une nouvelle attaque contre la recherche

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 15 Jan 2007, 21:20

le nouveau rapport commun de l'inspection générale des finances et de l'inspection générale de l'éducation notianale avec notamment l'ancien directeur adjoint de cabinet de Allegre préconise de ne pas donner un sou de plus à la recherche publique et de ne pas augmenter le nombre de chercheur mais de les orienter vers des recherches appliquées à court terme qui puissent profiter à l'industrie, voire de transformer les chercheurs en créateurs d'entreprise.

moins de trois ans apres le mouvement des chercheurs le gouvernement prépare une nouvelle attaque contre recherche publique et de la recherche fondamentale...apres les élections.

a écrit :

[center] Un rapport officiel dénonce l'inefficacité économique de la recherche publique[/center]

LE MONDE | 15.01.07 |

En dépit des mesures prises depuis la loi sur l'innovation et la recherche de 1999, la valorisation de la recherche ne progresse pas en France depuis quinze ans." Les premières lignes du rapport d'enquête sur la valorisation de la recherche, réalisée par l'inspection générale des finances et l'inspection générale de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche, à la demande des ministres de l'économie et de l'éducation nationale, sont sans ambiguïté.

Des inspecteurs des deux administrations sous la supervision d'Henri Guillaume, inspecteur général des finances et ancien PDG de l'Agence nationale de valorisation de la recherche (Anvar), et Jean-Richard Cytermann, inspecteur général de l'administration, de l'éducation et de la recherche, et ancien directeur adjoint du cabinet de Claude Allègre au ministère de l'éducation et de la recherche, ont enquêté durant plusieurs mois pour dresser un état des lieux et le comparer à celui d'autres pays (Etats-Unis, Allemagne, Royaume-Uni, Belgique, Japon et Suisse).

Le rapport de 200 pages, dont Le Monde a eu connaissance, aboutit à un constat extrêmement pessimiste. Il a été réalisé à partir de données disponibles dans les institutions et d'enquêtes approfondies dans les établissements de recherche de Bordeaux, Lille-Compiègne, Grenoble, Nancy, Paris, Rennes et Toulouse. Aucune des quatre voies classiquement utilisées pour faire profiter le monde économique des résultats de la recherche publique n'a amélioré ses performances, malgré les politiques mises en place depuis quinze ans. Celles-ci n'ont fait qu'augmenter la dépense publiquede recherche déjà très élevée en France. Elle a multiplié les intermédiaires, rendant un certain nombre de mesures contre-productives.

Première voie : les partenariats. Faire travailler ensemble laboratoires publics et entreprises est une bonne façon de partager et donc de diffuser le savoir. Or "le volume des contrats n'a pas connu d'augmentation depuis 1992 et tend même à diminuer en valeur réelle", constatent les auteurs. De 514 millions d'euros en 1992, il a baissé à 509 millions d'euros (corrigé de l'inflation) en 2004.

DÉPENSES INÉGALEMENT RÉPARTIES

Ces contrats sont très inégalement répartis : 10 % des laboratoires font 90 % des contrats. Le Commissariat à l'énergie atomique (CEA), dont les performances en matière de valorisation sont saluées tout au long du rapport, et les écoles d'ingénieurs concentrent 69 % des contrats bien qu'ils ne totalisent que 40 % de la dépense de recherche. Le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et les universités, à l'inverse, n'engendrent que 24 % des contrats pour 45 % de la dépense.

Ce décalage ne serait pas dû au fait que le CNRS et les universités font davantage de recherche fondamentale et sont donc moins à même de bénéficier de contrats, comme on pourrait le penser. "Les laboratoires engagés dans la valorisation sont à l'origine de plus de publications dans les revues de recherche spécialisées", affirment les auteurs.

Ce moindre recours aux contrats se traduit aussi par une moindre participation aux programmes européens (qui imposent la mise en place de collaborations avec les entreprises). Si cet état de fait se prolongeait pour le 7e Programme cadre européen de recherche et développement (PCRD), "il conduirait à un retard de financement de plus de 1 milliard d'euros par rapport à leurs homologues allemands et de plus de 500 millions par rapport aux laboratoires britanniques".

