Fév 2007, 16:45

a écrit :© Au sixième jour de l'état de siège en Guinée, les responsables de l'opposition crient au harcèlement politique: "Nos responsables de l'intérieur sont victimes d'exactions de toutes sortes", s'est plaint le secrétaire administratif du RPG, le Docteur Mohamed Djané, au téléphone de Guineenews.

"On nous a parlé de plusieurs arrestations qui ont été opérées presque dans toutes les préfectures de l'intérieur. Il se trouve que plusieurs de nos préfectures ne sont pas couvertes par le réseau téléphonique et la circulation est interdite. Donc, nous n'avons que des informations vagues dans certaines préfectures", ajoute le responsable de l''opposition.

Concernant les préfectures couvertes par le réseau téléphonique, le Docteur Mohamed Djané a parlé d'une "véritable chasse à l''homme".

"Les jeunes continuent de fuir chez eux ! Il y a déjà eu quatre vingt (80) de nos responsables et militants qui ont été arrêtés à Kérouané, dont Chérif, le président de la section RPG de Siguiri; une vingtaine à Dabola, dont la présidente de la section RPG, N'na Ciré Kéita; une quarantaine à Kouroussa...", s'inquiète le secrétaire administratif du RPG.

A en croire le Docteur Mohamed Djané, des arrestations ont eu lieu à Kissidougou, Koundara, Mamou, N''zérékoré, etc.

"Les autorités ont parlé d'une vingtaine de voleurs morts à la suite d'un incendie à la prison de N'Zérékoré ! C'est totalement faux ! Ils ont entassé et enchaîné plus de cent cinquante manifestants qui ont péri à cause de leurs conditions de détention inhumaines. Et il n'y a aucun voleur parmi eux... ", a précisé le responsable du Rassemblement pour le peuple de Guinée, RPG.

Pour sa part, l'Union pour le progrès et le renouveau fait état de l'arrestation de 7 personnes à Mamou, dans la CRD de Dounet, située à environ 37 kilomètres du centre ville.

Selon El Hadj Oumar, responsable de la section UPR de Mamou, joint au téléphone à 13 heures, ce 17 février, c'est le président de la CRD de Dounet, un responsable du PUP (parti au pouvoir) qui a dénoncé ces personnes.

"C'est Saïkou Barry, le président de la CRD de Dounet qui est venu donner la liste au commandement militaire. C'est comme ça que les militaires sont allés, mardi dernier, arrêter Thierno Mbemba et six jeunes, tous de Dounet", a expliqué le responsable de la section l'UPR de Mamou.

Si El Hadj Oumar dit avoir appris que Thierno Mbemba, un des prisonniers, est en bonne santé, il dit ne rien savoir sur la santé, les conditions de détention et même la vie des six jeunes: "Nous n'avons aucune informations sur eux !" a dit le responsable de l'UPR.

Joint au téléphone, Bah Ousmane, le président de l'UPR, s'est dit très préoccupé de situation des responsables et militants de son parti.

Enfin, le chef d'état-major des Armée, le général Kerfalla Camara, a dit, au téléphone de Guineenews, ne pas avoir donné l'ordre d'arrêter des responsables de l'opposition.


pris sur le site Guinee News qui donne des infos plus précises et moins policées que Jeune Afrique
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Message par abounouwas » 17 Fév 2007, 16:46

a écrit :Prévue ce samedi 17 février à 10 heures, la réunion entre les acteurs de la crise guinéenne a été reportée au lundi prochain, selon un membre du bureau de l'Assemblée nationale.

"Nous ne sommes pas informés de cette rencontre du lundi", répond Sy Savané de l'USTG. Selon ce syndicaliste, tout le monde sait pourquoi le syndicat ne s'est pas présenté ce matin au palais du Peuple.

"Nous leur avons demandé de lever l'état de siège, ils refusent de le faire. Que voulez-vous qu'on fasse ? Tant que durera l'état de siège, ne vous attendez pas de nous voir là-bas !", a martelé le responsable syndical.

