Total, vous reprendrez bien une louchée?

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Message par abounouwas » 30 Jan 2007, 20:28

a écrit :Passation de pouvoir délicate à la tête de Total
LE MONDE | 30.01.07 | 14h24  •  Mis à jour le 30.01.07 | 16h19


Le devait être une succession en douceur, le passage de témoin naturel d'un PDG reconnu à son numéro 2, un homme du sérail pétrolier "tombé dans le baril" il y a plus de trente ans.

Comme prévu, Christophe de Margerie, le directeur général chargé du secteur stratégique de l'exploration-production depuis 2003, remplacera Thierry Desmarest à la tête de Total le 14 février. Mais sa mise en examen en octobre 2006 dans l'affaire "Pétrole contre nourriture" en Irak (un détournement de l'embargo imposé au régime de Saddam Hussein) entache cette succession.


Ce jour-là, avant d'introniser Christophe de Margerie et de "prendre du champ" au poste créé de président non exécutif du conseil d'administration, M. Desmarest présentera des résultats 2006 excellents et un bénéfice net mirobolant, sans doute supérieur aux 12 milliards d'euros affichés en 2005. Evincer son numéro 2 ? Il répète depuis des mois qu'il n'en a jamais été question, qu'il lui garde toute sa confiance et que la promotion de son dauphin ne présente "aucune difficulté".

Entré dans le groupe en 1974, M. de Margerie héritera, à 55 ans, de la 5e compagnie pétrolière mondiale par sa production et de la première multinationale de la zone euro avec une capitalisation de 130 milliards d'euros.

En 1995, au départ de Serge Tchuruk, Total réalisait 21 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Après le rachat du belge PetroFina en 1998 et l'offre publique d'achat (OPA) sur son éternelle rivale Elf-Aquitaine en 1999, M. Desmarest a atteint son objectif d'en faire un "acteur mondial" de l'énergie, dont le chiffre d'affaires devrait atteindre 160 milliards en 2006.

Bien implantée en Afrique de l'Ouest, au Moyen-Orient, au Venezuela et au Canada, en plein développement dans le secteur du gaz et du gaz naturel liquéfié (GNL) au Qatar, en Iran et au Yémen, la compagnie affiche un taux de reconstitution de ses réserves de 95 %. Le groupe prévoit d'augmenter sa production de près de 4 % en moyenne par an d'ici à 2010 et déclare 20 milliards de barils de réserves prouvées ou probables.

Les actionnaires ne sont pas à plaindre puisque le groupe a affiché en 2005 la plus forte augmentation du bénéfice par action, au même niveau qu'ExxonMobil mais devant BP, Shell et Chevron.


LES NUAGES S'ACCUMULENT


Pour M. Desmarest, qui affirme avoir toujours privilégié une candidature interne, le choix de son numéro 2 s'imposait. Alors que les milieux d'affaires parisiens s'interrogent sur l'avenir de Thierry Breton après son départ de Bercy, le ministre a dû - à la suite de rumeurs insistantes - affirmer qu'il n'a "jamais" brigué la direction de Total ni exercé de pressions pour barrer la route au dauphin désigné.

La légitimité de Christophe de Margerie n'est guère contestée au sein du groupe, même s'il n'est pas X-Mines, mais diplômé de l'Ecole supérieure de commerce de Paris (ESCP). Et même s'il a atteint le sommet du groupe quatre mois après sa mise en examen, le 19 octobre (après 64 heures de garde à vue), dans le cadre de l'accord "Pétrole contre nourriture". "Ce dossier est vide", tranche-t-il. Mais d'autres nuages s'accumulent : deux enquêtes ont été récemment ouvertes, l'une sur un contrat gazier en Iran, l'autre sur le négoce du pétrole au Cameroun.

Patron pour la zone Moyen-Orient, puis directeur général exploration-production du groupe, M. de Margerie est le dirigeant le plus exposé de Total. Il hérite d'une compagnie dont l'image est mauvaise et que M. Desmarest n'a rien fait pour redorer.

Elle est notamment entachée par l'explosion de l'usine AZF de Toulouse en septembre 2001 (30 morts) et par les plaintes déposées en 2002 par des villageois qui assuraient avoir été enrôlés de force par la junte birmane sur le chantier du gazoduc Yadana, dont Total était l'opérateur, même si une transaction amiable est intervenue sur ce dossier à la fin de 2005.

Sans oublier la gestion désastreuse des suites du naufrage de l'Erika. Le hasard fait que c'est le 12 février, veille de la nomination de M. de Margerie par le conseil d'administration de Total, que s'ouvrira à Paris le procès de ce pétrolier, dont le naufrage en 1999 avait entraîné une marée noire catastrophique.

[les Verts au gouvernement Jospin avaient été remarquables :hypocrite: . Abou]

Enfin, il devra essuyer les critiques des Américains, qui l'accusent de se montrer complaisant vis-à-vis de régimes dictatoriaux ou populistes pour préserver les intérêts de son groupe, hier avec l'Irak de Saddam Hussein, aujourd'hui avec l'Iran et le Venezuela. Ils reprochent à Total de se montrer plus soucieux que d'autres majors des retombées environnementales de ses activités !


La fin ressemble à un conte pour enfants
abounouwas
 
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