La situation n'est pas plus brillante pour les brevets, deuxième voie de valorisation. Certes les laboratoires publics déposent de plus en plus de brevets, ne serait-ce que parce que ce chiffre est un indicateur de performances. Mais cette démarche, coûteuse, n'a pas permis d'augmenter le montant des redevances. Au contraire, celui-ci ne cesse de baisser depuis 2001. Les revenus de la propriété intellectuelle ne représentent que 1 % de la dépense publique de recherche en France, contre 3 % aux Etats-Unis et 5 % ailleurs en Europe. Et ces revenus sont de nouveau très concentrés.

Troisième voie : la création d'entreprises issues de la recherche publique. Le nombre de sociétés créées s'est fortement accru. "Le rythme annuel de créations a été multiplié par plus de trois entre le milieu des années 1990 et la période 1999-2002." Mais ces entreprises se développent lentement. "Seules 8,5 % des entreprises encore vivantes au bout de quatre ans ont un chiffre d'affaires de plus de 1 million d'euros ou emploient plus de 20 salariés." Les auteurs notent néanmoins que la jeunesse des entreprises ne permet pas d'avoir encore un jugement tranché.

Le secteur public n'est pas seul en cause. Les entreprises le sont aussi. Elles emploient peu de chercheurs universitaires (quatrième voie de valorisation). "Les ingénieurs recrutent des ingénieurs", ce qui ne favorise pas l'hybridation entre les deux cultures.

Une série de recommandations conclut le rapport, pour redéployer les aides actuelles de façon plus ciblée et plus efficace, mais sans qu'il n'en coûte rien de plus au pays. On n'en attendait pas moins de l'inspection des finances !




canardos
 
Message(s) : 18
Inscription : 23 Déc 2005, 16:16

Message par canardos » 22 Jan 2007, 18:36

[quote=" "]


[center][b]Les scientifiques français s'insurgent contre le dénigrement de la recherche publique[/b][/center]

LE MONDE | 22.01.07 |

Un tollé. C'est la réaction suscitée, dans la communauté scientifique, par le rapport sur la valorisation de la recherche française (Le Monde du 16 janvier). Ce document, rédigé par l'inspection générale des finances et celle de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche, souligne qu'"en dépit des mesures prises depuis la loi sur l'innovation de 1999, la valorisation de la recherche ne progresse pas en France depuis quinze ans". Pointant le déficit de contrats de partenariat entre laboratoires publics et entreprises, de participation aux programmes européens, de dépôts de brevets, ainsi que de créations d'entreprises issues de la recherche publique, le rapport prône une réorganisation radicale du système de recherche français. Et peut laisser croire que la recherche manque de performances mais pas d'argent.

"Faux, archi-faux", fulmine le mathématicien Bertrand Monthubert, président de l'association Sauvons la recherche (SLR) ! "En ce qui concerne la part de la recherche publique et privée dans le produit intérieur brut, la France occupe une place très médiocre en Europe : 2,13 % en 2004 (contre 2,23 % en 2002), quand l'objectif du président de la République était d'atteindre 3 %, rappelle-t-il. En comparaison, l'Allemagne dépense 2,49 %, le Japon 3,15 %, les USA 2,68 %. On n'ose citer les 3,48 % de la Finlande et les 3,98 % de la Suède". Sans compter les pays émergents comme la Chine et l'Inde, qui mettent depuis quelques années les bouchées doubles.