Concernant les rumeurs qui faisaient état d'un malentendu entre les deux puissantes centrales (CNTG et USTG), Sy Savané s'est inscrit en faux: "Nous nous entendons à merveille ! Il n'y a aucun malentendu entre nous. Nous travaillons de concert...".
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Message par Combat » 18 Fév 2007, 16:20

Pendant que les bureaucrates syndicaux manoeuvrent dans des negociations avec le pouvoir compradore, voici ce qui se passe sur le terrain:

CONAKRY (AFP) - dimanche 18 février 2007 - 9h42 - Menacés, violentés, parfois dépouillés: les habitants de la banlieue de Conakry gardent un souvenir douloureux du dernier passage des forces de l'ordre dans leurs quartiers à l'heure du couvre-feu prévu par l'état de siège en vigueur.
"Deux soldats en uniforme sont venus dans la nuit (de) jeudi pour me "brigander" dans mon atelier, où je pile le mil", raconte Kakoro Sambou (52 ans), un habitant du quartier de Hafia, qui porte un bandage autour du mollet.

"Ils nous ont dit: "pourquoi vous êtes dehors?". Nous, on a couru à l'intérieur mais ils nous ont suivis", poursuit-il, en désignant une cabane de tôle ondulée contenant une pileuse de céréales. "C'est là qu'il m'ont braqué avec leurs fusils, alors je me suis laissé faire. Ils m'ont battu et giflé plusieurs fois et m'ont pris la recette du jour. Après, ils sont partis", déplore-t-il en s'essuyant machinalement les mains sur son débardeur jaune déchiré.

Ensuite, ces mêmes militaires "se sont dirigés vers une femme qui vendait de l'arachide (cacahuètes, ndlr) mais elle a réussi à s'enfuir", poursuit Moutega Dieng, 40 ans, un voisin de Kakoro.

La Guinée est en proie depuis le 10 janvier à des troubles déclenchés par une grève générale et des manifestations hostiles au pouvoir, qui ont fait au moins 113 morts depuis le début du mouvement. Face à cette situation, le président guinéen Lansana Conté a décrété le 12 février un état de siège extrêmement contraignant accompagné d'une autorisation de circuler limitée de 12H00 à 18H00. Selon le décret présidentiel, les forces de l'ordre "sont autorisées à mener en tout lieu des perquisitions de jour et de nuit".

Depuis la mise en place de ce dispositif, de nombreuses associations des droits de l'Homme ont dénoncé des exactions nocturnes perpétrées par des hommes en uniforme agissant en toute impunité.

Thierno Mamadou Diallo, 23 ans, se dit "marchand de bricoles". Il porte des traces de coups à la têt "Dans la nuit, deux hommes en tenue militaire sont entrés chez moi, alors que je discutais avec un ami. Il m'ont pris mon téléphone (portable) des mains, j'ai protesté et j'ai reçu un coup de crosse sur la tête", explique-t-il en désignant une bosse au-dessus de son oreille droite. "J'ai été étourdi mais ils ont continué à me frapper dans le dos. Quand je me suis remis, ils étaient partis avec tout mon argent, presque 100.000 francs (guinéens, environ 18 euros) et j'avais des douleurs au dos", poursuit-il.

Dans le quartier voisin de Taouyah, Mory Camara, un étudiant de 22 ans, a été surpris jeudi soir à puiser de l'eau pendant le couvre-feu. Il arbore un large hématome à l'oeil gauche. "Un 4X4 rempli de militaires est arrivé vers nous. Ils étaient tous armés et nous ont donné des coups de matraque pour qu'on rentre chez nous", raconte-t-il.

"Ils ont essayé de nous suivre mais nous nous sommes barricadés dans une maison. Après, ils ont essayé de forcer les portes et ont tiré en l'air plusieurs fois pour nous faire peur", soupire-t-il, avant d'avouer qu'il "n'a plus confiance dans l'armée." "L'armée, selon lui, n'est pas là pour le peuple, mais pour protéger Lansana Conté".
Combat
 
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