"Pour construire l'avenir, il faut financer la recherche publique", protestent en choeur le Syndicat national de l'enseignement supérieur (Snesup-FSU) et le Syndicat national des chercheurs scientifiques (SNCS-FSU), qui "s'indignent d'une nouvelle mise en cause de l'efficacité des acteurs de la recherche publique, visant à assujettir celle-ci aux besoins d'innovation de l'industrie privée". A leurs yeux, "les difficultés indéniables de la recherche en France tiennent au sous-financement chronique des laboratoires, à l'insuffisance d'investissement des entreprises dans les activités de recherche et à leur faible volonté de réels partenariats avec la recherche publique". A l'unisson, le Syndicat national des travailleurs de la recherche scientifique (SNTRS-CGT) estime que si la recherche française est "malade", "ce n'est pas de ses chercheurs qui seraient mauvais, mais malade des politiques utilitaristes à courte vue, malades des politiques incendiaires et irresponsables de tout bord".

Le ministre délégué à l'enseignement supérieur et à la recherche, François Goulard, pourtant peu suspect de collusion avec Sauvons la recherche, a lui-même jugé nécessaire de se démarquer fermement des conclusions du rapport. Les "assertions" selon lesquelles la recherche publique disposerait d'assez de moyens et pêcherait par manque d'efficacité "sont grossièrement fausses et ne peuvent être portées, dans cette forme lapidaire, que par des ignorantins", a-t-il déclaré.

A leur façon, les deux principaux candidats à l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, viennent d'apporter de l'eau au moulin des chercheurs, en leur promettant l'un comme l'autre des crédits supplémentaires (Le Monde du 20 janvier). Le premier n'a fait que reprendre l'effort budgétaire déjà programmé par la loi sur la recherche tandis que la seconde, dans un article à paraître dans le prochain numéro de La Recherche, annonce son intention, en cas de victoire, d'"augmenter de 10 % par an la dépense publique consacrée à cette priorité stratégique qu'est la recherche".

Courroucés par l'affirmation que la recherche publique vit grassement, les scientifiques s'irritent aussi de la mise en cause de ses performances à la seule aune des retombées économiques. "La valorisation industrielle ne saurait devenir la seule mission des établissements de recherche, même s'il est important qu'ils s'en préoccupent, proteste Bertrand Monthubert. Les chercheurs qui analysent les risques de conflits dans nos sociétés, ceux qui ont établi la toxicité de l'amiante, ou ceux qui étudient l'évolution des espèces ou de l'univers produisent, tous, des connaissances précieuses, sans considération de valorisation commerciale".

Pierre Le Hir

[/quote]
canardos
 
Message(s) : 18
Inscription : 23 Déc 2005, 16:16

Message par canardos » 31 Jan 2007, 08:42

a écrit :

vendredi 26 janvier 2007,

[center]Les Français hostiles à une "américanisation" de la recherche, selon un sondage[/center]

PARIS (AFP) - Les Français sont hostiles à un renforcement des liens entre la recherche publique et le secteur privé, ainsi qu'à la sélection des étudiants à l'entrée des universités, selon un sondage LH2 rendu public vendredi par le quotidien 20 minutes et la radio RMC.

Le journal en déduit que "les Français ne veulent pas d'une américanisation de la recherche et de l'enseignement supérieur".

Pour le volet recherche, la seule mesure plébiscitée par les Français est l'accroissement du budget de ce secteur (59% d'avis favorable). En revanche, la concentration des efforts de recherche sur certains secteurs (43% d'avis favorables), la rémunération des chercheurs au mérite (27%) et le renforcement des liens avec le secteur privé (24%) suscitent des réserves.

En ce qui concerne l'université, les Français recommandent un usage accru des stages professionnels (61%) et une meilleure orientation des étudiants (55%), mais répugnent à les sélectionner à l'entrée des universités (23%).

Pour le directeur des études publiques de LH2 François Miquet-Marty, cité par le journal, "les attentes des Français correspondent aux programmes des deux candidats favoris des sondages" pour la prochaine élection présidentielle, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, "qui veulent augmenter le budget des chercheurs". "Pour autant, ils ne veulent pas révolutionner le système en l'orientant vers le privé sur le modèle américain".

Ce sondage a été réalisé les 19 et 20 janvier sur un échantillon de 1.007 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

canardos
 
Message(s) : 18
Inscription : 23 Déc 2005, 16:16


Retour vers Sciences

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 1 invité